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Full text of "Voyage de la corvette l'Astrolabe : exécuté par ordre du roi, pendant les années 1826-1827-1828-1829"

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VOYAGE 


. 


DE 


L'ASTROLABE. 


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IMPRtMKKlti    l>E   lir,»l[N   DIUOT  FRERES,    RUE   J\(OB,   Nv   24. 


VOYAGE 


DE  DÉCOUVERTES 


DE 


L  ASTROLABE 

exécute  par  oxtfve  îm  Hoi, 

PENDANT  LES  ANNÉES   1826-1827-1S28-1829, 

SOUS    I,E   COMMANDEMENT 

DE  M.  J.  DUMONT  DURVILLE. 

ooio$ie 


MM.  QUOY  ET  GAIMARD. 

TOME    SECOND. 


PARIS, 


J.  TASTU,  ÉDITEUR-IMPRIMEUR, 

ï"   ;i6,    RUE    DIC    VAUGIRARU. 

1833. 


MOLLUSQUES.  321 

Genre  FUCOLE.  —Fucola  ,   nob. 

FUCOLE  ROUGE. 

Fucola  rubra  ,   nob. 

PLANCHE  24  ,     FIGURES    21-22. 


Fucola  y  corpore  elongato,  bitentaculato ,  lima- 
ciformi,  rubente ,  striato,  antice  violaceo. 

C'est  seulement  pour  mémoire  que  nous  éta- 
blissons ce  genre,  sur  lequel  nous  n'avons  pu  faire 
les  observations  suffisantes  pour  bien  le  caracté- 
riser, vu  la  petitesse  du  seul  individu  que  nous 
avons  pu  voir.  C'est  cependant  près  des  Aplysiens 
que  ce  Gastéropode  doit  être  placé. 

Il  ressemble  à  une  Limace.  Il  est  allongé,  sub- 
aplati, pointu  en  arrière.  Sa  tête,  assez  renflée, 
présente  deux  longs  tentacules  lancéolés,  aigus. 
Un  léger  rétrécissement  sépare  la  tête  du  corps. 
Le  manteau,  qui  ne  se  distingue  point  du  pied  ,  ne 
nous  a  pas  paru  fendu.  Nous  n'avons  vu  aucune 
trace  de  branchies  ,  à  moins  que  les  téguments 
en  tiennent  lieu.  Nous  ne  pouvons  pas  davantage 
indiquer  la  position  des  ouvertures. 

Zoologie,  t.  il.  ai 


322  ZOOLOGIE. 

La  tête  est  violette;  le  dessous  du  corps  rou- 
geâtre ,  avec  des  stries  longitudinales  de  la  même 
couleur.  Le  dessous  du  pied  est  d'un  blanc  jau- 
nâtre. 

Ce  Mollusque  n'avait  qu'une  ligne  et  demie  de 
longueur;  nous  le  découvrîmes  et  nous  l'observâ- 
mes long-temps  à  la  loupe,  au  milieu  des  fucus 
sur  lesquels  il  rampait  avec  beaucoup  de  vivacité. 
Nous  laissons  aux  voyageurs  qui  découvriront 
de  plus  grands  individus  à  faire  connaître  tout  ce 
que  celui-ci  n'a  pu  nous  montrer,  et  s'il  doit  réel- 
lement former  un  genre  ou  rentrer  parmi  les 
Actéons  ,  bien  que  son  manteau  ne  soit  pas 
fendu. 

11  habite  l'Océan  atlantique,  et  son  nom  est 
tiré  de  son  habitation. 


MOLLUSQUES.  323 


Genre  SIPHON ATRE.— Siphonaria,   Sowerby. 


Le  genre  Siphonaire  appartient  réellement  à 
Adanson,  qui  a  bien  reconnu,  avec  sa  sagacité  or- 
dinaire, les  différences  que  l'animal  de  son  Mou- 
ret  offrait  avec  celui  des  Patelles  ,  dont  il  est 
difficile,  au  premier  aspect,  de  distinguer  les  Si- 
phonaires,  surtout  lorsqu'on  ne  considère  que  la 
coquille  et  en  place. 

Il  y  a  plus  de  quinze  ans  que  M.  de  Blainville 
lavait  séparé  pour  en  former  un  genre  distinct, 
dans  le  supplément  à  l'Encyclopédie  d'Ecosse,  qu'il 
envoya  en  Angleterre.  Depuis  lors  ,  M.  de  Savigny , 
dans  le  grand  ouvrage  d'Egypte ,  a  donné  une 
excellente  figure  de  Siphonaire  avec  quelques 
détails  anatomiques,  assez  superficiels  il  est  vrai, 
et  que  sa  cécité  lui  a  malheureusement  empêché 
de  développer  dans  le  texte.  Cependant ,  M.  So- 
werby ,  de  son  coté,  sans  paraître  avoir  connais- 
sance de  ces  travaux,  établissait  le  genre  Siphonaire, 
qui  s'est  maintenu,  sur  des  coquilles  seulement 
et  d'après  des  données  assez  vagues  de  l'animal. 
M.  Deshayes  nous  a  assuré  que  peu  de  temps  aupa- 
ravant il  devait  faire  la  même  séparation  dans  les 
Patelles.  Enfin,  le  genre  Gadinia,  proposé  en 
182/4  par  M.  Gray,  ne  serait  que  la  même  chose. 


324  ZOOLOGIE. 

On  voit  que  ce  travail  ne  pouvait  pas  manquer 
d'avoir  lieu.  Il  n'est  pas  jusqu'à  nous  qui,  dans  ce 
dernier  voyage ,  avions  imposé  un  nouveau  nom 
à  ce  Mollusque  en  l'étudiant.  De  tout  cela ,  et  sans 
avoir  possédé  l'animal,  M.  de  Blainville  l'a  si 
bien  caractérisé  relativement  à  sa  forme  exté- 
rieure, dans  le  tome  49,  page  29J  du  Dictionnaire 
des  Sciences  naturelles,  que  ce  que  nous  avons 
à  en  dire  est  plutôt  relatif  à  son  organisation 
intérieure. 

Indépendamment  delanon  symétrie  des  bords  de 
la  coquille  et  de  son  sommet,  les  Siphonaires  sont 
beaucoup  plus  fragiles  que  les  Patelles.  On  les  brise 
même  quelquefois  avec  les  doigts  en  voulant  les 
enlever  du  rocher  sur  lequel  elles  adhèrent.  Il  faut 
ajouter  cependant  que  cette  adhérence  n'est  ni 
permanente  ni  considérable,  parce  que  la  tète  et 
le  pied  de  l'animal  étant  assez  mous ,  se  gonflent 
beaucoup  et  ne  font  pas  aussi  bien  le  vide  que 
dans  les  Patelles  ;  il  en  est  même  que  la  co- 
quille a  de  la  peine  à  cacher  en  entier.  Nous 
avons  vu  ces  Mollusques  ramper,  s'assembler  en 
assez  grand  nombre  dans  un  même  lieu  ;  ce  qui 
semblait  être  l'indice  d'un  accouplement  prochain, 
car  ils  possèdent  l'hermaphrodisme  insuffisant. 

Le  chaperon  céphalique  est  fort  large ,  divisé 
en  deux  lobes  égaux,  arrondis,  pourvus  en  des- 
sus d'yeux  sessiles,  sans  apparence  de  tentacules; 
la  bouche  est  en  dessous.  Le  pied  est  ovalaire  et 


MOLLUSQUES.  325 

sépare  de  la  tète  par  un  sillon  transverse.  De  son 
contour  l'animal  laisse  suinter  à  volonté  une  hu- 
meur visqueuse  et  blanchâtre.  Il  est  débordé  par 
un  manteau  à  bord  continu,  mais  se  dédoublant 
à  droite  et  présentant  une  languette  qui  se  relève 
en  forme  de  soupape  pour  clore  l'ouverture  com- 
mune de  la  respiration  et  de  la  dépuration.  Un 
peu  en  avant  est  celle  de  l'organe  femelle,  et  au 
côté  droit  de  la  tète  se  trouve  celle  du  mâle,  à 
l'endroit  où  serait  le  tentacule,  s'il  en  existait. 
Ces  deux  trous  sont  très-difficiles  à  voir. 

La  coquille  enlevée,  voici  ce  qu'on  aperçoit: 
un  muscle  d'attache  en  fer  à  cheval  qui  n'est  in- 
terrompu que  dans  un  petit  espace  à  droite  à 
l'endroit  du  siphon;  un  manteau  très-mince  qui 
laisse  voir  une  assez  grande  branchie  transversale  , 
un  peu  en  S;  à  sa  terminaison  à  gauche,  à  tou- 
cher le  muscle  circulaire,  est  le  cœur  entouré  d'un 
organe  de  viscosité;  plus  en  arrière,  le  rectum 
appuyé  sur  l'utérus.  La  cavité  branchiale  est  lon- 
gue transversalement,  mais  fort  peu  large  d'ar- 
rière en  avant.  Son  ouverture  est  ronde. 

La  masse  buccale  est  grosse,  arrondie,  bilobée, 
pourvue  en  arrière  d'une  petite  vessie  comme 
dans  leLimaçon,  et  d'un  ruban  lingual  à  denticu- 
les  transverses.  Deux  glandes  salivaires  assez  con- 
sidérables viennent  s'ouvrir  dans  l'œsophage. 
L'estomac  qui  lui  fait  suite  s'en  distingue  peu; 
l'intestin  fait  une  circonvolution  dans  le  foie,  et 


326  ZOOLOGIE. 

se  porte  aussitôt  à  droite.  Le  rectum,  qui  est  tou- 
jours plus  rétréci,  ce  qui  est  le  contraire  de  ce 
qui  a  lieu  dans  la  plupart  des  Mollusques,  côtoie 
sa  branchie,  et  vient  s'ouvrir  sur  le  limbe  même 
de  la  languette  pulmonaire.  Le  foie  a  au  moins 
quatre  lobes  assez  difficiles  à  isoler  et  qui  em- 
brassent en  partie  l'intestin. 

Tout-à-fait  en  arrière  et  un  peu  à  droite,  l'o- 
vaire est  accolé  à  un  de  ces  lobes  ;  son  oviducte 
tortillé  se  porte  sous  l'utérus,  qui  a  la  forme  d'une 
cornemuse ,  dont  le  col  s'ouvre  un  peu  en  avant 
de  la  soupape  branchiale.  Sur  ce  viscère ,  un  peu 
contourné  sur  lui-même,  est  appliqué  le  canal  de 
la  vessie  propre  à  plusieurs  Mollusques  pulmonés 
et  dont  on  ignore  l'usage.  Nous  croyons  que  son 
ouverture  se  confond  avec  celle  de  l'utérus. 

Au  dessus  des  viscères  digestifs  et  près  de  la 
tète ,  est  le  testicule ,  en  masse  arrondie ,  à  long 
conduit  déférent  replié  sur  lui-même,  communi- 
quant avec  un  assez  long  pénis  recourbé  en  cro- 
chet, ayant  un  muscle  rétracteur  et  allant  sortir 
au  côté  du  lobe  droit  de  la  tète.  L'organe  excita- 
teur ne  nous  pas  paru  exister  dans  toutes  les  es- 
pèces, ou  du  moins  il  était  si  petit,  que  nous  n'a- 
vons pu  le  reconnaître  au  milieu  de  cette  masse  de 
viscères  entassés  les  uns  sur  les  autres. 

Le  cerveau,  placé  en  arrière  de  l'oesophage  ,  est 
formé  de  deux  ganglions  très-distants,  réunis  par 
un    cordon  supérieur;  l'inférieur,  complétant  le 


MOLLUSQUES.  327 

cercle,  nous  a  échappé.  Il  en  part  une  foule  de 
cordons  pour  la  tète,  deux  entre  autres  très-dis- 
tincts vont  aux  yeux;  d'autres  se  portent  en  ar- 
rière pour  les  viscères,  le  pied,  etc.,  etc.  C'est  la 
Siphonaire  du  Diénien  qui  a  fourni  la  plus  grande 
partie  des  détails  daus  lesquels  nous  venons  d'en- 
trer. 

Nous  ne  nous  dissimulons  pas  combien  la  plu- 
part des  espèces  sont  difficiles  à  bien  caractériser. 
Autant  que  nous  l'avons  pu,  nous  avons  cherché 
des  signes  sur  l'animal,  soit  dans  sa  forme  ou 
dans  sa  coloration;  mais  en  cela  nous  avons  trouvé 
beaucoup  de  ressemblance,  de  sorte  qu'il  est  pos- 
sible que ,  sur  les  quatorze  espèces  que  nous  al- 
lons donner,  nous  en  reproduisions,  bien  malgré 
nous  certainement,  qui  aient  déjà  été  décrites. 


SIPHONAIRE  DE   DIÉMEN. 

Siphonaria  diemenensis,  nob. 

PLANCHE    23  ,    FIGURES    I-I2. 

Siphonaria,  testa  ovali,  convexa,  cinereo  ru- 
fescente,  costis  inœqualibus,  albis  radiata;  ver- 


328  ZOOLOGIE. 

tice  elevato,  medio;  intus  fornice  rufo  ;  margine 
castaneo  alboque  lineolato. 

Cette  Siphonaire  a  beaucoup  de  rapports  avec 
la  Patelle  à  côtes  blanches  de  M.  de  Lamarck  dont 
M.  Sowerby  a  fait  avec  raison  une  Siphonaire. 
Ce  n'est  même  qu'en  comparant  un  certain  nom- 
bre d'individus  qu'on  remarque  que  ceux  de  Dié- 
men  n'ont  pas  les  sillons  aussi  profondément  tra- 
cés. Elle  est  ovalaire,  régulièrement  conique, 
élevée;  quelques  exemplaires  ont  le  sommet  réel- 
lement médian ,  toujours  un  peu  dévié  à  gauche , 
presque  toujours  corrodé.  On  compte  de  trente 
à  trente-quatre  côtes  alternativement  inégales, 
dont  les  plus  longues  atteignent  le  sommet.  Elles 
sont  d'un  blanc  jaunâtre  et  les  sillons  très-bruns. 
Le  siphon  est  peu  marqué.  Intérieurement  le 
fond  est  brun  marron,  et  le  bord  agréablement 
marqué  de  lignes  brunes  et  blanches.  Les  pre- 
mières, plus  larges,  correspondent  aux  sillons 
extérieurs,  qui  sont  de  la  même  couleur;  leur 
base  est  souvent  divisée  par  une  ligne  blanche. 

L'animal  a  ses  lobes  céphaliques  bien  distincts. 
Ses  yeux  sont  noirs;  son  pied  est  large,  ovalaire, 
fortement  ondulé,  presque  droit  en  avant,  de 
couleur  d'orpin  en  dessous,  jaune  et  très  finement 
pointillé  de  noir  sur  les  côtés,  ainsi  que  la  tête. 
Le  manteau  est  jaunâtre,  un  peu  frangé,  marqué 


MOLLUSQUES.  329 

d'autant  de  taches  brunes  qu'il  y  en  a  sur  la  co- 
quille, puisque  c'est  lui  qui  les  forme. 

Intérieurement,  la  masse  buccale  est  brune; 
les  glandes  salivaires  sont  orangées;  le  canal  in- 
testinal est  rougeâtre  ,  et  longitudinalement  strié 
de  la  même  couleur.  Les  organes  génitaux  sont 
jaunâtres;  les  lobes  du  foie  verts.  Le  dessus  du 
manteau  est  brun  en  arrière. 

Cette  Siphonaire  abonde  dans  le  canal  ded'En- 
trecasteaux,  à  l'île  de  van  Diémen;  elle  vit  sur  les 
rochers  à  la  manière  des  Patelles  qui,  par  con- 
tre ,  sont  assez  rares. 


DIMENSIONS. 


lignes. 


Longueur 10 

Largeur 8 

Élévation 6 


SIPHONAIRE    AUSTRALE. 

Siphonaria  australis ,  nob. 

PLANCHE     25  ,    FIGURES   32-34- 

Sipkonaria,  testa  elongato-ovata,convexius  cula  ; 


330  ZOOLOGIE. 

costis  inœqualibus,  undulaûs,  albicantibus  striata, 
in  tus  rufescente  ;  apice  posteriori. 

Elle  a  certains  rapports  avec  la  précédente  pour 
les  stries;  mais  elle  est  plus  petite,  plus  ovale  et 
allongée,  arrondie  en  dessus  en  forme  de  petit 
bassin.  Son  sommet  est  postérieur,  et  présente 
une  petite  pointe  couchée  vers  le  côté  gauche. 
On  compte  trente-trois  côtes,  inégales,  très-pres- 
sées, comme  tremblées,  d'un  blanc  jaunâtre,  sé- 
parées par  des  sillons  brun  rougeâtre.  Le  si- 
phon est  à  peine  incliqué.  L'intérieur  est  fauve; 
son  limbe  est  ponctué  de  blanc  et  de  brun  rou- 
geâtre. 

L'animal  de  cette  espèce  ne  peut  pas  se  cacher 
entièrement  sous  sa  coquille.  Ses  mouvements 
sont  assez  vifs,  et  il  rampe  aussi  facilement  à  l'air 
libre  que  dans  l'eau.  Tout  son  corps  est  d'un 
blanc  légèrement  jaunâtre.  Le  pied  seul  est  pi- 
queté de  noirâtre  sur  les  côtés. 

Nous  l'avons  trouvée  dans  le  détroit  de  Cook,  à 
la  Nouvelle-Zélande,  sur  des  racines  de  fucus  en- 
traînés par  les  courants.  Nous  n'en  avons  eu  que 
deux  individus. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 7 

Largeur 5 

Hauteur 3 


MOLLUSQUES.  331 


SIPHON  AIRE  DU   CAP. 
Siphonaria  capensis  ,  nob. 

PLANCHE   25,    FIGURES    28-29. 


Siphonaria ,  testa  elongato-ovali;  costis  cequa- 
libus ,  de  mis  si  mis ,  albicantibus  striata  ;  fornice 
f'usco,  lucido  ;  apice  posteriori. 

Même  forme  et  à  peu  près  même  grandeur  que 
la  précédente,  mais  très-distincte  par  ses  côtes 
très-fines,  entières,  très-rapprochées,  de  couleur 
jaunâtre  sale,  et  par  son  intérieur  entièrement 
brun  foncé  et  très-poli.  Quelquefois  le  fond  est 
taché  de  bleuâtre  et  de  rougeâtre.  Le  contour  est 
régulièrement  ovalaire  par  le  peu  de  saillie  du 
siphon,  finement  denticulé,  pointillé  de  blanchâ- 
tre en  dedans  du  limbe.  Le  sommet  est  élevé, 
mousse ,  porté  en  arrière ,  souvent  sale  ou  rongé. 
TNous  avons  compté  jusqu'à  cinquante-huit  côtes. 

L'animal  a  le  pied  légèrement  orangé  en  des- 
sous, jaune  sur  les  côtés,  piqueté  de  trois  petits 
points  noirs.  Il  en  est  de  même  de  la  tête,  sur  la- 
quelle nous  n'avons  pu  distinguer  de  traces  d'yeux. 

Cette  Siphonaire  habite  le  cap  de  Bonne-Espé- 


332  ZOOLOGIE. 

rance.  Elle  est  assez  rare  dans  la  baie  de  la  Table, 
sur  les  rochers  de  droite. 


DIMENSIONS. 


lignes. 


Longueur 7 

Largeur J 

Hauteur 4 


S1PHONAIRE  VERTE. 
Siphonaria  viridis  ,  nob. 

PLANCHE    25,    FIGURES    3o-3l. 


Siphonaria,  testa  ovato-orbiculata,  convexa, 
upice  acuta ,  albo  etfusco  striata  ;  costis  œquali- 
bus ,  pluribus  eminentioribus  ;  foramine  casta- 
neo  ;  margine  albo  notato. 

Coquille  plus  orbiculaire  qu'ovale,  conique, 
pointue  à  son  sommet  presque  médian,  chargée  de 
huit  ou  dix  grosses  cotes  blanches  entre  lesquelles 
en  sont  d'autres  pi  us  fines,  arrondies,  très-pressées , 
quelquefois  un  peu  tremblées.  Le  siphon  est  peu 


MOLLUSQUES.  333 

marqué.  Ses  bords  sont  (lenticules  ;  les  intervalles 
des  sillons  sont  bruns  ,  et  le  sommet  est  ponctué 
de  la  même  couleur.  L'intérieur  est  d'un  roux 
marron  vif,  mais  le  limbe  est  généralement  blanc. 

Une  variété  plus  grande  est  d'une  forme  plus 
ovalaire,  plus  bombée,  à  sommet  moins  pointu: 
on  peut  compter  soixante-quatre  côtes. 

L'animal  a  le  pied  vert  foncé  en  dessous,  d'un 
jaune  verdâtre  sur  les  côtés,  avec  des  taches  vert- 
pré.  La  tète  est  finement  ponctuée  de  la  même 
couleur.  Le  manteau  est  jaune ,  avec  des  points 
également  verdâtres  sur  le  bord. 

On  trouve  cette  Siphonaire  sur  les  rochers  de 
la  rade  d'Amboine.  Elle  habite  aussi  la  Nouvelle- 
Guinée. 


DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur. ...    7 

Largeur 6 

Hauteur »  .  4  4 


La  Siphonaire  qui  a  servi  au  dessin  a  onze  li- 
gnes de  longueur  sur  huit  de  largeur. 


334  ZOOLOGIE. 


SIPHONAIRE   POINTUE. 
Siphonaria  acuta ,  nob. 

PLANCHE   25,   FIGURES   35-37- 


Siphonaria,  testa  rotnndata,  conica,  polygo- 
nale, apice  acutissima  ,  fusca;  costis  œqualibus , 
aliquot  eminentibus ;  margine  denticulato. 

Cette  espèce  a  des  rapports  avec  la  précédente  , 
dont  elle  diffère  par  sa  forme  presque  orbicu- 
laire  ,  évasée  sur  les  bords ,  qui  sont  irréguliers 
et  échancrés  ;  par  son  siphon  ,  qui  se  prolonge  en 
pointe  ;  enfin  par  ses  cannelures,  très-profondes. 
Huit  ou  dix  grosses  côtes  plus  saillantes  rendent 
cette  coquille  comme  polygonale  ;  dans  les  in- 
tervalles en  sont  d'autres  beaucoup  plus  fines  et 
rayonnantes  sur  toute  la  hauteur.  Le  sommet  est 
très-aigu,  sub-médian,  un  peu  incliné  en  arrière. 
Tout  l'extérieur  est  d'un  brun  presque  noir  ;  l'in- 
térieur est  brun ,  aussi  strié  de  blanchâtre.  Ces 
linéoles  blanches  sont  formées  par  les  cotes  les 
plus  saillantes.  Quelques  individus  sont  piquetés 
de  blanc  vers  le  sommet.  L'animal  est  de  couleur 


MOLLUSQUES.  335 

verdâtre,  avec  des  taches  et  des  linéoles  noirâtres. 
Le  pied  est   brunâtre  en  dessous. 

Cette  Siphonaire  se  trouve  dans  les  îles  Célèbes 
et  Vanikoro. 


DIMENSIONS. 

Longueur 

Largeur 

Hauteur 


lignes. 

8 


5 


SIPHONAIRE  ALBICANTE. 


Siphonarin  albicante ,  noh. 


PLANCHE  25,  FIGURES  38~4o. 


Siphonaria,  testa  ovato-orbiculare ,  depressa, 
albicante,  perlucida,  margine  denticulata;  si- 
phunculo prominente ;  costis  radiantibus ,  inœqua- 
libus,  rugosis,  in  tus  fusco  et  corneo. 


Tous  les  individus  que  nous  possédons  sont 
remarquables  par  leur  forme  aplatie,  presque 
orbiculaire  ,  très-peu  élevée ,  fortement  denticu- 
lée  sur  les  bords  et  profondément  sillonnée.  De 


336  ZOOLOGIE. 

grosses  côtes  très -nombreuses  et  rugueuses  al- 
ternent avec  d'autres  plus  petites  qui  ne  vont  pas 
jusqu'au  sommet.  Ce  dernier  est  presque  médian, 
arrondi.  Le  siphon  est  profond  et  fait  une  saillie 
très-marquée.  Extérieurement  cette  coquille  est 
d'un  blanc  un  peu  jaunâtre,  quelquefois  légère- 
ment brune.  En  dedans,  le  fond  est  brun  marron, 
limité  par  l'impression  musculaire  ;  le  bord  est 
blanc  ou  strié  de  roux.  Il  y  a  d'assez  grandes  va- 
riétés à  cet  égard ,  de  même  que  dans  l'épaisseur, 
qui  va  jusqu'à  la  translucidité.  Des  individus  sont 
bombés  en  forme  de  calotte. 

L'animal  est  de  couleur  jaune  pâle  ,  ponctué  de 
jaune  plus  foncé  et  de  noirâtre.  Les  taches  sont 
plus  pressées  sur  la  tète.  Le  dessous  du  pied  est 
jaunâtre. 

Il  habite  l'île  de  Vanikoro  et  celle  de  la  Nou- 
velle-Irlande ,  au  havre  Carteret. 

Dans  le  dessin  ,  on  l'a  représenté  un  peu  plus 
saillant  qu'il  n'est  réellement,  afin  de  pouvoir  in- 
diquer sa  forme  et  ses  couleurs. 


DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 10 

Largeur 8 

Hauteur 5 


MOLLUSQUES.  :W 

SIPHONAIRE  DE  VANIRORO. 

Siphonaria  atra,  nob. 

PLANCHE  25,  FIGURES  4*"42- 


Siphonaria,  testa  depressiuscula  ,  ovato-rotun- 
data,  in  tus  et  ex  tus  nigricante  ;  costis  inœquali- 
bus  ;  margine  œqualiter  dentato  ;  siphunculo  for- 
titer  prominenti. 

Cette  espèce  ,  assez  grande ,  est  généralement 
aplatie,  de  forme  ovale,  presque  orbieulaire,  for- 
tement et  assez  inégalement  denticulée  sur  ses 
bords.  Son  sommet  obtus  est  quelquefois  parfai- 
tement médian  ;  il  en  part  une  quinzaine  de  grosses 
côtes  arrondies  ,  dans  les  intervalles  desquelles  en 
sont  d'autres  très-déliées  qui  n'atteignent  pas  jus- 
qu'au sommet.  Le  siphon  forme  une  languette 
large  et  très-saillante 

Cette  Siphonaire  est  noire  en  dessus;  d'un  beau 
brun  violacé  sombre  en  dedans ,  jusqu'à  la  limite 
de  l'impression  musculaire  ,  qui  est  d'un  brun 
rougeàtre.  Le  reste  du  pourtour  est  bleuâtre , 
strié  de  brun.  L,es  jeunes  individus  sont  complète- 
ment noirs. 

Zoologie,  t.  it.  ai 


338  ZOOLOGIE. 

Cette  espèce  habite  l'île  de  Vanikoro  ,  devenue 
à  jamais  célèbre  par  le  naufrage  de  Lapérouse. 
Nous  n'en  avons  point  dessiné  l'animal ,  qui  pro- 
bablement était  de  couleur  brune. 


DIMENSIONS. 


Longueur. 
Largeur  .  . 
Hauteur  .  . 


pouces. 

lign 

I 

» 

w 

IO 

» 

6 

SIPHONA1RE  D'ALGESIRAS. 

Siphonaria  Algesirœ ,  uob. 

PLANCHE  25,   FIGURES    23-25. 


Siphonaria ,  testa  ovali,  convexa ,  elevata ,  te- 
nuis  s  Une  striata;  vertice  excentrali  rotundo  ;  mar- 
gine  indivise;  intus  fornice  aurantiaco  etfusco. 

Assez  grande  espèce,  régulièrement  ovalaire,  dont 
ie  siphon  n'est  quelquefois  apparent  qu'au  dedans, 
très-convexe,  bombée,  à  sommet  obtus,  arrondi 
et  très-porté   en  arrière,  couverte  de  stries  et  de 


MOLLUSQUES.  339 

côtes  très-fines,  superficielles  et  pressées;  les  pre- 
mières sont  brunes,  et  les  autres  blanchâtres; 
mais  clans  l'état  le  plus  ordinaire ,  la  coquille  est 
d'un  blanc  jaunâtre  sale  à  l'extérieur,  tandis  qu'au 
dedans  elle  est  d'un  beau  brun  luisant,  tirant  sur 
le  violet ,  finement  strié  de  blanchâtre.  Le  fond 
est  orangé  vif  ou  rosé. 

L'animal  est  entièrement  jaune  d'ocre ,  piqueté 
de  noir  sur  les  côtés  du  pied,  aux  bords  du  man- 
teau et  à  la  tète.  Le  sommet  de  celle-ci  est  presque 
noir.  Les  yeux  sont  très-marqués. 

Cette  Siphonaire  habite  le  détroit  de  Gibraltar; 
nous  l'avons  prise  dans  la  vaste  rade  d'Algesiras. 

C'est  très-probablement  la  même  que  M.  de  La- 
marck  avait  indiquée  dans  sa  collection,  que  pos- 
sède maintenant  M.  le  prince  d'Essling,  comme  une 
variété  de  la  Patelle  à  côtes  blanches ,  mais  il  n'en 
est  pas  fait  mention  dans  son  ouvrage. 

DIMENSIONS. 

ligne*. 

Longueur 14 

Largeur n 

Hauteur g 


a  2 


340  ZOOLOGIE. 


STPHONAIRE  DENTICULÉE. 
Siphonaria  denticulata,  nob. 


PLANCHE   25,  FIGURES    IQ-2C*. 


Siphonaria,  testa  oblonga,  com>exiusculay  de- 
super  albida,  costis  elevatis  radiata;  apice  cen- 
trali  subacuto  ;  margine  intus  albo ,  denticulato  ; 
fornice  fusco. 

Grande  espèce,  oblongue,  ovalaire ,  tant  soit 
peu  aplatie  ,  à  sommet  obtus ,  droit  et  tout-à-fait 
médian ,  radiée  de  grosses  côtes  alternant  assez 
régulièrement  avec  une  côte  plus  fine,  d'une  teinte 
jaunâtre, passant  au  brun  dans  les  sillons.  Inté- 
rieurement le  fond  est  d'un  brun  marron  très- 
foncé,  uniforme  ou  strié  ,  et  quelquefois  avec  des 
cercles  concentriques  de  la  même  couleur;  mais 
le  bord  présente  des  denticules  régulières,  cour- 
tes, assez  profondes,  d'un  beau  blanc  qui  se  dé- 
tache sur  le  brun  qui  les  sépare.  Le  siphon  est 
assez  peu  marqué. 

On  trouve  parmi  les  individus  de  cette  espèce 
certaines  variétés  ,  qui  sont  ou  plus  plates  ou  plus 
bombées  et  pointues, et  qui  ont  les  côtes  plus  pro- 


MOLLUSQUES.  341 

noncées  :  on  en  compte  ordinairement  de  trente- 
neuf  à  quarante. 

Habite  la  partie  sud  de  la  Nouvelle-Hollande  , 
au  port  Western,  et  probablement  aussi  au  port 
du  Roi -Georges.  Nous  regrettons  de  n'en  avoir 
pas  figuré  l'animal. 


DIMENSIONS. 

liglirs 

Longueur 1 4 

Largeur ' 1 1 

Hauteur 6 


SIPHONAIRE  PONCTUÉE. 

Siphonaria  punctata ,    uob. 

PLANCHE    25,   FIGURES     l3-l4- 


Siphonaria,  testa  minima  oblongo-ovata ,  con- 
vexo-conica ,  tenuiter  striata,  albo,  brunneo  punc- 
tata. Vertice  excentrali  acuto;  margine  subintegro 
intus  albo  y  fornice  fusco. 


342  ZOOLOGIE. 

Très-petite  espèce,  fragile,  qui  paraît  bien  n'ê- 
tre qu'un  jeune  âge;  très  -  oblongue  ,  ovalaire, 
bombée  et  conique  ,  à  sommet  pointu  porté  en 
arrière;  chargée  de  nombreuses  côtes  arrondies, 
un  peu  tremblées,  dont  quelques-unes  sont  plus 
saillantes.  Le  bord  est  fort  peu  denticulé,  légère- 
ment échancré  au  milieu  ,  de  manière  à  ce  qu'il 
n'y  a  que  les  deux  extrémités  qui  portent.  Le  si- 
phon est  médiocrement  apparent.  Extérieurement 
cette  coquille  est  blanche  avec  des  taches  brunes, 
formant  deux  espèces  de  cercles  écartés,  dont  un 
est  près  du  bord.  Le  dedans  est  blanc  et  brunâtre 
au  fond. 

On  la  trouve  sur  les  rochers  du  port  Louis  de 
l'Ile-de-France. 


DIMENSIONS. 

lignes. 


Longueur 5 

Largeur 3 

Hauteur 2 


MOLLUSQUES.  348 

SIPHONAIRE    DE  GUAM. 
Siphonaria  guatnensis ,   nol>. 

PLANCHE    'ï5  ,     FIGURES    l5-l6". 

Siphonaria  ,  testa  minima  ,  ovato  -  oblonga  , 
oblique  conica ,    albo    et  nigro    radiata  ;  costis 
œqualibus,  apice  acuta ,  recurva;  intus  lineolata; 
fornice  nigro. 

Très-petite  espèce,  bien  distincte,  généralement 
ovalaire,  quelquefois  subarrondie,  élevée,  poin- 
tue ,  à  sommet  postérieur  et  recourbé ,  à  la  ma- 
nière des  Cabochons  ;  à  côtes  fines ,  entières  et 
rayonnantes ,  formant  des  stries  régulières  noires 
et  blanches.  Le  canal  est  peu  distinct.  Intérieu- 
rement le  fond  est  d'un  brun  chocolat ,  et  le  limbe 
linéolé  de  noir  ou  de  blanc. 

L'animal  est  de  couleur  grisâtre.  Cette  Sipho- 
naire  est  très-commune  dans  l'île  dont  elle  porte 
le  nom,  surtout  au  port  d'Humata.  Tous  les  indi- 
vidus sont  à  peu  près  de  la  même  grandeur. 

DIMENSIONS. 

lignes 

Longueur 4 

Largeur 3 

Hauteur 3 


344  ZOOLOGIE. 


SIPHON  AIRE  ZÉLANDAISE 
Siphonaria  zclandica,  nob 


PLANCHE    20  ,   FIGURES    I7-I 


8 


Siphonaria  ,  testa  ovato  -  orbiculata  ,  plana  , 
crasse  striata,  albicante ,  fusco  punctata  ;  apice 
obtuso  submediano  ;  margine  intus  albo  brunneo 
punctato  ;  fornice  luteolo. 

Cette  espèce  est  orbiculaire ,  un  peu  plate ,  à 
sommet  obtus  ,  presque  médian,  manifestement 
porté  à  gauche.  Elle  est  marquée  d'une  vingtaine 
de  côtes  peu  élevées  ,  arrondies  ,  écartées  les 
unes  des  autres.  Les  bords  sont  ondulés  et  le  ca- 
nal est  bien  marqué  ;  à  l'extérieur  le  test  est  d'un 
blanc  jaunâtre  ,  irrégulièrement  taché  de  brun  ; 
en  dedans  le  limbe  est  d'un  blanc  poli,  marqué  de 
points  ou  de  rayons  bruns  très  -  foncés.  Le  fond 
est  toujours  jaunâtre. 

Un  exemplaire  avait  de  grosses  côtes  plus  régu- 
lières ,  entre  lesquelles  s'en  trouvaient  deux  plus 
fines,  accouplées,  n'atteignant  pas  jusqu'au  som- 
met. 


MOLLUSQUES.  Mb 

Cette  Sipbonaire  provient  de  la  Nouvelle  -  Zé- 
laude.  Nous  croyons  aussi  qu'on  la  trouve  à  la 
Nouvelle-Hollande . 


DIMENSIONS. 

liyiics. 

Longueur 9 

Largeur 8 

Hauteur 4 


SIPHONAIRE  APLATIE. 

Siphonaria  plana ,  nob. 


PLANCHE   2D  ,    FIGURES    21-22. 


Siphonaria,  testa  ovale,  scabra,  fragili,  plana, 
nigro  subrubro  striata;  apice  mediano;  margine 
dentato  in  tus  fusco  albo  lineolato. 

Cette  Siphonaire  est  de  grandeur  moyenne, 
fragile  ,  rude,  fort  aplatie,  ovalaire,  à  bords  irré- 
guliers, denticulés,  dont  le  canal  se  prolonge  en 
pointe.  Son  sommet  est  médian,  obtus.  Ses  côtes 


346 


ZOOLOGIE. 


sont  saillantes  et  inégales  en  grosseur;  ses  sillons 
profonds.  Le  fond  de  la  couleur  est  un  brun  foncé 
presque  noir,  rayé  de  brun  rouge  ou  de  blanchâ- 
tre chez  quelques  individus.  L'intérieur  est  égale- 
ment brun ,  avec  des  lignes  d'un  blanc  bleuâtre. 

Habite  l'Ile-de-France,  dans  les  environs  du 
port  Louis. 


DIMENSIONS. 


Longueur 
Largeur. . 
Hauteur.  . 


lijm 


gnos. 

8 
6 
3 


SIPHONAIRE  PLISSEE. 


Si/jhonaria  plicata  ,   nob. 


PLANCHE    25,    FIGURES    26-27. 


Siplionaria,  testa  ovato-orbiculata ,  solicla,  pli- 
cata ,  conico  -  tumida ,  albicanti,  apice  acuta  te- 
nuissirne  striata  ;  margine  integro  undulato,  intus 
albido ,  rubicundulo  striato  ;  fornice  subrubro. 


MOLLUSQUES.  347 

Espèce  très  -  distincte  ,  presque  arrondie  ,  en 
forme  de  calotte  ou  de  cône  pointu,  dont  le  som- 
met se  porte  un  peu  en  arrière.  Elle  est  remar- 
quable par  ses  ondulations  qui  la  rendent  comme 
plissée,  et  font  que  ses  bords  ne  reposent  pas  sur 
le  même  plan.  Elle  est  également  et  très-finement 
striée ,  d'un  blanc  bleuâtre  en  dessus ,  avec  son 
sommet  rougeâtre  ;  de  couleur  de  corne  en  de- 
dans, avec  de  petites  stries  accouplées  d'un  rouge 
brun.  L'impression  musculaire  est  fauve.  Le  ca- 
nal est  toujours  très -marqué  dans  cette  espèce  , 
dont  l'animal  est  blanchâtre. 

On  la  trouve  sur  l'île  de  Tonga-Tabou ,  au  vil- 
lage de  Hifo ,  et  seulement  sur  les  rochers  que 
vient  battre  la  mer  du  large. 


DIMENSIONS. 

lignes. 


Longueur 7 

Largeur 6 

Hauteur 4 


348  ZOOLOGIE. 

Genre  BULLE.  —  Bulla,  Lamarck. 

(  Ire  Division  :  à  coquille  externe  \  ) 
A.  Animal  sans  appendices  auriculaires. 

BULLE  OVOÏDE. 

Bulla  ovoïdetiy  nob. 

PLANCHE    26,     FIGURES    IJ-iy. 

Bulla,  testa  ouata,  fragili,  alba,  leviter  um- 
bilicata ,  antice  transversim  s tria  ta  ;  striis  tenuis- 
simis  longitudinalibus . 

Cette  petite  espèce  tient  des  Bulles  hydatide  et 
cornée  de  Lamarck  ,  mais  elle  est  beaucoup  plus 


*  Les  auteurs  sont  assez  embarrassés  pour  établir  de  bonnes  divisions  entre 
ees  coquilles.  La  connaissance  des  animaux  de  plusieurs  d'entre  elles  semble 
indiquer  qu'on  ne  doit  en  former  qu'un  seul  genre,  avec  de  petites  sections 
pour  la  facilité  de  l'étude,  fondées ,  comme  nous  avons  essayé  de  le  faire, 
sur  ce  que  la  coquille  est  externe  ou  interne ,  et  que  l'animal  a  des  appen- 
dices auriculaires ,  plus  ou  moins  nombreux  ,  on  bien  en  est  dépourvu. 

Î  Animal  sans  appendices  auri- 
culaires. 
Bulles  '. 

(  à  coquille  externe.  I  Animal  avec  appendices  auri- 
I      culaires. 


MOLLUSQUES.  349 

légère  et  plus  fragile  qu'elles  ,  en  même  temps 
qu'elle  est  bien  également  ovoïde  et  enroulée,  à 
ombilic  distinct,  très-légèrement  striée  en  long, 
avec  d'autres  stries  transverses  et  peu  nombreuses 
en  avant  seulement.  Son  ouverture  est  rétrécie , 
fort  peu  élargie  antérieurement.  La  spire  est  simple 
et  tant  soit  peu  rentrée. 

L'animal  est  subquadrilatère,  un  peu  arrondi 
cependant  en  arrière;  le  pied  s'avance  au  niveau 
du  chaperon  céphalique  ,  ce  qui  élargit  beaucoup 
cette  partie,  qui  est  comme  tronquée.  Les  deux 
lobes  postérieurs  de  ce  chaperon  sont  assez  pro- 
fondément découpés,  et  se  portent  sur  la  coquille. 
Cette  dernière  n'est  qu'un  peu  recouverte  par  les 
lobes  du  manteau.  Toutes  ces  parties  sont  d'un 
jaune  légèrement  verdâtre  souillé  de  taches 
brunes ,  dont  une  en  forme  de  languette  occupe 
le  milieu  de  la  tète  entre  les  yeux,  qu'on  a  de  la 
peine  à  distinguer.  On  voit  à  travers  la  coquille 
des  points  noirs  qui  appartiennent  aux  viscères. 

Cette  espèce  est  assez  abondante  sur  la  plage 
d'Humata,  dans  l'île  Guam.    '. 


DIMENSIONS. 

lignes. 


Longueur " 

Épaisseur A 


350  ZOOLOGIE. 

BULLE   VERTE. 

Bulla  viridis  ,  Rang. 

PLANCHE    26,    FIGUUES    I.3-l6. 


Bulla  ,  testa  ovali ,  aperta ,  vix  involuta  ,  lon- 
gitrorsum  teriUissithe  striata,  viridi  ;  unguiculo 
albo  ad  spiram. 

M.  Rang  a  donné  le  nom  de  Verte  à  cette  pe- 
tite Bulle,  que  de  notre  côté  nous  avions  nommée 
Sigaret,  tant  elle  a  de  ressemblance  avec  une 
coquille  de  ce  genre.  Il  est  probable  qu'elle  était 
déjà  connue,  et  que  c'est  d'elle  que  veut  parler 
M.  Deshayes  ,  à  la  page  1 48  de  l'Encyclopédie  mé- 
thodique, article  Bullée.  Quoi  qu'il  en  soit,  par  un 
dessin  de  l'animal  nous  allons  compléter  ce 
qu'on  en  sait. 

Cette  coquille ,  qu'on  prendrait  difficilement 
pour  une  Bulle ,  et  dont  les  plus  grands  exem- 
plaires ont  quatre  lignes  de  longueur  sur  trois  de 
large, est  ovalaire,  entièrement  ouverte  ,  convexe 
en  dessus,  un  peu  rétrécie,  formant  un  canal  en 
arrière  et  à  droite,  à  la  réunion  des  deux  bords. 
Ce  qui  la  distingue  surtout ,  c'est  un  onglet,  un  peu 


MOLLUSQUES.  351 

contourné  en  cornet,  qui  prend  en  dedans  au  fond 
de  la  spire  et  vient  finir  sur  le  bord  columellaire. 
Le  bord  droit  est  tranchant.  Le  test  est  marqué  de 
stries  longitudinales  d'accroissement ,  seulement 
visibles  à  la  loupe.  Il  est  solide,  assez  épais,  ver- 
dâtre  et  couvert  d'un  épiderme  de  la  même  cou- 
leur. 

L'animal  se  distingue  des  autres  Bulles ,  en  ce 
que  son  bouclier  céphalique  est  presque  quadrila- 
tère sans  prolongements  auriculaires  postérieurs. 
Les  deux  bords  du  manteau  s'élargissent  en  avant 
en  forme  d'ailes,  sans  dépasser  la  tête  ni  même 
arriver  à  son  niveau.  Ils  se  touchent  en  arrière  et 
recouvrent  en  partie  la  coquille,  mais  non  son 
sommet  médian  ,  qui  est  presque  toujours  taché 
de  végétations  marines  verdâtres.  La  branchie  est 
très-développée.  L'estomac  est  pourvu  de  pièces 
cartilagineuses.  Ce  Mollusque  est  d'un  vert  sombre, 
excepté  le  bord  de  la  tète  et  les  côtés  du  manteau 
qui  sont  d'un  vert  jaunâtre.  Le  limbe  de  ce  der- 
nier est  de  plus  ponctué  de  blanc.  Les  yeux  sont 
noirs,  et  c'est  pour  indiquer  leur  place  qu'on  a 
laissé  du  blanc  dans  le  dessin.  Le  pied  est  ova- 
laire  et  d'un  jaune  clair,  ainsi  que  le  dessous  de 
la  tête. 

Les  habitudes  de  cette  Bulle  sont  bien  diffé- 
rentes de  celles  des  autres  espèces  que  leur  fra- 
gilité oblige  à  rechercher  les  lieux  calmes;  celle-ci 
aucontraire  se  plaît  sur  les  rochers  les  plus  exposés 


352  ZOOLOGIE. 

à  la  force  des  ondes,  comme  l'indique  sa  coquille 
résistante  et  couverte  de  goémon.  Elle  profite  des 
petites  anfractuosités  pour  s'y  tapir ,  et  l'on  a  de 
la  peine  à  la  distinguer  des  productions  environ- 
nantes. 

Nous  ne  l'avons  trouvée  que  dans  un  seul  lieu 
de  l'île  Guam  :  dans  la  rade  d'Humata  à  gauche , 
sur  les  rochers  du  fort,  à  mer  basse,  où  elle  est 
assez  commune. 

M.  Rang  a  rapporté  la  sienne  de  l'île  Bourbon. 
Nous  pensons  que  c'est  une  variété,  dont  la  co- 
quille est  plus  verte  que  la  nôtre,  qui  tire  sur  le 
jaunâtre.  Un  dessin  de  l'animal  fait  avec  toute  l'ha- 
bileté de  ce  naturaliste,  eût  pu  faire  connaître  s'il 
existait  d'autres  différences  entre  ces  Mollusques. 


BULLE  GLAUQUE. 

Bulla  glauca ,  nob. 

PLANCHE   26,    FIGURES    IO-I2. 

Bulla,  testa  ovali,  oblonga, pellucida,  glauca, 
vioc  involuta,  longitrorsum   striata.    Unguigulata 

ad  spirarn. 


MOLLUSQUES.  353 

Cette  espèce  a  beaucoup  de  rapports  avec  la 
précédente  pour  la  forme  ;  on  pourrait  même 
ne  la  considérer  que  comme  une  variété,  si  l'a- 
nimal, qui  provient  d'un  autre  lieu,  n'offrait  pas 
autant  de  différence  par  ses  couleurs.  La  coquille 
elle-même  est  un  peu  plus  enroulée,  plus  ovale 
et  plus  bombée  en  dessus  ;  le  talon  de  la  spire 
est  à  peu  près  le  même.  Sa  couleur  sur  le  vivant 
était  vert  de.  mer  ,  ce  qui  pouvait  provenir  du 
Mollusque  :  elle  est  maintenant  d'un  jaune  blan- 
châtre. Cette  Bulle  a  un  pouce  d'étendue  en- 
viron. Son  bouclier  céphalique  est  quadrilatère , 
élargi ,  un  peu  dilaté ,  pointu  sur  les  côtés  en 
avant,  à  peine  échancré  en  arrière.  Le  manteau, 
assez  distinct  du  pied  ,  qui  est  ovalaire ,  recouvre 
en  partie  la  coquille.  La  bouche  est  rougeâtre. 
Les  yeux  sont  noirs.  Tout  l'animal  ,  ainsi  que  la 
coquille  ,  est  d'un  vert  pomme  clair  légèrement  pi- 
queté de  noir. 

Habite  le  havre  Carteret ,  à  la  Nouvelle-Irlande. 
Nous  n'en  possédons  qu'un  individu  dont  le  test 
n'est  même  pas  en  bon  état. 


Zoologie,  t.  ii.  £3 


354  ZOOLOGIE. 

BULLE  STRIÉE. 

Bulln  striata. 
Lamarck ,  An.  s.  v.  tora.  VI ,  ae  part. ,  pag.  3a. 

PLANCHE    26  ,    FIGURES    8-9. 


Butta,  testa  ovato-oblonga  opaca,  lutea  fusco- 
rnarmorata,  antice  transversim  striata.  Spira  per- 
forata. 

ISous  ne  décrirons  pas  davantage  une  coquille 
aussi  connue  et  figurée  dans  tant  d'ouvrages;  c'est 
seulement  pour  son  animal  que  nous  la  représen- 
tons. 

Dans  son  développement ,  ce  Mollusque  se  pro- 
longe beaucoup  en  avant  de  sa  coquille, surtout 
lorsqu'il  nage ,  parce  qu'alors  le  poids  des  viscères 
entraîne  cette  dernière  en  bas.  Le  bouclier  cé- 
phalique  est  allongé,  arqué  et  auriculé  en  avant, 
profondément  divisé  en  arrière  et  portant  sur  le 
test;  il  est  brunâtre  en  dessus  et  jaune  en  dessous. 
Les  yeux  sont  noirs  et  bien  distincts ,  au  milieu 
d'une  petite  auréole.  On  remarque  entre  les  deux 
auricules  postérieures  un  écusson  noir.  Le  pied  est 
arrondi,  un  peu  cordif'orme  ,  jaunâtre  ,  strié  de 
brun,  et   bordé  de  noir  en  devant  :   dans  la  po- 


MOLLUSQUES.  355 

sition  où  l'animal  a  été  dessiné ,  il  est  coupé  obli- 
quement en  arrière  et  déborde  la  tête  à  gauche. 
Le  manteau  se  porte  dans  l'ouverture  de  la  co- 
quille; mais  lorsque  le  Mollusque  est  placé  hori- 
zontalement, la  plupart  de  ces  organes  la  recou- 
vrent en  partie. 

Cette  Bulle  habite  la  baie  des  lies,  à  la  Nou- 
velle-Zélande. Nos  individus  sont  plus  légers  que 
ceux  de  la  Méditerranée.  Ils  varient  en  longueur 
depuis  neuf  jusqu'à  quinze  lignes.  La  baie  Jervis, 
à  la  Nouvelle-Hollande,  en  offre  une  variété,  cou- 
verte d'un  épiderme  jaunâtre  très-léger,  et  dont  les 
stries  longitudinales  sont  très-apparentes.  Les  qua- 
tre osselets  de  son  estomac  sont  transverses,  et  of- 
frent chacun  six  rayons  en  relief. 


BULLE    DEUX-BANDES 

Bulla  bicincta ,  nob. 

PLANCHE    26,    FIGURES  3l-3a. 


Bulla,  testa  ovato-oblonga  ,  tenuissima,  Jra- 
giliy  albo,  duabus  vittis  rufulis  cincta;  striis  Ion- 
gitudinalibus  transversisque  ;  sutura  fissa. 

2V 


356  ZOOLOGIE, 

Cette  Bulle  a  presque  entièrement  la  forme  de  la 
Fragile;  seulement  son  bord  droit  est  plus  déve- 
loppé, et  son  ouverture  plus  large  en  avant.  Comme 
elle,  d'une  consistance  très-mince,  papyracée,  elle 
est  très-finement  striée  en  travers ,  mais  elle  offre 
de  plus  des  lignes  ondulées  longitudinales,  et  sur 
un  fond  blanc  deux  bandes  fauves  transverses,  peu 
distinctes.  Le  bord  columellaire  est  pourvu  d'un 
petit  bourrelet  rubané  très -distinct.  La  spire  est 
bien  marquée ,  arrondie ,  sans  saillie  ,  à  trois  ou 
quatre  tours.  Le  sinus  est  ouvert  dans  une  por- 
tion de  l'étendue  du  dernier  tour.  N'ayant  point  ob- 
servé ce  Mollusque  vivant,  nous  ne  pouvons  dire  à 
quoi  cette  espèce  de  canal  donne  issue. 

Elle  habite  le  port  du  Roi-Georges,  dans  le 
havre  de  la  Princesse-Royale,  lieu  où  nous  ayons 
vu  à  la  fois  la  plus  grande  réunion  de  Bulles  de 
toute  espèce. 


DIMENSIONS. 

pouces. 

lignes 

1 

» 

» 

8 

MOLLUSQUES.  357 

BULLE  AUSTRALE. 
Bulla  australis  ,  nob. 

PLANCHE  26,    FIGURES    38-39- 


Bulla  ,  testa  elongata ,  cylindracea  ,  varie  pic- 
tata;  spira  tenuissime  perforata. 

Si  nous  n'avions  pas  vu  une  si  grande  quantité 
d'individus  de  cetteBulle,  ayant  tous  la  même  for- 
me, allongée,  tantsoitpeucylindrique,  nousl'eus- 
sions  prise  pour  une  variété  de  l'Ampoule  ,  qu'on 
trouve  partout  dans  l'Océan  Indien.  Mais  cette  uni- 
formité dans  les  dimensions  et  \e  faciès  nous  déter- 
minent à  en  faire  une  espèce.  Malheureusement 
nous  n'avons  point  pu  prendre  les  caractères  de  l'a- 
nimal. 

L'ouverture  de  la  Bulle  australe  est  arrrondie 
et  beaucoup  plus  large  en  avant  qu'en  arrière,  où 
elle  se  rétrécit  considérablement.  Le  bord  droit  dé- 
passe la  spire ,  qui  est  enfoncée  et  percée  d'un  très- 
petit  trou.  Le  test  est  résistant,  vernissé,  quoique 
très -finement  strié  en  long.  De  même  que  dans 
l'Ampoule,  la  coloration  est  très-variable.  Généra- 
lement le  fond  en  est  blafard ,  marbré  de  rougeâtre, 
avec  des  flammes  très -brunes  dans  le  sens  de  la 


358  ZOOLOGIE. 

longueur,  quelquefois  traversées  par  une  bande- 
lette étroite ,  mais  bien  tranchée. 

On  ramasse  ces  coquilles  par  pellées  au  port  du 
Roi-Georges.  Elles  se  plaisent  dans  les  eaux  assez 
calmes  du  havre  de  la  Princesse-Royale.  Lorsque 
l'animal  est  mort,  son  enveloppe  vient  échouer  sur 
le  rivage  et  se  conserve  intacte  dans  des  masses  de 
fucus  que  le  temps  amoncelé. 


BULLE  COURTE. 

Bulla  brevis ,  nob. 

PLANCHE    26  ,    FIGURES    ZïS~6rJ. 


Bulla,  testa  minima  solidiuscula ,  cjlindracea , 
extremitatibus  truncata,  alba,  antice  striata. 

Petite  espèce,  excessivement  commune  au  port 
du  Roi-Georges ,  de  sorte  qu'on  ne  peut  pas  la  pren- 
dre pour  le  jeune  âge  d'individus  plus  grands.  Elle 
est  toute  blanche,  assez  consistante,  bien  enroulée, 
cylindrique ,  courte  et  comme  tronquée  à  ses  deux 


MOLLUSQUES.  359 

extrémités.  Son  ouverture  est  assez  large  dans  toute 
son  étendue;  sa  spire  un  peu  enfoncée  sans  cepen- 
dant être  trouée.  Son  extrémité  antérieure  est  striée 
en  travers  par  une  vingtaine  de  lignes.  Le  reste  de 
la  coquille  est  lisse ,  bien  qu'à  la  loupe  on  aper- 
çoive les  stries  longitudinales  d'accroissement. 

L'animal ,  que  nous  n'avons  point  vu  se  déve- 
lopper, est  aussi  blanc  que  son  enveloppe.  Son 
estomac  a  trois  osselets  oblongs  à  dentelures  pro- 
fondes. 


DIMENSIONS    PRISES    EN    TERME    MOYEN. 


Longueur . 
Largeur.  . 


ligues 

5 


BULLE  EN  ROULEAU. 
Bulla  voluta ,   nob. 

PLANCHE  26  ,     FIGURES  33-35. 


Bulla ,  testa  elongata ,  minima  levi  cjlindrica  , 
alba  ;  spira  prominenti  apice  acuta  ;  suturis  latis 
profundis. 


300  ZOOLOGIE. 

Cette  petite  coquille  est  très-certainement  une 
Bulle,  mais  dont  l'animal  doit  indubitablement 
présenter  dans  son  organisation  des  caractères  dif- 
férents des  Bulles  ordinaires  ;  nous  supposons 
même  que  de  la  partie  postérieure  de  son  manteau 
part  un  appendice  qui  se  porte  dans  le  canal  pro- 
fond des  sutures ,  à  peu  près  comme  cela  a  lieu 
dans   les  Olives. 

L'espèce  qui  nous  occupe  est  comme  un  petit 
rouleau  de  papier  blanc,  lisse,  régulièrement  cylin- 
drique, dont  le  dernier  tour  laisse  les  autres  assez 
en    arrière.    La  spire,  saillante,  large,  a  quatre 
ou  cinq  circonvolutions  séparées  par   des  sinus 
larges  et  profonds ,  séparés  eux-mêmes  dans  leur 
contour  par  une  petite  lamelle  ou  rampe  qui  fait  res- 
sembler cette  partie  au  limaçon   de  l'oreille  d'un 
mammifère.  A  l'extrémité  est  un  petit  bouton  qui 
dépasse  tous  les  tours.  L'ouverture  est  rétrécie, 
un  peu  plus  évasée  en  avant.  Elle  est  moins  longue 
que  le  corps  de  la  coquille  par  la  disposition  che- 
vauchée  du  dernier  tour  que  nous  venons  d  in- 
diquer. 

Cette  Bulle  habite  l'île  Guam. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur J 

Épaisseur 2 


MOLLUSQUES.  361 

BULLE  ARACHIDE. 
Bitlla  aracliis  ,  nob. 

PLANCHE   26  ,    FIGURES    28-3o. 

Bulla,  testa  solida  ,  longo-cylindrica  ,  transver- 
sim  tenuissime  striata,  alba,  epidermicle  cinnamo- 
meo  tecta  ;  spira  perforata. 

La  ressemblance  de  cette  espèce  avec  le  fruit 
de  la  plante  légumineuse  vulgairement  connue 
sous  le  nom  de  Pistache  de  terre,  nous  a  fait  la 
nommer  ainsi.  Elle  est  allongée,  en  rouleau  bien 
cylindrique,  obtuse  aux  deux  bouts,  dont  le  pos- 
térieur est  arrondi,  à  spire  enfoncée  et  creusée  as- 
sez profondément.  L'ouverture  est  fort  étroite, et 
blanche;  la  columelle,  de  même  couleur,  est 
épaisse ,  et  un  peu  contournée  sur  elle-même.  Le 
test  est  très-épais,  transversalement  marqué  de 
stries  fines  peu  profondes,  blanc,  mais  recouvert 
d'un  épiderme  cannelle  ,  qui  est  la  couleur  natu- 
relle de  cette  Bulle. 

On  la  trouve  au  port  du  Roi  -  Georges  ,  à  la 
N  ouvelle-Hollande. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 8 

Épaisseur 3  \ 


362  ZOOLOGIE. 

BULLE  GRELOT. 

Bulla  cymbalum  ,  nob. 

PLANCHE  26,    FIGURES   26-27. 


Bulla,  testa  fragili, pellucida, globosa,levi,  alba; 
apertura  antice  lata ,  postice  angustata  ;  margine 
dextro  leviter  inflato  ;  spira  retusa. 

Petite  espèce,  ayant  un  peu  la  forme  de  la  Bulle 
papyracée,  globuleuse,  entièrement  blanche, trans- 
lucide et  polie,  car  à  peine  voit-on  les  stries  longi- 
tudinales d'accroissement.  Son  ouverture  est  large, 
arrondie  antérieurement ,  plus  rétrécie  en  arrière. 
La  spire  est  arrondie,  enfoncée ,  mais  sans  ouver- 
ture. Elle  est  un  peu  dépassée  par  le  bord  droit , 
qui  est  en  même  temps  légèrement  fléchi  en  de- 
dans. 

Nous  ne  connaissons  point  l'animal  de  cette 
Bulle ,  qui  habite  l'île  Guam.  Elle  provient  proba- 
blement de  la  petite  baie  d'Humata. 

DIMENSIONS. 

ligne*. 

Longueur 7 

Largeur 5 


MOLLUSQUES.  Wè 

B.  Animal  avec  plusieurs  appendices  auriculaires. 

BULLE  RAYÉE. 

Bulla  p/rysis. 

Lamarck,  An.  s.  v.,  t.  VI,  2e  part. ,  page  34,  n°  f>. 
Martyn  ,   f.  n.  (Bonne  ligure). 
Voyez  la  Synonymie. 

PLANCHE    26  ,     FIGURES    1-3. 


Bulla,  testa  rotundato-ovata,  perforata,  te  nui  ; 
subpellucida,  lœvi,  albida,  Imeolis  fuscis  trans- 
versis  undulatis  picta  ;  spira  retusa.  Lamk. 

L'Ile-de-France  fournit  les  plus  beaux  indivi- 
dus ,  les  plus  élégamment  peints  de  cette  espèce 
très-connue,  et  cependant  encore  recherchée  dans 
les  collections.  Tous  ceux  qui  ont  été  recueillis 
par  nous  sont  si  constants  dans  leur  coloration  de 
lignes  brunes ,  inégales  en  largeur  et  très-serrées, 
que  nous  pensons  que  ce  doit  être  une  variété , 
que  la  forme  et  la  couleur  des  animaux  des  autres 
Bulles  rayées  pourront  seules  constater.  En  atten- 
dant, nous  allons  décrire  celui  que  nous  avons  eu 
souvent  occasion  de  voir  vivant. 


364  ZOOLOGIE. 

Ce  Mollusque  présente  un  énorme  développe- 
ment. Toutes  ses  parties,  diaphanes,  découpées, 
s'agitent  dans  l'eau  ,  varient  de  forme  selon  les 
mouvements ,  en  recouvrant  à  demi  une  coquille 
élégante. 

Les  côtés  de  la  tète  près  des  lèvres  se  prolon- 
gent de  chaque  côté  en  deux  longs  appendices 
pointus  et  auriculés,  se  joignant  en  arrière  à  deux 
autres  un  peu  moins  étendus,  mais  formant  mieux 
l'entonnoir.  Plus  postérieurement  encore  se  trou- 
vent ceux  communs  à  presque  toutes  les  Bulles , 
à  forme  plus  fixe,  larges,  aplatis  ,  lancéolés,  se 
portant  constamment  en  arrière  pour  recouvrir 
la  coquille.  C'est  entre  ces  deux  dernières  paires 
d'appendices  qu'on  voit  deux  petits  yeux  noirs , 
enfoncés  sous  les  téguments.  En  arrière  du  bord 
droit,  le  manteau  forme  une  languette  arrondie 
et  aplatie ,  qui  devient  triangulaire  et  épaisse  à 
gauche;  elle  recouvre  la  spire  et  remonte  même 
sur  la  coquille.  Le  pied,  débordant  largement 
toutes  ces  parties,  les  enveloppe  et  les  couvre  de 
ses  ondulations,  comme  cela  a  lieu  dans  les  Oli- 
ves, mais  non  dans  les  Porcelaines;  en  avant  il 
est  arqué,  un  peu  auriculé,  en  arrière  il  est  ar- 
rondi. Dans  les  mouvements  de  l'animal  on  aper- 
çoit un  organe  excitateur  très-gros,  long,  pointu, 
et  plus  postérieurement  à  lui  une  masse  ovalaire 
branchiale,  dont  les  rameaux  subdivisés  alternent 
entre  eux  sur  leur  axe    En  relevant  la  seconde 


MOLLUSQUES.  3G5 

paire  d'auricules,  on  voit  sur  les  cotés  du  cou 
une  série  de  petits  cirrhes  ramifiés  qui  ont  l'ap- 
parence de  branchies.  Nous  les  avons  figurés. 

Tout  le  corps  est  d'un  rouge  brun  éclatant. 
Les  bords  du  pied  et  des  appendices  sont  en  gé- 
néral d'un  bleu  émeraude  ,  variant  un  peu 
selon  les  individus.  L'organe  excitateur  etlabran- 
chie  sont  jaunâtres.  Ce  Mollusque  ne  peut  être 
contenu  en  entier  dans  sa  coquille.  Malgré  la  vi- 
vacité de  ses  mouvements,  on  peut  cependant  sai- 
sir ses  formes,  qui  ne  sont  plus  reconnaissables 
dans  la  liqueur. 

Il  est  assez  abondant  en  novembre  sur  les  ré- 
cifs du  port  Louis,  en  entrant  à  droite. 


DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur  de  la  coquille 1 5 

Largeur 1 1 


3GG  ZOOLOGIE. 

BULLE  BANDEROLLE. 

Bulla  aplustre. 

Lamarck ,  An.  s.  v. ,  t.  VI ,  2e  part.,  page  35  ,  n°  y. 

PLANCHE   26,    FIGURES   4~7' 

Bulla,  testa  ovato  -  rotundata ,  lœvi,  subpellu- 
cida ,  nitida ,  alba  ,  fasciis  duabus  incamatis  ; 
spira  obtusa ,  productiuscula.  Lamk. 

C'est  encore  pour  faire  connaître  l'animal  de 
cette  espèce  que  nous  la  figurons  dans  nos  plan- 
ches. Il  ressemble  presque  en  tout,  pour  la  forme, 
au  précédent.  Cependant  le  manteau  proprement 
dit  ne  déborde  pas  la  coquille  en  arrière  pour 
recouvrir  la  spire.  Les  deux  paires  antérieures 
d'appendices  sont  plus  rétrécies  ;  le  pied  est  plus 
étalé  en  avant,  un  peu  plus  prolongé  en  ar- 
rière, mais  il  est  moins  élargi  sur  les  côtés  et 
ne  recouvre  pas  autant  la  coquille.  L'animal  est 
blanc  dans  toutes  ses  parties  ,  qu'il  agite  pour 
nager,  car  il  est  très-vivace. 

Nous  l'avons  trouvé  sur  les  îlots  aux  Cerfs  de 
l'Ile-de-France.  D'après  le  grand  nombre  de  co- 
quilles que  nous  avons  vues  dans  les  collections 
de  cette  île,  il  doit  v  être  assez  commun 


MOLLUSQUES.  :Ui7 

2  e  Division  :  à  coquille  interne. 

BULLE  HIRONDELLE. 

Bulla  hirundinina  ,  nob. 


PLANCHE    26,    FIGURES    2Q-25. 


Bulla,  testa  minima,  fragili,  totaaperta,  alba; 
tnargine  dextio  piano ,  alato ,  postice  acuto. 

Cette  singulière  Bulle  a  un  pouce  de  longueur. 
Sa  tète  présente  en  avant  trois  petits  pinceaux  de 
soies  courtes.  L'appendice  postérieur  bifurqué 
des  autres  espèces  n'a  point  d'auricules;  il  se 
termine  ici  par  une  languette  simple  et  lancéolée 
qui  s'étend  sur  le  dos.  Une  rainure  transverse  la 
sépare  de  la  partie  postérieure  du  corps  ,  laquelle 
se  termine  par  deux  longs  filaments  qui  ont  du 
rapport  avec  la  queue  d'une  hirondelle.  Le  man- 
teau se  relève  de  chaque  côté  pour  embrasser  la 
tète  et  le  corps  ;  il  se  confond  avec  le  pied ,  s'é- 
largit un  peu  en  pointe  sur  les  côtés  et  en  avant, 
s'arrondit  en  arrière.  La  couleur  foncée  de  l'ani- 
mal nous  a  empêchés  de  distinguer  les  yeux.  La 
coquille, cachée  dans  l'épaisseur  du  manteau,  est 


368  ZOOLOGIE. 

très-petite,  mince,  très  -  ouverte  ,  à  peine  spirée  , 
avec  son  bord  droit  finissant  en  pointe. 

La  branchie  est  placée  fort  en  arrière  sur  le 
côté  droit ,  et  saillante  dans  la  duplicature  du 
manteau.  Elle  forme  un  arc  de  cercle  sur  la  con- 
vexité duquel  sont  placés  les  ramuscules.  A  sa 
base  et  au  devant  d'elle,  on  remarque  un  tuber- 
cule qui  est  probablement  l'orifice  de  l'organe 
femelle  ;  il  en  part  un  sillon  qui  se  porte  au  bord 
droit  de  la  tète,  où  doit  se  trouver  sans  doute 
l'organe  excitateur:  détails  que  nous  n'avons  pu 
confirmer. 

Les  couleurs  de  ce  Mollusque  sont  admirables 
par  un  velouté  que  ne  peut  rendre  le  dessin.  Le 
fond  est  d'un  beau  bleu  très-foncé.  Le  dessus  de 
la  tête,  du  dos,  le  milieu  des  filaments  posté- 
rieurs et  le  limbe  du  manteau ,  ont  une  ligne  d'un 
bleu  verdâtre  ou  couleur  d'émeraude  très- écla- 
tant. Un  seul  individu,  sur  une  quarantaine,  avait 
au  dos  un  croissant  blanchâtre  et  toutes  ses  lignes 
bleues  bordées  d'une  ligne  d'or. 

Cette  Bulle  habite  l'Ile-de-France.  On  la  trouve 
en  abondance  sur  les  îlots  aux  Cerfs,  dans  les 
lieux  calmes  où  la  mer  en  se  retirant  ne  laisse 
qu'un  pouce  d'eau.  Elle  nage  à  l'aide  de  son  man- 
teau ,  sans  avoir  de  position  fixe. 

La  macération  dans  l'esprit-de-vin,  qui  conserve 
bien  l'animal,  détruit  la  coquille.  La  connaissance 
de  ce  Mollusque  nous  fait  croire  que  ce  que  nous 


MOLLUSQUES.  3G5) 

avons  nommé  Onchidie  coupée,  dans  la  Zoologie 
de  l'Uranie,  planche  66,  figure  9,  pourrait  bien 
être  une  Bulle  d'une  espèce  nouvelle,  à  coquille 
interne.  Tous  nos  efforts,  dans  ce  dernier  voyage, 
ont  été  vains  pour  nous  procurer  ce  Mollusque. 


BULLE   JAUNE. 

Bulla   lutea  ,  nob. 

PIANCHE     26  ,    FIGURES   4°"44- 

Bulla ,  testa  minima  ,  fragili  ,  alba  ,  ovale  , 
aperta,  nec  volvata;  margine  dextro  contorto  et 
acuto. 

Ce  Mollusque  a  le  corps  très-allongé ,  arrondi. 
L'écusson  céphalique,  un  peu  échancré  au  milieu, 
s'arrondit  en  lobes  sur  les  cotés.  Les  deux  appen- 
dices postérieurs,  quoique  un  peu  plus  marqués, 
sont  cependant  très-petits.  Le  pied  élargi  en  avant 
se  rétrécit  ensuite  pour  s'arrondir  en  arrière.  Il 
se  confond  avec  le  manteau  dont  les  lobes,  con- 
stamment, appliqués  sur  le  dos,  ne  laissent  entre 
eux  qu'une  rainure  ondulée  et  une  petite  échan- 
crure  à  la  partie  postérieure.  Les  yeux  sont  petits, 
noirs,  fort  écartés  l'un  de  l'autre.  La  branchie,  pla- 
cée en  arrière  et  à  droite,  ne  se  montre  point  à 

Zoologie,  t.  11.  24 


370  ZOOLOGIE. 

l'extérieur.  Du  même  coté  est  une  rainure  qui 
établit  la  communication  nécessaire  entre  les  or- 
ganes de  la  génération.  La  coquille  est  cachée 
clans  i'intérieur  du  dos ,  an  dessus  de  sa  branchie. 
Elle  est  fort  petite,  blanche,  se  rapprochaut  da- 
vantage de  celle  des  Dolabelles  que  des  Bulles. 
Sa  forme  est  ovalaire,  entièrement  ouverte,  sans 
autre  trace  de  spire  qu'un  crochet  au  bord  gau- 
che; le  droit  est  prolongé  en  pointe  un  peu  con- 
tournée sur  elle-même. 

Ce  Mollusque  est  entièrement  jaune  d'orpin. 
Son  accouplement  n'est  pas  toujours  réciproque. 
Nous  ne  l'avons  même  jamais  saisi  qu'isolé,  de  la 
la  manière  dont  nous  le  présentons.  Il  est  tenace, 
car  nous  avons  pris  des  individus  dans  la  main 
pour  les  mieux  observer ,  et  nous  les  avons  remis 
ensuite  dans  l'eau,  sans  qu'il  y  ait  eu  désunion. 

Ces  Bulles  habitent  les  petites  prairies  sous 
marines  de  Zostères ,  que  la  mer  en  se  retirant 
laisse  recouvertes  d'un  ou  deux  pouces  d'eau.  Elles 
rampent  plutôt  qu'elles  ne  nagent ,  et  se  fixent 
très- bien  aux  parois  du  vase  dans  lequel  on  les 
observe.  La  liqueur  les  racornit  au  point  de  ne 
pouvoir  les  reconnaître. 

Elles  habitent  le   port  Dorey  ,  à  la  Nouvelle- 
Cuinée,  sur  le  récif  qui  avoisine  le  village. 


DIMENSIONS. 

lisnts. 


Longueur 3 

Largeur 2 


MOLLUSQUES.  371 

Gejvre  CLIO. — Clio,  Linné. 

CLIO  PYRAMIDALE. 

Clio  pyramidalis ,  nob. 

PLANCHE    27,     FIGURE   3^. 

Clio ,    corpore     elongato ,    pyramidale ,    albo 
fusco  punctato  ;  alis  ovalibus;  capite  subrotundo 
bilobato. 

Voilà  plusieurs  fois  que  nous  rencontrons  dans 
les  mers  Australes  de  très-petites  Clios,  qui  nous 
avaient  paru  différer  assez  de  celles  que  l'on  con- 
naît pour  en  former  le  genre  Clio  dite ,  Voyage  de 
VUranie  (Zoologie,  pi.  66);  mais  plusieurs  na- 
turalistes n'ayant  point  été  de  cet  avis,  nous  nous 
rangeons  à  leur  opinion  ,  et  nous  reconnaissons 
que  ces  Clios  sans  tentacules  apparents,  et  dont 
la  tète  est  séparée  du  tronc  par  un  rétrécissement, 
ne  sont  réellement  susceptibles  que  de  former  une 
division. 

La  Clio  pyramidale  n'a  que  quatre  lignes  de 
longueur.  Sa  tète,  arrondie,  a  une  échancrure 
qui  sépare  deux  petits  lobules.  Son  corps  est  ova- 
laire  et  terminé  par  une  queue  longue,  pointue 

24* 


372  ZOOLOGIE. 

et  transparente.  Les  nageoires  sont  longitudina- 
les, ovalaires,  largement  fixées  au  corps.  Le  cœur, 
placé  à  la  jonction  du  corps  et  de  la  queue,  avait 
des  mouvements  très-vifs. 

Ce  Mollusque  est  blanc.  Le  corps,  la  tète  et 
les  nageoires  sont  finement  ponctués  de  brun. 

Il  habite  la  rade  d'Amboine. 


MOLLUSQUES.  373 

Genre  CYMBULIE.  —  Cjmbulia,  Pérou. 

CYMBULIE   OVULE. 

Cymbulia  ovata  ,  nob. 

PLANCHE   27  ,    FIGURES    a5-3o. 


Cymbulia,  ovato-globosa;  testa  subcartilagi- 
nos  a  y  molle  y  lucida,  echinata;  alis  lanceolatis , 
reticulatis,  albis. 

Dans  cette  espèce,  la  nacelle  est  oviforme, 
globuleuse,  renflée  au  milieu,  un  peu  pointue 
aux  deux  extrémités,  hérissée  de  pointes  coriaces, 
mais  moins  résistantes  que  celles  de  la  Cymbulie 
de  Péron.  Son  ouverture  est  ovalaire,  oblique, 
et  pourvue  d'une  petite  languette  au  bord  infé- 
rieur. 

L'animal  proprement  dit  a  deux  grandes  na- 
geoires, ovalaires,  un  peu  lancéolées,  à  surface 
réticulée,  unies  en  avant  par  un  tablier,  comme 
dans  les  Hyales,  sur  le  bord  duquel  s'ouvre  la 
bouche  en  forme  d'entonnoir.  L'œsophage  est  as- 
sez long,  le  canal  intestinal  fort  court.  Le  rectum 
remonte  vers  sa  partie  postérieure.  Les  viscères 


374  ZOOLOGIE. 

digestifs  forment  une  masse  noire:  ils  sont  enve- 
loppés d'une  membrane,  à  l'aide  clelaquelle  se  fait 
l'adhérence  avec  le  têt.  Le  cœur  est  presque 
médian  ,  un  peu  dévié  à  gauche  (lorsqu'on  regarde 
l'animal  par  devant).  Le  ganglion  céphalique  est 
composé  de  quatre  tubercules;  les  deux  supérieurs, 
plus  allongés,  fournissent  des  rameaux  nerveux 
aux  nageoires.  Les  autres  filets  vont  aux  diverses 
parties  du  corps.  Deux  points  noirs,  qu'on  ne 
voit  bien  que  postérieurement  et  lorsque  le  Mol- 
lusque est  hors  de  sa  coquille,  pourraient  bien 
être  des  yeux.  Ces  animaux  sont  blancs,  sauf 
quelques  portions  de  viscères  colorées.  Quelques 
uns  avaient  le  bord  de  la  bouche  rosé  et  quel- 
ques taches  d'un  blanc  mat  sur  le  contour  des  na- 
geoires. 

Les  courants  qui  entrent  dans  la  rade  d'Ainboine 
et  qui  en  sortent  nous  apportaient  cette  espèce 
par  milliers.  Son  adhésion  à  la  coquille  est  si  peu 
forte  que  l'action  seule  de  l'eau  suffit  pour  l'en 
séparer.  Aussi  restâmes-nous  long-temps  avant  que 
de  pouvoir  nous  procurer  des  individus  complets; 
à  peine  pouvions-nous  en  obtenir  un  sur  cent 
Nous  ignorons  si,  lorsque  ces  animaux  perdent 
leur  enveloppe  cartilagineuse ,  ils  la  refont.  Ce 
qu'il  y  a  de  certain ,  c'est  qu'ils  ne  paraissent  pas 
souffrir  de  son  absence ,  et  qu'ils  agitent  avec  la 
même  vigueur  leurs  petites  nageoires  à  la  sur- 
face des  ondes. 


MOLLUSQUES.  375 

CYMBULIE   RAYONNÉE. 

Cymbulia  radin  ta  ,  nob. 

PLANCHE   2J,    FIGURES   33-34- 

Cymbulia,  alis  transversim  rotundatis ,  in  mé- 
dia acumine  separatis ,  punctis  nigricantibus  ra- 
dia tis. 

Testa... 

Cette  espèce ,  quoique  incomplète ,  puisque  la 
nacelle  manque,  semble  cependant  assez  bien  ca- 
ractérisée par  ses  deux  nageoires  transversales, 
arrondies,  réunies  en  cœur,  dont  la  pointe  est 
assez  prolongée,  et  par  les  lignes  rayonnantes 
ponctuées  de  brun  qui  les  recouvrent.  L'animal 
est  incolore  dans  ses  autres  parties,  à  l'exception 
du  nucléus  digestif,  qui  est  noir. 

Serait  encore  susceptible  de  former  une  variété, 
sinon  une  espèce,  l'individu  représenté  dans  la 
même  planche,  figure dont  les  nageoires  éga- 
lement transversales,  arrondies,  présentent  à  leur 
réunion  supérieure  une  longue  pointe  déliée. 
Elles  sont  blanches  et  recouvertes  de  taches  d'un 
blanc  plus  mat.  De  même  que  la  précédente,  elle 
manque  de  coquille. 

Ces  deux  Cymbulies  habitent  la  rade  d'Am- 
boine. 


370  ZOOLOGIE. 

CYMBULIE  DE  NORFOLK. 

Cymbv.Ua   norjolhensis ,  nob. 

PLANCHE   27 ,   FIGURES  3l-32. 


Cymbulidy  testa  subcartilaginosa ,  ovata,  echi- 
nata,  alba;  alis  angustis ,  bilobatis ,  apice  longo 
coadunatis . 

Très-petite  espèce,  de  deux  lignes  de  longueur, 
mais  bien  distincte  par  ses  nageoires  allongées, 
un  peu  rétrécies  et  bilobées;  à  leur  réunion  est 
une  longue  pointe  qui  les  dépasse.  La  bouche  fait 
aussi  une  saillie  très  -  marquée.  La  nacelle  est 
ovoïde,  arrondie  inférieurement,  ouverte  par  le 
haut  et  recouverte  de  petites  aspérités.  Toutes  ces 
parties  sont  blanches,  à  l'exception  des  viscères, 
qui  reflètent  une  couleur  orangée  tachée  de  brun. 

Cette  Cymbulie,  qui  a  des  rapports  avec  l'Ovule 
précédemment  décrite,  a  été  prise  en  vue  de  l'île 
Norfolk,  dans  le  grand  Océan  Austral. 


MOLLUSQUES.  377 


CYMBULIE   PONCTUÉE. 

Cymbulia  punctata  ,   nob. 

PLANCHES  27,    FIGURES    35-36. 


Cymbulia  minima;  alis  ovato-rotundatis  albis? 
rubro  punctatis. 

Nous  ne  connaissons  de  cette  espèce  que  le  corps 
et  les  nageoires,  sa  nacelle  ayant  été  enlevée; 
ce  qui  ne  l'empêchait  pas  de  vivre  et  d'avoir  des 
mouvements  fort  agiles.  Ces  nageoires  sont  allon- 
gées, assez  étroites,  bien  arrondies  aux  extrémi- 
tés, et  un  peu  resserrées  à  leur  point  d'insertion. 
La  bouche  est  en  entonnoir  saillant,  et  la  partie 
postérieure  de  l'animal  s'arrondit  en  cœur. 

Habite  le  havre  Carteret,  à  la  Nouvelle-Irlande. 


378  ZOOLOGIE. 

Gf.nre  HYALE.  —  Hjalœa,  Lamarck. 

HYALE  A  TROIS  POINTES. 
Ryalœa  trispinosa  ,  Lesueur. 

Blainville,  Dict.  des  Se.  nat.,  t.  XXII,  page  82. 

PLANCHE    27,    FIGURES    17-IC). 


Hjalœa,  testa  subrubra,  pellucida,  tenui,  tii- 
angulare,  transversim  striata,  longitrorsum  undu- 
lata,  antice  rotunda;  cuspide  terminait  acuta  late- 
ribus  longiore. 

C'est  M.  Lesueur  qui  a  fait  connaître  cette  es- 
pèce à  M.  de  Blainville.  Nous  ne  croyons  pas 
qu'elle  ait  été  figurée  avec  son  animal.  C'est  ce 
qui  nous  engage  à  la  donner  ici;  d'ailleurs,  com- 
me il  se  présente  quelques  variétés  dans  la  forme 
et  la  couleur  des  nageoires  de  ces  petits  Mollus- 
ques, il  est  bon  de  les  faire  connaître  pour  empê- 
cher de  doubles  emplois.  Elle  tient  plus  aux 
Cléodores  qu'aux  Hyales  proprement  dites.  Elle 
est  triangulaire,  à  valves  presque  égales,  peu 
bombées,  la  supérieure  arrondie,  se  rabattant  sur 


MOLLUSQUES.  379 

celle  de  dessous,  dont  le  bord  est  droit.  Toutes 
deux  sont  striées  transversalement,  avec  quatre 
ou  cinq  petites  côtes  longitudinales.  L'ouverture 
est  fort  rétrécie  et  se  prolonge  en  forme  de  scis- 
sure jusque  dans  les  pointes  latérales.  L'extrémité 
postérieure  qui  forme  la  troisième  est  fort  lon- 
gue, déprimée  et  très-aiguë. 

L'animal  a  de  larges  nageoires  blanchâtres,  lé- 
gèrement bilobées.  Le  tablier  s'étend  sur  l'ouver- 
ture de  la  coquille,  qui  n'étant  point  terminale, 
mais  oblique,  par  le  recouvrement  de  la  lame  su- 
périeure ,  force  le  Mollusque  à  prendre  cette  po- 
sition. 

Nous  avons  trouvé  cette  espèce  dans  le  détroit 
de  Gibraltar  et  dans  celui  de  Bass,  sur  les  côtes 
de  la  Nouvelle-Hollande.  On  la  trouve  également 
aux  Antilles  et  dans  l'archipel  Indien. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 4 

Largeur 4 

Epaisseur,  environ i 


380  ZOOLOGIE. 

HYALE    LONGIROSTRE. 

Hyalœa  longirostris ,   Lesuenr. 

Blainville,  Dict.  des  Se.  nat.,  t.  XXII ,  p.  81. 

PLANCHE    26  ,    FIGURES    20-24- 

Hjlœa,  testa  tiiangulari  superne  plana  antice 
rostrata,  infra  globosa,  transversim  sùïata,  vio- 
lacea,  postice  lateribus  acutissima. 

Cette  Hyale  a  la  forme  d'un  triangle.  La  lame 
supérieure  se  termine  en  avant  par  un  long  bec , 
brusquement    comprimé  à  sa  pointe,  échancré, 
rabattu  et   formant  une  gouttière  profonde,  bi- 
dentée.  Trois  lignes   longitudinales  et  des  stries 
transverses  très-déliées   recouvrent   cette    valve, 
qui  s'unit  par  la  partie  postérieure,  et  dans  un 
seul  point  de  l'antérieure, avec  la  valve  inférieure. 
L'ouverture  qu'elles  laissent  de  chaque   côté  est 
excessivement  étroite  et  donne  passage  à  des  lo- 
bes du  manteau.  En  dessous,  cette   coquille  est 
bombée,  demi-sphérique  et  régulièrement  striée. 
C'est  elle  qui  forme  les  deux  pointes  très-aiguës 
du  triangle,  et  de  plus  une  autre  médiane,  courte 
et   [tronquée»  Son    bord  antérieur  arrondi  s'en- 
fonce sous  le  rostre,  de  sorte  que  l'animal  eu  se 


MOLLUSQUES.  381 

développant  est  obligé  de  faire  un  angle  sur  lui- 
même.  Ses  nageoires  sont  larges ,  peu  séparées , 
à  double  laciniure,  d'un  rouge  clair  sur  les  bords 
et  jaunes  au  centre.  Les  parties  contenues 
dans  la  coquille  sont  rougeâtres,  avec  un  point 
brun  au  milieu ,  où  sont  les  viscères.  Le  test  est 
translucide  et  d'un  rose  violacé. 

C'est  M.  Lesueur  qui  le  premier  a  fait  connaî- 
tre cette  Hyale;  mais  nous  ne  sachons  pas  qu'il 
en  ait  publié  la  figure.  Au  premier  aspect  il  est 
facile  de  la  reconnaître,  parce  que  son  rostre  ca- 
rastéristique  est  caché  dans  la  base  des  nageoires. 
Sa  longueur  est  de  trois  lignes ,  et  sa  largeur  à  la 
base,  de  trois  lignes  et  demie. 

Elle  habite  l'Océan  Atlantique ,  selon  M.  Lesueur. 

Nous  l'avons  trouvée  à  Amboine  et  non  loin  de 
Ténériffe. 


382  ZOOLOGIE. 

Gknre  CLÉODORE  *.  —  Cleodora ,  Péron. 

CLÉODORE  ALÊNE. 
Cleodora  subulata,  nob. 

PLANCHE    27,    FIGURES   l4-lt>. 

Cleodora  ?  testa  hjalina,  eloiigata,  tantisper 
inflata  apice  acuta;  apertura  cordiformi  rostrata. 

M.  Rang,  qui  a  observé  plusieurs  sortes  de 
Cléodores,  a  fait  de  celles  qui  sont  en  alênes  le 
sous-genre  Criséis.  Notre  espèce  a  été  étudiée 
avec  assez  de  soin  pour  avancer  qu'elle  est  nou- 
velle. Ces  animaux  sont  si  fragiles  que  le  moin- 
dre choc,  brisant  leur  pointe  ou  leur  ouverture, 
ne  permet  plus  de  distinguer  les  caractères  spé- 
cifiques, et  peut  donner  lieu  à  de  doubles  em- 
plois. 

Cette  espèce  est  longue  de  six  lignes  ;  son  test 
est  transparent,  vitré,  un  peu  renflé  en  enton- 
noir à  sa  base,  délié  et  pointu  comme  une  aiguille 
dans  le  reste  de  son  étendue.  La  partie  dorsale  de 


*  Les  animaux  dos  Hyales  et  des  Cléodores  se  ressemblent  tellement  f|ue 
ces  dernières  ne  doivent  vraiment  être  considérées  que  comme  une  division 
de  ce  premier  genre  fondé  sur  la  différence  de  la  coquille'. 


MOLLUSQUES.  383 

son  ouverture  présente  une  pointe, et  la  ventrale 
est  échancrée  en  cœur. 

L'animal  ne  nous  a  offert  que  ses  deux  nageoi- 
res assez  larges ,  bien  séparées ,  ondulées  sur  les 
bords  et  de  couleur  rosée.  On  distingue  au  tra- 
vers de  la  coquille  les  divers  organes,  sous  la 
forme  de  filaments  rougeâtres.  Ce  Mollusque 
nage  avec  vivacité;  mais  comme  son  enveloppe 
est  proportionnellement  très-grande  et  Un  peu 
lourde,  il  lui  faut  une  action  constante  pour  se 
maintenir  à  la  surface  des  ondes. 

Nous  l'avons  trouvé  près  de  la  côte  de  Téné- 
riffe.  Plusieurs  fois  dans  le  voyage  de  VUranie, 
de  1817  à  1820,  nous  avions  rencontré  de  ces  es- 
pèces droites  ou  courbées,  presque  toujours  bri- 
sées dans  le  filet  qui  servait  à  balayer  la  mer. 
Nous  ne  pûmes  point  alors  en  observer  les  ani- 
maux. Il  faut  pour  cela  les  amener  dans  un  vase 
par  un  temps  parfaitement  calme  et  les  étudier 
aussitôt.  M.  Lesueur  en  a  aussi  parlé  quelque  part. 
En  effet,  il  y  en  a  dans  presque  toutes  les  mers, 
et  il  est  difficile  de  ne  point  en  prendre  avec  d'au- 
tres petits  Mollusques  ou  Zoophytes  pélagiens. 
Ceci  nous  conduit  naturellement  à  dire  que  nous 
avons  trouvé  devant  l'île  de  Tikopia,  dans  le  grand 
Océan  Austral,  la  Criséis  spinifère  de  M.  Rang. 
La  coquille  est  bien  la  même,  mais  les  nageoires, 
au  lieu  d'être  un  peu  pointues,  ont  de  petites 
échancrures.  On  voit  très-distinctement  un  organe 
plissé,  qui  est  sans  aucun  doute  la  branchie. 


384  ZOOLOGIE. 

CLÉODORE  CUSPIDÉE. 

Cleodora  cuspidata. 

Hyole  cuspidate,  Bosc,  Dict.  d'hist.  nat.  de  Déterv., 

t.  XV,  pi.  2-35. 
Cléodore  de  Lesson,  Voy.  de  la  Coquille,  n°  i,  fig.  i, 

PLANCHE    1J  ,   FIGURES    1-5. 

Cleodora  ,  testa  triangulare  ,  alba ,  Jragili , 
trarisversim  striata,  antice  posticeque  cuspidata; 
mucronibus  longis  lateribus ,  canaliculatis. 

Cette  Cléodore  est  bien  certainement  la  même 
que  celle  nommée  par  M.  Bosc  Hjale  cuspidate , 
qu'il  a  décrite  et  figurée  à  une  époque  où  les  idées 
n'étaient  pas  encore  bien  fixées  sur  la  classe  à  la- 
quelle devaient  appartenir  ces  singuliers  petits  ani- 
maux pélagiens.  Il  n'est  pas  étonnant  qu'il  ait  pensé 
que  ce  Mollusque  pût  appartenir  aux  Crustacés: 
il  a  en  effet,  au  premier  aspect,  quelque  res- 
semblance avec  le  genre  Zoé  de  cet  observateur. 

La  coquille  est  triangulaire,  armée  de  quatre 
pointes ,  dont  deux  sont  très-longues  et  déliées. 
Elle  est  voûtée  en  dessus,  avec  une  arête  longi- 
tudinale dans  son  milieu,  deux  lignes  ondulées 
de  chaque  coté  et  un  rostre  antérieur  fort  aigu. 


MOLLUSQUES.  385 

La  pointe  qui  termine  la  coquille  par  en  bas  est 
recourbée.  Les  deux  latérales,  très-longues  et  très- 
déliées,  sont  plus  rapprochées  de  celle-ci  que  de  la 
supérieure.  La  valve  ventrale  est  bombée  comme 
la  dorsale,  mais  moins  prolongée  en  avant,  où 
elle  s'arrondit.  Leur  ouverture  se  prolonge  en 
forme  de  scissure  jusqu'à  l'extrémité  des  pointes. 
Tout  le  test  offre  des  stries  transverses  un  peu 
obliques,  qui  sont  d'autant  moins  larges  qu'on 
les  examine  plus  inférieurement.  Sa  couleur  est 
d'un  blanc  légèrement  nacré  comme  celui  des 
Argonautes. 

L'animal  ne  présente  pas  de  caractères  exté- 
rieurs différents  de  ceux  des  Hyales.  Ses  deux  na- 
geoires blanchâtres  sont  subtriangulaires  ,  bien 
séparées ,  avec  une  échancrure  à  leur  partie  supé- 
rieure et  un  lobule  à  l'inférieure.  Le  petit  tablier 
antérieur  est  celui  des  Hyales.  Du  vivant  de  ce 
Mollusque,  on  ne  voit  aucun  autre  appendice  faire 
saillie  par  les  scissures  latérales. 

Sa  longueur  est  de  six  à  huit  lignes.  Il  a  été  pris, 
le  1 4  juillet  1826,  dans  l'Océan  Atlantique,  par  6° 
de  latitude  Nord ,  et  20  °  de  longitude  Ouest. 

Une  variété,  que  nous  trouvâmes  dans  le  Grand- 
Océan,  est  moins  grande,  sa  pointe  inférieure 
moins  brusquement  recourbée  et  plus  éloignée 
des  deux  grandes  pointes  latérales.  Les  stries  ven- 
trales sont  plus  nombreuses  et  plus  fines.  L'ani- 
mal ne  nous  a  sans  doute  pas  offert  de  différence , 
puisque  nous  ne  l'avons  pas  dessiné. 

Zoologie,  t.  11.  2  5 


386  ZOOLOGIE. 

CLÉODORE  PYRAMIDALE. 

Cleodora  pyramidata. 

Brownc,  Jamai.  386,  tab.  43,  fig.  i,  clio. 

Pérou,  Ann.  du  Mus. ,  t.  XV,  pi.  t.  ,  n°  14. 

Hyalea  lanceolata,  Lesueur,  Nouv.  Bull,  des  Se,  juin 

181 3,  t.  III,  n°69,  pi.  5,  fig.  3. 
Blainville,  Dict.  des  Se.  nat.,  t.  XXII,  p.  80  ,  pi.  64. 

PLANCHE   9.J  ,    FIGURES   J-l5. 


Cleodora y  testa  triquetra,  alba  ,  fragili,  pyra- 
midata, levi;  rostro  piano,  truncato. 

Quelques  variétés  dans  les  formes,  et  de  nou- 
veaux détails  d'organisation  nous  ont  déterminés  à 
donner  une  figure  de  ce  Mollusque ,  que  Browne 
a  été  le  premier  à  faire  connaître. 

Ce  Mollusque  et  sa  coquille  n'ont  que  sept  à 
huit  lignes  de  longueur.  Cette  dernière  forme  un 
losange,  dont  l'angle  inférieur  est  plus  allongé, 
pointu  et  sans  issue.  Les  deux  valves  laissent  entre 
elles  une  assez  large  ouverture.  Elles  sont  lisses 
et  légèrement  bombées  dans  le  sens  de  leur  lon- 
gueur ;  mais  la  ventrale  a  deux  sillons  latéraux 
et  son  bord  supérieur  arrondi,  tandis  que  la  dor- 
sale, qui  a  plus  de  développement   et  qui  forme 


MOLLUSQUES.  387 

seule  le  losange,  présente  une  arête  qui  se  pro- 
longe comme  un  rostre  aplati  et  tronqué. 

L'animal  a  ses  nageoires  allongées  ,  arrondies  à 
l'extrémité,  avec  deux  échancrures  latérales,  ce 
que  ne  présente  pas  celui  dessiné  par  M.  Lesuenr. 
Elles  sont  réticulées  par  des  stries  qui  se  croisent. 
Le  manteau,  qui  est  denticulé,  déborde  un  peu 
l'ouverture  de  la  coquille.  La  tète  est  représentée  par 
un  petit  tubercule  divisé  en  deux:  nous  n'y  avons 
point  reconnu  d'yeux.  Au  dessous  est  la  bouche,  de 
couleur  brune,  puis  l'œsophage  qui  est  court,  et 
l'estomac.  Le  foie  et  une  partie  du  tube  intestinal 
sont  bruns.  De  cette  masse  obscure  sort  un  tube 
tortillé,  qui  remonte  vers  l'ouverture.  C'est  pro- 
bablement la  dernière  portion  du  canal  intestinal. 
Le  cœur,  allongé,  fusiforme,  occupe  la  partie  infé- 
rieure gauche.  Ce  que  nous  croyons  être  la 
branchie  est  un  organe  occupant  les  deux  côtés 
du  canal  digestif,  qui  pourrait  bien  être  formé  de 
deux  pièces  distinctes,  quoique  nous  l'ayons  re- 
présenté ici  en  écusson  cordiforme.  Il  offre  des 
stries  ou  lamelles  longitudinales. 

Cette  Cléodore  a  été  prise  le  loaoût  1896,  dans 
l'Océan  Atlantique,  par  3o°  de  latitude  Sud,  et  iSQ 
20'  de  longitude  Ouest. 


a  5* 


."88  ZOOLOGIE. 


Gf.h  re  PNEUMODERME. — Pneumodermon , 

Cuvier. 


PNEUMODERME  DE  PERON. 

Pneumodermon  Peronii. 

Cuvier,  Ann.  du  Mus.,  t.  IV,  p.  ai8,  pi.  5g. 
Péron ,  ibid.,  t.  XV,  pi.  i. 

PLANCHE    28  ,    FIGURES    1-6. 

Pneumodermon,  corpore  cylindraceo-ovale ,ru- 
bro  ;  alis  elongatis  albis  ;  capite  tuberculato  bilo- 
bato. 

C'est  avec  quelques  doutes  que  nous  donnons 
ce  Pneumoderme  comme  le  même  que  celui 
dontPéron  a  donné  la  description,  et  qui  a  servi 
à  M.  Cuvier  pour  en  établir  le  genre. 

Son  corps  est  rouge  brun ,  ovalaire ,  cylindrique, 
arrondi  inférieurement  et  portant  quatre  franges 
blanches  en  croix ,  qui  sont  les  branchies.  Les  na- 
geoires sont  larges,  en  forme  d'ailes  d'oiseau,  inco- 
lores et  lisses.  La  tête  est  représentée  par  un  gros 
tubercule  très-légèrement  bilobé,  où  se  trouve  la 
bouche  :  en  le  pressant  on  fait  sortir  deux  fais- 
ceaux d'appendices  terminés  en  boutons,  et  qui 


MOLLUSQUES.  38!) 

sont  probablement  des  suçoirs.  Au  dessous  du 
cou  est  un  lobule  terminé  en  pointe  offrant  une 
concavité  ,  qui  nous  a  paru  un  pied-ventouse ,  à 
l'aide  duquel  l'animal  peut  se  fixer  dans  certaines 
circonstances.  La  tache  noire  qu'on  voit  à  droite 
est  l'endroit  où  s'ouvre  l'anus. 

Ce  Pneumoderme,  long  de  cinq  à  six  lignes,  a 
été  pris  dans  l'Océan  Atlantique. 


PNEUMODERME  LAQUÉ. 
Pneumodermon  ruber,  nob. 

PLANCHE   20  ,   FIGURES     19-20; 

et  sa  variété,  21-2 4. 


Pneumodermon  ,  corpore  pupato  ,  elongato  , 
fusco  ;  capite  rubro  ;  alis  minimis  subrotundis. 

Varietas,  alis  quadratis  reticulatis  ;  capite  bi- 
corni. 

Ce  petit  Pneumoderme ,  long  de  quatre  lignes, 
a  le  corps  fusiforme,  allongé,  ressemblant  un  peu 
à  une  petite  poupée.  Ses  nageoires  sont  fort  pe- 
tites, arrondies.  Sa  tète  est  grosse,  tuberculeuse, 
très-peu  lobée  et  de  couleur  de  laque ,  de  même 
que  le  pied.  Le  reste  est  brun.  Les  viscères  sont 


390  ZOOLOGIE. 

indiqués  par  une  longue  tache  d'un  brun  foncé. 
La  branchie  et  les  nageoires  sont  rosées. 

L'individu,  que  nous  indiquons  comme  une  va- 
riété, a  son  tubercule  céphalique  muni  de  deux 
petites  cornes  que  ne  présentent  point  les  autres 
espèces.  Son  appendice  pédiforme  a  également 
deux  lobules  latéraux.  Les  nageoires  sont  petites, 
un  peu  quadrilatères  et  réticulées  :  caractère  propre 
à  démontrer  que  ces  réseaux  qu'on  voit  sur  les  na- 
geoires des  Mollusques  Ptéropodes  ne  sont  pas  des 
branchies  ,  et  qu'il  faut  les  chercher  autre  part. 
Le  cœur  est  visible  à  droite.  Entre  cet  organe  et  les 
branchies  est  un  petit  appendice  ,  qui  pourrait 
bien  être  l'anus  ,  placé  ici  plus  bas  que  de  cou- 
tume. 

Ce  Mollusque  est  blanc.  La  tète  et  seulement 
la  ligne  médiane  du  corps  sont  couleur  de  laque. 

Tous  deux  ont  été  pris  dans  la  rade  d'Amboine, 

PNEUMODERME  TRANSPARENT. 

Pneumodermon  pellucidus,  nob. 

PLANCHE   28,    FIGURE   Sl5. 

Pneumodermon  ,    corpore  cylinclraceo  ,  turbi 
nato  ,   elongato  ,    molle  ;    capite  ,  alis  minimis  , 
rolundatis. 


MOLLUSQUES.  391 

Ce  Pneumoderme  est  trois  fois  plus  grand  que 
ceux  que  nous  venons  de  décrire.  Il  a  la  forme 
d'une  toupie,  et  son  corps  est  un  peu  renflé  vers 
le  haut.  La  tête  et  les  nageoires  sont  proportion- 
nellement fort  petites.  La  bouche  faisait  saillie  à 
l'extrémité  d'une  trompe  courte.  L'appendice  pédi- 
forme  est  élargi  en  fer  à  cheval ,  régulier ,  mais 
fort  court.  Les  nageoires  sont  arrondies  et  un  peu 
rosées. 

Ce  Mollusque ,  excessivement  mou  ,  est  blanc  et 
transparent,  excepté  vers  le  milieu  du  corps,  où 
une  ligne  rougeâtre  et  violacée  indique  la  posi- 
tion des  viscères. 

Il  provient  de  la  rade  d'Amboine. 

Nous  ne  nous  dissimulons  point  qu'il  n'est  pas 
facile  d'établir  d'une  manière  rigoureuse  des  es- 
pèces avec  des  animaux  dont  la  forme  et  les 
couleurs  sont  aussi  mobiles  et  aussi  fugaces, 
ignorant  surtout  les  différences  que  l'âge  peut 
apporter.  C'est  pourquoi  nous  avons  cherché  nos 
caractères  distinctifs  dans  la  forme  et  la  grandeur 
de  certains  organes  ,  tels  que  les  nageoires,  la  tète 
et  l'appendice  pédiforme. 


392  ZOOLOGIE. 


Genre  PÉLAGIE.  —  Pelagia,   nob. 


Animal  pélagien,  gélatineux,  transparent,  à  corps 
ovalaire,  allongé,  rétréci  vers  le  milieu,  d'où  partent 
deux  nageoires.  La  tête  obtuse  ,  non  distincte  du 
corps,  surmontée  de  deux  petits  tubercules. Bouche 
cachée.  OEsophage  ayant  deux  glandes  salivaires. 
Anus  s'ouyrant  à  la  base  de  la  nageoire  droite. 
Système  nerveux  très-apparent. 


PÉLAGIE  BLANCHE. 

Pelagia  alba,  nob. 

PLANCHE   28 ,    FIGURES    7-9. 


Pelagia,  corpore  elongato,  fusiforme ,  albo,re- 
ticulato ,  echinato  ;  antice  bituberculato  ;  alis  sub- 
medianis  rotundis,  striatis. 

Ce  petit  Mollusque  a  paru  nécessiter  la  forma- 
tion d'un  nouveau  genre  qu'on  pourra  placer  entre 
les  Clios  et  les  Pneumodermes  ;  car  il  tient  des 
uns  et  des  autres.  Son  corps  fusiforme,  ovalaire, 
est  presque  divisé  en  deux  parties  par  les  nageoires 


MOLLUSQUES.  393 

qui  partent  de  rainures  assez  profondes.  Ces  ap- 
pendices, de  grandeur  médiocre  et  subarrondis, 
sont  réticulés.  La  division  supérieure,  où  se  trouve 
la  tête,  est  un  peu  moins  grande  que  l'inférieure. 
Elle  est  arrondie,  portant  deux  très-petits  tuber- 
cules. Entre  eux  est  sans  doute  la  bouche  ;  car  on 
voit  au  travers  les  téguments  un  œsophage  en 
entonnoir ,  de  chaque  côté  duquel  sont  deux 
corps  recourbés  qu'on  peut  considérer  comme 
des  glandes  salivaires.  Un.  renflement  qui  vient 
ensuite  est  sans  doute  l'estomac,  et  le  corps  jaune 
qui  lui  est  contigu,  le  foie.  Le  canal  intestinal  re- 
monte en  serpentant  pour  s'ouvrir  sous  la  base 
de  la  nageoire  droite.  Le  coeur  est  placé  plus  bas 
du  même  côté ,  et  de  petits  corps  agglomérés  pour- 
raient être  des  ovaires.  Nous  n'avons  point  aperçu 
d'organe  branchial.  Quatre  ganglions  nerveux,  pla- 
cés vers  la  partie  médiane  du  corps,  envoient  des 
rameaux  dans  tous  les  sens. 

Les  téguments  sont  marqués  de  petites  lignes 
qui  se  croisent  et  forment  une  sorte  de  réseau  , 
qui  pourrait  peut-être  tenir  lieu  de  poumon  ;  ils 
sont  de  plus  hérissés  de  petits  tubercules.  Toutes 
ces  parties,  à  l'exception  des  viscères  digestifs, 
sont  blanches  et  transparentes.  Si  nous  avions  eu 
plusieurs  individus  à  notre  disposition,  nous  eus- 
sions pu  compléter  ce  qui  manque  à  cette  descrip- 
tion ;  mais  l'animal  devint  opaque  en  souffrant. 

Il  se  trouve  dans  la  rade  d'Amboine.  On  l'a  re- 
présenté à  peu  près  de  grandeur  naturelle. 


394  ZOOLOGIE. 

Genre  CARINAIRE.  —  Carinaria,  Lamarck. 

CARINAIRE  AUSTRALE. 

Carinaria  australis,  nob. 

PLANCHE    29,    FIGURES   9~i6. 


Carinaria,  testa  tenui  hjalina ;  transversim  sul- 
cata ,  apice  oblique  inclinata;  carina  undulata; 
spira  obtusa,  dextrorsum  versus  anfractibus  qua- 
temis  apertura  elongato-ovale. 

Cette  espèce  a  de  la  ressemblance  avec  la  Ca- 
rinaire  de  la  Méditerranée;  mais  elle  en  diffère 
par  le  test  plus  allongé  d'arrière  en  avant,  et  plus 
incliné  dans  ce  premier  sens,  par  conséquent 
moins  élevé.  La  spire  descend  plus  près  de  l'ou- 
verture ;  ses  premiers  tours  sont  lisses  et  dirigés 
à  droite.  M.  de  Blain ville  a  fait  remarquer  que 
cette  sorte  de  petit  bouton  était  la  coquille  dans 
son  premier  âge  et  sortant  de  l'œuf.  Alors  elle  est 
ombiliquée,  et  il  est  probable  qu'on  ne  la  recon- 
naîtrait pas  pour  une  Carinaire,  si  on  la  trouvait 
ainsi  sans  aucune  trace  du  dernier  grand  tour. 
Ses  sillons  transverses  sont  larges,  assez  profonds  ; 
les  arêtes  qui  les  séparent  se  portent  sur  la  crêU1 


MOLLUSQUES.  :{«).r> 

dorsale  et  la  rendent  ondulée.  L'ouverture  est 
ovale,  un  peu  anguleuse  antérieurement.  Cette 
coquille  est  translucide  et  fort  fragile.  Sa  lon- 
gueur est.  de  six  lignes;  sa  hauteur  et  sa  largeur 
de  trois. 

La  plus  grande  différence  spécifique  que  nous 
ait  offerte  l'animal  est  dans  son  pied-nageoire,  qui 
au  lieu  d'être  arrondi,  est  allongé  et  quadrilatère; 
du  reste  il  porte  toujours  la  petite  ventouse  à  sa 
partie  postérieure.  Nous  allons  en  donner  la  des- 
cription, en  avertissant  que  nous  l'offrons  dans  sa 
position  la  plus  ordinaire,  bien  qu'elle  soit  ren- 
versée, comme  l'ont  fait  remarquer  MM.  Cuvier 
et  de  Blainville. 

La  bouche  est  à  l'extrémité  tronquée  d'une 
trompe  qui  sort  d'un  renflement  en  forme  de  ca- 
puchon. On  voit  saillir  au  dehors  l'extrémité  des 
crochets  qui  la  tapissent,  et  l'on  aperçoit,  au  tra- 
vers des  téguments,  les  fibres  musculaires  qui 
meuvent  cet  appareil,  renforcé  d'une  plaque  car- 
tilagineuse ,  qui  devient  quelquefois  calcaire, 
comme  on  peut  le  voir  sur  un  des  individus  que 
nous  avons  déposés  au  Muséum.  De  la  bouche 
part,  en  formant  un  petit  angle,  un  long  œso- 
phage étroit,  donnant  un  renflement  rouge,  qui 
est  l'estomac.  L'intestin  qui  en  sort  se  porte  di- 
rectement, sans  inflexion  et  sans  changer  de  vo- 
lume, au  milieu  des  viscères  que  contient  la  co- 
quille, en  passant  dans  le  foie. 


396  ZOOLOGIE. 

Tout  cet  appareil  digestif,  ainsi  que  !e  système 
nerveux,  sont  contenus  dans  une  large  cavité  cy- 
lindrique qui  va  de  la  trompe  à  la  queue,  et  qui 
a  un  aspect  plus  blanc  que  le  reste  du  corps.  Il 
s'en  détache  une  portion  qui  se  porte  en  forme 
d'entonnoir  dans  la  coquille. 

Celle-ci  contient  :  i°  en  avant,  la  branchie 
formée  de  dix  ou  onze  folioles ,  qui  ont  beaucoup 
de  rapports  avec  celles  des  Janthines  et  dont 
quelques-unes  sont  rosées;  i°  au  dessous  de  la 
branchie,  le  cœur,  auquel  on  reconnaît  une  oreil- 
lette et  un  ventricule;  3°  après  le  cœur,  le  foie, 
d'un  brun  rougeâtre,  occupant  la  partie  posté- 
rieure de  la  coquille ,  dans  laquelle  il  envoie  un 
prolongement  ;  4°  le  testicule ,  contigu  au  foie  et 
occupant  presque  toute  la  spire;  sa  couleur  est 
d'un  blanc  d'opale  ou  nacré  :  il  en  part  un  canal 
déférent,  croisant  le  tube  digestif  et  donnant  dans 
un  organe  excitateur  fusiforme,  ridé,  recourbé  sur 
lui-même,  logé  dans  une  sorte  de  scissure  du 
bord  droit  du  corps.  Comme  nous  n'avons  point 
aperçu  d'organes  génitaux  femelles,  il  est  proba- 
ble q  ue  ces  Mollusques  ont  les  sexes  séparés  et  qu'ils 
seraient  susceptibles  de  s'accoupler.  C'est  du  moins 
l'opinion  de  M.  Laurillard ,  naturaliste  du  Jardin 
des  Plantes ,  qui  lésa  observés  dans  la  Méditerranée. 

Le  cerveau,  placé  entre  les  yeux,  est  formé  de 
quatre  ganglions  agglomérés  ;  il  envoie  des  nerfs 
aux  parties  environnantes.  Ceux  destinés  aux  yeux 


MOLLUSQUES.  397 

sont  simples  et  plus  gros.  Une  branche  centrale 
se  porte  à  la  trompe;  une  autre  communique  en 
arrière  avec  le  ganglion  qui  correspond  au  pied, 
après  avoir  fourni  dans  son  trajet  plusieurs  filets 
qui  se  perdent  dans  le  corps.  De  ce  dernier  centre, 
irradient  des  branches  qui  vont  aux  viscères  que 
contient  la  coquille.  Deux  rameaux  assez  gros  se 
portent  au  pied  et  s'enfoncent  profondément  dans 
ses  muscles  rayonnes. 

Cette  espèce  est  toute  blanche,  sans  aspérités. 
La  bouche,  l'estomac  et  la  ventouse  du  pied  sont 
rosés.  Les  tentacules  et  les  yeux  sont  rétractiles. 
Ces  derniers,  quoique  bien  conformés,  ayant  une 
cornée,  un  cristallin  sphérique,  une  humeur  vi- 
trée et  une  choroïde,  ne  peuvent  que  bien  peu  ser- 
vir à  un  animal  aussi  apathique,  qui  ne  peut 
même  pas  se  donner  une  position  fixe,  et  qui  ne  se 
déplace  que  par  des  mouvements  intermittents. 
Sa  locomotion  n'étant  pas  en  rapport  avec  l'excel- 
lence de  sa  vision,  il  offrirait,  dans  nos  idées  de 
rapports,  le  contre-sens,  si  toutefois  il  y  a  des 
contre-sens  dans  la  nature,  d'apercevoir  de  loin 
le  danger  sans  pouvoir  s'y  soustraire. 

Cette  Carinaire,  représentée  un  peu  plus  grande 
que  nature,  fut  prise  dans  la  mer  du  Sud  entre  la 
Nouvelle-Hollande  et  la  Nouvelle-Zélande,  en  jan- 
vier 1827. 

Nota.  A  notre  départ  de  France ,  nous  trouvâmes 
dans  la  Méditerranée  un  assez  grand  individu  de 


398  ZOOLOGIE. 

Carinaire  incomplet,  auquel  la  coquille  et  plusieurs 
viscères  manquaient.  Les  détails  anatomiques,  que 
nous  parvînmes  à  saisir,  furent  envoyés  à  l'Institut 
avec  d'autres  observations  sur  la  famille  desDipbi- 
des,  qui  devaient  être  imprimées  dans  les  Annales 
des  Sciences  naturelles.  Nous  regrettons  que  les 
observations  relatives  à  la  Carinaire  aient  été  pu- 
bliées, parce  qu'elles  contiennent  une  lacune  et  une 
erreur  grave  sur  le  système  digestif,  qui  manquait 
en  partie. 


MOLLUSQUES.  .}<)<) 

Genre  ATLANTE.  —  Atlanta,  Lesueur. 

ATLANTE  DE  KÉRAUDREN. 

Atlanta  Keraudrenii. 


Lesueur,  Journal  de  physique,  85,  nov.  1817. 

Rang,  Mém.  de  laSoc.  d'h.  nat.  de  Paris,  t.  III,  p.  37i. 


PLANCHE   2Q,    FIGURES    1  8-9.3. 

Atlanta,  testa  minima ,  hyalina ,  fragili ,  dis- 
coidea,  plana,  valde  carinata;  apertura  desuper 
marginata  ;  spira  ad  dextrum  versus. 

C'est  à  M.  Lesueur  que  nous  devons  la  des- 
cription du  Mollusque  de  cette  petite  coquille 
pélagienne,  que  les  naturalistes  du  Voyage  de  La 
Pérouse  avaient  déjà  fait  connaître.  Depuis  lors, 
M.  Rang,  officier  distingué  de  la  marine  et  natura- 
liste fort  habile,  en  a  reproduit  deux  espèces  et 
a  démontré  qu'elles  portaient  un  opercule.  Ayant 
nous-mêmes  étudié  ces  animaux  avec  beaucoup 
d'attention,  on  pourra  comparer  nos  dessins  à 
ceux  de  ces  naturalistes.  L'espèce  presque  mi- 
croscopique qui  nous  a  servi  est  l'Atlante  Ké- 
raudren,  de  M.  Lesueur. 


400  ZOOLOGIE. 

La  coquille  est  discoïde,  très-fragile,  translucide, 
aplatie,  enroulée  sur  elle-même,  mais  la  spire  fait 
saillie  sur  le  côté  droit.  Le  dernier  tour,  infini- 
ment plus  grand,  porte  une  carène,  et  supérieu- 
rement une  échancrure  étroite  el  profonde.  L'ou- 
verture est  grande  et  ses  bords  sont  tranchants. 
Les  stries  transverses  qu'on  remarque  sur  les  cô- 
tés de  cette  coquille,  qui  peut  passer  pour  lisse, 
sont  d'accroissement.  Cette  description  convient 
également  à  l'Atlante  qu'a  figuré  M.  Rang;  mais 
en  comparant  les  individus,  on  voit  que  les  siens 
sont  tous  du  double  plus  grands  que  les  nôtres, 
qui  ont  été  pris  dans  des  mers  différentes,  ce  qui 
semble  déjà  suffire  pour  contester  leur  identité. 

L'animal,  toujours  saillant  et  en  partie  hors  de 
sa  coquille,  a  le  cou  gros  et  fort  long.  La  tète  se 
prolonge  en  une  sorte  de  mufle  proboscidiforme, 
à  l'extrémité  duquel  est  la  bouche,  qui  pourrait 
bien  être  armée  de  crochets  comme  dans  les  Firo- 
les  et  les  Carinaires.  Les  tentacules  assez  longs  la 
dépassent  un  peu.  A  leur  base  et  un  peu  supé- 
rieurement sont  de  très-gros  yeux  allongés,  for- 
més d'une  cornée  transparente  ,  arrondie,  puis 
d'une  choroïde  ou  pigmentum  noir ,  de  forme 
quadrilatère.  Ils  jouissent  de  la  faculté  de  se  mou- 
voir brusquement  et  de  faire  varier  l'intensité  de 
leur  teinte.  Une  seconde  partie  non  moins  grande 
de  l'animal  est  le  pied,  qui  prend  sous  le  cou. 
Rétréci  d'abord,  il  s'élargit  ensuite  considérable- 


MOLLUSQUES.  401 

ment,  et  devient  bilobé  par  l'effet  d'une  échan- 
crure  médiane.  Chacun  des  lobes  est  pourvu  sur 
son  bord  d'une  petite  ventouse  comme  celle  des 
Carinaires.  Cet  organe  très-mince  est  le  principal 
agent  de  locomotion.  Nous  n'y  avons  point  aperçu 
d'opercule,  ce  qui  tenait  sans  doute  à  la  petitesse 
de  l'individu.  Le  reste  du  corps  décrit  une  spirale 
semblable  à  la  coquille  qui  le  contient;  on  y  dis- 
tingue le  manteau  largement  ouvert  en  avant , 
sous  lequel  est  une  petite  branchie  pectinée  très- 
difficile  à  apercevoir  à  cause  de  sa  transparence. 
Derrière  elle  se  trouve  le  cœur,  toujours  apparent 
par  ses  mouvements.  On  suit  très-bien  le  canal 
digestif  depuis  le  renflement  buccal  jusqu'à  son 
entrée  dans  le  foie,  d'où  on  le  voit  ressortir  pour 
se  terminer  par  un  long  appendice  au  bord  droit 
du  manteau.  Il  est  uniforme  et  sans  renflement 
stomacal.  Le  cerveau  est  sous-jacent  à  l'œsophage. 
Il  est  formé  de  deux  ganglions  unis,  d'où  partent 
des  nerfs  pour  les  yeux,  les  tentacules,  la  bouche 
en  avant  et  d'autres  pour  les  parties  postérieures 
du  corps.  Ici  s'arrêtent  des  recherches  qui  nous 
ont  donné  infiniment  de  peine  à  bien  constater, 
vu  la  petitesse  de  nos  individus ,  et  sur  lesquelles 
nous  sommes  revenus  souvent.  Ainsi  les  organes 
de  la  génération  nous  ont  échappé. 

On  voit  d'après  ce  que  nous  venons  de  dire,  que 
ces  animaux  ont  les  plus  grands  rapports  avec  les 
Carinaires  et  les  Firoles.  Ce  rapprochement  est  le 

Zoologie.   T.    II.  2 G 


i02  ZOOLOGIE. 

résultat  de  la  première  vue  de  la  forme  du  pied, 
de  la  trompe ,  de  la  position  des  yeux  et  des  ten- 
tacules. Les  Atlantes  se  meuvent  avec  une  grande 
vitesse  à  l'aide  de  leur  large  pied  qu'ils  agitent 
avec  force.  Ils  vont  par  sauts  lorsqu'ils  trouvent 
un  point  d'appui.  Nous  en  avons  vu  chercher  à  se 
débarrasser  avec  la  trompe  de  l'obstacle  qui  les 
gênait.  Ils  sont  aussi  très-voraces ,  car  nous  en 
avons  vu  un  attaquer  et  saisir  avec  sa  trompe 
une  petite  Cymbulie  ,  et  la  dévorer  en  un  instant  : 
on  en  distinguait  très-bien  les  débris  passant  rapide- 
ment dans  l'œsophage  et  dans  une  partie  du  canal 
intestinal,  tant  la  transparence  était  grande. 

L'ensemble  de  ces  Mollusques  est  blanc.  La 
base  des  yeux  est  toujours  noire.  Celui  pris  à  Am- 
boine  avait  les  ventouses  du  pied  jaunes;  et  l'au- 
tre, recueilli  sur  la  côte  Nord  de  la  Nouvelle-Guinée, 
vis-à-vis  la  baie  du  Geelvink,  les  avait  violettes. 
Ils  présentent  bien  encore  quelques  autres  légè- 
res différences  dans  les  proportions  des  tentacu- 
les et  l'allongement  de  la  tête,  qui  tiennent  à  des 
variétés ,  mais  les  coquilles  sont  les  mêmes.  Toutes 
celles  que  nous  avons  rencontrées  dans  l'Océan 
Austral  étant  petites  et  de  même  taille ,  nous  som- 
mes portés  à  croire  que  c'est  une  espèce  autre  que 
celle  qu'a  fait  connaître  M.  Lesueur.  Nous  avouons 
en  même  temps  que  ce  doute  n'est  pas  des  plus 
faciles  à  éclaircir. 


MOLLUSQUES.  403 

Genre  PHYLLIROÉ.  —Pliylliroe,  Lamarck. 

PHYLLIROÈ  D'AMBOINE. 

Phytliroe  arnbninensis,  nob. 

PLANCHE    28,    FIGURES     IO-l3. 


Phylliroé,  corpore  elongato-ovali,  desuperet  in- 
fra  depresso ,    limbo  subrubro  punctato  ;  cauda 
distincta,  subemarginata;  peni  longo  extremitate 
echinato. 

Nous  avons  été  assez  favorisés  clans  l'étude  de 
ces  animaux,  pour  saisir  quelques  caractères  d'or- 
ganisation que  n'ont  pu  voir  ni  MM.  Péron  et  Le- 
sueur,  ni  MM.  Cuvier  et  de  Blainville.  Toutefois, 
il  reste  encore  plusieurs  choses  à  découvrir,  aux- 
quelles arriveront  peu  à  peu  des  voyageurs  qui, 
plus  heureux  que  nous ,  obtiendront  de  ces  Mol- 
lusques plus  grands  et  plus  transparents,  pour 
bien  voir  le  système  sanguin  et  l'appareil  de  la  gé- 
nération femelle  que  nous  n'avons  pu  indiquer 
complètement  dans  nos  dessins. 

C'est  aux  premiers  de  ces  naturalistes  qu'on 
doit  la  connaissance  de  ce  singulier  Mollusque, 

»6» 


404  ZOOLOGIE. 

et  l'on  trouvera  dans  leur  dessin  une  grande  sa- 
gacité d'observation,  si  l'on  veut  se  reporter  au 
temps  où  il  fut  fait,  alors  que  l'anatomie  de  ces 
animaux  pélagiens  ne  commençait  qu'a  prendre 
une  marche  régulière  par  les  travaux  de  M.  Cuvier. 

Notre  Phylliroé  est  une  espèce  nouvelle  qui 
diffère  du  Bucéphale,  la  seule  qui  soit  encore* 
connue,  par  sa  taille,  qui  n'est  que  d'un  à  deux 
pouces,  par  sa  forme,  ovale-allongée,  très-com- 
primée, et  surtout  par  une  dépression  supérieure 
et  une  autre  inférieure  qui  semblent  diviser  le 
corps  en  deux  parties.  Les  tentacules  sont  gros, 
assez  longs.  La  queue  est  médiocrement  échan- 
crée.  Le  contour  de  l'animal  est  ponctué  de  brun 
et  de  rougeâtre;  le  reste  est  tricolore  avec  des 
maculatures  d'un  blanc  mat.  Les  viscères  diges- 
tifs sont  jaunâtres  ou  violacés  ,  et  les  ovaires 
verdâtres. 

Aux  particularités  anatomiques  que  l'on  con- 
naît de  ce  Mollusque,  nous  ajouterons  que  l'ap- 
pareil buccal  se  compose  d'une  grosse  trompe 
renflée,  pourvue  d'une  pièce  cartilagineuse.  Au 
commencement  de  l'œsophage ,  qui  est  un  peu 
tortueux,  sont  deux  petites  glandes  salivaires. 
L'estomac  allongé,  renflé,  donne  naissance  à  qua- 
tre ccecums  considérables,  dont  deux  se  portent 
en  avant  et  deux  en  arrière.  Les  supérieurs  sont 
isolés,  les  inférieurs  unis  à  une  tige  commune. 
Le  canal  intestinal  se  termine  peu  après  leur  in- 


MOLLUSQUES.  405 

sertion,  en  s'ouvrant  au  coté  droit  par  un  trou 
rond.  L'estomac  et  les  coecums  jouissent  d'un 
mouvement  péristaltique  qui  pourrait  en  imposer 
relativement  à  ces  derniers,  et  les  faire  prendre 
pour  des  vaisseaux.  Ils  sont  toujours  remplis 
d'une  substance  digérée,  grumeleuse  et  jaunâtre. 
Sans  cette  observation  directe,  écrite  à  l'instant 
même  où  nous  en  faisions  l'anatomie,  nous  au- 
rions été  de  l'avis  de  M.  deBlainville,  qui  considère 
ces  longs  appendices  comme  les  lobes  du  foie. 

Le  cœur  se  voit  entre  les  ccecums  supérieurs  ; 
il  est  arrondi  et  ses  mouvements  sont  assez  fré- 
quents. C'est  en  vain  que  nous  avons  cherché  à 
suivre  les  vaisseaux  qui  en  partent  ;  nous  n'avons 
pu  y  parvenir  sur  trois  ou  quatre  individus  vivants. 
Il  est  vrai  que  nous  avons  mis  bien  plus  de  temps 
à  découvrir  ceux  des  Biphores.  Il  ne  faut  pas 
prendre  pour  un  vaisseau  un  assez  long  canal 
qui  part  près  du  cœur  et  se  dirige  vers  la  queue  ; 
c'est  très-probablement  un  utérus,  dans  lequel 
va  se  rendre  l'oviducte  des  trois  masses  globu- 
leuses d'ovaires  verdâtres  que  l'on  remarque  sur 
les  côtés.  L'organe  excitateur  sort  vers  le  tiers 
antérieur  du  corps,  à  droite.  Il  est  considérable, 
long,  bifurqué  et  épineux  à  son  extrémité.  Au 
travers  de  sa  transparence,  on  voit  le  canal  défé- 
rent, tortueux,  qui  le  parcourt  dans  toute  son 
étendue.  Quand  ce  corps  est  rentré  à  l'intérieur, 
il  se  reploie  sous  l'estomac  et  pourrait  être  pris 


iOO  ZOOLOGIE. 

pour  une  glande,  ainsi  qu'on  le  voit  dans  notre 
figure ,  qui  ne  fait  que  représenter  le  système  ner- 
veux. 

Ce  système  est  un  des  plus  considérables  qu'of- 
frent les  Mollusques.  Il  se  compose  de  quatre  gan 
glions  principaux  sous-œsophagiens.  On  voit  par- 
tir des  antérieurs  un  filet  quise  porte  dans  chacune 
des  cornes ,  y  forme  un  plexus  donnant  naissance 
à  deux  filets  nerveux  qui  se  terminent  à  l'extré- 
mité de  ces  sortes  d'appendices.  D'autres  nerfs 
vont  à  l'œsophage,  mais  les  plus  nombreux  se  ré- 
pandent dans  la  partie  postérieure  du  corps.  Nous 
aurions  même  de  la  peine  à  croire,  tant  ils  sont 
en  grand  nombre ,  que  ce  sont  autant  de  nerfs,  s'ils 
ne  se  divisaient  constamment  sous  des  angles 
très-aigus  ;  ce  que  ne  font  presque  jamais  les 
vaisseaux. 

Nous  n'avons  pu  trouver  aucune  trace  de  bran- 
chies, et  jusqu'à  de  nouvelles  observations,  nous 
sommes  disposés  à  croire,  avec  M.  Cuvier,  que 
quelque  portion  de  la  peau  en  tient  lieu.  Il  n'y 
a  point    d'yeux. 

Ces  animaux  sont  extrêmement  apathiques  et 
d'une  mollesse  si  grande,  qu'il  faut  que  le  natu- 
raliste aide  à  rendre  leur  forme  évidente.  Ils  n'ont 
ni  position  régulière  ni  direction  fixe  dans 
leurs  mouvements,  et  nagent  dans  tous  les  sens. 
Toutefois  l'appareil  nerveux  qui  parcourt  leurs 
tentacules  ,   que   nous  n'avons   jamais  vu    aussi 


MOLLUSQUES.  407 

complet  dans  aucun  autre  Mollusque ,  doit  leur 
donner  des  fonctions  assez  importantes. 

Cette  espèce  habite  la  rade  d'Amboine.  C'est 
elle  qui  a  servi  aux  observations  de  M.  Cuvier. 
Nous  l'avons  représentée  grossie. 


PHYLLIROE  PIQUETE. 

Phylliroe  punctulatum,  nob. 

PLANCHE    28,   FIGURES     l5-l8. 


Phylliroe,  corpore  elongato-ovali,  in  medio  tan- 
tisper  depresso ,  rubro ,  punctulato ,  margine  lu- 
teo;  tentaculis  gracilibus ,  longis  ;  cauda  emargi- 
nata,  acuta. 

Cette  espèce  a  beaucoup  de  ressemblance  pour 
la  forme  du  corps  avec  celle  d'Amboine.  Seule- 
ment elle  paraît  un  peu  plus  allongée  et  moins  dé- 
primée. Les  tentacules  nous  ont  semblé  plus  longs 
et  plus  grêles.  Mais  la  couleur  est  différente  ;  car 
tout  le  corps ,  d'un  rosé  sale ,  est  couvert  de  points 
bruns  et  rougeâtres ,  de  manière  à  ne  pouvoir  dis- 
tinguer qu'avec  peine  la  trace  de  l'estomac.   Les 


408  ZOOLOGIE. 

cornes  sont  également  piquetées.  Les  cœcurns  sont 
jaunâtres,  et  l'on  remarque  supérieurement  et  in 
férieurement  une  bordure  de  la  même  teinte. 

C'est  sur  cette  espèce  que  nous  avons  parfaite- 
ment reconnu  la  disposition  de  la  bouche  en  fente 
linéaire  verticale ,  à  l'extrémité  d'un  mufle  probos- 
cidiforme.  Elle  est  entourée  de  deux  petites  pla- 
ques membraneuses  que  nous  avons  figurées. 

Un  individu  nous  a  offert  son  organe  excitateur 
sorti  au  côté  gauche  ,  quoiqu'on  vît  à  droite  l'ou- 
verture qui  indique  sa  position  naturelle.  Cette 
particularité  tenait  sans  doute  à  une  rupture  in- 
solite. 

Nous  avons  pris  ce  Phylliroé  dans  le  mois  de 
novembre,  aune  grande  distance  de  la  Nouvelle- 
Hollande,  vis-à-vis  la  terre  d'Edels. 


DIMENSION. 

pouces.     ligpWK. 

Longueur i 


MOLLUSQUES.  109 

PHYLLIROÉ   ROUGE. 
Phylliroe  rubrum ,  nob. 

PLANCHE  28,    FIGURE   1 4- 


Phylliroe,  corpore  ovali,  margine  integro,  in 
medio  rubro  ;  cauda  crassa  vix  emarginata  ;  penî 
lœve. 

Nous  ne  nous  dissimulons  pas  la  difficulté  à 
trouver  de  bons  caractères  dans  ces  animaux 
pour  en  bien  établir  les  espèces.  La  coloration 
que  nous  prenons  pour  type  dans  ce  moment  est 
peut-être  fugace ,  et  ne  vaut  pas  mieux  que  la  dis- 
position des  tentacules,  qui  sont  semblables  dans 
les  espèces  que  nous  connaissons.  Les  différences 
que  présente  donc  l'individu  que  nous  pensons 
devoir  être  nouveau  ,  reposent  sur  la  forme  de 
son  corps,  qui  est  allongé ,  ovalaire ,  sans  aucune 
dépression  ;  dans  sa  queue  peu  longue ,  à  peine 
échancrée,  non  pointue;  dans  son  organe  excita- 
teur fort  long,  bifurqué  en  pointe  à  son  extrémité, 
lisse ,  et  sans  aucune  des  aspérités  qu'on  observe 
dans  le  Phylliroe  d'Amboine.  De  plus  une  large  pla- 
que rouge  couvre  et  masque  les  viscères  digestifs. 
Le  limbe  est  aussi  ponctué  de  rougeâtre  ;  le  reste 


410  ZOOLOGIE. 

du  corps  est  blanc.  On  distingue  le  cœur  au-dessus 
de  la  tache  rouge,  et  en  avant  et  en  arrière  les 
extrémités  des  cœcums. 

De  même  que  le  précédent,  il  habite  la  rade 
d'Àmboine.  Sa  taille  est  aussi  la  même,  c'est-à-dire 
d'un  à  deux  pouces. 


MOLLUSQUES.  4  1 1 

Genre  BUCCIN.  —  Buccinum  ,  Linné. 

(  ire  division. —  Buccins  proprement  dits.) 

BUCCIN  ONDULÉ. 

Buccinum  undosiun. 

Triton  bucciné ,  Lamarçk,  An.  s.  v.,  t.  VII,  p.  189. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE   3o,   FIGURES   I  ~4. 


Buccinum  ,  testa  ovato  -  acuta  ,  crassiuscula , 
transversitn  striata,  lutea;  plicis  crassis  longitu- 
dinalibus  castaneis  distincta;  apertura  candida; 
labro  in  tus  sulcato,  croceo. 

M.  deLamarck  a  donné  lieu  à  deux  erreurs  re- 
lativement à  cette  coquille.  La  première  est  de 
l'avoir  retirée  des  Buccins  ,  où  Linné  et  la  plupart 
des  auteurs  l'avaient  placée  avec  juste  raison ,  pour 
en  faire  un  Triton.  La  seconde  est  de  l'avoir  con- 
fondue avec  une  autre  espèce  très -distincte,  qui 
n'a  ni  varices  ni  ondes  longitudinales,  et  dont  nous 
allons  parler  ci-après  sous  le  nom  de  Buccin  cer- 


i  1 2  ZOOLOGIE. 

clé.  Nos  observations  reposent  sur  des  centaines 
d'individus. 

Nous  n'avons  que  peu  d'espèces  à  ajouter  à 
celles  déjà  connues  dans  les  Buccins.  Les  figures 
que  nous  donnons  sont  seulement  pour  en  faire 
connaître  les  animaux. 

La  phrase  caractéristique  deM.  de  Lamarck  n'ap- 
partient point  à  ce  Buccin  ,  qui  est  allongé ,  pointu 
aux  deux  extrémités  ,  mais  beaucoup  plus  du  côté 
de  la  spire ,  quiest  même  aiguë,  décrivant  six  ou  sept 
tours.  Huit  ou  neuf  gros  bourrelets  longitudinaux 
limitent  de  profonds  sillons  en  ondes ,  que  traver- 
sent d'autres  sillons  moins  grands  et  plus  rappro- 
chés. L'ouverture  est  ovalaire,  étroite;  le  canal  assez 
long,  le  bord  droit  épais,  cannelé.  La  columelle 
porte  deux  ou  trois  rugosités  à  sa  base,  indépen- 
damment des  arêtes,  qui  forment  en  arrière  la  fin 
des  cordelettes  transverses.  Cette  coquille  est 
presque  toujours  recouverte  d'un  épidémie  velu. 
Le  fond  de  sa  couleur  est  un  joli  jaune  d'orpin, 
marqué  en  long  sur  les  bourrelets  de  larges  bandes 
d'un  brun  brûlé.  Le  contour  de  l'ouverture  est 
jaune  et  le  fond  blanc.  Cette  espèce  par  son  épais- 
seur et  les  dents  de  sa  columelle,  et  un  peu  par 
la  forme  contournée  de  son  opercule  ,  avoisine 
beaucoup  les  Turbinelles. 

L'animal  a  le  pied  ovalaire ,  jaune  en  dessous 
et  jaune  d'orpin  tacheté  de  noir  sur  les  côtés.  La 
tète  et  les  tentacules  sont  également  piquetés  de 


MOLLUSQUES.  »J3 

jaune.  Les  yeux  sont  placés  sur  un  renflement  de 
la  base  de  ces  derniers.  Le  siphon  est  long  et  lar- 
gement tacheté  de  brun.  L'opercule  est  ongui- 
culé, large,  ovalaire,  recourbé,  un  peu  pointu  à 
une  des  extrémités. 

Habite  l'île  de  Vanikoro,  celle  de  Tonga-Tabou 
et  beaucoup  d'autres  lieux  du  Grand-Océan. 


DIMENSIONS. 

lipnrs 

Longueur 19. 

Épaisseur 6 


BUCCIN  CERCLE. 

Buccinum  cinctum,  nob. 

Triton  buccinê,  variété.  Lanik.,  An.  S.  V.,  t.  VII,  p.  1&9. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE    3o,  FIGURES   5-J. 

Buccinum,  testa  ovato-acuta,  crassiuscula ,  ele- 
gantissime  cingulata  ;  cingulis  creberrimis ,  lœvi- 


41 4  ZOOLOGI 

bus  ,  vel  spadiceis  ,  vel  nigris  ;  interstitiis  albis  ; 
apertura  candida  ;  labro  croceo  intus  sulcato  ; 
cauda  brevi,  acuta.  Lamk. 

C'estce  Buccin  queM.deLamarckavaitconsidéré 
comme  une  variété  de  Triton,  auquel  nous  sommes 
obligés  de  donner  un  nom.  Il  est  turbiné,  à  spire 
courte ,  très-pointue ,  formant  six  tours.  Le  bord 
droit  est  élargi,  arrondi  en  un  bourrelet  épais, 
denticulé  sur  le  contour  et  profondément  sillonné 
en  dedans  ;  le  columellaire  a  dans  sa  longueur  six 
tubercules  inégaux.  A  l'angle  postérieur  de  l'ou- 
verture est  une  sorte  de  canal  formée  par  deux 
dents  qui  ne  varient  jamais  :  caractère  que  ne  pré- 
sente point  l'espèce  précédente.  Mais  c'est  dans 
la  coloration  et  la  forme  des  cordelettes  que  gît 
la  plus  grande  différence.  Ici  elles  sont  uniformes, 
régulièrement  transverses ,  arrondies ,  couleur  de 
chocolat  ou  même  un  peu  brûlées,  séparées  par 
des  sillons  blancs.  La  bouche  est  d'un  beau  blanc 
bordée  de  jaune  safran.  Un  épiderme  nu,  épais, 
velu ,  recouvre  toute  la  coquille  dans  son  état  na- 
turel. 

L'animal  a  les  tentacules  courts,  assez  gros;  le 
pied  allongé,  rétréci,  arrondi  en  avant:  ces  par- 
ties sont  jaunes  d'orpin.  Les  côtés  du  pied  sont 
de  plus  tachés  de  brun  et  de  blanc.  Le  siphon  est 
gros,  long,  d'un  blanc  jaunâtre,  avec  des  points 
bruns.  L'opercule  est  petit,  ovalaire  ,  onguiculé  et 
de  couleur  rongea tre. 


MOLLUSQUES.  415 

L'individu  qui  a  servi  à  nos  dessins  provenait 
de  Tongatabou. 


niMKNSIONS. 


lignes. 

Longueur 16 

Épaisseur » 8 


BUCCIN  ÉCAILLÉ. 

Buccimim  testndineiim . 

Lamarck.  An.  S.  v. ,  t.  VII ,  page  a65,  n°  7. 

Ibid.  pour  la  synonymie. 

Sowerby,  n°  a5. 

Martin,  49  à.,  très-bonne  figure. 

PLANCHE  3o  ,  FIGURES  8-1 3. 

Buccinum,  testa  ovato  -  coriîca ,  lœcîgata  ,  cine- 
reo-fuscescente  ;  tœniis  transversis  albo  et  nigro 
tessellatiin  articulatis;  apértura  lœvi;  labrotenui, 
margirie  acuto.  Lamk. 

Ce  Buccin  offre  de  nombreuses  variétés  dont 
nous  faisons  figurer  trois.  Les  individus  pris  à  la 


11 0  ZOOLOCxIE. 

Nouvelle-Zélande  sont  grands, généralement  assez 
allongés, à  spire  grosse,  dont  les  tours  sont  arron- 
dis. Une  variété  a  le  dernier  tour  très -renflé,  la 
spire  courte  et  pointue  ,  sans  points  réguliers 
transverses. 

Une  autre  est  profondément  sillonnée  en  tra- 
vers, avec  des  bourrelets  sur  la  queue.  Tous  ont 
l'ouverture  lisse  et  d'un  jaune  chamois. 

L'animal  a  les  yeux  placés  très-près  de  l'extré- 
mité des  tentacules ,  dont  la  pointe  et  le  siphon 
sont  noirs.  Le  pied  est  verdâtre,  piqueté  de  brun. 
La  variété  à  coquille  globuleuse  a  les  yeux  à  la 
base  des  tentacules  qui  ne  sont  point  annelés;  le 
pied  large,  quadrilatère,  d'un  jaunâtre  sale,  avec 
des  taches  de  la  même  couleur,  et  noirâtre  sur 
les  côtés.  Le  siphon  est  verdâtre  taché  de  brun. 
L'opercule  est  onguiculé  ,  rougeâtre  et  pointu. 
Ces  individus  proviennent  de  la  baie  Tasman  et 
de  la  baie  des  Iles. 

C'est  avec  quelques  doutes  que  nous  considé- 
rons la  variété  toujours  plus  petite  de  la  fig.  i3, 
comme  devant  appartenir  à  la  même  espèce.  Elle 
n'habite  point  les  mêmes  lieux  et  ne  se  trouve 
qu'à  la  Nouvelle-Hollande,  au  port  Western.  Elle 
abien  les  linéoles  transverses  caractéristiques ,  mais 
son  ouverture,  au  lieu  d'être  jaune,  est  constam- 
ment violette,  et  le  bord  est  légèrement  sillonné 
en  dedans.  L'animal  a  les  tentacules  assez  longs, 
pointus,  blancs,  avec  un  anneau  noir.   Les  yeux 


MOLLUSQUES.  417 

sont  à  leur  base.  Le  siphon  a  aussi  un  cercle  à  son 
extrémité.  Le  pied  est  blanc  jaunâtre,  piqueté  de 
noir.  L'opercule  est  ovalaire  ,  onguiculé  ,  brun 
rougeâtre. 


Plus  grands  individus. 
Plus  petits  individus. 


DIMENSIONS. 

pouces. 

lignes 

1 

); 

» 

I  1 

I 

I 

(    Épaisseur 

» 

6 

BUCCIN  A  COTES. 

Buccinum  costatum ,  nob. 

PLANCHE    3û  ,    FIGURES    I7-18. 

Le  même,  variété,  fig.  19-20. 

Buccinum ,  testa  ovato-conica ,  longitudinaliter 
plicata,  costulata,  transversim  tenuissime  striata, 
fusca  aut  marmorata  ;  apertura  castanea. 

Assez  petite  espèce,  à  canal  court,  à  queue  al- 
longée, pointue,  couverte  de  bourrelets  formant 
des  côtes  longitudinales  traversées  par  des  sillons 

Zoologie,  t.  11.  *2" 


418  ZOOLOGIE. 

qui  ne  deviennent  bien  apparents  que  près  du 
canal.  Les  tours  despire,  au  nombre  de  sept,  sont 
larges  et  variqueux.  L'ouverture  est  ovalaire,  lisse , 
d'un  brun  marron  clair.  Le  bord  droit  est  évasé , 
tranchant,  sillonné  en  dedans  ,  infléchi  en  arrière 
pour  former  un  petit  sinus.  La  colurnelle  est  cal- 
leuse en  dehors.  Vivante, cette  coquille  est  brune, 
avec  quelques  teintes  rougeâtres.  Morte,  elle  est 
réticulée  de  gris  clair  ou  blanchâtre.  Une  variété 
moins  grande,  sur  un  fond  jaunâtre,  a  des  bandes 
brunes  en  hélice  aux  sutures.  Une  autre  variété  a 
des  stries  transverses ,  espacées  et  bien  marquées. 

L'animal  a  le  pied  allongé,  arrondi  en  arrière, 
carré  et  élargi  en  avant ,  grisâtre  en  dessous  avec 
des  points  noirs ,  verdâtre  sur  les  côtés  et  taché 
de  même.  Les  tentacules  sont  gros ,  courts ,  arron- 
dis au  sommet,  près  duquel  sont  les  yeux. Le  si- 
phon est  fort  long  et  blanchâtre. 

Habite  le  port  du  Roi -Georges,  à  la  Nouvelle- 
Hollande. 

La  variété  pins  petite  que  nous  figurons  aussi, 
et  qui  provient  de  la  baie  des  lies,  à  la  Nouvelle- 
Zélande  ,  n'a  pas  les  yeux  placés  au  bout  des 
tentacules,  mais  vers  le  milieu.  Au  dessous  est  un 
cercle  noir.  Le  pied  est  jaunâtre, piqueté  de  brun; 
le  siphon  blanc,  avec  des  taches  de  suie.  Dans  les 
deux  individus,  l'opercule  est  ovalaire,  brun  et 
onguiculé.  Le  plus  petit,  que  nous  considérons 
comme  une  variété, est  un  peu  voisin  du  Crenu- 
i  et  lu  ni. 


MOLLUSQUES.  419 


DIMENSIONS. 


lignes. 

Longueur  des  plus  grands 14 

Epaisseur 6 


BUCCIN  LINEOLE. 
Buccinum  lineolatum,  nob. 

Ouareroa,  parles  habitants  de  la  Nouvelle  Zélatido. 

PLANCHE    3o  ,    FIGURES    1^-1.6. 


Buccinum ,  testa  conica,  fusiformi ,  lœui,  luteo- 
virescente ,  nigro  transversim  lineata  ;  apertura 
ovali  aurantiaca  ;  margine  dextro  sulcato. 

Très -jolie  espèce  ,  lisse,  fusiforme  ,  à  spire  al- 
longée ,  pointue  ,  à  canal  court ,  à  ouverture  assez 
large,  ovalaire ,  dont  le  bord  droit  est  sillonné 
dans  toute  son  étendue  par  des  lignes  d'un  violet 
foncé,  entrecoupées  de  lignes  blanches.  La  colu- 
melle  est  lisse  et  d'un  aurore  vif,  de  même  que  le 


420  ZOOLOGIE. 

limbe  du  bord  droit.  Extérieurement  le  fond  de  la 
couleur  est  un  jaune  verdâtre,  cerclé  de  noir.  Ces 
stries  transverses  sont  nettes  et  régulièrement  es- 
pacées. Le  dernier  tour  en  compte  de  six  à  huit. 

L'animal  a  ses  tentacules  gros  et  courts ,  et  les 
yeux  placés  assez  près  de  leur  pointe.  Au  dessus 
est  un  cercle  noir.  Us  sont  blancs  dans  le  reste 
de  leur  étendue.  Le  pied  en  dessous  est  d'un  jaune 
tirant  sur  le  rougeâtre  et  piqueté  de  noir.  Les  cô- 
tés, d'un  blanc  jaunâtre,  sont  réticulés  par  de  pe- 
tits tubercules  de  la  peau.  Le  siphon  est  verdâtre, 
taché  de  suie.  L'opercule  ,  fort  petit,  onguiculé, 
pointu  et  rouge  bru». 

Ce  Buccin  est  commun  à  la  baie  des  Iles  de  la 
Nouvelle-Zélande.  On  le  trouve  ,  à  mer  basse  , 
entre  les  pierres  du  rivage. 

DIMENSIONS. 

lignes! 

Longueur 1 5 

Épaisseur 7 


MOLLUSQUES.  421 

BUCCIN  CRIBLAIRE. 

Buccinum  cribrarium. 

Lamarck.  An.  s.  v. ,    l.  VII,  page  274,  n"  4'3. 

PLANCHE    3o  ,    FIGURES   2  1-22. 

Buccinum,  testa  parvula,  oblonga,  cylindracea, 
lœvi  jufa,  albo  punctata;  anfractibus  subconna- 
tis ,  margine  superiore  fascia  albo  et  fusco  articu- 
lata  cinctis  ;  spira  apice  truncata  ;  apertura  an- 
gustiuscula  ;  labro  intus  striato.  Lamk. 

Cette  très-petite  espèce,  qui  n'a  que  quatre  li- 
gnes de  longueur,  est  remarquable  par  sa  spire 
toujours  tronquée,  et  par  les  points  blancs  dont 
le  dernier  tour  est  marqué  sur  un  fond  d'un  brun 
violacé.  L'animal  a  de  longs  tentacules  cylindri- 
ques, mousses,  blancs  à  leur  pointe,  rouge  brun 
au  milieu,  ainsi  que  le  dessus  de  la  tète.  Les  yeux 
sont  placés  à  leur  base.  Le  pied  est  rétréci ,  allongé, 
arrondi  et  un  peu  élargi  antérieurement ,  blanc 
bleuâtre  en  dessous  ,  violacé  sombre  sur  les  côtés, 
avec  des  points  blancs  et  ronds.  Le  siphon  est 
long  ;  l'opercule  ovalaire ,  brun  et  placé  à  quelque 
distance  de  l'extrémité  du  pied. 


422  ZOOLOGIE. 

Ce  Mollusque  habite  l'île  de  l'Ascension.  Nous 
avons  été  obligés  de  le  grossir  pour  mieux  indi- 
quer les  parties  que  nous  venons  de  décrire. 

L'anneau  brun  des  tentacules  nous  porte  à 
croire  que,  si  nous  avions  pu  examiner  avec  soin 
l'opercule  d'un  aussi  petit  Mollusque,  nous  lui 
aurions  trouvé  beaucoup  de  rapports  avec  celui 
des  Colombelles ,  et  nous  l'eussions  alors  placé 
dans  ce  genre- 


BUCCIN  BARIOLE. 

Buccinum  discolor,  nob. 

PLANCHE    3o  ,     FIGURES    33-23. 

Buccinum  ,  testa  elongata ,  fusiforme ,  apice 
acuta  ,  alba  ,  vittis  nigris  cincta ,  transversim  te- 
nuissime  striata  ;  ultimo  anfractu  plicis  longitudi- 
nalibus  distincto. 

Très-petite  espèce,  de  cinq  lignes  de  longueur, 
allongée,  à  spire  pointue,  dont  le  canal  est  long, 
un  peu  dévié  à  gauche ,  et  l'ouverture  rétrécie.  La 
columelle  a  un  pli  à  sa  base  ,  et  le  bord  droit  est 


MOLLUSQUES.  423 

sillonné  en  travers.  Le  dernier  tour  est  longitu- 
dinalement  ondulé  par  des  tubercules  qui  de- 
viennent moins  saillants  vers  la  queue.  De  plus, 
toute  la  coquille  est  très-finement  striée  en  ondes 
et  en  travers.  Sur  un  fond  d'un  blanc  jaunâtre  se 
dessine  en  hélice  un  ruban  noir  occupant  les  su- 
tures et  formant  huit  lignes  transverses.  Le  têt,  dé- 
pouillé de  son  épiderme  jaunâtre,  est  d'un  blanc 
pur. 

L'animal  a  le  pied  arrondi ,  d'un  jaunâtre  en- 
fumé en  dessous,  bordé  de  points  noirs,  de  même 
que  le  siphon.  Les  tentacules  sont  très-petits  et 
blanchâtres.  Nous  n'avons  point  noté  la  forme  et 
la  couleur  de  l'opercule. 

Ce  Mollusque  provient  de  l'île  Tonga-Tabou. 


BUCCIN   LITIOPE. 
Buccinum  litiopa. 

Rang,  Manuel  des  Mollusques,  paye  197. 
Ibïd.,  Ann.  des  se.  nat.   An  Litiopa  maculât  a  ? 

PLANCHE     3o  ,     FIGURES     26-28. 

Buccinum  y  testa  minima  elongata ,  fusiformi , 
pellucida,  rubente ,  apice  acuta  longitrorsum  sul- 


424  ZOOLOGIE. 

cata ,  antice  transversim  striata  ;   apertura  sub- 
ovali;  columella  volvata  truncata. 

M.  Rang  a  formé  de  ce  Mollusque  le  genre  Li- 
tiope.  Mais  nous  lui  trouvons  tant  d'analogie  avec 
les  Buccins,  que,  jusqu'à  de  plus  amples  observa- 
tions, nous  ne  croyons  pas  devoir  l'en  séparer. 
C'est  sa  petitesse  qui  l'a  fait  pendant  long-temps 
échapper  aux  regards  des  naturalistes;  car  il  existe 
certains  parages  où  l'on  ne  peut  prendre  des 
fucus  sans  emmener  en  même  temps  des  milliers 
de  ces  Mollusques.  Peut-être  aussi  l'aura-t-on  pris 
pour  un  jeune  âge. 

Nous  ne  pouvons  mieux  faire  que  de  rapporter 
la  bonne  description  qu'en  a  donnée  M.  Rang  dans 
son  Manuel  des  Mollusques ,  en  y  joignant  les  ca- 
ractères spécifiques.  «  Coquille  peu  épaisse ,  cor- 
«  née ,  légèrement  épidermée  ,  un  peu  transpa- 
«  rente ,  conoïde ,  à  tours  de  spire  un  peu  arrondis, 
«  le  dernier  plus  grand  que  tous  les  autres  réunis,  à 
«  sommet  pointu  ,  sillonné  longitudinalement;  ou- 
«  verture  ovale,  plus  large  en  avant  qu'en  arrière, 
«  à  bords  désunis,  le  droit  simple,  se  réunissant  au 
«  gauche  sans  former  d'échancrure bien  distincte, 
«  mais  seulement  un  contour  profond  qui  en  tient 
«  lieu  ,  le  bord  gauche  rentrant  en  dedans  pour 
«  former  une  saillie  avec  l'extrémité  antérieure  de 
«  la  columelle,  qui  est  unie,  arrondie,  arquée  et 
6  un  peu  tronquée  en  avant.  » 


MOLLUSQUES.  425 

L'ouverture  de  cette  coquille  a  quelques  rap- 
ports avec  celle  des  Struthiolaires  ,  qui  sont  de 
vrais  Buccins.  Le  reste  de  sa  forme  est  ce  qu'on 
pourrait  appeler  normale ,  c'est-à-dire  régulière- 
ment ovoïde  pointue.  Les  premiers  tours  de  spire 
sont  rapprochés,  et  l'avant -dernier  est  souvent 
beaucoup  plus  grand  que  ceux  qui  le  devancent. 
Il  est  très-finement  strié  en  travers,  ainsi  que  le 
dernier.  La  couleur  est  blonde  ou  rouge- brun 
clair,  avec  quelques  taches  rougeâtres. 

Nos  nombreux  individus,  pris  sur  la  côte  nord 
de  la  Nouvelle-Guinée,  par  i  °  de  latitude,  sont 
tous  de  moitié  moins  grands  que  ceux  qui  on" 
servi  à  M.  Rang,  et  qui  proviennent  de  l'Océan. 
Ce  serait  une  variété  de  taille. 

L'animal  a  de  longs  tentacules  cylindriques  et 
déliés  ,  à  la  base  desquels  sont  des  yeux  sessiles. 
La  bouche  s'allonge  en  forme  de  trompe.  11  en  est 
de  même  du  pied,  ainsi  disposé  pour  mieux  em- 
brasser les  fucus  qui  lui  servent  de  support.  Tout 
le  corps  est  d'un  jaune  clair.  Ce  Mollusque  est 
figuré  nageant.  De  même  que  M.  Rang,  nous  ne 
lui  avons  pas  vu  d'opercule.  Quoique  nous  l'ayons 
observé  long-temps  à  la  loupe  pour  pouvoir  le 
dessiner,  nous  n'avons  point  aperçu  le  fil  qu'il 
sécrète  pour  se  fixer  aux  plantes  marines,  et 
dont  parle  M.  Bellanger.  C'est  qu'il  nous  aura 
échappé  par  sa  transparence  ,  car  nous  n'en  dou- 
tons nullement. 


i26  ZOOLOGIE. 

Nous  nommerons  Bicarènèe  une  espèce  encore 
plus  petite,  plus  courte,  mais  plus  renflée,  dont  le 
dernier  tour  a  deux  carènes,  la  supérieure  plus 
saillante.  Nous  n'en  connaissons  point  l'animal. 

Cette  espèce  provient  de  la  côte  sud-ouest  de  la 
Nouvelle-Hollande. 


DIMENSION. 


lignrs. 


Longueur . 


BUCCIN  FLAMMULE. 

Buccinum  flammululum ,  nob. 

Pouhi-Pouhi,  parles  habitants  de  Tonga. 

PLANCHE    3o,  FIGURES  29  -  3  I . 

Buccinum  ,    testa    oblonga  ,  fusiformi ,    basi 
transverse  striata,  apice  fruncata  sulcata,  fulva, 
flammulis  rubentibus  undulatis  longitrorsum  or- 
nata. 

Ce  petit  Buccin  est  grêle ,  fort  allongé.  Son  ca- 
nal est  large  ,  long  ,  un  peu  dévié  à  gauche  et 
recourbé  vers  le  haut  ;   son  ouverture  assez  ré- 


MOLLUSQUES.  Vil 

trécie  est  ovalaire ,  pourvue  d'un  pli  en  arrière 
sur  le  bord  columellaire  ;  le  droit  est  arrondi, 
tranchant  et  ondulé.  La  spire  est  tronquée  ,  à 
tours  un  peu  obliques  ,  sillonnée  à  sa  pointe.  Le 
dernier  tour,  fort  grand,  a  quelques  stries  trans- 
verses à  la  base.  Cette  coquille,  sur  un  fond  jau- 
nâtre clair,  est  couverte  de  petites  flammes  longi- 
tudinales d'un  brun  rouge  tirant  sur  le  violet.  Elles 
sont  interrompues  sur  le  dernier  tour.  La  bouche 
est  blanchâtre. 

L'animal  a  ses  tentacules  médiocrement  longs. 
Le  pied  est  grand  ,  blanc  en  dessous,  tacheté  de 
rouge  brun  très- clair  sur  les  côtés,  ainsi  que  le 
dessus  de  la  tête.  La  trompe  est  violacée. 

L'opercule  est  ovalaire  et  jaunâtre. 

Cette  espèce  est  voisine  du  Buccin  flexueux  de 
M.  Lamarck,  qui  provient  de  l'Ile-de-France.  Son 
ouverture  est  seulement  plus  large  et  son  bord 
droit  plus  évasé.  Elle  est  de  celles  qui  se  rap- 
prochent beaucoup  de  certains  Fuseaux,  dont  il 
est  difficile  de  les  distinguer,  soit  par  l'animal  ou 
par  son  enveloppe. 

On  la  trouve  dans  l'île  de  Tongatabou. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur ■ 1 3 

Epaisseur 5 


428  ZOOLOGIE. 

BUCCIN  RAIFORT. 

Buccinum  raphanus. 

Fusas  raphanus,  Lam.,  An.  s.  v.,  t.  VII,  p.  128,  n°  20. 
Encycl.,  pi.  435,  fig.  1. 

Buccinum  nodosum,  Martyns,  Concli.  1,  fig.  5. 
Murex  raphanus,  Chemn.  10,  t.  CLXIII ,  %.  i558. 

PLANCHE  3l,     FIGURES     5-6. 


Buccinum,  testa  f usiformi-turrita ,  ventricosa, 
tenui,  transverse  striata ,  albida ,  fulvo-nebulosa  ; 
anfractibus  medio  angu/ato-carinatis ,  ultiino  bi- 
carinato  ;  carinis  omnibus  tuberculato  -  dentatis  ; 
apertura  alba;  labro  intus  lœvigato.  Lamk. 

Les  tentacules  et  le  siphon  très -longs  de  ce 
Mollusque,  l'énorme  développement  de  son  pied, 
son  agitation  et  sa  saillie  presque  permanentes 
hors  de  son  enveloppe ,  nous  déterminent  à  le  re- 
tirer des  Fuseaux  où  M.  Lamarck  l'avait  placé ,  pour 
en  faire  un  Buccin.  Les  Fuseaux  ,  en  général,  sont 
des  animaux  très-timides,  qui  mettent  beaucoup 
de  temps  à  se  développer,  et  dont  le  siphon  ne 
dépasse  presque  pas  le  canal.  De  plus,  leur  oper- 
cule est  fort  grand  et  leurs  tentacules  sont  très- 
petits. 


MOLLUSQUES.  429 

Le  Buccin  Raifort  est  une  jolie  coquille ,  fort 
légère,  striée  en  travers  et  recouverte  d'une  ran- 
gée de  tubercules  sur  ses  tours.  Le  dernier  en  a 
deux ,  quelquefois  trois  rangs.  Son  canal  est  long 
et  relevé. 

En  jetant  un  coup  d'œil  sur  nos  dessins  ,  on 
verra  de  quel  développement  son  animal  est  sus- 
ceptible. Il  est  entièrement  rougeâtre,  et  piqueté  de 
points  de  la  même  couleur.  Le  pied  seul  est  d'un 
blanc  jaunâtre  en  dessous  :   il  a  un  sillon  trans- 
verse antérieur;  un  large  canal  ou  pore  aquifère 
le  parcourt,  et  communique  avec  la  cavité  vis- 
cérale au  dessous  du  péritoine.   Sa  branchie  est 
double,  et  inégale.  Sa  trompe  est  longue,  pourvue 
d'un  étroit  et  assez   court  ruban   garni  de  trois 
rangées  de  crochets,  dont  ceux  du  milieu  sont  à 
cinq  pointes,  et  les  latéraux  doubles.    L'organe 
excitateur  est  énorme  et  plissé  en  dessous.  Il  occupe 
presque  toute  la  cavité  respiratrice  ;  son  extrémité 
présenteune  pointe  qui  est  la  terminaison  du  canal 
déférent.  L'organe  dépurateur  est  composé  de  fo- 
lioles agréablement  ramifiées.  L'opercule  est  rou- 
geâtre, médiocre,  mince,  onguiculé  et  pointu.  Il 
est  des  individus  qui  ont  une  teinte  moins  rouge  : 
même  observation  pour  la  coquille  ,  qui  est  quel- 
quefois d'un  jaunâtre  sale. 

Nous  prîmes  beaucoup  de  ces  Mollusques  dans 
le  détroit  de  Cook  ,  à  la  Nouvelle-Zélande.  Nous 
n'en  vîmes  que  là.  Ils  se  tiennent  toujours  profon- 


4  30  ZOOLOGIE. 

dément.  Nous  en  avons  pris  à  plus  de  vingt-cinq 
brasses  de  profondeur. 


DIMENSIONS. 


Longueur. 
Epaisseur. 


pouces,     ligne». 
2  2 

I  I 


STRUTHIOLAIRE  CRÉNULÉE,  mâle. 
Struthiolaria  crenulata. 

Lamarck.  An.  s.  v.,  t.  VII,  page  148. 
Chemn.  Conch.  11,  t.  CCX  ,  fig.  2086-2087. 
Martyns,  f.  53,  x,  bonne  figure. 
Takaï,  par  les  naturels  de  la  baie  Tasman. 

PLANCHE    iil   ,    FIGURES   7-9. 


Struthiolaria,  testa  ovato-conica,  transversim 
striata ,  griseo-lutescente  ;  anfractibus  angulatis , 
plaiiulatis  ;  suturis  subtus  large  canaliculatis. 

Nous  avons  sous  les  yeux  six  individus  de  cette 
petite  Slruthiolaire,  que  M.  de  Lamarck  a  nom- 
mée Crénulée.  Bien  qu'ils  soient  tous  à  peu  près 


MOLLUSQUES.  43 1 

de  la  même  taille,  nous  sommes  embarrassés  pour 
savoir  si  c'est  vraiment  une  espèce  ou  une  variété, 
ou  bien  le  jeune  âge  de  la  grande  Noduleuse.  Dé- 
crire les  différences  qui  les  caractérisent  n'avan- 
cerait point  la  question  que  nous  voudrions  ré- 
soudre. Malheureusement  nous  n'avons  pu  nous 
procurer  l'animal  de  la  grande  espèce,  quelque 
prix  que  nous  ayons  offert  aux  naturels  de  la 
Nouvelle  -  Zélande ,  seul  lieu  où  l'on  ait  encore 
trouvé  de  ces  Mollusques.  Nous  laissons  à  d'autres 
le  soin  d'éclaircir  ce  point.  On  pourra  se  servir 
des  exemplaires  que  nous  avons  déposés  au  Mu- 
séum. Nous  allons  en  attendant  donner  une  idée 
de  l'animal  de  ce  genre,  que  nous  considérons 
comme  différant  peu  des  Buccins. 

Son  pied  est  fort  gros  ,  presque  cylindrique , 
ovalaire  en  dessous,  peu  étalé  sur  les  bords  et 
pourvu  d'un  sillon  marginal  antérieur.  Il  porte 
un  tout  petit  opercule  allongé  ,  pointu,  ongui- 
culé. Les  tentacules  grêles  ,  assez  courts ,  ont  des 
yeux  sessiles  à  leur  base  externe.  L'animal  fait 
sortir  une  trompe  énorme  par  sa  longueur,  qui 
nous  a  paru  dépourvue  de  ruban  lingual.  Le  si- 
phon que  forme  le  bord  du  manteau  est  à  peine 
perceptible.  La  cavité  respiratrice  est  spacieuse. 
Une  grande  branchie  en  tapisse  la  paroi  supé- 
rieure sans  y  adhérer.  Les  lamelles  en  sont  grêles, 
arrondies ,  rigides  et  boutonnées  comme  celles 
des  Crépidules.  Sous  la  veine  pulmonaire  est  une 


432  ZOOLOGIE. 

ligne  ondulée  représentant  la  seconde  branchie  à 
l'état  rudimentaire.  Le  cœur  est  comme  à  l'ordi- 
naire. L'anus  est  porté  sur  un  pédicule  libre. 
L'organe  mâle  s'ouvre  en  avant  du  tentacule  droit, 
à  l'extrémité  d'un  petit  tube  tronqué.  Il  est  sans 
organe  excitateur.  Le  testicule,  rougeâtre  ,  gru- 
melé,  est  placé  à  l'extrémité  du  tortillon  ,  et  la 
glande  de  la  dépuration  au  fond  de  la  cavité  pul- 
monaire, laquelle  est  garnie  en  avant  de  son  bord 
droit  de  follicules  muqueux.  Tout  le  corps  de 
cette  espèce  est  d'un  blanc  jaunâtre,  marqué  de 
petites  stries  rougeâtres  très-fines.  Les  tentacules 
sont  blancs  à  la  pointe. 

Nous  ne  trouvâmes  que  ce  seul  individu  vivant 
sur  une  des  plages  de  la  baie  Tasman,  dans  le 
détroit  de  Cook.  La  Noduleuse  est  fort  commune 
à  la  baie  des  Iles.  Les  naturels  en  ont  des  tas  de- 
vant leur  porte  ,  parce  qu'ils  en  mangent  l'ani- 
mal. Nous  ignorons  la  localité  précise  qui  la  leur 
fournit.  Il  est  probable  que  ce  Mollusque  se  plaît 
sur  les  rochers  battus  par  des  eaux  profondes. 
Le  voyage  de  V Astrolabe  fera  baisser  le  prix 
d'une  coquille  encore  assez  chère  et  rare  dans  les 
collections. 


DIMENSIONS. 

pouces,  lignes. 

Longueur i  8 

Épaisseur »  n 


MOLLUSQUES.  433 

(  7.e  division.  —  Les  Nasses.) 

BUCCIN  LISSE. 

Buccinum  lœvissimum. 

Lamarck,An.  s.  v.,  t.  VII,  page  a65,  n°  6. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE    3l,  FIGURES    l4"l6. 


Buccinum  ,  testa  ovato  -  oblonga  ,  lœvissima , 
nitida,luteo -fulva  et  cœrulescente  ;  anfractibus 
convexiusculis,  connatis  ;  spira  breviuscula,  obtu- 
siuscula  ;  apertura  lœvi;  labro  arcuato  ,  inferne 
repando.  Lamk. 

Dans  le  dessin  que  nous  avons  donné  de  ce 
Buccin  très-connu,  d'après  notre  collègue  M.  Gau- 
dichaud  (Zoologie  de  VUranie,  pi.  72,  fig.  8  ), 
quelques  détails  ont  été  omis;  et  un  nouveau 
voyage  au  Cap  nous  a  permis  de  les  ajouter. 

Il  fait  partie  de  la  division  des  Nasses.  Lorsque 
ces  Mollusques  seront  mieux  étudiés,  ils  pour- 
ront peut-être  former  un  genre  distinct  des  vrais 
Buccins,  par  la  conformation  de  leur  pied,  très- 

Zoologie.  t.   11.  28 


434  ZOOLOGIE. 

considérable,  s'étalant  largement,  écussonné  ou 
bilobé  en  avant,  échancré  en  arrière  *;  par  la  pe- 
titesse et  la  forme  de  leur  opercule  presque  tou- 
jours dentelé;  enfin  par  la  vivacité  de  leurs  mou- 
vements. 

Le  Buccin  lisse  a  un  pied  énorme  ,  ovalaire , 
débordant  de  toutes  parts  la  tête  et  la  coquille, 
qu'il  peut  recouvrir  comme  celui  des  Ancillaires  et 
des  Olives.  Il  a  un  petit  écusson  antérieur  étroit, 
indiqué  seulement  par  une  rainure.  Il  a  de  plus 
un  sillon  marginal.  Postérieurement  il  porte  deux 
très-petites  pointes  cbarnues.  L'opercule  est  ex- 
cessivement petit,  membraneux  ,  onguiculé  et  jau- 
nâtre. La  tête  est  large,  le  plus  souvent  étalée  en 
disque  :  il  en  part  deux  tentacules  assez  longs,  un 
peu  pointus,  sans  aucune  trace  d'yeux  à  leur  base. 
Ce  Buccin  et  la  Janthine  sont,  parmi  les  Mollus- 
ques Pectinibranches  que  nous  avons  rencontrés, 
les  deux  seuls  qui  soient  aveugles.  Il  fait  sortir 
lorsqu'on  l'excite  une  longue  trompe  cylindrique 
armée  de  crochets,  à  laquelle  il  imprime  un  mou- 
vement de  tarière  si  fort ,  que  sans  aucun  doute 
trois  ou  quatre  coups  perforeraient  la  peau  s'ils 
portaient  au  même  point.  L'œsophage  est  rétréci. 
Deux  petites  glandes  salivaires  réunies  en  boule 
versent  leur  fluide  par  deux  conduits  séparés.  L'es- 
tomac, très-rétréci  dans  son  état  de  vacuité,  doit 

*  Caractère  qui  n'avait  point  échappé  à  Fabius  Columna ,  comme  on  peut 
le  voir  dans  uue  figure  de  Daniel  Major. 


MOLLUSQUES.  435 

être  pris  depuis  la  bouche  jusqu'à  un  renflement 
en  cul  de  sac  sur  lequel  s'applique  le  foie.  L'intes- 
tin ne  forme  point  de  circonvolution  et  se  termine 
par  un  rectum  assez  court  qui  s'avance  peu  ;  ce 
qui  annonce  évidemment  un  animal  Carnivore. 
L'organe,  excitateur  est  long  et  contourné  en  S.  Il 
fait  quelquefois  saillie  sur  le  bord  droit. 

Le  manteau  est  mince,  le  siphon  très-long  ,  se 
recourbant  sur  le  dos  de  la  coquille.  La  branchie 
est  formée  de  deux  peignes,  dont  un  beaucoup 
plus  petit  placé  en  dedans  du  grand.  Les  nerfs  qui 
partent  du  ganglion  œsophagien  sont  remarqua- 
blement gros.  Tout  l'animal  est  blanc ,  avec  des 
stries  longitudinales  brunes  excessivement  fines 
et  plus  ou  moins  rapprochées.  On  les  voit  mieux 
sur  le  siphon. 

Ce  Mollusque  jouit  d'une  faculté  que  nous 
n'avons  point  observée  à  un  aussi  haut  degré 
dans  aucun  autre  :  elle  consiste  à  absorber  par 
le  pied  à  l'aide  de  ses  pores  une  grande  quantité 
d'eau  qu'il  lance  ensuite,  quand  on  l'inquiète,  en 
jets  déliés  par  derrière  ou  sur  les  côtés.  Un  de 
ces  canaux  aquifères,  en  forme  de  T,  fort  large, 
occupe  le  milieu  du  pied  et  communique  avec 
l'abdomen. 

Il  habite  le  fond  de  la  mer,  dans  la  baie  de 
la  Table,  au  cap  de  Bonne -Espérance.  Mis  sur 
le  sable ,  il  s'y  enfonce  promptement  à  l'aide  de 
son  pied  ,  qu'i!  fait  sortir  et  qu'il  agite  dans  ton 

28* 


436  ZOOLOGIE. 

les  sens  pour  se  débarrasser  des  obstacles  qui  le 
gênent.  Comme  il  est  très-volumineux,  il  lui  faut 
un  peu  de  temps  pour  le  faire  complètement 
rentrer.  On  profite  de  sa  voracité  pour  le  prendre, 
en  plaçant  sur  un  filet  mis  au  fond  une  chair  quel- 
conque ,  dont  il  se  gorge  et  qu'il  vomit  ensuite 
lorsqu'on  l'irrite.  Son  estomac  doit  dans  ce  cas 
considérablement  se  dilater.  En  voyant  le  dessin, 
on  est  étonné  qu'une  masse  charnue  aussi  volu- 
mineuse puisse  être  entièrement  contenue  dans 
une  telle  enveloppe. 

Dans  cette  espèce,  le  renflement  de  la  coquille 
ne  nous  a  pas  paru  un  aussi  bon  signe  pour  dis- 
tinguer les  femelles  des  mâles,  que  dans  plusieurs 
autres  Mollusques  dioïques.  On  doit  cette  décou- 
verte à  M.  le  professeur  de  Blainville. 


DIMENSIONS. 


pouces,      lignes. 

Longueur  de  la  coquille i         5 

Épaisseur »         9 


MOLLUSQUES.  437 


BUCCIN  AGATE. 
Buccinum  achatinum. 


Laniarck,  An.  s.  v.,  t.  VII,  (ig.  a65,  n°  8. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE    3l,   FIGURE    IJ. 


Buccinum  f  testa  ovato-turrita ,  lœvi  ,  luteo-ru- 
fescente ,  anfractibus  convexiusculis ,  supernecon- 
fluejitibus  ;  spira    apice   obtusiuscula  ;    apertura 
lœvi,  basi  latiuscula. 

Tout  ce  que  nous  venons  de  dire  du  Buccin 
lisse  est  à  peu  près  commun  à  celui-ci.  Comme 
lui  il  est  aveugle,  et  il  n'en  diffère  que  parles  par- 
ties latérales  du  disque  antérieur  du  pied  ,  qui  se 
prolongent  en  un  double  filet  délié.  Le  côté  droit 
seulement  a  un  double  filament.  Les  deux  appen- 
dices postérieurs  sont  aussi  plus  allongés.  L'o- 
percule est  denticulé  des  deux  côtés. 

Ce  Buccin  est  moins  commun  que  le  précé- 
dent, car  nous  n'avons  pu  nous  en  procurer  qu'un 
seul  individu  vivant.  Sa  couleur  est  blanche  , 
fortement  striée  de  noir. 

Il  habite  également  dans  la  baie  de  la  Table. 
Les  plus  grands  individus  atteignent  jusqu'à  près 
de  deux  pouces ,  sur  sept  lignes  d'épaisseur. 


438  ZOOLOGIE. 

BUCCIN  CASQUILLON. 

Buccinum  nreularia. 

Lamarck,  An.  s.  v.,  t.  VII,  page  276,  n°  5o. 
Ibid.  pour  toute  la  synonymie. 

PLANCHE    32  ,   FIGURES    I~4- 


Buccinum ,  testa  ovato-abbreviata,  ventricosa , 
crassa,  cinerea  aut  griseo  -  cœrulescente  ;  ultimo 
anfractu  turgido,  tuberculis  coronato  ;  anfractibus 
spirœ  longitudinaliter  grosseque  plicatis;  labro  in- 
tus  striato.  Lamk. 

Ce  Buccin  a  le  pied  quadrilatère,  allongé,  élargi 
et  longuement  auriculé  sur  les  côtés  en  avant , 
profondément  échancré  en  arrière,  où  il  se  ter- 
mine par  deux  pointes.  L'opercule  est  ovalaire  , 
arrondi,  membraneux,  jaune  et  denticulé  sur  un 
de  ses  bords.  Les  tentacules  sont  longs,  très-dé- 
liés ,  portant  les  yeux  sur  un  renflement  près  de 
leur  base.  Le  siphon  est  également  fort  long.  Tout 
l'animal  est  blanc,  jaunâtre  en  dessous;  l'extré- 
mité du  siphon  est  piquetée  de  noir.  Quelques 
individus  ont  de  semblables  taches  sur  les  côtés 
du  pied. 


MOLLUSQUES.  439 

Les  Nasses  se  plaisent  à  mer  basse  sur  les  touffes 
de  plantes  marines ,  où  elles  semblent  chasser  les 
petits  animaux  qui  s'y  trouvent.  Ce  sont  des  Mol- 
lusques très -actifs,  toujours  en  mouvement,  se 
relevant  facilement  à  l'aide  de  leur  pied  lorsqu'on 
les  renverse,  ne  cherchant  pas  les  eaux  profondes, 
mais  cependant  rampant  rarement  à  l'air  libre. 
On  trouve  cette  espèce  dans  divers  lieux  du  grand 
Océan.  Celle-ci  provient  de  Tonga-Tabou.  Il  y  en  a 
beaucoup  sur  les  bords  de  la  petite  île  de  Pangaï- 
Modou. 


BUCCIN  PAUVRET. 

Buccinum  pauptratum. 

Lamarck,  An.  s.  v.,  t.  VII,  page  278,  n°  56. 
Pouhi-Pouhi,  par  les  habitants  de  Tonga. 

PLANCHE    32  ,    FIGURES    5-J. 

Buccinum,  testa  ouata  ,  ventricosa,  crassius- 
cula,  longitudinaliter  undatim  plicata ,  transver- 
sim  minutissime  striata,  alba,  luteo-fasciata;  ul- 
timo  aiifractu  spira  longiore ,  macula  rufa  tincto  ; 
labro  intus  striato.  Lamk. 


440  ZOOLOGIE. 

L'animal,  en  tout  semblable  au  précédent  pour 
l'ensemble  de  sa  forme,  a  cependant  quelques  dif- 
férences spécifiques,  comme  les  tentacules  et  le 
siphon  plus  petits;  l'opercule  arrondi  sans  dente- 
lures. Sa  couleur  est  un  blanc  jaunâtre,  ponctué 
de  noirâtre  dans  toutes  ses  parties. 

Il  habite  l'île  de  Tonga-Tabou ,  où  il  est  rare. 
On  le  trouve  sur  les  mêmes  lieux  que  le  Casquillon, 
dont  il  a  à  peu  près  les  mêmes  mœurs. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur , 9 

Épaisseur 5 


BUCCIN   COURONNE. 

Buccinum  coronatum. 

Lamarck,  An.  s.  v.,  t.  VII,  page  276,  n°  5i. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE   32,  FIGURES   8-IO. 

Le   même,  variété,  an  species  nova?  fig.  11-12. 

Buccinum  ,    testa  ovato  -  acuta  ,  crassiuscula , 
dorso  lœvigata,  basi  striata  pallide  olwacea,  obs- 


MOLLUSQUES.  441 

cure  zonata;  anfractibus  prope  suturas  tuberculd- 
tis;  labro  postice  denticulis  muricato,  intus  striato. 
Lamk. 

Varietas  ,   testa  longiore  ,    acuta  ,   ultimo  an- 
fractu  plicata;  suturis  duplicibus ,  tuberculatis. 

L'animal  a  le  pied  très-long,  quadrilatère,  di- 
minuant de  largeur  à  sa  pointe  terminée  par  deux 
filets  qui  prennent  naissance  en  dessus  ;  en  avant 
il  est  arrondi  et  auriculé.  L'opercule  est  ovalaire, 
pointu  ,  onguiculé  et  denticulé  tout  autour,  de 
couleur  jaune.  Les  tentacules  et  le  siphon  sont 
grands.  Les  premiers  sont  blancs  et  le  dernier 
jaune,  ponctué  de  brun.  Le  pied  est  blanc,  ta- 
cheté de  noir. 

Il  habite  le  port  Dorey,  à  la  nouvelle-Guinée. 

DIMENSIONS. 

pouces.       lignes- 
Longueur  I  » 

Épaisseur »         6 

C'est  avec  quelques  doutes  que  nous  donnons 
comme  variété  l'individu  suivant  :  ovalaire  plus 
allongé  ,  moins  renflé,  canaliculé  sur  tous  ses  tours 
de  spire,  qui  sont  doubles  et  tuberculeux  à  leur 
base.  Le  dernier  a  un  ou  deux  rangs  de  petits  tu- 
bercules autour  du  canal  en  dessus.  Mais  l'ouver- 
ture est  la  même,  épineuse  sur  son  bord  droit, 


4/*2  ZOOLOGIE, 

et  ses  couleurs  sont  semblables  pour  la  bande- 
lette brune  transverse.  Un  exemplaire  était  recou- 
vert d'une  teinte  rouge-ferrugineux. 

L'animal  a  le  pied  lancéolé  en  arrière  sans  ap- 
pendices ;  son  opercule  est  arrondi,  faiblement 
denticulé  d'un  seul  côté.  Tout  le  corps  est  blanc, 
piqueté  de  noir,  même  le  dessous  du  pied,  qui 
est  un  peu  jaunâtre  en  avant ,  de  même  que  les 
tentacules. 

On  le  trouve  à  Tonga-Tabou,  où  les  habitants  lui 
donnent  le  nom  de  Koï  Pouhi-Pouhi.  Il  habite 
aussi  la  Nouvelle-Guinée. 


DIMENSIONS. 

l'gnes. 

Longueur I2  ± 


Épaisseur . 


BUCCIN  OLIVATRE. 

Buccinum  olivaceum. 

Lamarck,  An.  s.  v.,  t.  VII,  p.  267,  n°  11. 

PLANCHE    32,    FIGURES    l3-l5. 

Buccinum,   testa  ovato-conica,    longitudina- 
liter  plicata,  transverse  striata ,  rufo -fuscescente 


MOLLUSQUES.  443 

a  ut  olivacea  ;  ultimo  anfractu  medio  lœvigato  ; 
labro  crassiusculo ,  extus  marginato ,  postice  cle/i- 
ticulis  muricato ,  intus  sulcato.  Lamk. 

La  forme  conique,  allongée  et  pointue  de  ce 
Buccin  a  sans  doute  déterminé  M.  de  Lamarck  à  ne 
pas  le  mettre  dans  sa  division  des  Nasses.  L'ani- 
mal en  offre  cependant  tous  les  caractères  :  son  pied 
est  fort  long,  auriculé  en  avant,  lancéolé,  pointu 
en  arrière ,  avec  deux  filets  latéraux  postérieurs  à 
l'opercule,  lequel  est  ovalaire,  pointu  aux  deux 
extrémités,  onguiculé  et  rougeâtre. 

Les  couleurs  de  ce  Mollusque  participent  de  sa 
coquille  ,  qui  est  d'un  brun  chocolat  presque  noir. 
Le  pied  et  les  tentacules,  sur  un  fond  jaune,  sont 
souillés  de  taches  noires  rapprochées.  Le  siphon, 
fort  long,  noir  à  sa  pointe,  est  bleuâtre,  piqueté 
de  brun  à  son  origine. 

Habite  l'île  de  Bourou,  une  des  Moluques. 

L'individu  qui  a  servi  à  nos  dessins  est  long  de 
dix-sept  lignes. 

Deux  autres  plus  petits ,  d'un  brun  rougeâtre , 
tirant  sur  l'olive  au  sommet ,  n'ont  que  onze  lignes 
de  longueur.  Leur  ouverture  est  blanche,  sans  ap- 
parence de  bandelette  de  même  couleur,  tandis 
que  dans  le  grand  exemplaire  elle  est  violacée. 


444  ZOOLOGIE. 

BUCCIN  RÉTICULÉ. 

Buccinum  reticulatum. 

Lamarck,  An.  s.  v.,  t.  VII,  p.  267,  n°  14. 
Ibid.  pour  la  synonymie,  t.  XLVII,  fig.  7.-6.  (bons  des- 
sins mal  gravés.) 
Délie  chiaje,  Suppl.  de  Poli. 

PLANCHE   32  ,   FIGURES    IÔ-IJ. 


Buccinum ,  testa  ovato-conica ,  longitudinaliter 
plicata,  striis  transversis  decussata,  subgranulosa, 
varie  colorata  ;  anfractibus  convexo-planis  ;  aper- 
tura  rugosa  et  dentata.   Lamk. 

Nous  ferons,  pour  cette  espèce,  la  même  obser- 
vation que  pour  la  précédente,  c'est-à-dire  qu'elle 
doit  être  mise  dans  la  division  des  Nasses.  Les 
individus  qu'on  nous  a  rapportés  proviennent  de 
l'île  de  Vanikoro,  dans  le  grand  Océan.  Ils  sont 
identiques  avec  ceux  qui  habitent  les  mers  d'Eu- 
rope. Du  moins  n'avons -nous  pas  trouvé  de 
différences  bien  sensibles  en  les  comparant  avec 
ceux  de  la  collection  de  M.  le  prince  d'Essling,  qui 
est  celle,  comme  on  sait,  qui  a  appartenu  à  M.  de  La- 
marck, et  a  servi  à  son  ouvrage.  Par  la  forme  de 


MOLLUSQUES.  445 

l'animal  et  ses  couleurs,  on  pourra  juger  si  c'est 
absolument  la  même  espèce. 

Celui  du  nôtre  a  le  pied  grand,  un  peu  rétréci 
et  à  pointe  bifurquée;  en  avant  il  est  médiocre- 
ment auriculé.  Sur  un  fond  jaune  pâle ,  il  est  pi- 
queté de  noirâtre.  Uniformément  jaune  en  des- 
sous; l'opercule  est  fort  petit,  ovalaire.  Le  siphon, 
long,  est  souillé  de  brun  verdâtre  Les  tentacules 
sont  jaunes  et  très-pointus.  Sa  coquille  est  tachée 
d'un  joli  brun  presque  noir,  formant  deux  ou  trois 
bandelettes  transverses,  irrégulières  sur  lé* dernier 
tour. 


DIMENSIONS. 

pouces,     lignes. 
, I  « 


Longueur 

Épaisseur •»         6 


BUCCIN    FASCIE. 
Buccinum  jasciatum. 

Lamarck ,  An.  s.  v.,  t.  VII ,  p.  27  1 ,  n°  28. 

PLANCHE    32,   FIGURES  l8-2I. 

Buccinum  y  testa  ovato-conica  ,  apice  acuta  , 
longitudinaliter  plicato  -  granulosa  ,    transversim 


446  ZOOLOGIE. 

striata ,  alba  vel  cinerea  aut  lutescente  ;  fasciis 
transversis  diversimode  coloratis ,  labro  intus  den- 
tato.   Lamk. 

Cette  très-petite  espèce  toute  granuleuse,  lon- 
gitudinalement  plissée,  est  une  Nasse  très- com- 
mune sur  les  côtes  de  la  Nouvelle-Hollande.  Comme 
le  dit  M.  de  Lamarck,  elle  offre  de  grandes  variétés 
dans  sa  coloration.  Le  plus  ordinairement  elle  est 
toute  blanche  ou  jaunâtre,  avec  des  bandes  trans- 
verses r©uge-brun  dans  les  sutures,  et  deux  sem- 
blables sur  le  dernier  tour. 

L'animal  a  le  pied  en  carré  long ,  bifurqué  en 
arrière ,  étalé  et  lobé  en  devant ,  avec  l'indice 
d'une  rainure  en  dessous.  Les  tentacules  et  le  si- 
phon sont  fort  longs.  Les  yeux  sont  placés  à 
quelque  distance  de  leur  base.  Ce  Mollusque  est 
entièrement  d'un  gris  verdâtre.  Le  pied  seul  a  de 
chaque  côté  et  en  dessous  une  ligne  couleur  de 
suie.  L'opercule  est  ovalaire,  membraneux,  denti- 
culé  sur  un  de  ses  côtés.  Lorsque  l'animal  marche, 
il  relève  la  partie  postérieure  de  son  pied. 

DIMENSIONS. 

lignes 

Longueur 5  -± 

Épaisseur 2  { 


MOLLUSQUES.  447 

BUCCIN  THERSITE. 

Buccinum  thcrsiies. 

Lamarck,  An.  s.  v.,  t.  VII,  p.  277,  n°  5a. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE    32  ,    FIGURES    22-24- 

Buccinum,  testa  ovata,  dorso  valde gibba,  lon- 
gitudinaliter  partira  plicata ,  basi  striata,  olivacea 
vel  pallide  cœrulescente ,  albo  aut  fusco  fasciata  ; 
gibbo  lœvi ,  maculato ,  labro  crasso ,  intus  den- 
tato.  Lamk. 

L'animal  a  la  forme  de  la  plupart  des  Nasses 
précédentes.  Son  pied  n'est  que  légèrement  échan- 
cré  en  arrière.  Sa  couleur  est  d'un  jaune  verdâtre, 
excepté  en  avant  où  il  est  brunâtre  en  dessus.  Le 
siphon  seul  est  piqueté  de  brun.  L'opercule  est 
ovalaire  et  lisse. 

Cette  espèce  habite  l'île  de  Vanikoro. 

DIMENSIONS. 

lignés. 

Longueur 8 

Epaisseur , 4 


448  ZOOLOGIE. 

BUCCIN    GLOBULEUX. 

BuccinuiH  globosum  ,  nob. 

PLANCHE    32,    FIGURES    25-2-7. 


Buccinum,  testa  globosa ,  longitudinaliter  pli- 
cata,  transversim  striata ,  subgranulosa ,  albaaut 
lutea,  desuper  fusco  maculata  ;  spira  brevissima  > 
acuta;  labro  crasso ,  albo,  intus  striato. 

Très -petite  espèce,  arrondie,  globuleuse,  sans 
gibbosité  ;  remarquable  par  la  grandeur  de  son 
dernier  tour,  et  la  blancheur  éclatante  et  polie  de 
son  ouverture.  Le  dos  est  obliquement  plissé  en 
long  et  strié  en  travers ,  de  sorte  qu'il  en  résulte 
de  petites  granulations  quadrilatères  un  peu  apla- 
ties sur  toute  la  coquille.  La  spire,  très-courte  et 
pointue,  décrit  cinq  à  six  tours  un  peu  arrondis. 
La  columelle  a  un  pli  très-marqué  à  sa  base.  Le 
bord  droit  est  strié  en  dedans.  La  couleur  est 
blanche  ou  jaune  clair,  avec  une  tache  brun  rouge 
foncé  sur  le  dernier  tour.  Ordinairement  la  plu- 
part des  individus  sont  régulièrement  brun  clair, 
mais  toujours  avec  le  dos  taché. 

L'animal  est  jaunâtre  piqueté  de  brun.  Son 
pied  est  arrondi  et  bilobé  en  avant ,  échancré  en 


MOLLUSQUES.  449 

arrière.  Son  siphon  est  long,  mais  ses  tentacules 
sont  fort  petits.  L'opercule,  ovalaire  ,  membra- 
neux, porte  une  pointe  recourbée  à  une  de  ses 
extrémités  et  deux  denticules  à  l'autre. 

Cette  Nasse,  qui  est  constamment  en  mouve- 
ment, habite  l'île  de  Vanikoro.  On  la  trouve  aussi 
au  havre  Carteret  de  la  Nouvelle-Irlande. 

DTMF.NSIOiVS. 

ligne». 

Longueur 5  ^ 

Épaisseur 3  4 


BUCCIN  TREILLISSI',. 
Buccinum  canceUatum ,  uob. 

PLANCHE    32,   FIGURES   3o-3l. 


Buccinum,  testa  ovato-conica,  acuta,  rugosa, 
pallide  lutea,  longitrorsum  plicata,  lineolis  tenuis- 
simis,  elevatis  transversim  cincta  ;  apertura  ovali, 
angustata  y  aurantiaca;  margine  dextro  sulcato  ; 
columella  basi  uniplicata. 

Cette  espèce,  de  moyenne  grandeur,  est  régu- 
lièrement conique,  très -pointue  à  son  sommet  , 
Zoologie,  t.  11.  29 


450  ZOOLOGIE. 

plissée  en  long  et  réticulée  par  des  stries  trans- 
verses, élevées,  très-fines,  formant  des  aspérités 
par  leur  croisement  avec  les  plis  longitudinaux  : 
elles  sont  plus  marquées  au  sommet  des  sutures. 
Cette  coquille  est  d'un  jaune  très -pâle.  L'ouver- 
ture est  ovalaire,  rétrécie,  de  couleur  orangée. 
Le  bord  droit  est  sillonné  ;  le  columellaire  ,  lisse  , 
avec  un  seul  pli  à  sa  base. 

Nous   n'en  connaissons  point  l'animal.  Habite 
l'île  de  Vanikoro. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur o. 

Épaisseur 4 


BUCCIN    MURIQUÉ. 
Buccinum  muricatum ,  nob. 

PLANCHE    S'2  ,    FIGURES    3'2-33. 


Buccinum,  testa  minima,  ovato-globosa,  lutea, 
apiceacuta,  longitudinaliter  plicata ,  transversim 
echinata;  apertura  alba,  granulosa,  intus  striata; 
columella  uniplicata. 


MOLLUSQUES.  451 

Très- petite  espèce,  arrondie,  subglobuleuse  à 
la  base  ,  à  sommet  conique  et  pointu  ,  plissée  en 
long  ,  hérissée  de  nombreux  petits  tubercules 
transverses,  comme  certaines  Ricinules.  Son  ou- 
verture ,  ovalaire ,  grande  ,  est  granuleuse  dans 
son  contour,  et  sillonnée  en  dedans  du  bord  droit. 
La  columelle  porte  à  sa  base  un  pli  ,  commun  à 
presque  toutes  les  Nasses. 

La  couleur  de  cette  coquille  est  un  jaunâtre 
très -clair  du  rougeâtre.  Son  ouverture  est  blan- 
che. M.  deLamarcken  possédait  une,  dans  sa  collec- 
tion, qu'il  n'a  pas  décrite.  On  la  voit  également 
au  Muséum  sous  le  nom  de  Nucléole.  Les  individus 
en  sont  blancs  ou  maculés.  Ne  l'ayant  reconnue 
dans  aucun  auteur ,  nous  nous  sommes  décidés 
à  en  donner  une  figure;  car  c'est  vraiment  une  es- 
pèce nouvelle  et  très -distincte.  Nous  n'en  con- 
naissons point  l'animal. 

Elle  habite  le  havre  Carteret,  à  la  Nouvelle- 
Irlande. 


DIMENSIONS. 


lianes 


Longueur G 

Épaisseur. .    /i 


*9 


* 


452  ZOOLOGIE. 

BUCCIN  DU  PORT-JACKSON. 
Buccinum  jacksomanum ,  nol>. 

PLANCHE    32  ,    FIGURES    28-29. 


Buccinum,  testa  minima ,  ovato-conica ,  longi- 
trorsum  plicata ,  luteo  -  olivacea  ;  ultimo  anfractu 
medio  lœvigato ,  antice  transversim  striato  ;  vitta 
alba  cincto;  apertura  granulosa,  intus  subsulcata, 
postice  dentata. 

Cette  autre  petite  espèce  est  ovalaire ,  conique, 
à  spire  grosse  et  peu  pointue,  décrivant  environ 
cinq  tours  plissés  en  long.  Le  dernier,  plissé  seu- 
lement au  côté  gauche,  est  lisse  dans  le  reste  de 
son  étendue  ;  ce  qui  pourrait  bien  ne  tenir  qu'à 
l'âge.  Il  présente  quelques  lignes  transverses  à  sa 
base ,  près  du  canal,  et  des  tubérosités  à  la  suture 
qui  semblent  indiquer  plus  tard  la  formation  des 
plis.  Le  bord  droit  a  un  bourrelet  extérieur;  en 
dedans  il  n'a  que  des  indices  de  sillons.  La  colu- 
melle  est  granuleuse,  plissée  ;  en  arrière  est  une 
dent. 

Cette  coquille  est  olivâtre,  avec  une  bandelette 
blanche  on  jaunâtre  sur  le  dernier  tour.  Les  côtes 


MOLLUSQUES.  453 

et  les  tubercules  sont  blancs,  de  même  que  l'ou- 
verture et  sa  callosité. 

Habite  le  Port-Jackson,  d'après  M.  Fraser,  bo- 
taniste, qui  nous  la  donna.  Nous  n'en  avons  qu'un 
individu  complet  ;  beaucoup  d'autres  n'avaient 
point  encore  formé  leur  ouverture.  Nous  n'en 
connaissons  point  l'animal. 


DIMENSIONS. 


Longueur -  •  >  7 

Épaisseur 3 


BUCCIN  LIME. 

Buccinurn  senticosum . 

Cancellaria  senticosa,  Lamarck,  Anim.  s.  v.,  t.  VU  ,  p. 

n4,  n°  7. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE    3l,  FIGURES    I~4- 

Buccinurn  ,  testa  ovato  -  oblonga ,  subturrita  , 
scabra,  longitudinaliter  plicata,  striis  transversis 


434  ZOOLOGIE. 

cancellata ,  albida  aut  pallide  fulva ,  inferne  zona 
rufo  rubente  cincla  ;  plicis  per  totam  longitudi- 
nem  denticulato-asperis  ;  columella  obsolète  tri- 
plicata.  Lamk. 

Un  examen  attentif  de  l'ouverture  de  cette  co- 
quille ,  de  la  forme  de  son  canal ,  joint  aux  plis 
de  la  columelle  et  aux  sillons  du  bord  droit ,  au- 
rait pu  faire  deviner  qu'elle  était  plus  près  des 
Buccins  que  des  Turbinelles,  sans  avoir  recours  à 
l'étude  de  son  animal ,  qui  est  tout-à-fait  celui  des 
Nasses. 

Il  est  considérable.  Son  pied ,  à  sillon  marginal, 
s'avance  beaucoup  au-delà  de  la  tête,  en  s'évasant 
et  formant  deux  pointes  latérales.  Il  est  lancéolé 
en  arrière  et  terminé  par  un  filament,  que  re- 
couvre en  partie  l'opercule,  qu'on  peut  appeler 
terminal.  Il  est  allongé,  rétréci,  onguiculé,  mem- 
braneux et  très-pointu.  Les  tentacules  sont  gros, 
recourbés,  portant  les  yeux  sur  la  moitié  de  leur 
longueur,  et  terminés  pnr  un  filament  délié.  Le  si- 
phon est  fort  long.  La  cavité  respiratrice  contient 
deux  branchies  inégales  :  la  plus  grande  a  ses  la- 
melles épaisses,  libres  un  peu  par  la  pointe.  La 
trompe  est  très-longue ,  pourvue  d'un  ruban  lin- 
gual à  trois  rangées  de  crochets. 

Dans  les  mâles,  le  pénis  est  long, mince  et  plat  ; 
il  sort  de  ce  qu'on  peut  appeler  sa  gaîne  ou  pré- 
puce, non  par  le  côté,  mais  tout- à -fait  à  l'extré- 


MOLLUSQUES.  455 

mité ,  qui  est  tronquée.  Le  conduit  déférent  n'est 
pas  seulement  une  rainure,  comme  dans  quelques 
Mollusques  ,  mais  un  canal  complet  dont  on  aper- 
çoit le  trajet  sur  le  plancher  inférieur  de  la  cavité 
respira  trice. 

Le  manteau  porte  l'empreinte  des  sillons  inté- 
rieurs ,  dont  la  coquille  est  marquée. 

La  couleur  varie  un  peu  sur  deux  de  ces  Mol- 
lusques que  nous  avons  observés.  Le  pied,  jaune 
en  dessous,  jaunâtre  en  dessus,  est  marqué  de 
stries  rougeâtres  et  de  raies  noires  en  arrière.  Un 
écusson,  arqué,  blanc,  bordé  de  noir,  le  distingue 
en  avant.  Les  tentacules  sont  jaunâtres ,  avec  des 
teintes  qui  recouvrent  aussi  le  siphon ,  dont  le 
fond  est  bleuâtre.  L'opercule  est  d'un  jaune  vif. 

Habite  l'île  d'Amboine.  Est-il  bien  sûr  qu'on  le 
trouve  à  la  Nouvelle-Hollande ,  comme  l'indique 
M.  de  Lamarck?  Nous  ne  le  pensons  pas. 


DIMKNSIONS. 

lignes. 


Longueur 18 

Épaisseur 9 


456  ZOOLOGIE. 

BUCCIN  VIOLACÉ. 

Buccinurn  violaceum,  nob. 

PLANCHE    3o,     FIGURES   32-34- 


Buccinurn,  testa  ouata,  subglobosa  ,  transver- 
sim  sulcata,fuscescente-violacea.  Spira  brevi,  ob- 
tusa,  lœvi;  apertura  ampla,  sulcata ,  fusca. 

Cette  espèce  est  courte,  globuleuse,  ventrue  , 
à  spire  obtuse,  arrondie  et  lisse,  décrivant  quatre 
tours  et  demi  transversalement  sillonnés  d'une 
manière  large  et  peu  profonde.  L'ouverture  est 
ample  et  ovalaire,  d'un  brun  clair,  sillonnée  sur 
son  bord  droit,  lisse  sur  la  columelle,  qui  est  ar- 
rondie. Le  canal  est  fort  court  et  calleux.  Cette 
coquille  est  d'un  rouge  brun  violacé.  On  la  pren- 
drait facilement  pour  une  Pourpre,  et  elle  a  même 
plusieurs  rapports  avec  la  Fustigée  (Cruentata,  de 
Lamarck.  ) 

L'animal  a  la  tète ,  le  pied  et  le  siphon  d'un  vio- 
let très  -  foncé.  Les  tentacules  sont  longs  et  por- 
tent les  yeux  à  leur  base;  leur  pointe  est  blanche; 
le  dessous  du  pied  est  orangé  et  ses  côtés  sont 
striés  de  brun.  L'opercule  est  ovalaire,  un  peu 
pointu,  brun  et  paucispiré.  Sa  forme  et  la  place 


MOLLUSQUES.  457 

des  yeux  suffisent  pour  classer  cette  coquille  parmi 
les  Buccins.  Elle  paraît  commune  dans  la  baie  de 
la  Table,  au  cap  de  Bonne-Espérance,  à  en  juger 
par  les  débris  roulés  que  nous  y  avons  rencontrés. 
Cependant  la  coquille  avec  son  animal  y  est  rare. 
Les  individus  petits,  plus  allongés,  moins  ven- 
trus, sont  probablement  des  mâles. 


DIMENSIONS. 


ligues. 


Longueur 16 

Épaisseur 9 


458  ZOOLOGIE. 

Genre  EBURNE.  —  Ebuma  ,  Lamarck. 

ÉBURNE  CANALICULÉE. 

Eburna  spirata. 

Lamarck. ,  Anim.  s.  v.,  t.  VII,  page  280,  n°  3. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE    3l   ,    FIGURES    10-l3. 


Eburna,  testa  ovato - acuta ,  ventricosa,  lœvi , 
maculis  luteo-fulvis  pic  ta  ;  anfractibus  superne 
canaliculatis  :  canulis  margine  externo  acuto  ; 
spira  apice  cœrulea;  callo  columellœ  umbilicum 
partim  obtegente.  (  Lamk.  ) 

C'est  avec  les  Buccins  que  doivent  aller  les 
Eburnes  ,  bien  que  l'animal  ait  certains  rapports 
de  formes,  dans  la  tête  et  les  tentacules,  avec  les 
Tritons  ;  son  opercule  ressemble  même  à  celui 
du  Pileare.  Ce  sont  ces  différences  qui  doivent 
porter  à  maintenir  ce  genre  ,  jusqu'à  de  plus 
amples  observations  sur  les  animaux  des  diverses 
espèces  qui  le  constituent.  L'Éburne  canaliculée 
a  la  tète  large ,  arrondie  en  avant ,  portant  de  longs 


MOLLUSQUES.  45!) 

tentacules  pointus,  divergents  comme  les  branches 
du  Lyre,  oculés  sur  un  renflement  de  leur  base. 
Ce  faciès  que  le  dessin  seul  peut  rendre,  exprime 
celui  des  Tritons  et  desRanelles.  On  voit  sortir  de  la 
bouche  une  très-grosse  et  longue  trompe  cylin- 
drique ,  pourvue  d'un  ruban  lingual  peu  long, 
dont  les  épines  sont  sur  trois  rangées  ;  les  deux 
latérales,simples,  fortement  coudées  ;  les  moyennes 
à  cinq  dents.  Les  glandes  salivaires  sont  extrême- 
ment petites,  molles,  diffluentes  et  grumelées.  Il 
faut  considérer  l'estomac  comme  formé  de  deux 
parties  :  la  première  allongée,  ample  ,  sans  dilata- 
tion ,  et  la  seconde  renflée  en  cul  de  sac ,  recevant  les 
conduits  du  foie  qui  l'embrasse  en  totalité.  L'intes- 
tin en  sort  et  se  termine  tout  de  suite  et  sans  circon- 
volution par  le  rectum.  Le  testicule  suit  le  contour 
de  la  spire  qu'il  se  partage  avec  le  foie.  Son  canal 
déférent  est  saillant  sous  les  téguments  de  la  ca- 
vité pulmonaire  et  gagne  un  organe  excitateur 
fort  petit ,  aplati ,  recourbé  et  pointu. 

Le  siphon  est  peu  développé  ;  au  côté  opposé , 
sous  le  manteau  ,  sont  les  plis  qui  sécrètent  la  mu- 
cosité. La  branchie  supérieure  est  fort  grande, 
arquée;  la  seconde ,  petite  et  courte.  Le  pied, 
large,  épais,  à  sillon  marginal,  porte  un  grand 
opercule,  ovalaire  ,  pointu  comme  un  pépin  de 
courge ,  onguiculé,  brun,  fermant  bien  l'ouverture. 
La  couleur  générale  de  ce  Mollusque  est  d'un  jaune 
clair ,  taché  de  larges  plaques  d'un  brun  foncé  , 


iGO  ZOOLOGIE. 

en  forme  de  bande  sur  la  tète  ,  et  inégales  sur  les 
côtés  du  pied. 

La  coquille  est  revêtue  d'un  épiderme  rou- 
geâtre,  qui  en  marque  les  teintes.  Le  canal  pro- 
fond de  la  partie  postérieure  du  bord  droit ,  qui 
élargit  singulièrement  les  sutures,  est  produit  par 
un  repli  en  gouttière  du  manteau. 

Cette  Eburne  provient  de  Ceylan.  Nous  ne  l'avons 
point  représentée  en  couleur,  parce  que  l'animal 
était  mort. 

DIMENSIONS. 

pouces.       lignes. 

Longueur i  » 

Largeur i        12 


MOLLUSQUES.  461 


Genre  VIS.  —  Terebra,  Bruguières. 

C'est  près  des  Buccins  que  les  Vis  doivent  être 
placées  ;  il  existe ,  en  effet,  entre  ces  Mollusques, 
certains  rapports  d'organisation  qu'il  est  facile  de 
saisir,  sans  toutefois  dissimuler  qu'elles  ont  aussi 
des  affinités  avec  les  Mitres  par  leurs  mœurs, 
par  l'extrême  petitesse  de  leurs  tentacules  et  la 
place  de  leurs  yeux.  Et  si  réellement  il  y  a  des 
Mitres  operculées,  le  passage  sera  encore  plus 
facile. 


VIS  POLIE. 

Terebra  dimidiata. 

Lamarck  ,  An. ,  s.  v. ,  t.  VII,  page  s85,  n°  [t. 
Ibid.  pour  la  svnonvmie. 
Martyn,  93;  bonne  figure. 

PLANCHE    36,   FIGURES    I7-18. 

Terebra,  testa  turrito  -  subulata  ,  lœvi,  luteo- 
carnea,  maculis  albis  aut  fuscis  longitudinalibus 
undatis  subbijîdis  ornata  ;  anfractibus  planulatis , 
superne  sulco  impresso  divisis  :  supremis  longitu- 
dinaliter  striatis.  (Lamk.  ) 


462  ZOOLOGIE. 

Nous  devons  à  M.  de  Blainville  quelques  détails 
sur  l'organisation  de  l'animal  des  Vis ,  d'après  un 
individu  de  l'espèce  tachetée  que  nous  avions 
rapporté  des  îles  Sandwich,  dans  notre  premier 
voyage.  (Zoologie  de  l'Uranie,  pag.  449»  pi-  69.) 
Ce  professeur  s'en  est  servi ,  dans  son  Manuel  de 
Malacologie,  pour  caractériser  le  genre;  mais  c'est 
moins  dans  cet  ouvrage  qu'il  faut  chercher  son 
opinion  à  ce  sujet,  que  dans  le  Dictionnaire  des 
Sciences  naturelles,  à  l'article  Vis,  parce  que, 
comme  il  le  dit  lui-même,  il  a  été  trompé  par  un 
passage  d'Adanson.  Ayant  eu  occasion,  aux  îles 
des  Amis,  d'observer  ces  animaux  ,  nous  allons 
ajouter  quelques  faits  de  plus  à  ce  qu'on  sait 
déjà. 

En  voyant  sur  nos  dessins  la  petitesse  des  par- 
ties extérieures  de  l'animal,  comparées  à  la  lon- 
gueur et  à  la  pesanteur  de  la  coquille ,  on  préjuge 
d'avance  quels  efforts  il  doit  faire  pour  l'élever 
et  la  soutenir,  car  elle  ne  traîne  pas  ;  ce  qui  est 
visible  par  la  beauté  de  son  poli.  Quoique  ce 
Mollusque  soit  craintif  et  sorte  peu  au  dehors,  il 
est  cependant  à  présumer  qu'il  se  meut  souvent 
et  qu'il  recherche  les  eaux  claires,  autrement  il 
serait  recouvert  de  l'enduit  limoneux  qui  souille 
la  plupart  des  Mollusques  sédentaires. 

L'animal  de  la  Vis  polie,  mâle,  a  la  tète  assez  large, 
les  tentacules  distants,  excessivement  petits  et 
courts  :  à  peine  y  aperçoit-on  les  yeux  vers  le  mi- 


MOLLUSQUES.  40.5 

lieu  de  leur  longueur.  Le  pied  est  allongé,  un  peu 
cylindrique,  évasé,  sillonné  en  avant,  portant  un 
opercule  assez  grand ,  ovalaire,  bien  régulièrement 
onguiculé.  Entre  les  tentacules  sort  assez  commu- 
nément une  grosse  trompe  cylindrique  ,  suscep- 
tible de  se  dilater  en  cloche  ,  ainsi  que  nous  l'avons 
représentée;  la  langue  qu'elle  contient  est  lisse  et 
sans  apparence  de  crochets.  L'estomac  est  allongé, 
mais  peu  dilaté.  Les  glandes  salivaires  qui  entourent 
l'œsophage  sont  vermiculées,  réunies  en  un  seul 
paquet  arrondi  comme  dans  la  Mitre.  L'intestin, 
après  avoir  passé  dans  le  foie ,  revient  à  droite  et 
se  termine  par  un  assez  gros  rectum.  L'organe 
biliaire  occupe  presque  tout  le  reste  de  la  spire 
avec  le  testicule.  Ces  parties  étaient  trop  racor- 
nies dans  nos  individus,  pour  qu'à  notre  retour 
nous  ayons  pu  les  développer  convenablement, 
et  nous  avons  dit  ailleurs  les  occupations  pres- 
santes qui  nous  empêchaient ,  dans  les  relâches, 
«le  tenter  de  faire  de  l'anatomie  sur  les  animaux 
frais.  Le  canal  déférent  se  montre  sous  la  peau  de 
la  cavité  respira  trice,  sous  la  forme  d'un  petit  cor- 
don tremblé  ;  il  gagne  la  gaîne  de  l'organe  excita- 
teur, qui  est  longue,  recourbée,  ouverte  à  sa 
pointe  par  où  sort  le  pénis  proprement  dit,  qui 
n'est  que  la  suite  du  canal  déférent.  Sur  le  vi- 
vant, ce  corps  était  denticulé  en  scie  sur  un  de 
ses  bords,  tandis  qu'un  autre  individu  de  la  même 
espèce,  conservé  dans  l'esprit-de-vin,  l'avait  seu- 


464  ZOOLOGIE. 

lement  ridé  et  tel  que  nous  le  représentons  dans 
les  détails  anatomiques. 

La  cavité  branchiale  est  vaste,  étendue  en  lon- 
gueur; elle  porte  au  côté  gauche  un  long  peigne 
étroit  à  lamelles  fines  et  serrées.  La  seconde  est 
petite.  Le  cœur  nous  a  paru  fort  allongé.  Le  si- 
phon qui  introduit  l'eau  dans  la  cavité  pulmonaire 
est  gros  et  court,  et  il  ne  fait  que  peu  de  saillie  au- 
delà  du  canal.  Des  plis  folliculeux,  occupant  le  bord 
du  manteau,  sécrètent  une  mucosité  plus  ou  moins 
abondante  :  celle  qui  sort  de  l'organe  de  la  pourpre 
ou  de  la  dépuration,  est  couleur  de  laque. 

Tout  l'animal  est  d'un  jaune  orangé  uniforme 
et  clair.  Dans  la  femelle  ,  l'utérus  tient  la  place  du 
conduit  déférent ,  longe  le  rectum  et  s'ouvre  près 
de  l'anus. 

La  Vis  polie  se  distingue  par  ses  tours  doubles 
ou  rubanés,  marqués  d'un  triple  cordon  de  taches 
quadrilatères  qui  varient  en  couleurs  depuis  le 
blanc  jusqu'au  joli  brun  clair  tirant  sur  la  terre 
de  Sienne  calcinée  :  cette  dernière  teinte  est 
celle  de  l'individu  que  nous  faisons  figurer. 

Habite  l'île  de  Tonga-Tabou. 


niMKNSioprs. 

jMHices. 

li  s:  lies 

h 

"2 

Épaisseur  à  la  base  . 

8 

» 

MOLLUSQUES.  465 

VIS  TIGRÉE. 

Terebra  subulata. 

Lamarck  ,  An.  s.  v.,  t.  VII,  p.  286  ,  n°  6. 
Ibid.,  pour  la  synonymie. 

PLANCHE   36  ,    FIGURES    I9-2O. 


Terebra  y  testa  turrito-subulata ,  angusta,  lœvi- 
gata,  albida  ;  anfractibus  convexiusculis ,  macu- 
lis  quadratis  rufo-fuscis  biseriatim  cinctis  :  supre- 
mis  sulco  impresso  divisis.  Lamk. 

Cette  espèce  est  figurée  pour  montrer  que  l'a- 
nimal ne  diffère  pas  de  celui  de  la  précédente. 
Sa  tête  s'allonge  sous  la  forme  d'un  petit  mufle 
qui  disparaît  lorsque  la  trompe  se  dilate  et  sort. 
Les  tentacules  sont  plus  gros  et  moins  distincts. 
Nous  aurions  cru  voir  que  les  yeux  étaient  pla- 
cés tout-à-fait  à  leur  extrémité;  ce  qui  tenait  pro- 
bablement à  la  contraction  de  la  pointe  qui  les 
domine.  Le  pied  est  ovalaire,  dilaté;  le  pénis  long, 
grêle  et  entièrement  lisse  :  il  était  violacé  ainsi 
que  le  bord  du  manteau  ,  tandis  que  toutes  les 
autres  parties  de  l'animal  étaient  d'un  jaune  assez 
intense.  Le  siphon  est  court  et  sans  saillie  exté- 
rieure. 

Zoologie.  T.  11.  3o 


466  ZOOLOGIE.  ■ 

Tout  ce  que  nous  avons  dit  de  l'organisation 
de  l'espèce  précédente  se  rapporte  à  celle-ci, 
qu'on  trouve  dans  les  mêmes  lieux. 

L'individu  qui  a  servi  à  nos  dessins  a  quatre 
pouces  de  longueur  sur  huit  lignes  d'épaisseur 
à  la  base. 


VIS  RUBANEE. 
Terebra  tœniolata,  nob. 

PLANCHE   36,   FIGURES    -?.5-l6. 


Terebra,  testa  turrito-subulata ,  angusta  ,  longi- 
tudinaliter  striata ,  rosea,  tœniolarubra  bicincta; 
anfractibus  convexiusculis  superne  sulco  impresso 
divisis  et  albo  cinctis;  columella  lamellosa. 

Petite  espèce  très-élégante,  non  ventrue,  dont 
les  tours  sont  larges ,  séparément  striés  en  long , 
élevés,  bifides  ,  c'est-à-dire  divisés  près  de  leur 
sommet  par  une  strie  décurrente,  formant  un  ru- 
ban d'un  blanc  jaunâtre  sur  un  fond  rose.  Un 
petit  ruban  rouge  très -étroit  parcourt  tous  les 
tours  en  touchant  presque  les  sutures:  il  est  double 
au  dernier;  et  comme  il  n'est  pas  plus  large  que 


MOLLUSQUES.  467 

la  strie  dont  nous  venons  de  parler,  il  rend  la  co- 
quille comme  doublement  cerclée.  La  bouche  est 
ovalaire,  entière,  c'est-à-dire  qu'une  lamelle  qui 
recouvre  la  columelle  se  joint  au  bord  droit. 

Cette  coquille,  dont  nous  ne  connaissons  point 
l'animal,  se  trouve  à  Tonga-Tabou. 


DIMENSIONS. 


pouces.       lignes. 

Longueur i         1 

Épaisseur  à  la  base »  (y 


VIS  CHAPELET. 

Terebra  nionilc ,  nob. 


PLANCHE    ,*>6  ,    PIGURES   2  1-22. 


Terebra ,  testa  turrito  •  subulata  ,  lœvi ,  lutea  , 
anfractibus  superne  sulco  divisis,  tuberculis  albi- 
dis  planis  ornatis;  columella  lamellosa. 

Autre  petite  espèce,  moins  conique  que  la  pré- 
cédente ,  polie  ,  brillante  ,  dont  les  tours  assez 
larges, d'abord  planes,  d'un  jaune  fauve  uniforme, 

sont  cerclés  par   une  petite  bandelette  tubercu- 

w 


468  ZOOLOGIE. 

leuse,  dont  les  tubercules  sont  blancs,  peu  éle- 
vés et  quadrilatères.  L'ouverture  est  entière  par 
la  lamelle  qui  recouvre  la  columelle  et  vient  se 
joindre  au  bord  droit. 

Nous  ne  connaissons  ni  l'animal  ni  la  patrie  de 
cette  coquille.  Elle  habite  peut-être  les  Marianes 
ou  les  Carolines. 


DIMENSIONS. 

pouces. 

lignes 

1 

8 

Épaisseur  à  la  base. . 

CI 

3 

VIS  STRIÉE. 
Terebra  striata,  nob. 

PLANCHE    36  ,  FIGURES    23-24- 

Terebra,  testa  turrita,  basi  leviter  ventricosa, 
albido  fulvoque  marmorata  ;  arifractibus  con- 
vexiusculis ,  superne  sulco  divisis  ,  longitrorsum 
separatim  striatis  ;  ultimo  anfractu  linea  ru/à  bi- 
cincto. 

Petite  espèce,  conique,  assez  peu  pointue,  lé- 
gèrement ventrue  à  la  base,  dont   les   tours  de 


MOLLUSQUES.  469 

spire  sont  larges ,  bifides ,  et  tous  séparément 
striés  en  long  par  des  sillons  profonds,  rougeâtres, 
écartés  les  uns  des  autres,  et  qui ,  en  passant  d'un 
tour  à  l'autre,  ne  se  correspondent  pas  toujours. 
Le  ruban  qui  borde  chaque  tour  près  des  sutures, 
devient  tuberculeux  vers  la  pointe  de  la  spire. 
Une  strie  décurrente ,  double  ou  même  triple  sur 
le  dernier  tour ,  se  perd  insensiblement  sur  les 
autres. 

L'ouverture  est  allongée  ,  la  columelle  tordue  , 
avec  un  pli  très-oblique  à  la  base.  Le  fond  de  la 
coquille  est  blanc  avec  des  maculatures  fauves  , 
quadrilatères ,  allongées. 

L'animal  nous  est  inconnu,  de  même  que  la  pa- 
trie de  cette  coquille,  que  nous  supposons  pro- 
venir des  îles  Carolines. 

Un  individu,  assez  semblable  au  nôtre,  existe 
au  Muséum,  sous  le  nom  de  Pertusa,  qui  équi- 
vaut à  peu  près  à  celui  que  nous  avons  donné. 


1HMENSIONS. 


pouces,      lignes. 

Longueur i  10 

Épaisseur  à  la  base 4 


470  ZOOLOGIE. 

VIS  PLOMBÉE. 
Tcrcb/a  nlumbea ,  nol>. 

PLANCHE   36,   FIGURES   ^9-JO. 

Terebra,  testa  turrito-subulata,  polita,  longi- 
trorsum  plicata,  transversim  tenuissime  striata , 
brunneo-phunbea ,  vitta  nigra  decurrente  cincta; 
apertura  jusca  ;  columella  conforta  biplicata. 

Très-petite  espèce  très-pointue ,  ayant  des  rap- 
ports avec  la  Vis  Foret ,  mais  ses  côtes  sont  plus  sail- 
lantes, plus  ondulées,  et  au  lieu  d'être  ponctuée, 
elle  est  ceinte  par  un  ruban  noir  sur  un  fond  jau- 
nâtre sale,  ce  qui  lui  donne  une  teinte  légèrement 
plombée.  Les  tours  de  spire  sont  obliques,  longs 
et  élevés,  profondément  cannelés,  formant  des  sil- 
lons longitudinaux  auxquels  ne  correspondent 
pas  les  arêtes  du  dernier  tour.  Ils  sont  de  plus 
striés  très-finement  en  travers.  Le  fond  de  l'ou- 
verture est  d'un  bleuâtre  sombre,  et  la  columelle 
est  tordue  et  doublement  plissée. 

Habite  les  Moluques.  Son  animal  nous  est  in- 
connu. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur io{ 

Epaisseur  à  la  base a 


MOLLUSQUES.  471 

VIS  CATNCELLÉE. 

Terebra  canceUata,  nob. 

PLAiVCHli    36,    FIGURES    27-28. 


Terebra,  testa  turrito  - subulata ,  aspera,  lon- 
gitrorsum  undatim  plicata,  transverse  tenuiter 
sfriata,  rubente  aut  fuscescente ;  anfractibus  su- 
perne  sulco  impresso  divisis. 

.Petite  espèce  assez  pointue,  terne  et  âpre  au 
toucher  par  ses  cannelures  longitudinales  un  peu 
en  ondes  que  traversent  des  stries  déliées.  Chaque 
tour  est  allongé  et  divisé  à  son  sommet  par  un 
sillon  transverse  ;  ce  qui  forme  comme  un  ruban 
décurrent  près  des  sutures.  Deux  individus  varient 
un  peu  pour  les  couleurs  :  l'un  est  d'un  rouge 
brun  sombre,  et  l'autre  brun  violacé  très-foncé. 

Cette  Vis  provient  des  Moluques.  L'animal  en 
est  inconnu. 

DIMENSIONS 

pouces,      lignes. 

Longueur '  * 

Épaisseur  à  la  base 2 


472  ZOOLOGIE. 


Genre  LITTORINE.  —  Littorina,  Férussaç. 


M.  de  Férussaç  a  formé  ce  genre  pour  de  pe- 
tites coquilles  d'organisation  diverse  ,  réparties 
dans  les  genres  Turbo,  Buccin,  Phasianelle,  etc. 
Il  était,  en  effet,  assez  difficile  de  classer  plusieurs 
de  ces  Mollusques  ;  et  l'on  ne  pourra  même  bien  le 
faire  que  lorsque  l'on  connaîtra  leurs  caractères  ana- 
tomiques  les  plus  essentiels.  Nous  n'avons  pu  nous 
livrer  à  ces  recherches  pour  les  sept  espèces  que 
nous  donnons;  cependant  nous  avons  vu  que  celles 
que  nous  avons  étudiées,  doivent  être  placées  près 
des  Buccins,  bien  qu'elles  n'aient  pas  de  siphon. 
Mais  on  voit  des  Mollusques  du  même  genre, 
comme  les  Mitres  par  exemple,  qui  ont  un  si- 
phon très-long  et  quelquefois  à  peine  apparent. 
Quant  aux  espèces  qui  avoisinent  le  Turbo  lit- 
toral ,  ce  sont  très-probablement  des  Buccins,  et 
les  sexes  sont  alors  séparés.  Car  si  elles  se  rap- 
portaient au  groupe  des  Troques  et  des  Turbos, 
l'opercule  serait  différent,  et  par  cela  seul  on  pour- 
rait aussitôt  en  déduire  une  organisation  interne 
tout  autre  ,  dans  la  branchie  ,  le  cœur ,  dans 
l'appareil  génital  et  même  le  système  nerveux. 
Enfin  ce  seraient  des  Mollusques  hermaphrodi- 
tes, dont  \m  seul   sexe,  le  femelle,  est  bien  ap- 


MOLLUSQUES.  473 

parent.  Nous  entrerons  dans  plus  de  détails  sur 
un  sujet  que  nous  ne  faisons  qu'indiquer  ici,  lors- 
que nous  en  serons  aux  Troques.  Mais  ne  sem- 
ble-t-il  pas  bien  particulier  qu'on  aille  étudier  la 
nature  au  loin ,  tandis  que  nous  ignorons  plusieurs 
de  ses  phénomènes  les  plus  intéressants,  qui  sont  à 
notre  portée  et  se  passent  pour  ainsi  dire  tous  les 
jours  sous  nos  yeux  ?  Ce  sont  les  Turbos,  les  Tro- 
ques et  les  Monodontes,  dont  l'organisation  et  le 
singulier  mode  de  reproduction  sont  inconnus, 
qui  nous  portent  à  dire  cela. 

Plusieurs  des  Mollusques  qu'on  range  parmi 
les  Littorines  sont  remarquables  par  la  minceur 
et  la  fragilité  de  leur  coquille,  à  tel  point  que  les 
rencontrant  sur  les  arbres  du  rivage  ,  on  pour- 
rait les  prendre  pour  des  Mollusques  terrestres. 
Us  vivent  infiniment  plus  dans  l'air  que  dans  l'eau, 
quoiqu'ils  s'éloignent  peu  de  ce  dernier  élément. 
Us  se  plaisent  surtout  sur  les  rameaux  des  végé- 
taux qui  dominent  les  eaux,  le  long  des  pieux  qui 
supportent  les  maisons  des  naturels.  Partout, 
dans  les  contrées  chaudes,  on  ramasse  de  ces  ani- 
maux à  pleines  mains.  D'autres  préfèrent  les  her- 
bes des  rivages.  Quelques  caractères  organiques 
peuvent  déterminer  ces  habitudes.  Nous  donne- 
rons les  détails  que  nous  aurons  pu  saisir  en  dé- 
crivant chaque  espèce  en  particulier. 


474  ZOOLOGIE. 


L1TTORINE  ANGIILIFERE. 

Littorina  angulifera. 


Phasianelle   angulifère,  Laraarck. ,  An.  s.  v. ,  t.  VII, 

p.  54  ,  n°  10. 
Lister,  t.  DLXXXIII,  f.  37-38. 


PLANCHi.  33,  FIGURES   1-3. 


Littorina  ,  testa  oblongo-conica ,  carinata  >  basi 

ventricosa,  teniuscula,  transversim    striata;  ma- 

culis  in  fundo  vario  pallidoque  longitudinalibus 

inœqualibus  rufo-fuscis  ;  ultimo  anfractu  anguli- 

fero;  spira  apice  acuta.  Lamk. 

C'est  sans  doute  cette  espèce  et  ses  analogues 
qui  auront  porté  M.  de  Férussac  à  les  ôter  des 
genres  où  elles  étaient,  pour  en  former  celui  des 
Littorines.  Ce  sont  en  effet  des  coquilles  fort 
minces,  la  plupart  striées,  à  opercule  membra- 
neux et  paucispiré.  M.  de  Lamarck,  qui  n'en  con- 
naissait pas  l'animal,  les  a  rangées  parmi  lesPhasia- 
nelles,  qui  ont  une  organisation  bien  différente, 
car  ce  sont  de  vrais  Turbos.  La  coquille,  qui  nous 


MOLLUSQUES.  «75 

occupe,  a  une  carène  arrondie,  bien  visible  ,  qui 
passe  sur  le  dernier  tour  et  côtoie  toutes  les 
sutures;  le  pli  de  sa  columelle  est  violet  sur  le 
vivant.  Son  opercule  est  d'un  rouge  brun  très- 
foncé. 

L'animal  a  le  pied  ovalaire, assez  grand,  à  sillon 
marginal  antérieur,  jaune  en  dessous  avec  une 
ligne  brune  au  milieu,  verdâtre  piqueté  de  noir 
sur  les  côtés.  Le  mufle  s'allonge  en  forme  de 
trompe;  il  est  noir,  et  jaune  seulement  à  son  ex- 
trémité. La  tête  est  marquée  d'une  tache  noire 
accompagnée  de  deux  bandes  jaunes.  Les  tenta- 
cules, médiocrement  allongés,  coniques,  poin- 
tus, piquetés,  comme  annelés  de  brun,  portent 
les  yeux  sur  un  renflement  de  leur  base.  Le 
manteau  ,  d'un  brun  clair,  a  son  limbe  blanc.  La 
cavité  pulmonaire  est  fort  grande  et  largement 
ouverte.  Elle  contient  deux  branchies,  dont  une 
fort  petite  est  reléguée  au  côté  gauche,  l'autre 
occupe  tout  le  plafond  auquel  elle  adhère,  et  se 
porte  du  côté  opposé  jusqu'à  toucher  le  rectum. 
Les  lamelles  en  sont  aplaties  et  fixées. 

La  langue  est  presque  aussi  longue  que  celle 
des  Patelles,  dont  elle  a  un  peu  la  forme,  avec  trois 
rangées  de  crochets.  Mais  ce  qui  est  bien  particu- 
lier, c'est  que  les  deux  sexes  sont  réunis  comme 
dans  les  Pulmonés.  L'organe  excitateur  est  énor- 
me et  saillant  sous  le  tentacule  droit.  Il  est  plissé, 
peu  pointu,   et  porte  une  rainure  sur  son  bord 


476  ZOOLOGIE. 

externe.  Le  testicule  paraît  placé  en  avant  du  foie, 
à  l'endroit  où  commence  le  rectum. 

L'utérus  côtoie  la  fin  de  l'intestin  et  s'ouvre  un 
peu  en  arrière  de  l'anus. 

Ainsi  ces  Mollusques  sembleraient  faire  par 
leur  organisation  le  passage  des  Pectinibrancbes 
aux  Pulmonés.  Leur  branchie  en  effet  n'est  plus 
libre;  ce  n'est  qu'un  repli  de  la  partie  supérieure 
du  manteau  :  de  là  probablement  cette  nécessité 
de  vivre  plus  à  terre  que  dans  l'eau.  D'un  autre 
côté,  ils  sont  hermaphrodites  insuffisants,  et  ont 
besoin  d'un  accouplement  réciproque.  Nous  re- 
grettons que  le  temps  et  nos  occupations  ne  nous 
permettent  pas  de  compléter  leur  anatomie,  qui 
doit  être  des  plus  intéressantes. 

L'individu  qui  a  servi  à  nos  dessins  provient  de 
Tonga-Tabou.  La  même  espèce  se  retrouve  au 
port  Dorey  de  la  Nouvelle-Guinée  et  ailleurs. 


DIMENSIONS. 

pouces,  lignes. 

Longueur  des  plus  grands i  3 

Épaisseur o. 


MOLLUSQUES.  «77 


LITTORINE  DE  SYDNEY. 

Littorina  luteola,  nob. 

PLANCHE  33  ,    FIGURES  4~7 • 


Littorina,  testa  conica,  apice  acuta,  carinata, 
tenui,  transversim  striata,  lutea  fusco  -  rubente 
picta;  apertura  subrotunda. 

Cette  espèce  se  distingue  par  sa  forme  élancée, 
turriculée ,  à  sommet  pointu.  Le  dernier  tour  est 
de  la  même  longueur  que  tous  les  autres  réunis, 
non  renflé,  traversé  par  une  petite  carène  arron- 
die, qui  va  se  perdre  dans  les  sutures.  Quelques 
individus  en  ont  deux  seulement  sur  le  dernier 
tour  , qui  présente  assez  ordinairement  un  bour- 
relet éloigné  du  bord  droit.  L'ouverture  est  à  peu 
près  ronde  ,  un  peu  anguleuse  postérieurement, 
sanspresqueaucunedépressionàlacolumelle.Cette 
coquille  est  profondément  striée  transversalement 
d'un  jaunâtre  clair  piqueté  de  brun  et  de  rou- 
geâtre.  Ces  taches  sont  longues  et  suivent  le  sens 
des  stries.  Il  y  a  quelque  variété  dans  l'intensité 
de  la  coloration;  et  quelques  exemplaires  ont  de 
petites  flammes  brunes  longitudinales. 


478  ZOOLOGIE. 

L'animal  a  ses  tentacules  gros,  courts  ,  coni- 
ques, jaunes,  striés  de  brun.  Les  yeux  sont  sessiles 
et  placés  sur  leur  base.  Le  mufle  est  allongé,  noir 
en  dessus  ,  jaune  au  bout.  Le  pied  est  ovalaire , 
jaune ,  avec  une  ligne  brune  médiane  en  dessous, 
piqueté  de  brun  sur  les  côtés.  Son  opercule  est 
excessivement  mince,  jaunâtre  et  paucispiré.  Lors- 
que l'animal  marche  ,  on  voit  le  manteau  saillir 
en  arrière  au  dessus  du  pied.  Quelques  individus 
ont  les  tentacules  entièrement  jaunes.  L'organe 
excitateur  est  long,  gros  ,  bifurqué  à  sa  pointe  , 
qui  se  recourbe  en  crochet. 

Nous  rencontrâmes  cette  Littorine  dans  les 
herbes  que  la  mer  recouvre  parfois  ,  au  port 
Jackson  ,  dans  la  rade  de  Sydney,  de  l'autre  côté 
de  la  ville  où  se  trouve  une  aiguade.  Autant  que 
nous  pouvons  nous  le  rappeler ,  c'est  la  seule 
localité  où  elle  se  trouve. 


DIMENSIONS. 

lignes. 


Longueur. 
Epaisseur. 


MOLLUSQUES.  470 

LITTORINE  DE  DIÉMEN. 
Liltorina  diemencnsis,  nob. 

PLANCHE   33,    FIGURES    8- I  I  . 


Littorina ,  testa  minima ,  ovato-conica  ,  apice 
acuta ,  transversim  tenuissime  striata  ,  cœrules- 
cente;  ultimo  anfractu  vittato  ;  apertura  viola- 
cea  ;  columella  depressa. 

Les  quatre  espèces  que  nous  allons  maintenant 
décrire  s'éloignent  des  précédentes  par  la  solidité 
de  la  coquille;  leur  mufle  ne  parait  pas  non  plus  si 
allongé.  Elles  sortent  bien  de  l'eau  ,  mais  en  de- 
meurent peu  éloignées  sur  les  rochers  qu'elles 
couvrent  de  leurs  quantités  innombrables.  Enfin 
leurs  rapports  avec  les  Buccins  sont  plus  grands. 
Nous  n'avons  point  étudié  leur  organisation.  Nous 
avons  seulement  vu  suriaPhasianelle  mauritienne 
de  Lamarck,  qui  est  une  des  plus  grosses  espèces, 
que  la  branchie  tapisse  le  plafond  de  la  cavité, 
et  que  la  langue  est  munie  d'un  petit  ruban  à 
crochets. 

La  Littorine  deDiémenest  absolument  le  Turbo 
bleuâtre  de  M.  de  Lamarck,  qu'on  trouve  dans  la 


480  ZOOLOGIE. 

Méditerranée ,  avec  des  stries  transverses  de  plus 
que  n'a  pas  ce  dernier.  Les  individus  en  sont  aussi 
généralement  plus  grands.  Il  est  court,  un  peu  renflé 
à  la  base,  aspire  assez  pointue.  Sa  couleur  est  d'un 
bleu  tirant  sur  le  céleste,  avec  une  bandelette  irré- 
gulière, plus  foncée  sur  le  dernier  tour.  Son  ouver- 
ture est  arrondie ,  un  peu  anguleuse ,  d'un  violet 
sombre  en  dedans.  La  columelle  est  déprimée.  La 
coquille  a  beaucoup  plus  d'éclat  dans  l'eau,  que 
lorsqu'elle  est  exposée  à  l'air. 

L'animal  a  les  tentacules  gros,  courts,  avec  un 
gros  renflement  à  leur  base  pour  les  yeux.  Ils  sont 
jaunâtres  et  ponctués  de  brun  sur  les  côtés.  Le 
pied  est  large ,  ovalaire ,  blanc  en  dessous  avec 
une  ligne  brune  au  milieu,  et  brun  sur  les  côtés. 
La  tête  et  le  mufle  sont  noirs  en  dessus ,  avec  des 
teintes  verdâtres.  L'opercule  est  brun-rouge  ,  ova- 
laire et  paucispiré. 

Cette  espèce  couvre  les  rochers  de  tout  le  litto- 
ral de  la  partie  sud  de  la  Nouvelle-Hollande ,  de 
l'île  de  Van-Diémen  et  même  de  la  Nouvelle- 
Zélande.  Elle  est  fort  petite.  Les  plus  grands  indi- 
vidus ont  les  dimensions  suivantes  : 

lignes. 

Longueur , 5 

Epaisseur 3 

Parvenus    à   leur    plus    grand    accroissement 
presque  tous  ont  le  sommet  et  la  spire  rouges. 


MOLLUSQUES.  t8l 

LITTORINE  CEINTE. 

Littorinn  cincta ,  nob. 

PLANCHE    33,    FIGURES    20-21. 


Littorina,  testa  ovato-conica ,  apice  acuta,  basi 
subcarinata,  transversim  late  striata,  luteo-fusco 
cincta  ;  apertura  ovali  spadicea  ;  columella  de- 
pressa  violacea. 

Assez  petite  espèce  ,  courte  ,  très  -  conique  ,  à 
spire  pointue ,  dont  les  tours  sont  un  peu  arron- 
dis, le  dernier  portant  une  carène  peu  saillante, 
mais  qui  se  distingue  cependant  des  sillons  trans- 
verses. L'ouverture  est  arrondie  ,  d'un  brun  vio- 
lacé. Le  bord  gauche  est  très-aplati,  presque  en 
gouttière  ,  blanc  et  violacé.  Cette  coquille  est 
transversalement  et  régulièrement  striée.  Les  sil- 
lons sont  peu  profonds,  jaunes  et  assez  espacés, 
ce  qui  donne  l'air  de  petites  bandelettes  à  leurs 
intervalles  bruns.  La  pointe  de  la  spire  est  bleuâ- 
tre. 

Nous  ne  connaissons  point  l'animal  de  cette 
espèce  qui  a  des  rapports  avec  la  Phasianelle  sillon- 
née de  M.  de  Lamarck,  qui  elle-même  est  une  Litlo- 
rine. 

Zoologie,  t.  il.  3i 


482  ZOOLOGIE. 

Nos  individus  proviennent  de  la  Nouvelle-Zé- 
lande,  où  ils  paraissent  rares. 


DIMENSIONS. 


Iikhps. 


Longueur fi 

Épaisseur 4 


LITTORINE  PYRAMIDALE. 

Littorina  pyramidalis,  noh. 

PLANCHE    ."i3  ,     FIGURES    I2-l5. 

Littorina,  testa  conica  elongata,  basi  inflata , 
apice  acuta,  tuberculata  ;  griseo-fusca  ;  ultimo  an- 
frac  tu  plicato  duabus  seriebus  nodulorum  cincto  ; 
apertura  minima  rotunda  ;  columella  depressa , 
subcanaliculata ,  basi  dilatata. 

Cette  espèce  est  remarquable  par  sa  forme  en 
pyramide,  dont  le  dernier  tour,  très-renflé,  semble 
être  la  base  de  laquelle  s'élève  assez  brusque- 
ment le  reste  de  la  spire.  Elle  est  rugueuse,  ceinte 
d'un  cordon  de  tubercules  sur  le  sommet  des  tours: 
le  dernier  en  a  deux  rapprochés,  qui  sont  presque 


MOLLUSQUES.  483 

épineux;  il  offre  de  plus  quelques  plis  longitudi- 
naux près  du  bord  droit.  L'ouverture  est  petite, 
ronde,  fauve  ;  lacolumelle  est  largement  déprimée, 
un  peu  canaliculée ,  et  dilatée  à  sa  base.  Le  der- 
nier tour  est,  en  général,  d'un  joli  gris  opalin,  et 
le  reste  de  la  coquille  d'un  brun  rougeâtre  clair, 
sur  lequel  se  dessinent  de  petits  tubercules  blancs. 

L'animal  a  les  tentacules  assez  courts ,  portant 
les  yeux  sur  un  renflement  de  leur  base.  Ils  sont 
d'un  vert  sale  au  milieu  ,  avec  deux  lignes  longi- 
tudinales enfumées.  La  bouche ,  placée  à  l'extré- 
mité d'un  petit  mufle  en  forme  de  trompe,  a  son 
limbe  noir  et  un  ruban  lingual  filiforme  démesu- 
rément long.  Le  pied  est  ovalaire ,  blanc  et  un 
peu  large  en  avant ,  sale  en  arrière.  La  branchie 
occupe  tout  le  plafond  en  travers,  et  l'organe  ex- 
citateur est  fort  long.  L'opercule  est  brun  et  pau- 
cispiré. 

Cette  Littorine  a  quelques  rapports  éloignés 
avec  le  Turbo  muriqué.  Elle  se  trouve  à  la  baie 
Jervis ,  dans  la  Nouvelle-Hollande. 


niMKNSIOTNS. 


lianes. 


Longueur iOy 

Épaisseur  à  la  base fi  1 


S. 


484  ZOOLOGIE. 

LITTORINE  MILIAIRE. 
Littoral  a  miliaris,  nob. 

PLANCHE  33,   FIGURES    l6-IQ. 


Littorina,  testa  ovato - globosa ,   apice  acuta , 
vittis  granosis  confertis  cincta,  cinereo-plumbea  ; 
fauce  violacea  et  alba;  columella  depressa  ,  basi 
dilata  ta. 

Cette  petite  espèce  est  globuleuse ,  à  spire  courte 
et  très-pointue,  toujours  noirâtre  à  la  pointe,  tan- 
dis que  le  reste  de  la  coquille  est  d'un  assez  joli 
gris  bleuâtre.  Elle  est  couverte  de  granulations 
ou  tubercules  arrondis  en  lignes  transverses  très- 
serrées.  L'ouverture  est  subovalaire,  d'un  violet 
foncé ,  marqué  de  deux  lignes  blanches  trans- 
verses ,  constantes  dans  tous  les  individus.  La  co- 
lumelle  est  violacée,  aplatie  ,  un  peu  dilatée  à  sa 
base.  Le  bord  droit  est  sillonné  seulement  sur  son 
limbe,  et  varié  de  blanc  et  de  brun. 

L'animal  a  les  tentacules  gros,  courts,  coniques, 
pointus,  renflés  à  leur  base  pour  les  yeux.  Ils  sont 
d'un  brun  clair,  et  la  tète  est  presque  noire  en  des- 
sus. Le  mufle  est  jaune  à  son  extrémité.  Le  bord 
du  manteau  et  le  dessous  du  pied  sont  jaunes.  Ce 


MOLLUSQUES.  485 

dernier  est  brun ,  strié  de  noirâtre  sur  les  cotés. 
La  branchie  occupe  transversalement  tout  le  pla- 
fond de  la  cavité.  La  langue  a  un  ruban  corné  as- 
sez court.  L'opercule  est  large,  ovalaire ,  mem- 
braneux ,  brun  et  paucispiré. 

Ce  Mollusque  est  très-fréquent  à  l'île  de  l'Ascen- 
sion. Il  se  plaît  sur  les  rochers  battus  par  la  mer. 
Il  serait  difficile  de  le  distinguer  du  Turbo  mu- 
riqué,  sans  son  défaut  d'ombilic  et  sa  bouche 
constamment  colorée  de  la  même  manière.  Il  est 
aussi  plus  petit ,  et  sa  spire  devient  pointue  plus 
brusquement. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 6  { 


Épaisseur . 


480  ZOOLOGIE. 

Genre  PLANAXE.  —  Planaxis ,  Lamarck. 

PLANAXE  SILLONNÉE. 

Planaxa  sulcata. 


Lamarck,  An.  s.  v.,  t.  VII,  p.  5i,  n°  1. 

Lister,  t.  980,  I.  5g. 

Boni.,  pi.  10,  2. 

Buccinum  suicatum ,  var.  b,  Brng. ,  Dict.,  n°  16. 

Sowerby,  Gênera,  n°  1a. 


PLAN        E  33  ,   FIGURES    25-29. 


Planaxis  ,  testa  ovato  -  conica  ,  imperforata , 
transversim  sulcata ,  alba,  nigro-maculata  ;  tna- 
culis  subquadratis  ;  labro  margine  crenulato ,  in- 
tus  striato.  (  Lamk.  ) 

C'est  encore  non  loin  des  Buccins  qu'en  atten- 
dant nous  plaçons  ce  petit  genre  assez  embar- 
rassant, car  s'il  tient  aux  Littorines  sous  quelques 
rapports  de  la  coquille,  nous  ne  nous  dissimulons 
pas  que  l'animal  a  plus  d'affinités  avec  les  Méla- 
nies  ;  mais  il  n'en  a  aucune  avec  les  Phasianelles. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  Planaxe  sillonnée  est  une 
coquille  fort  épaisse,  assez  agréable  dans  sa  colo- 


MOLLUSQUES.  »K7 

ration  verdâtre,  qui  varie  quelque  peu  sans  ces- 
ser cependant  de  présenter  ses  taches  brunes 
quadrilatères,  qui,  réunies,  forment  quelquefois 
des  flammules  longitudinales.  L'animal  a  ses  ten- 
tacules  longs,  filiformes,  annelés  de  brun  rouge, 
portant  les  yeux  sur  un  court  pédicule  de  leur 
base.  Le  mufle  s'avance  en  forme  de  petite  trompe  ; 
il  est  d'un  brun  presque  noir;  et  le  bord  du  man- 
teau est  piqueté  de  rougeâtre.  Le  pied  est  assez 
grand,  jaune  verdâtre  en  dessous,  tacheté  de  brun 
et  de  noir  sur  les  cotés.  Son  opercule  est  ovalaire  al- 
longé, un  peu  pointu  aux  extrémités,  sans  spire.  Ses 
éléments  tiennent  de  ceux  des  Pourpres,  c'est- 
à-dire  que  les  lames  en  sont  appliquées  les  unes  à 
côté  des  autres  d'une  manière  un  peu  oblique.  Il 
ne  porte  point  l'empreinte  delà  callosité  décnrrente 
de  l'ouverture.  La  branchie  est  formée  de  deux  feuil- 
lets, dont  un  rudimentaire  ;  et.  l'autre,  fort  grand, 
occupe  tout  le  plafond  du  manteau,  qui  est  sillonné 
comme  le  dedans  de  la  coquille.  La  bouche  est  mu- 
nie d'un  court  ruban  lingual.  Dans  un  individu, 
nous  trouvâmes  l'utérus  rempli  d'une  grande  quan- 
tité de  petits  œufs  arrondis. 

La  même  espèce  se  trouve  à  Amboine,  à  Maurice 
et  à  Vanikoro.  Des  pays  chauds  ce  Mollusque  passe 
assez  facilement  aux  températures  plus  fraîches , 
car  nous  en  avons  conduit  un  vivant  et  sans  nour- 
riture, d'Amboine  à  l'île  de  Van-Diémen,  en  ayant 
soin  de  renouveler  souvent  l'eau  dans  laquelle  il 
était. 


488  ZOOLOGIE. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 1 1 

Épaisseur (> 


PLANAXE   COURTE. 
Vlanaxis  brevis ,  nob. 

PLANCHE    33,   FIGURES    3o-32. 

Planaxis ,  testa  minima,  ovato-conica,  brevi, 
transversim   striata ,    nigricante  ;  obscure  albido 
punctata  ;    labro  margine  crenulato  intus  striato , 
fusco;  spira  obtusiuscula. 

Ce  n'est  que  d'après  un  grand  nombre  d'indi- 
vidus tous  semblables  que  nous  avons  reconnu  que 
cette  petite  espèce  n'était  point  le  jeune  âge  de  la 
précédente ,  bien  que  nous  n'ayons  point  été  à  même 
de  confirmer  davantage  cette  opinion  par  une  re- 
présentation de  l'animal.  Elle  est  courte  ,  à  spire 
grosse,  médiocrement  pointue  ,  presque  toujours 
corrodée,  striée  en  travers  de  la  même  manière 
que  la  Planaxe  sillonnée.  Sa  couleur  est  d'un  brun 
presque  noir,  obscurément  piqueté  de  blanchâtre. 


MOLLUSQUES.  489 

Le  bord  droit  est  couleur  de  chocolat;  le  fond  de 
l'ouverture  et  la  columelle  sont  d'une  teinte  un 
peu  plus  claire,  ce  qui  distingue  ces  parties  de  la 
belle  blancheur  de  l'autre  espèce. 

On  la  trouve  à  Guam  et  à  la  Nouvelle-Guinée. 


DIMENSIONS. 


lignes. 


Longueur 4  i 

Épaisseur ....  3 


PLANAXE  DECOLLEE. 

Planaxis  decollata ,  nob. 

PLANCHE   33  ,   FIGURES  33-34- 


Planaxis,  testa  ovato  -  turrita ,  apice  truncata , 
transversim  tenuissime  striata ,  virescenti-lutea  ; 
flammulis fuscis  longitrorsum  tecta;  labro  margine 
integro  ;  columella  postice  valde  dentata. 

Cette  espèce,  par  son  port,  ses  stries,  la  forme 
de  son  ouverture  pourvue  d'une  callosité  décur- 
rente,  est  bien  une  Planaxe;  mais  elle  est  suscep- 


490  ZOOLOGIE. 

tible  de  former  une  division  dans  le  genre  par 
la  forte  dent,  ou  plutôt  l'échancrure  du  sommet 
de  la  columelle ,  qui  forme  un  canal  avec  la 
callosité. 

Cette  coquille  est  épaisse,  allongée,  turriculée, 
un  peu  ventrue.  Son  ouverture  portée  à,  droite 
est  ovalaire;  le  bord  droit  demi-circulaire,  uni  , 
épais,  sillonné  en  dedans  ;  la  columelle  lisse ,  arron- 
die ,  un  peu  échancrée.  La  spire  est  toujours  ron- 
gée ,  décollée  à  sa  pointe;  les  tours  en  sont  arron- 
dis ;  le  dernier  égale  à  peu  près  ce  qui  reste  des 
autres  réunis.  Ils  sont  très-finement  striés  en  tra- 
vers. Quatre  ou  cinq  raies  plus  grosses  corres- 
pondent à  la  columelle.  Le  fond  de  la  couleur  est 
un  vert  jaunâtre,  couvert  de  bandes  brunes  lon- 
gitudinales, rapprochées.  Le  dernier  tour  en  a  de 
plus  une  transverse.  L'ouverture  est  d'un  blanc 
légèrement  rougeâtre. 

L'animal  a  les  tentacules  courts,  très-déliés;  les 
yeux  sont  sessiles  à  leur  base;  son  mufle  s'allonge 
en  forme  de  petite  trompe  échancrée  ;  la  bouche 
est  pourvue  d'un  court  ruban;  le  pied  est  gros  , 
ovalaire,  rosé  en  dessous,  tandis  que  toutes  les 
autres  parties  du  Mollusque  sont  d'un  brun  rou- 
geâtre très-foncé.  La  branchie  est  double ,  la  plus 
grande  est  collée  au  plafond.  L'opercule  est  ova- 
laire ,  un  peu  pointu,  infiniment  peu  pauci- 
spiré  ,  membraneux,  brun  rougeâtre,  et  portant, 
selon  nous,  une  dépression  pour  glisser    sur    la 


MOLLUSQUES.  491 

dent  de  la  columelle.  Un  individu,  provenant  de 
la  Nouvelle-Irlande,  avait  les  tentacules  beaucoup 
plus  longs. 

Ceux  que  nous  décrivons  habitent  le  havre  de 
Dorey,  à  la  Nouvelle-Guinée.  Nous  croyons  qu'ils 
se  tiennent  à  l'embouchure  des  ruisseaux  où  la 
mer  arrive. 


Longueur. 
Epaisseur 


DIMENSIONS. 


,>oucei>. 

lignes 

1 

i 

i) 

5 

PLANAXE   NOIRE 


Planaxis  nigra  ,   nob. 


PLANCHE    33,    FIGURES    22-24- 


Planaxis ,  testa  minima ,  fragili,  ovato-conica  ; 
ùrevi,  subventricosa ,  lœvi,  basi  transversim  stria- 
ta ,  nigerrima  ;  apertura  ovali  lœvigata  ;  postice 
canaliculata ,  nec  callosa. 

Ce  n'est  que  près  des  Planaxes  qne  nous  pou- 
vons placer  cette  très-petite  coquille,  bien  que  sa 


405  ZOOLOGIE. 

callosité  décurrente  soit  remplacée  par  un  canal 
à  l'angle  postérieur  de  l'ouverture.  Mais  cette 
ouverture  ,  à  columelle  tronquée  ,  séparée  du 
bord  droit  par  un  sinus  ,  est  tout  -  à  -  fait  celle 
des  Planaxes.  Elle  est  lisse  sans  sillons.  La  spire 
est  courte  ,  obtuse,  toujours  un  peu  corrodée  à  sa 
pointe.  Ses  tours ,  au  nombre  de  quatre  ,  sont 
obliques,  arrondis,  le  dernier  très-grand  ,  ventru, 
dilaté  ,  avec  trois  ou  quatre  stries  transverses  à 
sa  base,  près  du  sinus.  Le  test  est  assez  fragile, 
lisse  dans  le  reste  de  son  étendue,  et  totalement 
noir.  L'ouverture  seule  est  d'un  brun  de  chocolat 
luisant. 

L'animal  est  de  la  même  couleur  que  son  enve- 
loppe ;  le  dessous  du  pied  seul  est  d'un  blanc  lé- 
gèrement jaunâtre.  Les  tentacules,  longs  et  grêles, 
ont  d'assez  gros  yeux  sessiles  à  leur  base  externe. 
L'opercule  est  ovalaire,  allongé,  onguiculé,  sans 
apparence  de  spire. 

Ce  petit  Mollusque  couvre  les  cailloux  du  bord 
de  la  mer  ,  au  havre  Carteret  de  la  Nouvelle- 
Irlande. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur /, 

Epaisseur 2 


MOLLUSQUES.  493 


Genre  RISSOAIRE.  -  -  Rissoa ,  Fréminville. 


RISSOAIRE  STRIÉE. 
Rissoa  s  tria  ta  ,  nob. 

PLANCHE   33 ,    FIGURES   38-39- 


Rissoa,  testa  turri ta,  ad dextrum  tantisper  in- 
flexa  ,  apice  acuta  ,  albida ,  transversim  striata , 
postice  costulata  ;  apertura  ovali ,  lœvi  et  alba. 

C'est  par  quelques  rapports  d'affinités  assez  éloi- 
gnés dans  l'ouverture,  que  nous  plaçons ,  après  les 
Planaxes,  la  seule  Rissoaire  que  nous  ayons  à  dé- 
crire. Cette  espèce  est  allongée  ,  turriculée  ,  à 
spire  pointue,  dont  les  tours  sont  un  peu  arron- 
dis ,  le  dernier  plus  grand  ,  renflé  et  dévié  à  droite. 
Il  est,  ainsi  que  le  pénultième,  strié  très-finement 
en  travers;  tous  les  autres  ont  de  plus  que  les  stries, 
des  sillons  longitudinaux.  L'ouverture  est  ova- 
laire  à  bords  unis,  épais,  d'un  beau  blanc  luisant. 
Le  reste  du  test  est  également  de  couieurblanche. 
Un  autre  exemplaire  est  roussâtre.   Mais  comme 


4<J4  ZOOLOGIE. 

ces  coquilles  étaient   moites ,  peut-être  n'est-ce 
pas  la  couleur  naturelle. 

Nous  n'en  connaissons  point  l'animal  ni  la 
localité  précise.  Elle  provient  peut-être  de  l'île 
Vanikoro. 


DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 8 

Épaisseur i 


MOLLUSQUES.  195 

Genre  FUSEAU. — Fus us  ,    Bruguières. 

FUSEAU   AUSTRAL. 
Fusas  australis  ,  nob. 

PLANCHE    34,     FIGURES    t)-'4- 


Fusus  ,  testa  fusiformi ,  subventricosa ,  trans- 
versim  tenuiter  sù'iata  ,  ferruginea  -  rufescente  ; 
anfractibus  convexis  subnodulosis  ;  spira  cauda 
œquante  ;  apertura  ovali  ;  labro  margine  den- 
tata  ,   intus  lœvitér  striato. 

Cette  espèce  tient  du  Fuseau  sillonné  et  du 
multicaréné;  mais  elle  diffère  de  ce  dernier  par 
des  stries  plus  rapprochées,  des  bourrelets  moins 
prononcés,  et  des  tours  de  spire  plus  gros  ;  elle  dif- 
fère du  sillonné  ,  par  l'allongement  de  son  canal  et 
sa  bouche  plus  ovale  ;  et  d'un  autre  côté  ,  en  la 
voyant  par  le  dos,  on  a  de  la  peine  à  la  distin- 
guer de  la  Fasciolaire  ferrugineuse.  Elle  est  assez 
grande,  un  peu  ventrue,  ayant  ie  canal  presque 
aussi  long  que  la  queue;  l'ouverture  ovalaire  ,  à 
peine  striée  en  dedans ,  assez  fortement  denticulée 


496  ZOOLOGIE. 

sur  le  bord  droit,  qui  forme  un  petit  sinus  en  se 
joignant  à  la  coluraelle.  Celle-ci  est  rugueuse, 
presque  aplanie,  puis  relevée  en  lame  le  long  du 
canal ,  qui  est  ondulé  et  rouge  brun  foncé  inté- 
rieurement. 

Ses  lignes  transverses  sont  inégales  en  grosseur  et 
parfois  accouplées:  elles  sont  traversées  par  d'au- 
tres lignes  en  long, infiniment  plus  déliées.  L'extré- 
mité de  la  queue  est  noduleuse.  La  couleur  géné- 
rale est  d'un  brun  rouge,  plus  intense  sur  les  re- 
liefs. L'ouverture  est  flambée  de  la  même  couleur, 
mais  plus  claire.  L'épiderme  est  velu  et  roussâtre. 

L'animal  des  Fuseaux  est  très -craintif,  lent  à 
sortir  de  sa  coquille  ,  bors  de  laquelle  il  fait  peu 
de  saillie.  Son  pied  est  large ,  quadrilatère ,  à 
sillon  marginal  antérieur,  un  peu  lobé  aux  angles, 
portant  un  assez  grand  opercule  ovalairé,  pointu, 
onguiculé,  rouge  brun  clair,  qui  ne  ferme  pas  en- 
tièrement l'ouverture.  Les  tentacules  sont  très- 
courts  ,  gros,  réunis  par  leur  base,  près  de  la- 
quelle sont  placés  les  yeux  sur  un  petit  renfle- 
ment. La  masse  buccale  est  considérable  ,  cor- 
diforme ,  susceptible  de  s'allonger  en  trompe , 
quoique  nous  ne  l'ayons  point  vu,  mais  ce  qu'in- 
dique assez  la  courbure  de  l'œsophage.  Elle  con- 
tient un  ruban  lingual  assez  long  ,  à  trois  rangs 
de  crochets ,  dont  les  latéraux  sont  plus  grands 
et  doubles.  L'œsophage  est  très  -  resserré  à  son 
passage  sous  le  ganglion  céphalique;  il  est  accom- 


MOLLUSQUES.  41)7 

pagné  de  deux  glandes  salivaires  ovoïdes  ,  dont 
les  conduits  passent  sous  le  cerveau.  L'estomac  est 
assez  peu  considérable,  et  présente  un  rétrécisse- 
ment pylorique  bien  marqué.  Le  canal  intestinal 
est  délié  et  traverse  le  foie.  Le  rectum  côtoie  l'uté- 
rus dans  la  femelle,  et  s'ouvre  comme  lui  au  côté 
droit ,  mais  un  peu  plus  en  arrière.  Il  part  de  ce 
dernier  organe  un  sillon  qui  se  porte  sur  le  bord 
du  pied,  et  qui  sert  sans  doute  à  donner  une  di- 
rection à  la  sortie  des  œufs.  Dans  les  mâles,  l'or- 
gane excitateur  est  long,  large  et  peu  recourbé. 

La  cavité  respiratrice  est  ample;  le  siphon  qui 
y  conduit  l'eau  est  plus  ou  moins  long,  selon  l'éten- 
due du  canal,  qu'il  ne  dépasse  pas:  elle  porte  à 
gauche  deux  peignes  branchiaux  ,  dont  les  la- 
melles du  plus  grand  ne  sont  libres  qu'à  leur 
extrémité.  L'organe  dépurateur  est  placé  au  fond 
de  la  cavité.  Nous  n'avons  point  remarqué  de  fol- 
licules muqueux  sur  le  manteau. 

L'animal  du  Fuseau  austral  est  d'un  beau  rouge- 
carotte,  piqueté  de  blanc  sous  le  pied  de  même 
qu'en  dessus  ;  la  tète  et  les  tentacules  sont  blan- 
châtres; le  siphon  est  de  couleur  rosée. 

Il  habite  la  Nouvelle-Hollande,  dans  les  ports 
du  Roi-Georges  et  Western. 

DIMENSIONS. 

pouces      liants. 

Longueur 2        , , , 

Epaisseur x  » 

Zoologie,  t.  ii.  3a 


498  ZOOLOGIE. 

FUSEAU  DILATÉ. 

Fiisks  dilatatus. 

PLANCHE  34  ,     FIGURES    l5-l6. 

figure  17,  son  analogue  fossile. 

Fus us ,  testa  ovata,  turgida,  transvers im  tenuis- 
sime  striata ,  albo  rubente  ;  anfractibus  carinato- 
tuberculatis  ;  apertura  ampla  ,  subovali ,  alba  ; 
margine  dextro  valde  angulato  ,  sulcato  ;  colu- 
mella  plana. 

Ce  Fuseau  a  pour  analogue  fossile  le  Subca- 
riné  de  Chaumont,  et  probablement  aussi  celui  de 
Senlis,  qui  ne  présente  d'autre  différence  qu'un 
peu  plus  d'aplatissement  dans  les  tours  de  spire. 
Notre  espèce  est  remarquable  par  l'ampleur  de  son 
dernier  tour  très-dilaté,  caréné  au  sommet  comme 
tous  ceux  de  la  spire,  avec  de  gros  bourrelets  an- 
guleux et  espacés.  Le  sommet  est  épais,  court,  de 
même  que  le  canal ,  qui  est  large ,  un  peu  re- 
courbé en  haut  et  déjeté  à  gauche.  L'ouverture 
est  grande,  ovalaire,  d'un  beau  blanc;  le  bord 
droit,  qui  forme  un  angle  presque  droit,  est  ondulé 
sur  le  bord,  et  sillonné  intérieurement.  Ces  sillons 
sont  quelquefois  rougeâtres  dans  une  partie  de 
leur  trajet  vers  le  limbe.  La  columelle  est  plane 


MOLLUSQUIiS.  400 

et  lisse.  Tout  le  tèt  est  transversalement  strié  en 
ondes  par  de  grosses  et  de  petites  raies.  Dépouillé 
de  son  enveloppe  marine  ,  qui  est  grisâtre ,  ce 
Fuseau  ,  sur  un  fond  blanc ,  est  strié  de  brun 
rougeâtre. 

L'animal  a  le  pied  assez  grand  ,  pointu  en  ar- 
rière ;  les  tentacules  gros ,  courts ,  portant  les 
yeux  assez  près  de  leur  pointe.  Ces  parties  sont 
tuberculeuses.  Les  rugosités  très-rapprochées ,  sur 
un  fond  jaunâtre  ,  sont  séparées  par  des  stries 
brun-rouge,  ce  qui  rend  les  côtés  du  pied  comme 
marbrés.  Le  dessus  est  jaune  clair.  L'opercule  est 
fort  petit  proportionnellement  à  la  grandeur  de 
l'ouverture  ;  il  est  rougeâtre,  ovalaire  ,  pointu  et 
onguiculé. 

Cette  espèce  habite  la  baie  des  îles ,  à  la  Nou- 
velle-Zélande. Une  variété,  plus  petite,  a  des  stries 
plus  grossières.  Les  longitudinales,  qui  tiennent  à 
l'accroisssement ,  sont  aussi  plus  apparentes. 


III  M  FISSIONS. 

pouces,  lignes. 

Longueur a  10 

Largeur i  7 

Epaisseur 1  5 


3a* 


:,oo  ZOOLOGIE. 

FUSEAU  DE    LA  NOUVELLE-ZÉLANDE. 
Fusas  zelanrlicus ,  nob. 

PLANCHE    34,    FIGUUES  4"5. 


Fus  us ,  testa  fusiformi ,  elongata,  rugosa,  apice 
crassa  ,  transversim  striata  ,  brunneo-rufescente; 
sulcis  prominulis  ,  corrugatis ,  subrubris  ;  anfrac- 
tibus  rotundis  ;  apertura  alba  ,  ovali  et  ampla , 
margine  denticulata  ,  striata. 

* 

Il  est  quelques  espèces  de  Fuseaux  qui  se  res- 
semblent presque  toutes  au  premier  aspect ,  et 
qu'il  faut  examiner  avec  attention  pour  trouver 
les  différences  qui  les  caractérisent.  Celui  qui  nous 
occupe  est  dans  ce  cas  :  il  a  de  grands  rapports 
avec  le  Sillonné;  mais  il  est  plus  allongé,  plus  fu- 
siforme  ,  et  à  spire  moins  brusquement  poin- 
tue. Sa  queue  est  épaisse  ,  quoique  longue  ;  les 
tours  de  spire  sont  gros ,  bien  arrondis  ;  les  pre- 
miers seuls  ont  des  indices  de  bourrelets  ,  le  der- 
nier est  un  peu  enflé  :  ils  se  succèdent  par  des 
sutures  faiblement  indiquées.  Tous  sont  transver- 
salement et  profondément  sillonnés.  A  un  gros 
cordon  en  succède  ordinairement  un  plus  délié  : 


MOLLUSQUES.  501 

ils  sont  rugueux  en  forme  de  râpe.  Le  canal  est 
court  ;  l'ouverture  grande  ,  ovalaire  ,  blanche  , 
sillonnée;  le  bord  droit  denticulé,  et  la  colu- 
melle  nue. 

Ce  Fuseau,  dans  son  état  naturel,  est  d'un  brun 
uniforme,  très -légèrement  rougeâtre  sur  les  re- 
liefs ;  lorsqu'il  est  nettoyé,  le  fond  en  est  blanc  et 
les  stries  transverses  sont  d'un  rouge -brun.  Nous 
l'avons  recueilli,  sans  l'animal  ,  dans  la  baie  Tas- 
man  ,   à  la  Nouvelle-Zélande. 


DIMENSIONS. 


Longueur. 
Épaisseur. 


pouces. 

lignes 

3 

J 

i 

■>. 

FUSEAU  RAYÉ. 

Fusus  lineatus ,  nob. 

PLANCHE    34  1     FIGURES  6-8. 


Fusus,  testa  minima ,  fusiformi ,  crassa,  lœvi, 
rosea  ,  lineolis  rubris  confertim  cincta  ;  apertura 
ovali ,  alba  substriata ,  margine  intégra. 


502  ZOOLOGIE. 

Cette  petite  espèce  est  de  celles  qu'on  pourrait 
assez  facilement  confondre  avec  les  Buccins,  si 
l'aspect  de  son  animal ,  sans  siphon  extérieur, 
ne  le  faisait  rentrer  dans  les  Fuseaux.  Elle  est 
courte  ,  quoique  fusiforme.  La  spire  est  grosse , 
peu  pointue  ;  les  sutures  et  les  tours  en  sont  peu 
distincts;  le  dernier  est  ovalaire  ,  un  peu  ventru. 
Le  canal  est  un  peu  long  ,  évasé  ;  l'ouverture  ova- 
laire, grande,  blanche,  très- légèrement  striée  sur 
le  bord  droit ,  qui  est  entier  et  piqueté  de  rou- 
geâtre  par  la  terminaison  des  cercles.  Toute  la 
coquille  est  lisse ,  d'un  rosé  tirant  sur  le  vio- 
let ,  et  cerclée  de  petites  lignes  rouge -brun, 
rapprochées. 

L'animal  a  les  tentacules  grêles  ,  assez  longs , 
portant  les  yeux  vers  leur  extrémité  ;  le  pied  est 
ovalaire,  bien  détaché.  Ces  parties  sont  d'un  jaune 
clair,  tachées  de  points  d'un  brun-rouge,  princi- 
palement sur  la  tète,  autour  du  pied,  qui  en  est 
liséré ,  et  à  l'extrémité  des  tentacules.  L'opercule 
est  ovalaire ,  peu  pointu  ,  onguiculé  et  jaunâtre. 

Nous  avons  conservé  à  ce  Fuseau  le  nom  qu'il 
porte  dans  les  galeries  du  Muséum.  Il  ne  se  trouve- 
point  dans  Lamarck.  Nos  individus  proviennent 
de  la  baie  des  îles,  à  la  Nouvelle-Zélande. 

On  remarque  quelques  variétés  dans  la  forme  , 
qui  est  plus  ou  moins  trapue,  avec  ou  sans  plis  h 
l'extrémité  de  la  spire. 


MOLLUSQUES. 

50 

DIMENSIONS. 

pouces. 

lignes 

I 

1 

M 

6 

FUSEAU    A  QUEUE. 
Fit  sus  caudatus,  nob. 

PLANCHE    34,    FIGURES    20-2  I 


Fusus  ,  testa  minima  >  fusiformi ,  ventricosa , 
apice  elongata  ,  turriculata  ,  fulva  ,  transversim 
striata  ;  anfractibus  convexis ,  subplicatis  ;  aper- 
tura  ovali;  canali  brève. 

C'est  avec  quelques  doutes  que  nous  formons 
une  espèce  de  ce  Fuseau,  qui  pourrait  bien  n'être 
que  le  jeune  âge  d'une  autre  espèce  que  nous  ne 
connaissons  pas.  Sa  queue  est  remarquablement 
longue  ,  grosse  ,  peu  pointue  ;  son  canal ,  court , 
épais.  Les  tours  de  spire  sont  élevés  ,  arrondis , 
bien  distincts,  un  peu  obliques;  le  dernier  est 
renflé;  tous  sont  profondément  sillonnés  en  tra- 


504  ZOOLOGIE. 

vers,  avec  des  plis  longitudinaux  plus  apparents 
au  sommet ,  nuls  à  la  base.  Entre  chaque  raie 
transverse  en  est  une  autre  plus  fine.  L'ouverture 
est  grande ,  ovalaire  ,  un  peu  striée  sur  le  bord 
droit,  et  de  couleur  jaunâtre.  Extérieurement  cette 
coquille  est  aussi  d'un  jaune  clair.  Nous  n'en  con- 
naissons point  l'animal. 

Habite  la  Nouvelle-Zélande. 

DIMENSIONS. 

ponces.        lignes. 

Longueur ,  .  .  i  2 

Épaisseur »  5 


FUSEAU  BANDELETTE. 
Fusus  vit  lattis ,  nob. 

PLANCHE  34,   FIGURES   i-S-IQ. 


Fusus,  testa  minima ,  fusiformi ,  crassa,  apice 
acuta,  nodulosa;  basi  brève ,  obscure  transversim 
striata ,  lutea  ,  vitta  decurrente  violacea  cincta  ; 
apertura  ovato  -angustata  7  rnargins  dextro  sul- 
cata,  basi  unidentata. 


MOLLUSQUES.  50fi 

Petite  espèce  à  forme  normale ,  épaisse ,  à  ca- 
nal gros  et  court,  dévié  à  gauche,  à  spire  très- 
pointue,  finement  plissée  seulement  à  la  pointe. 
Les  tours  en  sont  peu  élevés  et  se  confondent  par 
le  peu  de  profondeur  des  sutures  :  ils  sont  mar- 
qués de  stries  transverses,  à  peine  apparentes  ,  si 
ce  n'est  à  la  base,  sur  le  canal.  L'ouverture  est 
étroite,  ovalaire,  tuberculeuse  sur  le  bord  droit, 
portant,  dans  son  angle  postérieur,  une  callosité  dé- 
currente.  Cette  coquille  est  d'un  joli  jaune- paille, 
ceinte  d'un  ruban  violet  allant  se  perdre  dans  les 
sutures.  Il  est  double  seulement  surlepremiertour. 
Cet  individu  présentait  la  particularité  suivante  : 
il  était  criblé  de  trous  que  l'on  ne  pouvait  bien 
distinguer  qu'à  l'aide  de  la  loupe.  Ce  serait  un 
caractère  à  ajouter,  s'il  ne  tenait  point  à  quelque 
animal  parasite. 

L'animal  a  les  tentacules  assez  longs ,  portant 
les  yeux  près  de  leur  extrémité.  Le  pied,  petit, 
ovalaire  ,  est  d'un  blanc  jaunâtre  ainsi  que  la 
tète  ;  ces  parties  sont  marquées  de  taches  allon- 
gées d'un  rouge-brun.  Il  y  en  a  deux  sur  le  som- 
met de  la  tête,  et  une  troisième  entourant  chaque 
tentacule  au  dessusdes  yeux.  Ce  sont  les  mêmes  cou- 
leurs que  celles  de  l'animal  de  l'espèce  précédente. 

L'opercule  est  brun.  Il  n'a  pas  été  rendu  appa- 
rent dans  le  dessin. 

Ce  Fuseau  habite  la  baie  des  îles,  à  la  Nouvelle- 
Zélande. 


r>or>  ZOOLOGIE. 


DIMENSIONS. 


lignes. 

Longueur o. 

Épaisseur ,  4 


FUSEAU  QUENOUILLE. 

Fusits  colus. 


Lamarck  ,  An.  s.  v. ,  t.  VII ,  page  11'i  ,  n°  3. 

Ibid.  pour  la  synonymie. 

Ajoutez  Martyn  ,  90 ,  bonne  figure. 


PLANCHE  34  5    FIGURES   1-2. 


Fusus ,  testa  fusiformi ,  angusta ,  transversim 
sulcata ,  alba  ,  apice  basique  rufa  ;  ventre  par- 
vulo  ;  anfractibus  convexis ,  medio  carinato~no- 
dulosis  ;  cauda  gracdi ,  longa  ;  labro  intus  sul- 
cato ,  margine  denticulato.  (Lamk.  ) 

Nous  nous  bornerons,  pour  cette  espèce  très- 
connue,  à  faire  la  remarque  suivante:  lorsqu'elle 
est  revêtue  de  son  épiderme ,  sa  couleur  est  d'un 
brun  rougeâtre ,  avec  des  taches  brûlées  entre  les 
nodosités;  et  dans  le  jeune  âge  ,  que  nous  faisons 
figurer,  le  canal  est  proportionnellement  plus  al- 


MOLLUSQUES.  507 

longé,  sans  la  lame  qui  borde  son  bord  gauche  et 
se  prolonge  sur  la  colnmelle.  Chaque  tour  est 
agréablement  marqué  de  blanc  sur  les  plis,  et  de 
roux  dans  les  sillons. 

L'animal  a  la  tète  et  les  tentacules  fort  petits  ; 
les  yeux  un  peu  proéminents  sur  leur  base  ;  le 
pied  médiocre ,  ovalaire ,  jaunâtre  en  dessous  , 
d'un  rouge  de  carotte  clair  sur  les  côtés  ,  avec 
des  taches  blanches.  La  tête  et  le  siphon  sont  uni- 
formément rougeâtres.  L'opercule  est  grand,  ova- 
laire, arrondi  à  une  des  extrémités ,  pointu  à  l'autre , 
onguiculé  et  de  couleur  rougeâtre. 

Ce  Mollusque  est  excessivement  lent  à  se  déve- 
lopper; encore  n'avons-nous  pu  le  saisir  que  dans 
la  position  transverse  qu'il  a  dans  le  dessin. 

On  le  trouve  dans  plusieurs  lieux;  mais  Tonga- 
Tabou  est  celui  où  il  y  en  a  le  plus. 


DIMENSIONS. 


pouces,     lignes. 


Longueur 4  6 

Épaisseur i  % 


508  ZOOLOGIE. 


(Fuseaux  portant  des  plis  à  la  columelle.  — Fasciolaires 

de  Lamarck.) 


FUSEAU  FILAMENTEUX. 

Fusus  filamentosus. 


Fasciolaire  filamenteuse, Lamarck,  An.  s.  v.,  t.  VU, 

page  iv»),  n°  5. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 


PLANCHE    35   ,     FIGURES    1-3. 


Fusus  ,  testa  elongata,  fusiformi-turrita ,  trans- 
versim  sulcata,  alba,  strigis  aurantio-rufis  longi- 
tudinalibus  radiatim  pic  ta;  anfractibus  medio 
subangulatis ,  tuberculis  compressis  brevibus  co- 
ronatis,  cauda  longiuscula  ;  labro  intus  striato. 
(Lamk.) 

Comme,  par  l'examen  de  l'animal,  on  ne  peut 
vraiment  pas  établir  de  différence  entre  les  Fas- 
ciolaires et  les  Fuseaux ,  nous  ferons  du  pre- 
mier de  ces  genres  une  division  du  dernier,  seule- 
ment établie  sur  les  plis  obliques  de  la  columelle. 
Des  espèces  même  deTurb'melles  pourront  s'y  rat- 
tacher, ainsi  que  nous  allons  le  démontrer. 


MOLLUSQUES.  509 

Le  Mollusque  que  nous  décrivons  est  en  tout 
semblable  à  celui  des  Fuseaux  ;  il  ne  sort  que  peu 
de  sa  coquille  et  y  rentre  au  moindre  choc.  Ses 
tentacules  sont  petits ,  peu  pointus  ,  portant  les 
yeux  sur  un  renflement  de  leur  base.  Le  pied  est 
gros,  arrondi  à  sa  racine,  subquadrilatère  en  des- 
sous. L'opercule  ,  grand  ,  bien  qu'il  ne  remplisse 
pas  l'ouverture,  est  ovalaire,  onguiculé, très-brun. 
Le  manteau  a  des  ondulations  qui  s'accommodent 
aux  sillons  du  bord  droit.  L'organe  excitateur  est 
recourbé  et  pointu.  La  tête  et  le  pied  sur  les  cô- 
tés sont  couleur  de  laque  sombre,  avec  des  taches 
ou  lunules  jaunâtres  rapprochées;  ce  dernier  est 
simplement  violacé  en  dessous.  Le  manteau  est 
jaunâtre  ;  son  limbe  et  te  siphon  sont  bordés  de 
rouge.  Sans  trop  vouloir  tenir  compte  de  la  cou- 
leur pour  reconnaître  à  quelle  famille  appartient 
un  Mollusque ,  cependant  on  ne  peut  s'empê- 
cher de  remarquer  combien  les  teintes  rouges 
dominent  dans  celle  des  Fuseaux. 

Celui-ci  se  trouve  aux  îles  Vanikoro  et  Tikopia. 


DIMENSIONS. 


Longueur. 
Épaisseur. 


pouces. 

ligues 

4 

/ 

i 

10 

510  ZOOLOGIE. 

FUSEAU  POLYGONE. 

Fusas  polygonus. 


Turbinelle  polvgone,  Lamarck ,  An.  s.  v. ,  t.  VII , 

page  108,  n°  i5. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 
Tofoué,  par  les  naturels  de  Tonga. 


PLA.NCHE  35  ,    FIGURES    I2-l3. 


Fusus ,  testa  fusiformi ,  subpoljgona ,  longitu- 
dinaliter  plicata ,  transversim  striata ,  fulvo  rufes- 
cente  ;  plicis  distantibus  nigris ,  transversim  albo- 
sulcatis;  anfractibus  medio  angulatis ,  ultra  an- 
gulum  planulatis.  (Lamk.) 

CetteTurbinelle  de  M.  de  Lamarck  sera  pour  nous 
un  Fuseau ,  à  tentacules  grêles ,  courts ,  ayant  les 
yeux  à  leur  base  externe  ;  à  pied  ovalaire  ,  mé- 
diocre, rouge -carotte  en  dessous,  un  peu  plus 
foncé  et  piqueté  de  blanc  sur  les  côtés.  Le  siphon 
est  rosé.  L'opercule  est  ovale  ,  allongé  ,  pointu  , 
onguiculé,  presque  noir:  il  est  un  peu  tordu  dans 
le  sens  de  sa  longueur,  et  un  peu  concave  en  des- 
sous, caractère  que  ne  présentent  pas  les  vrais 
Fuseaux. 


MOLLUSQUES.  511 

Nous  avons  trouvé  ce  Mollusque  à  Tonga-Ta- 
bou. M.  de  Lamarck  l'indique  comme  provenant 
de  l'Ile-de-France ,  ce  qui  ne  nous  paraît  pas  cer- 
tain. 


DIMENSIONS. 


pouces,    lignes. 

Longueur "2  1 

Epaisseur »        11 


FUSEAU  ROBE-DE-PERSE. 

Fusus  trapezium. 


Fasciolaire  robe-de-perse,  Lamarck,  An.  s.  v. , t.  VII, 

page  119,  n°  3. 
Martyn,  89  ,  bonne  ligure. 


Fusus,  testa  fus  if  or  mi  y  ventricosa ,  tuberculi- 

fera,  lœviuscula,  alba  aut  rufescente ,  lineis  rufis 

cincta;  tuberculis  conicis  subcompressis  in  anfrac- 

tuum  meclio  uniseriatis  ;  colurnella  fulvo-rubente; 

labro  intus  eleganter  striato  ;  striis  rubris.  (Lamk.) 


512  ZOOLOGIE. 

Cette  Fasciolaire,  très-commune  dans  les  collec- 
tions ,  sera  encore  pour  nous  un  Fuseau  ,  dont 
l'animal  ressemble  même  beaucoup  à  celui  de  la 
Fasciolaire  filamenteuse  ,  par  son  fond  d'un  rouge 
de  laque  foncé,  tacheté  de  blanc  ou  de  jaunâtre. 
La  cavité  respiratrice  est  fort  grande,  pourvue  de 
deux  branchies  au  côté  gauche  ,  une  grande  et 
une  petite.  Dans  le  mâle,  l'organe  excitateur  est 
fort  long,  épais  et  presque  droit.  L'utérus,  dans 
le  sexe  femelle ,  longe  le  rectum.  L'œsophage  est 
étroit  de  même  que  l'estomac;  la  langue  assez 
longue  ,  recourbée  ,  pourvue  d'un  petit  ruban 
membraneux  couvert  de  légères  aspérités ,  mais 
sans  crochets  bien  marqués. 

Cette  coquille  est  très  -  commune  à  l'Ile-de- 
France  ;  on  la  vend  au  marché ,  probablement 
pour  la  nourriture  des  noirs. 


MOLLUSQUES.  513 

Genre  TURBINELLE.  —  Turbinella,  Làmarck. 

TURBINELLE  PRUNIFORME. 
Turbinella  rustica. 

Lamarck,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  107  ,  fig.  i3. 

PLANCHE    35,    FIGURES    20-2  2. 

Sa  variété  plus  allongée,  fig.  23. 


Turbinella  ,  testa  ovato  -  ventricosissima  , 
crassa  ,  lœvigata ,  infundo  albo  lineis  spadiceis 
aut  nigris  aut  rubris  confertissimis  transversim 
picta  ;  anfractibus  convexis  ;  spira  breviuscula , 
tumida,  apice  obtusiuscula  ;  columella  subquadri- 
plicata.  Lamk. 

Les  vraies  Turbinelles  seront  pour  nous  des  co- 
quilles fortement  épaisses,  courtes,  tendant  quel- 
quefois à  devenir  globuleuses,  à  ouverture  étroite, 
avec  un  pli  décurrent  en  arrière  ,  à  columelle 
transversalement  plissée  et  dont  l'opercule  ovale- 
allongé,  pointu,  onguiculé,  est  concave  et  con- 
Zvologie.  t.  11.  33 


514  ZOOLOGIE. 

vexe  en  sens  opposé:  cette  disposition  lui  donne 
un  faciès  particulier,  qui  le  fait  parfaitement  dis- 
tinguer de  celui  des  Fuseaux ,  dont  la  forme  est 
aplatie.  Nous  n'indiquons  du  reste  ce  genre  que 
dans  des  limites  assez  larges,  car  il  est  des  espèces 
qui  font  le  passage  entre  les  Turbinelles  et  les  Fu- 
seaux, comme,  par  exemple,  celle  que  nous  y  avons 
placée,  et  que  M.  de  Lamarck  nomme  Turbinelle 
polygone.  Quant  à  l'animal ,  nous  ne  pouvons  pas 
v  trouver  de  différences  avec  celui  des  Fuseaux. 
Il  a  même  en  général  la  couleur  rougeâtre  de  ceux 
de  cette  famille.  Ainsi  on  voit  combien  sont  dif- 
ficiles à  faire  et  souvent  artificielles  les  coupes 
nécessaires  à  l'étude  des  Mollusques. 

La  Turbinelle  pruniforme  est  suffisamment  dé- 
crite dans  la  phrase  ci-dessus  ,  à  laquelle  nous 
avons  ajouté  que  des  individus  étaient  rouges. 
Nous  faisons  en  même  temps  figurer  une  variété 
remarquable  par  sa  spire  beaucoup  plus  allongée. 

L'animal  a  les  tentacules  courts,  assez  pointus, 
oculésà  leur  base.  Ils  sont,  ainsi  que  le  bord  du 
manteau  et  le  court  siphon,  couleur  de  laque.  Le 
pied  est  ovalaire  ,  grand ,  dilaté.  Ses  côtés  sont 
d'une  teinte  plus  foncée,  oculés  de  blanc.  L'oper- 
cule est  presque  noir,  épais,  recourbé  à  sa  pointe. 

On  trouve  cette  espèce  à  la  Nouvelle-Guinée  ,  à 
la  Nouvelle-Irlande  et  aux  îles  des  Amis.  L'indi- 
vidu qui  a  servi  au  dessin  provient  du  premier  de 
ces  lieux.  La  variété  a  été  prise  à  Tonga-Tabou. 


MOLLUSQUES.  515 


ni  PENSIONS. 


pOIlCeS.  lij;Mf'S. 


Longueur i        u 

Epaisseur i        j 


TURBINELLE  NASSATULE. 

Turbine  lia  nassatula. 

Lamarck,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  no,  n"  20. 

PLANCHE  35,     FIGURES    IJ-19. 


Turbinella  ,  testa  subturrita  ,  longitudinaliter 
costata ,  transverse  sulcata  et  striata;  costis  inter- 
ruptis  albis  :  interstitiis  luteo-roseis  ;  cauda  brevis- 
sima;  apertura  roseo-violacescente.  Lamk. 

M.  Lamarck  n'indique  point  comme  figurée  cette 
élégante  petite  coquille  ,  costulée  et  striée  dans 
toute  son  étendue.  Elle  est  surtout  remarquable 
par  le  violet  tendre  qui  orne  son  ouverture  ré- 
trécie.  Notre  exemplaire  a  ses  grosses  côtes  d'un 
blanc  tirant  sur  le  jaunâtre,  et  les  intervalles  ro- 


51G  ZOOLOGIE. 

ses  traversés  par  deux  ou  trois  bandelettes  de  la 
même  couleur. 

L'animal  a  ses  tentacules  coniques  et  gros ,  et 
son  pied  fort  petit.  Il  est  d'un  rouge  de  laque 
uniforme ,  assez  clair.  L'opercule  est  très-brun , 
recourbé  à  sa  pointe,  arrondi  à  l'autre  extrémité. 

Cette  Turbinelle  habite  le  port  Dorey,  à  la 
Nouvelle-Guinée. 

DIMENSIONS. 

pouces,         lignes. 

Longueur i  i 


Épaisseur. 


TURBINELLE  SIAMOISE. 

Turbinella  lincata. 

Lamarck ,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  109,  n°  19. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE    35  ,    FIGURE    1^. 

ET  SA  VARIKTK  ,    FIGURES    l5-l6. 

Turbinella y  testa  subturrita  ,  longitudinaliter 
obsolète  plicata,  transversim  sulcata ,  aurantio- 
rufescente;  sulcis  lœvibus  rubro-fuscis  ;  cauda 
brevissima.  Lamk. 


MOLLUSQUES.  517 

Varietas ,  testa  minore,  turbinata,  apice  arcta, 
vitta  decurrente  alba  cincta. 

Cette  coquille  sera  toujours  facile  à  reconnaître 
autant  par  sa  forme  rugueuse  et  se  rapprochant  de 
celle  des  Cérites  que  par  son  fond  orangé  plus  ou 
inoins  foncé,  rayé  de  brun  rouge  ou  de  noirâtre.  La 
variété  plus  petite,  et  en  même  temps  à  forme 
plus  élégante ,  est  cerclée  d'une  petite  bandelette 
double  sur  le  dernier  tour. 

L'animal  a  la  forme  des  précédents, 'et  participe 
de  la  couleur  de  la  coquille ,  c'est-à-dire  qu'il  est 
aurore  ou  d'un  rouge  de  carotte  clair.  L'opercule 
est  tout  noir,  et  offre  les  mêmes  dispositions  que 
ceux  que  nous  venons  de  décrire. 

Ce  Mollusque  habite  le  port  Dorey,  à  la  Nou- 
velle-Guinée, et  les  îles  des  Amis,  car  nous  l'avons 
aussi  rapporté  de  Tonga-Tabou. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur  de  la  variété 10 


Épaisseur 


5 


:>  1 S  ZOOLOGIE. 


TURBINELLE  CORNIGERE 


Turbine  lia  cornigera. 


Lamarck ,  An.  s.  v. ,  t.  VII ,  page  io5  ,  n°  7. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 


PLANCHE    35  ,    FIGL-RES    l^-lft. 


Turbinella,  testa  ovato  •  turbinata ,  subtrigona  , 
transverse  sulcata,  tuberculis  albis  undique  muri- 
cata  :  tuberculorum  interstitiis  nigris  ;  ultimo  an- 
fractu  superne  tuberculis  elongatis  crassis  postice 
trifurcatis  coronato ,  et  prope  basim  aliis  simpli- 
cibus  muricato  ;  spira  brevissima,  acuminata;  co- 
lumella  quadriplicata.  Lamk. 

Par  la  forme  extérieure  de  cette  Turbinelle  on 
pourrait,  avec  ses  longs  tubercules,  la  prendre,  au 
premier  aspect,  pour  la  Pourpre  armigère  ;  mais 
les  quatre  plis  de  sa  columelle,  son  ouverture  ré- 
trécie  ,non  sillonnée,  colorée  de  brun,  et  surtout 
la  disposition  de  son  opercule,  la  feront  toujours 
reconnaître  pour  ce  qu'elle  est. 

Son  animal  a  les  tentacules  fort  longs,  assez  dé- 
liés, sans  être  pointus,  portant  les  yeux  près  de 
leur  extrémité.  Ils  sont  rougeâtres  et  tachetés  de 


MOLLUSQUES.  51Î) 

vert.  Le  pied  est  fort  grand  ,  ovalaire ,  élargi  et 
carré  en  avant  ,  portant  en  dessous  une  ligne 
transversale  rouge,  sur  un  fond  rosé  piqueté  de 
verdàtre.  Les  côtés  sont  jaunes,  largement  tachetés 
de  vert,  et  orangés  près  du  muscle  columellaire. 

L'opercule,  placé  transversalement,  dépasse  les 
côtés  du  pied,  un  peu  pointu  vers  cette  extré- 
mité. Il  est  ovalaire,  arqué,  pointu,  concave  et 
convexe  en  sens  opposé,  régulièrement  onguiculé 
et  de  couleur  brune  mêlée  de  jaunâtre;  il  res- 
semble en  tout,  enfin,  à  celui  des  ïurbinelles  que 
nous  venons  de  décrire.  L'animal, au  contraire, 
pourrait  être  facilement  pris  pour  une  Pourpre 
sans  ce  caractère ,  qui  est  d'assez  peu  de  valeur , 
nous  en  convenons. 

Dans  notre  dessin,  nous  avons  été  obligés  de 
contourner  fortement  le  pied  du  Mollusque  pour 
faire  paraître  sa  face  inférieure;  ce  qui  n'est  point 
naturel. 

Habite  l'île  de  Vanikoro. 


DIMENSIONS. 

jioihts.  lipnes 

Longueur i  & 

Epaisseur H 


520      m  ZOOLOGIE. 

Genre  PLEUROTOME.—  Pleurotoma,  Lamarck. 

PLEUROTOME   TOUR-DE-  BABEL. 

Pleurotoma  babylonia. 


Lamarck,  An.  s.  v. ,  t.  VII ,  page  94,  n°  17. 
Idem  pour  la  synonymie. 
Ajoutez  Martyn,  9/, ,  bonne  figure. 


•  • 


PLANCHE    35,  FIGUKES   4~7- 

Pleurotoma,  testa  fusiformi-turrita,  transversim 
carinata  et  cingulata,  alba  ;  cingulis  nigro-macu- 
latis  :  maculis  quadratis  ;  anfractibus  convexis  ; 
cauda  longiuscula.  Lamk. 

Insensiblement  nous  avons  été  conduits  du 
genre  Fuseau  au  genre  Turbinelle  ,  en  passant 
par  les  Fasciolaires,que  nous  avons  démontré  ne 
pouvoir  former  qu'une  division  dans  les  Fuseaux. 
Nous  eussions  bien  voulu  faire  marcher  parallèle- 
ment à  eux  les  Pleurotomes,  qui  ont  tant  de  rap- 
ports avec  les  Fuseaux  à  longue  queue;  mais  ceci 
prouverait  encore,  s'il  en  était  besoin,  qu'on  ne  sait 
où  s'arrêter  dans  ces  nuances  insensibles  et  si  di- 
verses. 


MOLLUSQUES.  521 

Nous  ignorons  complètement  ce  qu'a  voulu 
dire  d'Argenville,  en  parlant  de  l'animal  d'un  Pleu- 
rotome  qui  a  un  pédicule  sur  le  clos,  qui  le  fait 
trébucher.  Nous  ne  savons  pas  non  plus  où  cet 
auteur  aurait  pu  le  voir.  Car  il  nous  semble  que 
ces  Mollusques  n'habitent  que  les  contrées  chaudes 
des  Indes  ou  du  Grand-Océan.  Il  est  même  assez 
rare  d'en  rencontrer  de  vivants,  et  tout  aussi  diffi- 
cile de  les  bien  étudier,  car  ils  sont  très-craintifs, 
lents,  et  ne  se  développent  qu'avec  peine.  C'est 
ce  qui  nous  a  obligés  de  le  dessiner  dans  une  po- 
sition un  peu  forcée. 

L'animal  a  les  tentacules  médiocres,  cvlindri- 
ques,  gros  à  leur  base,  un  peu  au  dessus  de  la- 
quelle sont  les  yeux  sur  un  léger  renflement.  Le 
pied  est  trapu, subquadrilatère,  sillonné  antérieu- 
rement, portant  un  assez  grand  opercule,  ongui- 
culé, pointu;  le  canal  indique  toute  la  longueur 
du  siphon.  Le  manteau  porte  au  côté  droit  une 
échancrure  qui  correspond  à  celle  de  la  coquille. 
Nous  ne  pouvons  lui  attribuer  d'autre  usage  que 
de  servir  à  l'expulsion  plus  facile  des  excréments; 
et,  pour  cela,  il  faut  que  l'anus,  qui  est  porté  sur 
un  pédicule  libre,  se  dirige  vers  la  fente,  car  il  n'y 
correspond  pas  naturellement. 

Des  deux  branchies  placées  au  côté  gauche,  la 
plus  grande  a  ses  lamelles  courtes  et  régulières. 
La  bouche  est  munie  d'une  petite  trompe  char- 
nue, sans  crochets,  à   laquelle  aboutissent  deux 


522  ZOOLOGIE. 

glandes  salivaires,  linéaires,  tortillées,  fixées  en 
arrière  sur  les  parois  de  l'estomac.  Ce  dernier  est 
peu  considérable.  Dans  la  femelle ,  l'utérus  côtoie 
le  rectum  en  dedans,  et  s'ouvre  un  peu  en  arrière 
de  l'anus.  Le  pénis,  chez  le  mâle,  est  considérable, 
subaplati ,  lancéolé  ou  en  faux  ,  s'ouvrant  à  la 
pointe.  Il  fait  saillie  un  peu  en  arrière  du  tenta- 
cule droit.  L'animal  est  jaunâtre  piqueté  de  noir, 
même  sous  le  pied,  au  siphon  et  sur  le  bord  du 
manteau  ;  les  taches  sont  plus  rapprochées  sur  la 
tète ,  et  le  pénis  est  fauve.  L'opercule  est  brun 
rouge.  Ces  animaux  étaient  très-turriculés  ;  mal- 
gré les  précautions  que  nous  avions  prises  pour 
leur  conservation  ,  nous  n'avons  pu  poursuivre 
nos  recherches  sur  les  organes  qui  occupent  le 
sommet  de  la  spire,  comme  le  foie,  l'ovaire,  etc. 
Habite  le  port  Dorey,  à  la  Nouvelle-Guinée.  Ce 
Pleurotome  est  également  commun  à  Tonga- 
Tabou. 

DIMENSIONS. 

pouces,     lignes. 

Longueur a  7 

Épaisseur 8         » 


MOLLUSQUES.  52li 

PLEUROTOME  HÉRISSÉ. 

Pleurotoma  echinata. 

Lamarck ,  An.  s.  v.  ,  t.  VII,  page  92  ,  n°  4- 
Clavatula  echinala,  Encyclop.  pi.  4^9,  (ig.  8. 

PLANCHE    35,    FIGURES    8-p. 


Pleurotoma,  testa  turrita,  tuberculato-echinata, 

albida,  maculis  elongatis  rufescentibus  radiatim 

picta;  anfractibus  medio  angulatis:  angulo  tuber- 

culis  compressis  instructo  ;  cauda  brevi,  attenuata. 

Lamk. 

Une  figure  de  l'animal  de  cette  espèce  confir- 
mera l'opinion  de  M.  de  Lamarck,  qui,  après  avoir 
formé  le  genre  Clavatule  pour  les  Pleurotomes  à 
canal  court,  s'aperçut  bientôt  que,  même  par  la 
coquille  ,  la  différence  n'était  pas  assez  grande 
pour  nécessiter  cette  division.  En  effet,  c'est  la 
même  organisation  que  celle  des  Pleurotomes, 
portant  également  une  échancrure  sur  le  bord 
droit  du  manteau.  Les  tentacules  sont  assez  longs, 
grêles,  et  ont  les  yeux  vers  leur  milieu  sur  un  pe- 
tit renflement.  La  tête  s'allonge  en  un  petit  mufle 
déprimé  à  son  extrémité.  Le  pied  est  gros  ,  évasé. 


524  ZOOLOGIE. 

probablement  ovalaire,  car  notre  figure  n'a  pu 
être  faite  sur  le  vivant.  Tout  l'animal  est  d'un 
jaune  clair  uniforme. 

Habite  la  Nouvelle-Guinée. 


PLEUROTOME  ROSÉ. 

Pleurotoma  rosea  ,  nob. 

PLANCHE   35,   FIGURES  IO-II. 


Pleurotoma  testa  turrito  -  acuta,  transverse  sul- 
cata,  longitrorsum  striata,  albido  -  rosea  ;  suturis 
marginatis  nodulosis  ;  cauda  elongata  subacuta. 

Petite  espèce ,  à  canal  court ,  à  queue  longue , 
uniformément  conique  et  peu  pointue ,  sillonnée 
en  travers  et  finement  striée  dans  sa  longueur. 
Les  sutures  et  le  milieu  de  chaque  tour  sont  bor- 
dés de  petites  nodosités.  Sur  le  dernier  tour  les 
sillons  sont  assez  larges,  mais  peu  profonds.  Le 
bord  droit  n'étant  pas  entier,  on  ne  peut  bien  ju- 
ger de  la  profondeur  de  son  échancrure,  qui  ne 
paraissait  cependant  pas  très-forte.  La  couleur  de 
ce  Pleurotome  est  d'un  rosé  très-clair,  uniforme, 


MOLLUSQUES.  525 

un  peu  plus  intense  clans  l'ouverture.   Il  a  cer- 
tains rapports  avec  le  Pleurotome  crénulaire. 

Habite  la  Nouvelle-Zélande.  On  en  trouve  aussi 
à  la  Nouvelle-Hollande,  dans  le  port  Western,  une 
espèce  qui  approche  beaucoup  du  Cingulifère , 
avec  des  taches  quadrilatères  près  des  sutures. 


DIMENSIONS. 

pouces,  lignes. 

Longueur i  » 

Epaisseur »  4 


52G  ZOOLOGIE. 


Genre  ROCHER.  —  Murex,  Lamarck. 


PLANCHE   36  ,    FIGURES    1-2. 


Avant  que  de  décrire  les  caractères  particuliers 
des  animaux  de  quelques  espèces,  nous  donne- 
rons comme  type  de  leur  anatomie  celle  du  Mu- 
rex inflatus  {Chicorée-renflée}  mâle,  qui  provient 
des  îles  des  Amis,  où  il  est  fort  commun.  Son  pied 
est  grand,  épais,  ayant  en  avant  un  sillon  margi- 
nal dans  une  portion  seulement  de  son  étendue. 
L'opercule  est  épais,  ovalaire  et  onguiculé.  Ses 
tentacules  sont  distants,  gros,  assez  courts,  dé- 
primés à  la  pointe,  s'amincissant  à  leur  tiers  an- 
térieur aussitôt  après  l'insertion  des  yeux,  qui  sont 
saillants. 

Les  bords  du  manteau  sont  amples ,  découpés 
comme  l'ouverture  de  la  coquille.  La  cavité  res- 
piratrice  a  deux  branches  au  côté  gauche.  La  plus 
grande  est  arquée,  épaisse  sur  ses  bords,  qui  sont 
adhérents. 

La  bouche  est  une  grosse  trompe  pourvue  d'un 
ruban  lingual,  à  trois  rangs  de  crochets.  Deux 
glandes  salivaires ,  aplaties,  irrégulières,  se  ren- 
dent de  chaque  côté  à  l'œsophage.  Il  existe  de 
plus    une  troisième  glande    qui  occupe  presque 


MOLLUSQUES.  527 

tout  le  côté  droit  de  l'abdomen  ,  et  qui  paraît 
aller  s'ouvrir,  par  un  assez  long  canal,  non  loin 
des  précédentes.  Après  l'œsophage  se  présente  un 
cœcum  globuleux,  qui  a  également  une  consi- 
stance glanduleuse.  L'estomac  est  excessivement 
rétréci  ,  et  ne  diffère  pas  du  reste  de  l'intestin 
qui  passe  dans  le  foie,  revient  à  droite,  et  se  ter- 
mine par  un  rectum  assez  volumineux,  auquel 
est  accolé  le  conduit  de  l'organe  dépurateur.  Ce 
dernier  est  considérable  etformédefollicules  symé- 
triques. Le  testicule,  gros,  arrondi,  est  placé  entre 
ce  corps  et  le  foie.  Le  canal  déférent  serpente 
sous  les  téguments,  et  se  rend  à  un  organe  exci- 
tateur recourbé,  pointu,  mais  excessivement  pe- 
tit pour  le  volume  du  Mollusque. 

Les  Rochers  sont  des  animaux  très  -  craintifs , 
et  qui  demeurent  enfoncés  dans  leur  coquille  lors- 
qu'ils ne  jouissent  pas  de  leur  pleine  liberté  dans 
des  eaux  vives  et  agitées.  C'est  ce  qui  fait  que 
nous  n'avons  pu  figurer  cette  espèce  dans  tout 
son  développement  et  avec  ses  couleurs ,  repré- 
sentées par  des  taches  brunes  sur  un  fond  jau- 
nâtre, variant  même  assez  peu  par  la  macéra- 
tion dans  la  liqueur. 


52S  ZOOLOGIE. 


ROCHER  FINE-ÉPINE. 
Murex  tenuispina. 


Lamarck,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  i58,  n°  4. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 


PLANCHE   36,   FIGURES   3-4- 


Murex  ,  testa  anterius  ventricosa  >  longe  cau- 
data,  per  totam  longitudinem  trifariam  elegan- 
tissime  spinosa ,  grisea;  spinis  longissimis  tenui- 
bus  creberrimis  superne  aduncis;  ventre  mediocri, 
transversim  sulcato  et  striato  ;  spira  prominente. 
Lamk. 

Ce  Mollusque  est  représenté  dans  sa  plus  grande 
extension,  lorsque,  placé  sur  le  dos,  il  cherche  un 
point  d'appui  pour  se  renverser  et  ramper.  Son 
pied  est  très  -  gros ,  cylindrique,  ovalaire,  évasé  , 
jaune  en  dessous  et  marbré  sur  les  côtés  de  brun, 
de  rougeâtre  et  de  jaune.  L'opercule  qu'il  porte 
postérieurement  est  grand,  fermant  en  partie  l'ou- 
verture, mince,  en  forme  de  pépin  de  courge, 
onguiculé,  rouge  brun  au  milieu,  jaune  sur  ses 
bords.  On  ne  voit  de  la  tète  que  deux  tentacules 


MOLLUSQUES.  520 

réunis  à  leur  base,  très-longs  et  très-pointus,  cy- 
lindriques, ayant  les  yeux  placés  au  milieu  de  leur 
longueur  sur  un  renflement.  Le  manteau  est  gri- 
sâtre, découpé  sur  ses  bords  ou  plutôt  ondulé;  car 
ses  laciniures  sont  loin  de  se  prolonger  dans  le 
canal  des  épines  qu'elles  forment.  Il  en  est  de 
même  pour  les  Ptérocères.  Le  siphon  est  de  la 
longueur  du  bec.  Nous  avons  observé  plusieurs 
fois  qu'il  lançait  des  jets  d'eau  par  son  extrémité, 
ainsi  que  nous  l'avons  représenté;  ce  qui  pouvait 
dépendre  de  ses  contractions,  ou  peut-être  delà 
rentrée  brusque  de  l'animal  dans  sa  coquille. 
Habite  l'île  d'Amboine. 


DIMENSIONS. 


pouces,     lignes. 
» 


Longueur 4 

Épaisseur,  en  dedans  des  épines i  i 


ROCHER  ZÉLANDAIS. 

Murex  aelandicus ,   nob. 

PLANCHE     36,    FIGURES     5- y. 

Murex,  testa  globosa  anterius  ventricosa ,  sub- 
fragili,albida,  longitrorsum  quinquies  spinosa,  le- 
Zoologie,  t.  ii.  34 


530  ZOOLOGIE. 

vite?'  transcersim  sulcata  :  spinis  ultimi  anfractus 
longioribus  recurvatis  ;  spira  longa,  acuta  ;  aper- 
tura  ovcdi  et  alba;  canali  brève  obtorta  squamosa. 

Jolie  espèce,  assez  fragile,  courte,  très-épineuse, 
peu  ventrue,  à  spire  longue,  très -pointue,  dont 
les  tours  sont  arrondis  ,  bien  distincts,  carénés 
dans  leur  milieu  par  le  rang  d'épines  dont  ils 
sont  couverts.  Le  dernier  en  a  cinq  rangées  lon- 
gitudinales, bien  distinctes,  se  touchant  par  leur 
base.  Les  plus  grandes  avoisinent  la  suture.  Toutes 
sont  canaliculées,  très-aiguës,  et  plus  ou  moins  re- 
courbées en  arrière.  Le  dernier  tour  seul  est  fai- 
blement sillonné.  L'ouverture  est  grande  ,  ova- 
laire,  d'un  beau  blanc;  la  columelle  lisse;  le  canal 
gros,  assez  long,  un  peu  tordu,  et  fortifié  de  cinq 
lamelles  décroissantes,  qui  existent  chez  les  plus 
petits  individus.  Le  bord  droit  est  fortement  épi- 
neux, et  porte  la  plus  longue  de  toutes  les  pointes 
en  arrière. 

La  couleur  de  ce  Rocher  est  d'un  blanc  jau- 
nâtre uniforme;  les  jeunes  sont  plus  élancés  et 
ont  la  spire  proportionnellement  plus  longue. 

L'animal  a  le  pied  très-gros,  cylindrique,  allongé, 
dilaté  en  forme  de  cloche  ;  les  tentacules  sont 
courts,  assez  épais,  obtus,  ayant  les  yeux  fort 
près  de  leur  pointe.  Ces  parties  sont  entièrement 
d'un  blanc  jaunâtre.  Les  tentacules  paraissent  ré- 


MOLLUSQUES.  531 

ticulés  par  un  blanc  plus  mat.  L'opercule  est  éga- 
lement jaunâtre,  ovalaire  et  onguiculé. 

Habite  la  Nouvelle-Zélande ,  clans  le  détroit  de 
Cook  ,  à  quelques  brasses  de  profondeur. 


Longueur 

DIMENSIONS. 

pouces. 

1 

» 

lignes 
» 

Epaisseur 

•• 

.... 

9 

ROCHER  OCTOGONE. 

Murex  octogonus ,   nob. 

PLANCHE    36  ,    FIGURES   8-9. 

Murex  ,  testa  fusiformi ,  subventricosa  ,  apice 
acuta,  transverse  sulcata  octofariam  spinosa,  ru- 
bro-fucescente  ;  anfractibus  sulcatis  echinatis  ;  ca- 
nali  supra  valde  varicosa  ;  apertura  ovali,  viola- 
cea  et  striata. 

Assez  petite  espèce  ,  fusiforme  ,  peu  ventrue  , 
dont  la  spire  est  longue,  pointue,  ayant  des  tours 
bien  distincts,  le  dernier  subitement  plus  gros, 
séparé  de  celui  qui  le  précède  par  une  suture  pro- 

34* 


532  ZOOLOGIE. 

fonde.  Il  est  chargé  de  huit  rangées  longitudi- 
nales de  varices  épineuses,  pressées,  cannelées, dé- 
jetées à  droite  et  recourbées  en  arrière.  Elles  sont 
réunies  par  des  cannelures  arrondies ,  qui  sillon- 
nent profondément  la  coquille  en  travers.  Le  reste 
de  la  spire  présente  la  même  disposition  en  dé- 
croissant jusqu'à  la  pointe,  qui  n'est  plus  que  tu- 
berculeuse. L'extrémité  du  canal  a  trois  rangées 
obliques  d'épines  recourbées.  L'ouverture  est 
ovalaire,  sillonnée  et  violacée  sur  le  bord  droit, 
blanche  à  la  columelle.  Le  fond  de  la  couleur  est 
rougeâtre  et  les  reliefs  bruns. 

L'animal  a  les  tentacules  gros,  courts,  aplatis, 
portant  les  yeux  fort  près  de  leur  extrémité  ;  le 
pied  est  ovalaire,  blanchâtre  en  dessous, jaunâtre 
sur  les  côtés,  avec  de  légères  stries  rougeâtres 
qui  existent  également  sur  la  tête  et  les  tenta- 
cules. Le  manteau  est  rougeâtre.  L'opercule  est 
petit,  pointu,  onguiculé  et  brun  rouge.  Dans  le 
dessin, le  pied  n'est  pas  ovalaire  comme  l'indique 
la  description.  Cela  tient  sans  doute  à  la  position 
que  prenait  alors  l'animal. 

Habite  la  baie  des  îles  ,  à  la  Nouvelle-Zélande. 


DIMENSIONS. 

pouces.  lignes. 

Longueur i  4  » 

Épaisseur »  7 


MOLLUSQUES.  533 

ROCHER  PALME-DE-ROSIER. 

Murex  palma-rosœ. 

Lamarck,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  161,  n°  i3. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE    36,    FIGURES    IO-I2. 

Murex ,  testa  fusiformi-elongata ,  angusta  tri- 
fariam  frondosa ,  transverse  striata,  luteo-rufes- 
cente,  lineis  fuscis  cincta  ;  Jrondibus  bievissimis , 
dentato-crispis ,  in  summitale  roseo-violacescenti- 
bus  ;  interstitioTum  tuberculis  parvis  inœqualibus  ; 
spira  longa  ;  apertura  alba  aut  rubra.  Lamk. 

Il  existe,  parmi  ces  Rochers,  des  espèces  qu'il 
n'est  pas  facile  de  bien  établir,  par  les  différences 
seules  qu'offrent  les  coquilles.  La  connaissance  des 
animaux  pourrait  faciliter  ces  recherches  s'il  n'é- 
tait pas  aussi  difficile  de  se  les  procurer.  L'individu 
que  nous  offrons  a  son  têt  un  peu  plus  raccourci 
que  ceux  de  la  collection  de  M.  le  duc  de  Rivoli. 
Indépendamment  de  quelques  autres  variétés  de 
teintes ,  il  a  l'ouverture  d'un  rouge  assez  vif. 

L'animal  a  le  mufle  gros ,  allongé  ;  les  tenta- 
cules courts  ,  pointus ,  et  les  yeux  plus  près  de 
leur  base  que  de  la  pointe:  ces  parties  sont  ro- 
sées et  piquetées  de  brun.  Le  pied,  de  forme  ova- 


534  ZOOLOGIE. 

laire,  est  jaune  en  dessous,  jaunâtre,  piqueté  et 
strié  de  noirâtre  sur  les  côtés.  L'opercule  est  ar- 
rondi, peu  pointu,  rougeâtre,  et  ses  éléments,  au 
lieu  d'être  onguiculés,  sont  concentriques, un  peu 
comme  ceux  de  certains  Tritons.  Ce  caractère 
pourrait  bien  n'être  qu'accidentel. 
Habite  l'île  de  Tonga-Tabou. 


DIMENSIONS. 

pouces.  lignes. 

Longueur i         g 

Epaisseur >.  10 


ROCHER  RICINULOIDE. 

Murex  ricinuloïdes ,  nob. 

PLANCHE   36,     FIGURES   l3-l6. 


Murex ,  testa  ovata,  tuberculato-nodulosa,  crassa, 
rugosa,  transversim  sulcata,  octofariam  varicosa, 
albescente  vel  luteola;  apertura  ovali,  aiigusta, 
violacea  ;  margine  dextro  dentato. 

Ce  petit  Rocher  est  court,  ovalaire,  un  peu 
ventru;  sa  spire  courte,  obtuse  ;  son  canal  trian- 


MOLLUSQUES.  535 

gulaire,  légèrement  relevé.  Le  dernier  tour  a  huit 
grosses  côtes  longitudinales,  réunies  par  six  ou  sept 
bandes  transverses  en  relief,  formant,  avec  les  pré- 
cédentes ,  des  enfoncements  quadrilatères  pro- 
fonds. Le  bord  droit  est  ondulé,  foliacé,  garni 
de  sept  tubercules  constants,  dont  le  postérieur 
est  un  peu  plus  éloigné  des  autres.  L'ouverture 
est  ovalaire,  rétrécie,  prolongée  en  arrière  par 
un  large  sinus.  La  columelle  est  large  ,  lisse  ,  d'un 
violet  clair  comme  le  reste  de  la  bouche.  Cette 
coquille,  toujours  encroûtée  d'un  limon  solide,  pa- 
raît blanchâtre.  Il  faut  considérer  comme  une 
variété  un  individu  dont  les  tubercules  sont  plus 
rugueux,  comme  foliacés,  et  le  bord  droit  profon- 
dément cannelé.  Quelquefois  aussi  l'ouverture  est 
blanche. 

Cette  espèce  a  de  grands  rapports  avec  le  Mu- 
rex concatenatus  de  M.  Lamarck ,  sans  que  nous 
croyions  cependant  que  ce  soit  le  même  ;  sa  res- 
semblance avec  les  Ricinules  est  suffisamment  in- 
diquée par  le  nom  que  nous  lui  avons  donné. 

L'animal  nous  a  offert  le  siphon  saillant  au- 
delà  du  canal,  caractère  que  nous  n'avons  point 
vu  dans  d'autres  Rochers.  Son  pied  est  ovalaire , 
allongé,  ondulé  sur  les  bords,  jaunâtre,  réticulé 
de  brun  rouge ,  de  même  que  la  tête  et  les  ten- 
tacules ,  qui  sont  fort  petits.  Les  yeux  sont  voi- 
sins de  leur  base.  L'opercule  est  ovalaire,  un  peu 
pointu ,  onguiculé. 


536  ZOOLOGIE. 

Habite  l'île  de  Tonga-Tabou. 


DIMENSIONS. 


pouces,     lignes. 

Longueur i  » 

Épaisseur »  7 


ROCHER   AUSTRAL. 

Murex  australis  ,  nob. 


Murex  testa  ovato  -  acuta,  fusiformi  subventri- 
cosa ,  trigoiia,  albido-fuscescente ,  trifariam  vari- 
cosa  ;  transverse  striata;  varicibus  parvulis  denta- 
tis  ;apertura  rotunda,  postice  unidentata,margine 
dextro  sulcata. 

Petite  espèce  fusiforme,  un  peu  ventrue,  à  queue 
grêle,  allongée,  assez  pointue,  à  canal  prolongé  et 
dévié  à  gauche,  de  forme  arrondie,  mais  triquètre; 
les  trois  arêtes  variqueuses  peu  saillantes,  dente- 
lées, réunies  par  des  sillons  transverses  rappro- 
chés. Dans  leur  intervalle  on  voit  de  petits  tuber- 
cules arrondis  simples  ou  par  deux.  L'ouverture 
est  arrondie,  denticulée  près  du  bord  droit,  et 
pourvue  d'une  dent  à  sa  partie  postérieure.  Cou- 


MOLLUSQUES.  537 

leur  générale  blanc  jaunâtre.  Nos  individus  n'é- 
taient pas  d'une  grande  fraîcheur. 

L'animal  a  les  tentacules  courts,  de  couleur  de 
suie,  blancs  seulement  vers  la  pointe,  où  sont  pla- 
cés les  yeux  extrêmement  petits.  Le  reste  du  corps 
est  d'un  jaune  très-pâle  piqueté  de  blanc. 

Habite  le  port  Western,  à  la  Nouvelle-Hollande. 


DIMENSIONS. 

pouces. 

lignes 

4 

7 

538  ZOOLOGIE. 

Genre  TPJTON.  —  Triton,  Lamarck. 

TRITON  RIDÉ. 

Triton  Spcngleri. 

Lamarck  ,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  181 ,  n°  6. 
Murex  Spenglcri,  Chemn.Conch.  i  i,t.  CXCI,fig.  i83g- 
1840. 

PLANCHE  4o,   FIGURES    1-2. 

Triton,  testa  ovato-oblonga,  ventricosa,  trans- 
versim  l'ugosa,  albido  flavescente  ;  rugis  transverse 
striatis  ;  sulco  excavato  rufo-rubente  separatis , 
anfractibus  superne  tuberculato  -  nodosis  ;  aper- 
tura  alba  ,  ampla ,  œtate  valde  dilata  ta;  cauda 
breviy  recta.  Lamk. 

Cette  belle  espèce  se  fait  remarquer,  dans  son 
état  frais,  par  un  léger  épiderme  réticulé  qui  s'en- 
lève par  la  dessiccation  en  larges  plaques.  Son  ani- 
mal est  totalement  rouge  clair,  avec  des  anneaux 
de  la  même  couleur  aux  tentacules  et  des  points 
sur  la  tête  et  les  côtés  du  pied.  En  dessous  il  est 
blanchâtre  ,  avec  de  petites  taches  rougeâtres. 
L'opercule  que  nous  avons  figuré  ,  également 
rouge  ,    n'était    probablement    qu'un    fragment. 


MOLLUSQUES.  53!) 

Les  tentacules  sont   assez  gros,  peu  longs,  ren- 
flés vers  leur  base,  où  ils  portent  les  yeux. 

L'individu  que  nous  représentons,  quoique 
jeune ,  était  assez  complet.  On  le  trouve  au  port 
Western  de  la  Nouvelle-Hollande. 


DIMENSIONS. 


pouces.        lignes. 

Longueur i         7 

Epaisseur »         8 


TRITON  BOUCHE-SANGUINE,  mâle. 
Triton  pileare. 

Lamarck  ,  An.  s.  v.,  t.  VII,  page  182  ,  n°  9. 
ïbid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE    4°  )   FIGURES     l3-l5. 

Triton,  testa  fusiformi-turritq,  transverse  sul- 
cata  ;  striïs  longitudinalibus  decussata ,  albo  et 
rufo  variegata  ;  anfractibus  convexis ,  distortis  , 
superne  noduliferis  ;  cauda  ascendente  ;  apertura 
longitudinali,  sanguinea,  albo-rugosa.  Lamk. 

Nous  ne  décrirons  point  cette  belle  coquille 
assez  connue;  nous  ferons  seulement  remarquer 
que,  lorsqu'elle  n'a  pas  acquis  tout  son  dévelop- 


540  ZOOLOGIE. 

pement,  le  bord  droit  est  creux,  et  présente  sur 
toute  sa  longueur  en  dedans  un  sinus  très -pro- 
fond et  ses  sillons  bien  plus  marqués.  Dans  son 
état  naturel,  elle  est  totalement  recouverte  d'un 
épiderme  jaunâtre  se  moulant  sur  les  reliefs,  et 
duquel  il  s'élève  une  douzaine  de  lames  longitu- 
dinales ondulées,  très  -  poilues ,  scarieuses,  et  de 
couleur  rousse.  Dans  le  jeune  âge,  il  est  ventru , 
pointu  aux  deux  extrémités  comme  une  navette. 

L'animal  a  les  formes  grosses  et  ramassées,  le 
siphon  court,  ne  paraissant  pas  faire  saillie  au- 
delà  du  canal.  La  tète  est  large,  allongée  en  forme 
de  mufle;  les  tentacules  sont  gros,  courts,  renflés 
près  de  leur  base,  où  ils  portent  les  yeux.  Le  pied 
est  épais ,  ovalaire ,  élargi  en  avant ,  portant  un 
assez  grand  opercule  un  peu  pointu  et  onguiculé 
comme  ceux  des  Fuseaux;  ce  qui  le  distingue  en 
cela  de  ceux  des  autres  espèces.  Ce  Mollusque , 
d'un  jaune  pâle  uniforme  au  manteau  et  sous  le 
pied,  est  couvert  dans  toutes  ses  autres  parties  de 
lunules  brunes  formant  trois  lignes  sur  le  mufle. 
L'extrémité  des  tentacules  est  noire.  L'organe  ex- 
citateur est  médiocre.  Les  Tritons  se  développent 
assez  peu,  et  cet  individu  paraissait  avoir  souffert 
d'un  trop  long  séjour  hors  de  l'eau. 

Habite  Tonga-Tabou  et  Vanikoro. 

DIMENSIONS. 

pouces.     lignes. 

Longueur S  • 


Epaisseur 


i 


MOLLUSQUES.  541 


TRITON   CHLOROSTOME ,  femelle. 

Triton  chlorostomum. 
Lamarck ,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  i85  ,  n°  20. 

PLANCHE    4°>FIGURES    16-I7. 


Triton,  testa  subturrita,  crassiuscula,  transver- 
sim  sulcata  et  striata,  tuberculato-muricata ,  gri- 
seo  -  cœrulescente ,  maculis  variis  picta;  cauda 
breviuscula,  conforta;  apertura  flava;  columella 
rugosa;  labro  intus  dentato.  Lamk. 

Pour  la  forme  et  les  couleurs,  ce  Triton  se  rap- 
proche beaucoup  du  précédent.  Les  bords  du 
manteau  sont  ondulés  et  plissés  ,  pour  s'accom- 
moder aux  cannelures  de  l'ouverture  ;  le  siphon 
est  assez  long,  de  même  que  la  trompe,  que  nous 
n'avons  point  trouvée  garnie  de  lames  cornées,  ce 
qui  tient  probablement  à  son  exiguité.  La  grande 
branchie  occupe  toute  la  partie  gauche  de  sa  ca- 
vité. On  voit  au  côté  droit  les  follicules  muqueux , 
formant  un  triangle  de  bandes  transverses.  L'o- 
percule est  ovalaire,  jaunâtre  et  onguiculé. 


542  ZOOLOGIE. 

Tout  le  corps  de  ce  Mollusque  est  d'un  jau- 
nâtre clair,  avec  des  taches  irrégulières  ou  légè- 
rement arrondies,  brunâtres,  assez  rapprochées, 
s'étendant  jusque  sur  le  cou. 

Habite  l'Ile-de-France. 


DIMENSIONS. 

pouces. 

lignes 

8i 

o 

9 

TRITON  DO  S- NOUEUX. 

Triton  tuberosum. 

Lamarck,An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  i85  ,  n°  18. 

Ibid.  pour  la  synonymie. 

Toffoué,  par  les  indigènes  de  Tonga. 

PLANCHE    4°  •>     FIGURE     l8. 

Triton,  testa  ouata,  caudata,  transversim  sul- 
cata,  rufo  -  j'ubente  ;  ventre  magno,  tuberoso,  su- 
perne  angulato ;  anfractibus  angulo  tuberculifeiis  : 
tuberculo  dorsali  magno ,  compresso  ;  cauda  as- 
cendente  ;  columella  superne  callosa.  Lamk. 

L'animal  a  le  cou  allongé ,  rétréci  au  milieu , 
les  tentacules  très-longs  et  pointus,  plus  gros  à  la 


MOLLUSQUES.  543 

base ,  près  de  laquelle  sont  placés  les  yeux ,  un  peu 
saillants.  Le  pied  est  large,  ovalaire,  presque  carré 
en  avant ,  jaunâtre  et  ponctué  de  brun  en  dessous 
et  de  noirâtre  sur  les  côtés.  La  tête  et  les  tenta- 
cules ont  de  petites  lunules  d'un  brun  clair.  Le 
siphon  dépasse  un  peu  le  canal;  il  est  gros,  agréa- 
blement ponctué  de  noir  et  de  blanc ,  de  même 
que  le  manteau  ,  qui  déborde  la  tête  et  le  pied 
pour  former  le  vernis  blanc  qui  entoure  l'exté- 
rieur de  cette  coquille.  Son  opercule  n'est  pas  on- 
guiculé, mais  lamelleux,  ovalaire,  c'est-à-dire  que 
les  éléments  en  sont  concentriques  à  sommet  mar- 
ginal. Cette  espèce  se  trouve  aux  îles  des  Amis. 

La  variété,  qui  offre  une  zone  blanche  sur  son 
dernier  tour,  présente  aussi  quelques  différences 
dans  la  coloration  de  son  animal,  qui  est  entière- 
ment d'un  jaune  verdâtre ,  avec  des  lunules  et  des 
taches  brunes  très-rapprochées.  Le  siphon,  qui 
dépasse  le  canal ,  est  aussi  de  la  même  couleur. 
L'opercule  est  fort  mince,  jaunâtre,  ovalaire,  pres- 
que onguiculé  ,  différant  un  peu  de  celui  décrit 
ci-dessus. 

Comme  cette  coquille  avait  son  bord  droit 
mince,  canaliculé  intérieurement,  annonçant  un 
jeune  âge,  nous  ne  pouvons  assurer  si  les  bandes 
blanches  du  dernier  tour  et  la  couleur  un  peu  dif- 
férente de  l'animal  tiennent  à  cet  état  ou  à  la  va- 
riété elle-même. 

Habite  l'île  de  Vanikoro, 


544  ZOOLOGIE. 


DIMENSIONS. 

pouces.  lignes. 

Longueur i  g 

Épaisseur »  n 


TRITON  GRIMAÇANT,  femelle. 
Triton  anus. 

Lamarck,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  186,  n°  ai. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE    4°   5   FIGURES  6-IO. 

Triton,  testa  ovata,  ventricoso  -  gibbosa ,  dis- 
torta,  subtus  planulata ,  supra  nodulosa ,  subcan- 
cellata,  albida,  rufo-maculata;  apertura  coarc- 
tata,  sinuosa ,  irregulari ,  ringente  ;  labro  valde 
dentato;  cauda  brevi,  recurva.  Lamk. 

L'animal  et  la  coquille  de  cette  espèce  tiennent 
autant  aux  Casques  qu'aux  Tritons,  de  sorte  que 
nous  avons  été  un  instant  embarrassés  pour  sa- 
voir dans  lequel  de  ces  deux  genres  nous  la  fe- 
rions entrer.  Un  caractère ,  qui  paraîtra  peu  im- 
portant sans  doute ,  nous  a  déterminés  pour  ce 
dernier,  c'est  celui  de  la  coloration  par  lunules  et 


MOLLUSQUES.  545 

les  anneaux  des  tentacules,  communs  à  presque 
tous  les  Tritons. 

Ce  Triton  a  les  tentacules  gros  et  courts ,  ob- 
tus, portant  les  yeux  sur  un  renflement  vers  le 
milieu  de  leur  longueur.  Le  pied  est  court  et  ra- 
massé, carré,  sillonné  en  avant;  l'opercule  est  ar- 
rondi, subcordiforme,  à  lamelles  concentriques  et 
à  sommet  médian.  La  trompe  est  excessivement 
longue,  déliée,  probablement  dépourvue  de  cro- 
chets. L'estomac,  très -développé  ,  allongé,  com- 
mence aussitôt  après  le  ganglion  cervical;  ses  pa- 
rois sont  minces,  et  il  était  rempli  d'une  substance 
verdâtre  en  bouillie ,  qui  semble  indiquer  que  l'a- 
nimal mange  beaucoup.  Deux  grosses  glandes 
salivaires  occupent  les  côtés  de  l'œsophage,  comme 
dans  les  Casques  :  celle  de  gauche  était  fort  lon- 
gue, et  la  droite  ramassée  en  boule.  Le  siphon  res- 
piratoire est  à  peine  indiqué;  la  plus  grande  des 
branchies  a  ses  lamelles  courtes  et  assez  pressées. 
L'utérus  et  le  rectum  sont  accolés  l'un  à  l'autre, 
et  de  même  longueur.  Les  follicules  qui  tapissent 
la  paroi  supérieure  de  la  cavité  pulmonaire  sé- 
crètent une  mucosité  qui  ne  se  dissout  plus  dans 
l'eau  froide  après  avoir  macéré  dans  l'alcool,  ce 
qui  la  distingue  de  la  mucosité  de  la  plupart  des 
autres  Mollusques.  La  pourpre  que  cet  animal 
produit  teint  la  liqueur  en  un  vert  sombre  très- 
tenace. 

Ce  Triton  est  jaune  d'orpin,  avec  des  lunules 
Zoologie,  t.  ii.  35 


546  ZOOLOGIE. 


jaune-clair,  plus  ou  moins  régulières,  sur  la  tète  et 
les  côtés  du  pied.  Les  tentacules  sont  annelés  de 
rouge;  le  bord  du  manteau  est  jaunâtre,  strié 
de  rouge  ;  la  trompe,  rougeâtre ,  aurore  à  sa  pointe. 
Habite  le  port  Dorey,  à  la  Nouvelle-Guinée.  Il  y 
est  rare;  et  même  nous  n'avons  trouvé  que  deux 
fois  ce  Mollusque  vivant.  Il  se  développe  lente- 
ment et  difficilement. 

DIMENSIONS. 

pouces.  lignes. 

Longueur 2  » 

Épaisseur 1  » 


TRITON  BOUCHE-BLANCHE. 

Triton  leucostomum. 

Ranelle    bouche-blanche  ,   Lamarck ,   An.     s.    v.  , 
t.  VII,  page  i5o,  n°  1. 

PLANCHE  4°  ■>    FIGURES  3"4« 


Triton ,  testa  ovato-conica,  transversim  tenuis- 
sime  striata ,  rufo  -  castanea  ;  anfractibus  medio 
tuberculis  paivulis  série  unica  cinctis  ;  varicibus 
albo  nigroque  variis  ;  fauce  alba.  Lamk. 


MOLLUSQUES.  54.7 

Nous  ne  trouvons  pas  de  caractères  suffisants 
dans  l'animal  et  même,  à  bien  prendre,  dans  la  co- 
quille, pour  séparer  les  Ranelles  des  Tritons  ;  et 
surtout  la  Ranelle  leucostome,  qui  ne  présente  pas 
de  triples  tuyaux  canalifères  le  long  des  deux  cô- 
tés de  la  spire.  Cette  espèce,  encore  inédite  dans 
son  état  naturel ,  est  recouverte  par  un  épidémie 
jaunâtre  très-finement  velu;  l'extrémité  de  la  spire 
paraît  toujours  rouge. 

L'animal  a  la  tète  large,  portant  de  gros  tenta- 
cules cylindriques,  écartés,  évasés  en  branche  de 
lyre ,  ayant  les  yeux  près  de  leur  base  et  saillants. 
Le  pied  est  large  ,  quadrilatère  ,  sillonné  en  avant 
et  de  couleur  jaunâtre.  Les  tentacules  ont  un 
cercle  rouge  au  dessus  des  yeux.  La  tête  est  pi- 
quetée de  la  même  couleur.  La  trompe  est  cylin- 
drique dans  son  allongement ,  cordiforme  ,  lors- 
quelle  est  rentrée;  elle  est  garnie  d'une  langue 
assez  longue,  armée  de  cinq  rangées  de  crochets 
simples,  dont  les  deux  latérales  se  touchent  pres- 
que. Deux  glandes  salivaires  se  rendent  à  l'œso- 
phage. Les  branchies  ne  présentent  rien  de  re- 
marquable. Dans  le  mâle ,  l'organe  excitateur  est 
long ,  large  et  sillonné  sur  le  côté.  L'opercule  est 
large,  ovalaire ,  à  lamelles  concentriques,  à  som- 
met subterminal. 

Cette  espèce  habite  le  port  du  Roi-Georges,  à 
la  Nouvelle-Hollande.  Un  autre  individu,  prove- 
nant de  la  Nouvelle  -  Zélande  ,  dans  la  baie  des 

35* 


548  ZOOLOGIE. 

Brèmes,  a  les  tentacules  piquetés  de  brun  rouge 
de  même  que  les  parties  latérales  du  pied ,  lequel 
est  jaune  en  dessous.  La  tête  a  une  ligne  blanche 
au  milieu. 


DIMENSIONS. 


P 


ouces.      lignes. 


Longueur 2  6 


Épaisseur 1  ft 


TRITON  GRANIFERE. 

Triton  granifertim. 

Ranelle  granifère  ,  Lamarck ,  An.  s.   v.  ,   t.  VII, 

page  i53,  n°  9. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE   4°  ■>  FIGURES   21-22. 

Triton,  testa  oblonga,  ovato-conica,  scabrius- 
cula>  striis  granosis  cincta ,  albo-lutescente  aut 
rufa,  albo-fasciata  ;  granis  subacutis  ;  columella 
sulcata;  labro  margine  dentato.  Lamk. 

Cette  petite  espèce,  qu'on  distingue  facilement 
à  ses  granulations  rougeâtres  sur  des  lignes  trans- 
versales, a  les  tentacules  cylindriques  obtus,  légè- 


MOLLUSQUES.  549 

renient  rougeâtres,  doublement  annelés  de  rouge- 
brun  au  dessus  des  yeux.  Le  pied  est  large ,  ova- 
laire,  un  peu  élargi  et  carré  en  avant;  il  est  rouge 
brun  en  dessous  avec  des  points  de  la  même  cou- 
leur. Le  siphon  ne  dépasse  point  le  canal.  L'oper- 
cule est  arrondi  ,  à  lamelles  concentriques  et  à 
sommet  presque  central.  Les  éléments  de  cette 
pièce  peuvent  varier  de  manière  à  porter  le  som- 
met vers  une  des  extrémités,  comme  nous  nous 
en  sommes  assurés  sur  un  individu  provenant  de 
la  Nouvelle  -  Irlande  ,  en  tout  semblable  à  celui 
que  nous  décrivons,  et  que  nous  avons  pris  à 
Tonga-Tabou.  Ce  Mollusque  est  un  de  ceux  qui 
transmettent  Leur  couleur  à  la  coquille. 

DIMENSIONS. 

pouces,     lignes. 

Longueur i  6 

Épaisseur »         8 


TRITON  GIBBEUX. 

Triton  bufonium. 

Ranelle  cibbeuse  ,  Lamarck ,  An.  s.  v.,  t.  VII,  p.  i5a  , 

n°  7. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE    4°)    FIGURES    II -12. 

Triton,  lesta  ovali,  gibba,  crassa,  tuberculato- 


550  ZOOLOGIE. 

îiodosa,  albo-grisea,  maculis  minimis  fuscis  picta  ; 
laterum  nodulis  utrinque  tribus  canaliferis ;  aper- 
tura  alba ,  subrotunda;  labro  crassissimo ,  mar- 
gine  interiore  dentato.  Lamk. 

Cette  espèce  est  celle  qui  sert  de  type  au  genre 
Ranelle  de  M.  Lamarck.  Ses  bourrelets  latéraux 
ont  fait  penser  à  cet  auteur  que  l'animal  était 
obligé  de  saillir  d'un  demi  tour  jusqu'à  ce  que  ces 
excroissances  fussent  formées.  Pour  nous,  qui  n'a- 
vons remarqué  aucune  différence  entre  ce  Mol- 
lusque et  celui  des  Tritons  proprement  dits,  nous 
ne  pouvons  ni  concevoir  ni  supposer  le  méca- 
nisme dont  il  s'agit.  La  sécrétion  des  tuyaux  cana- 
lifères  et  des  varices  qui  leur  sont  intermédiaires, 
se  fait  naturellement  par  les  bords  du  manteau, 
qui  s'allonge  un  peu  plus  pour  produire  les  pre- 
miers :  c'est  comme  un  double  siphon  placé  aux 
deux  diamètres  de  l'ouverture.  Nous  n'ajouterons 
rien  aux  détails  de  cette  coquille  qui  est  très-con- 
nue, mais  rare,  car,  dans  nos  voyages,  nous  ne  l'a- 
vons trouvée  qu'une  ou  deux  fois  vivante.  Un  indi- 
vidu avait  sa  bouche  violacée  et  ses  bourrelets 
orangés.  On  peut  voir  que  son  animal  est  en  tout 
point  celui  des  Tritons.  Ses  tentacules  sont  gros, 
obtus,  portés  sur  une  tête  en  forme  de  lyre,  ayant 
les  yeux  près  de  leur  base.  Ils  sont  jaunâtres,  pi- 
quetés de  rouge  et  doublement  annelés  de  noir. 
Le  pied  est  ovalaire,  élargi  en  avant,  piqueté  de 


MOLLUSQUES.  551 

rougeâtre  sur  un  fond  jaune ,  marqué  de  stries 
brunes  sur  les  côtés.  Le  siphon,  qui  est  assez  long 
et  dépasse  un  peu  le  canal,  offre  les  mêmes  teintes. 
L'opercule  est  petit ,  rougeâtre  ,  régulièrement 
ovalaire,  et  onguiculé. 

Habite  le  havre  Carteret ,  à  la  Nouvelle-Irlande. 


DIMENSIONS. 


pouces,     lignes. 

Longueur a         3 

Épaisseur i        3 


r>52  ZOOLOGIE. 


Genre  POURPRE.  —  Purpura ,  Lamarck. 

POURPRE  NATTÉE. 

Purpura  textllosa. 

Lamarck,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  a^a  ,   n°  24-  — 
Encyclop.  pi.  398,  (ig.  /t-6. 

PLANCHE    3j  ,    FIGURES     1-3. 

Purpura,  testa  ovato-acuta ,  ventricosa ,  rugis 
crassis  elevatis  altérais  minoribus  succincta ,  striis 
lougitudinalibus  tenuissimis  decussata ,  squalide 
alba;  spira  mediocri ;  apertura  patula;  labro  in- 
tus profunde  sulcato.    Lamk. 

L'animal  de  cette  Poupre  a  les  tentacules  gros, 
courts,  coniques,  peu  pointus,  d'un  brun  foncé-, 
violacé  ,  portant  les  yeux  près  de  leur  extrémité. 
Le  pied  est  grand,  dilaté,  largement  ovalaire, 
d'un  blanc-jaunâtre  en  dessous  ,  et  brun -violet 
sur  les  côtés,  portant  un  assez  large  opercule  ova- 
laire ou  subquadrilatère,  à  lamelles  appliquées 
les  unes  à  côté  des  autres,  presque  droites  ou  sub- 
onguiculées,  comme  le  dit  M.  de  Blainville.  Sa  cou- 
leur est  chocolat  ou  mieux  terre  de  Sienne  calci- 


MOLLUSQUES.  553 

née.  Le  siphon  n'est  point  indiqué  clans  le  dessin 
comme  faisant  saillie  an  dehors  ;  il  est  brun  à  son 
extrémité,  et  blanc  dans  le  reste  de  son  étendue. 

La  trompe  est  fort  longue,  toujours  rentrée  et 
garnie  d'un  ruban  corné  très-long  L'œsophage 
est  étroit,  et  reçoit  le  canal  excréteur  d'une  très- 
grosse  glande  pyriforme  de  couleur  brun-rouge. 
L'intestin  se  termine  par  un  rectum  très-dilaté, 
s'ouvrant  au  coté  droit.  L'organe  de  la  Pourpre  est 
composé  de  cinq  à  six  faisceaux  de  ramifications 
ressemblant  à  celles  du  cervelet  des  mammifères.  Le 
testicule  accolé  au  foie  communique,  par  un  long 
canal  déférent,  avec  l'organe  excitateur  fortement 
contourné,  de  grandeur  médiocre,  placé  au  lieu 
accoutumé,  près  le  tentacule  droit. 

Une  assez  grande  cavité  pulmonaire  contient 
deux  peignes  branchiaux  inégaux,  placés  au  bord 
gauche  du  manteau.  Une  grosse  veine  pulmonaire 
verse  le  sang  dans  un  cœur  presque  arrondi ,  ayant 
une  large  oreillette.  L'aorte,  à  sa  sortie  du  ven- 
tricule, se  divise  en  deux  branches,  dont  l'une  se 
porte  en  avant ,  et  l'autre  dans  les  viscères  abdo- 
minaux. 

Cette  Pourpre  devient  très-grosse.  Elle  habite 
la  Nouvelle-Zélande,  et  se  trouve  communément 
dans  les  eaux  courantes  et  sur  les  rochers  de  la 
Passe  des  Français. 

DIMENSIONS. 

ponces,     lignes. 

Longueur 2  8 


Épaisseur. 


554  ZOOLOGIE. 

POURPRE  SEAU. 

Purpura  haustum. 

Martyn,  ûg.  9  ,  e.  Buccinum  haustum. 

PLANCHE    3j  ,    FIGURES  4-8. 

Purpura,  testa  ovato-oblonga ,  ventricosa,  an- 
tice  subacuta ,  fusco-virescente ,  rugosa,  transver- 
sim  striata;  spira  brevi,  couica;  aperturaovali, 
ampla  ,  violacea  aut  albida ,  margïne  usta,  den- 
tata;  columella  valde  complanata ,  canaliculata , 
postice  maculata. 

Il  existe,  dans  Martyn,  une  bonne  figure  de 
cette  Pourpre ,  sous  le  nom  de  Buccinum  haus- 
tum ,  dénomination  que  nous  lui  conservons ,  en 
la  rendant  en  français  par  le  mot  assez  impropre 
de  seau.  Cette  espèce  ne  se  trouvait  point  dans 
les  collections  de  France  avant  le  voyage  de 
V Astrolabe  ,  qui  Ta  rendue  fort  commune.  Sa 
forme  est  ovalaire ,  allongée ,  un  peu  pointue  en 
avant,  ventrue,  à  spire  courte,  conique,  ne  for- 
mant que  quatre  tours  ,  transversalement  striée. 
Son  ouverture  est  fort  grande ,  ovalaire  ,  large- 
ment évasée  ,  à  columelle  très-aplatie  ,  arquée , 
largement  canaliculée ,  blanche ,  avec  une  tache 
brune  en  arrière.  Le  bord  droit  s'arrondit  en  arc, 
et  forme  une  pointe  en  bec  en  avant,  à  son  union 


MOLLUSQUES.  555 

avec  la  columelle.  11  est  sillonné  seulement  près  de 
son  contour,  et  comme  brûlé,  tandis  que  le  fond  est 
blanc-bleuâtre.  Dans  les  jeunes  individus  l'ouver- 
ture est  d'un  bleuâtre  foncé.  Le  dessus  de  la  co- 
quille est  rugueux,  d'un  brun  verdâtre  sale. 

L'animal  a  ses  tentacules  fort  gros ,  presque  cy- 
lindriques ,  obtus  ,  avec  les  yeux  très-près  de  leur 
pointe.  Le  pied  est  large  et  quadrilatère;  il  est  dé- 
passé en  arrière  par  une  lamelle  charnue ,  sur  la- 
quelle repose  l'opercule,  qui  est  ovalaire,  large, 
subonguiculé,  d'un  beau  rouge -brun.  Ce  pied 
prend  quelquefois  une  assez  singulière  forme  ré- 
trécie  que  nous  avons  représentée  dans  notre  des- 
sin. Il  est  jaunâtre,  strié  en  dessous,  taché  de  blanc 
sur  les  côtés.  Les  tentacules  sont  blancs,  linéolés 
de  blanc-mat. 

Du  vivant  de  l'animal ,  la  trompe  ne  sert  que 
pour  pénétrer  dans  les  Mollusques  dont  il  se  nour- 
rit. Le  siphon,  qui  est  assez  long,  ne  dépasse  point 
le  canal. 

Habite  tout  le  contour  de  la  baie  Tasman  ,  à  la 
Nouvelle-Zélande ,  sur  les  rochers.  Il  y  en  a  beau- 
coup dans  la  Passe  des  Français. 

DIMENSIONS    PRISES  SUR  UN   INDIVIDU    MOYEN. 

pouces,     lignes. 

Longueur i        io| 

Largeur i  i 


Épaisseur » 


1 1 


350  ZOOLOGIE. 

POURPRE  ARMIGÈRE  ,  variété. 
Purpura  armigcra,  var. 

Lamarck,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  237,  n°  7. 

PLANCHE    3j,    FIGURES    I7-I9. 

Purpura,  testa  ouata ,  turbinata  ,  transversim 
striata;  tuberculis  elongatis,  obtusis  transverse plu- 
riseriatis  annata,  albida;  spira  conica ,  tubercu- 
lata;  apertura  flava ,  ad  dextrum  rubro  sulcata; 
labro  tenui  intus  recurvato ,  undatini  sinuoso  den- 
ticulato,  castaneo;  columella  crassa ,  luteofusces- 
cente. 

Cette  Pourpre  est  une  très  -  forte  variété  de 
l'Armigère  ,  si  même  ce  n'est  point  une  autre  es- 
pèce. Elle  est  chargée  de  trois  gros  tubercules  co- 
niques, obtus;  la  différence  est  dans  l'ouverture, 
dont  le  bord  droit  est  mince  ,  recourbé  en  de- 
dans, denticulé,  maculé  de  brun  et  fortement  on- 
dulé par  la  terminaison  de  quelques  tubercules: 
plus  profondément,  il  est  jaune  clair,  sillonné  par 
des  lignes  aurores.  La  columelle  est  lisse,  arron- 
die ,  aplatie  et  un  peu  cannelée  à  sa  base ,  large- 
ment tachée  de  brun -marron  en  arrière.  Le  canal 
est  court  et  assez  largement  ouvert. 

L'animal  a  le  pied  grand ,  ovalaire  ,  jaune  en 
dessous  et  réticulé  de  noir  sur  les  cotés;  les  ten- 


MOLLUSQUES.  5Ô7 

tacules  assez  gros  ,  coniques ,  obtus ,  jaunâtres  , 
avec  un  cercle  noir  au-dessus  des  yeux  ,  qui  ne 
sont  pas  aussi  près  de  la  pointe  que  dans  les  es- 
pèces précédentes.  Le  siphon  est  fort  long  et  dé- 
passe le  canal,  en  s'évasant  à  son  extrémité. 

L'opercule  est  grand ,  subovalaire ,  à  lames  appli- 
quées et  presque  droites ,  de  couleur  brun-foncé. 

Cette  Pourpre  habite  Tonga-Tabou.  Toujours  re- 
couverte d'un  enduit  terreux  d'un  blanc  sale,  elle 
doit  être  jaunâtre  avec  des  taches  brunes. 

DIMENSIONS. 

pouces,      lignes. 

Longueur 2  1 

Epaisseur,  non  compris  les  tentacules. .  .  1  4 


POURPRE  MARRON -DINDE,  var. 
Purpura  liippocastanum. 

Lamarck,  An.  s.  v.,  t.  VII,  page  ^38  ,  n°  9. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE   38,  FIGURES    I"4« 

Ibid.  figures  5-6 ,  variété  plus  grande. 

Purpura  ,    testa  ovato-abbreviata  ;  sulcis  sub- 
squamosis  cincta  ,  tuberculis  elongatis  spiniformi- 


558  ZOOLOGIE. 

bus  muricata ,  albo   et  nigro  marmorata  ;  labro 
si/iuoso ,  intus  verrucoso.  Lamk. 

La  variété  qui  a  servi  à  notre  dessin  se  fait  re- 
marquer par  sa  petitesse,  quoique  bien  adulte. 
Elle  tient  beaucoup  de  la  Ricinule  mûre,  mais  elle 
est  plus  grande  qu'elle;  son  ouverture  n'est  point 
la  même  pour  la  coloration  ,  qui  est  d'un  blanc- 
bleu,  taché  de  rougeâtre-violacé,  avec  cinq  dents  au 
bord  droit,  d'où  partent  cinq  raies  transverses 
violacées  ;  à  la  partie  postérieure  est  une  callosité 
décurrente.  Ses  tentacules  sont  à  peu  près  égaux  , 
bruns,  avec  des  lignes  d'un  vert  sale  dans  les  sil- 
lons. La  spire  est  conique  ,  obtuse. 

L'animal  a  le  pied  quadrilatère,  allongé;  les 
tentacules  longs  et  gros,  pointus,  portant  les  yeux 
sur  un  renflement  de  leur  pointe;  le  siphon  est 
élargi  à  son  extrémité  et  dépasse  un  peu  le  canal. 
Toutes  ces  parties ,  ainsi  que  le  manteau  ,  sont 
d'un  jaune-verdâtre,  tachées  de  brun,  excepté  le 
pied  qui  est  jaunâtre  ,  uniforme  en  dessous ,  et 
marqué  d'un  rouge-brun  sur  les  côtés.  L'opercule 
est  ovalaire,  obliquement  pointu  à  une  extrémité, 
brun  foncé  au  milieu  ,   et  rouge  sur  les  bords. 

Habite  l'île  de  Tikopia.  L'espèce  proprement 
dite  se  trouve  à  Tonga-Tabou. 

DIMENSIONS. 

pouces.       lignes. 

Longueur i  i 

Épaisseur 8 


MOLLUSQUES.  55Î) 

POURPRE  DE  L'ASCENSION. 

Purpura  Ascensionis  ,  nob. 

PLANCHE   dy  ,   FIGURES    20-23. 

An.  Murex  Moega  de  Martini  ?  pi.  ioo,  fig.  961-962. 

Purpura ,  testa  ovato-abbreviata  ,  ventricosa , 
crassa,  transversimstriata,  nec  tuberculosa ,  squa- 
lide  alba  ;  spira  brevissima ,  retusa,  apertura  splen- 
dido-alba ,  postice  canaliculata  ;  columella plana , 
punctis  quaternis  spadiceis  inœqualibus  notata;  la- 
bro  margine  denticulato  etsfriato. 

On  pourrait  prendre  cette  Pourpre,  au  premier 
aspect,  pour  la Néritoïde  de  M.  Lamarck ,  à  la- 
quelle elle  ressemble  beaucoup  en  effet ,  mais 
dont  elle  diffère  par  l'absence  constante  de  tuber- 
cules sur  le  dernier  tour,  comme  nous  avons  pu 
le  vérifier  sur  tous  les  individus  que  nous  avons 
rapportés.  Nous  croyons  que  c'est  elle  que  Martini 
a  figurée,  plutôt  que  laNéritoïde.  Cette  Pourpre  est 
globuleuse ,  striée  en  travers  de  lignes  rougeàtres 
sur  un  fond  verdâtre.  Son  ouverture  est  ovalaire, 
d'un  superbe  blanc  de  faïence;  elle  paraît  aug- 
mentée par  le  large  aplatissement  de  la  columelle 


560  ZOOLOGIE. 

régulièrement  marquée  de  quatr  tubercules 
ronds,  inégaux,  couleur  de  chocolat.  Le  canal 
est  à  peine  saillant.  Le  bord  droit  est  dilaté,  ar- 
rondi, crénelé,  rougeâtre,  quelquefois  ponctué 
de  brun.  Sa  partie  postérieure  est  un  profond  si- 
nus, et  il  est  de  plus  légèrement  sillonné  de  blanc 
en  dedans. 

L'animal  a  le  pied  large,  quadrilatère,  arrondi, 
jaunâtre  en  dessous,  brun-rouge  très-foncé  et  ve- 
louté sur  les  côtés.  Les  tentacules,  gros,  pointus  , 
ont  les  yeux  placés  près  d'un  renflement  de  leur 
extrémité;  ils  sont  d'un  beau  brun  ,  de  même  que 
la  tète  et  l'extrémité  du  siphon  ,  qui  est  petit  et 
fait  peu  de  saillie.  Le  manteau  est  rougeâtre  et 
légèrement  frangé.  L'opercule  est  large,  subqua- 
drilatère, allongé,  brun  ,  presque  noir  au  milieu, 
rouge  aux  extrémités;  ses  éléments  cornés  sont 
en  lames  presque  droites. 

Cette  belle  espèce  habite  les  rivages  de  l'Ascen- 
sion. Elle  n'y  est  pas  rare. 


DIMENSIONS. 


P 


onces- 


Longueur i  5 

Epaisseur * »         9 

Largeur 1  1 


V 


MOLLUSQUES.  561 

POURPRE  MONODONTE. 

Purpura  manodanta  ,   nob. 

PLANCHE   3j,    FIGURES    9-II. 


Purpura,  testa  minitna,  ovato-globosa ,  antice 
acuta,  transversim  tenuissime  striatay  luteo-vires- 
cente ;  columella  acuta,  breï>i;  apertura  amplo- 
ovali,  margine  denticulata;  columella  plana ,  de- 
pressa,  alba  aut  violacea  ,  basi  unidentata. 

Très-petite  espèce  fort  élégante ,  qui  fait  le  pas- 
sage au  genre  Licorne.  Elle  est  ovalaire,  un  peu 
ventrue,  à  spire  arrondie  et  subitement  pointue, 
très -finement  striée  en  travers  d'un  jaune-ver- 
dâtre.  L'ouverture  est  fort  large  parla  dilatation  du 
bord  droit,  qui  est  denticulé,  et  par  l'aplatissement 
en  forme  de  gouttière  de  la  columelle ,  qui  porte 
une  petite  dent  à  sa  base  vers  l'extrémité  du  ca- 
nal: ce  dernier  estarrondiou pointu,  et  peusaillant. 
La  bouche  est  ou  totalement  blanche  ou  violette 
sur  la  columelle.  L'opercule  est  ovalaire ,  très- 
allongé  et  rodé. 

Cette  Pourpre,  dont  nous  ne  connaissons  point 
l'animal,  habite  l'île  de  Tonga-Tabou. 

Zoologie,  t.  ir.  3  G 


562  ZOOLOGIE. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 6 

Largeur 4 

Épaisseur 3 


POURPRE  STRIÉE. 
Purpura  s  tria  ta  ,  nob. 

PLANCHE  3j,   FIGURES  I2-I  /\. 

Purpura ,     testa    elongato-conica ,    tubercula- 

to-plicata,  longitrorsum  et  transversim  striata  , 

fusco-rubenle ;  apertura elongata^crassa,  angusta, 

rubente  -  violacea  ;  margine  dextro  sulcata  ;   co- 

lumella  undosa. 

Cette  espèce  est  fort  épaisse,  allongée,  à  forme 
de  Buccin,  dont  la  spire  est  conique,  pointue, 
l'ouverture  très-allongée  faisant  la  moitié  de  la 
coquille,  rétrécie,  à  bord  droit,  épais,  évasé  7 
denticulé  et  profondément  sillonné,  rougeâtre, 
quelquefois  brun  sur  le  limbe.  La  columelle  est  ar- 
rondie ,  ondulée,  et  seulement  aplatie  à  sa  base. 

Le  test  en  dessus  a  de  gros  plis  longitudinaux 
un  peu  tuberculeux ,  finissant  à  la  base  ,  et  des 
sillons  transverses,  coupés  longitudinalement  par 


MOLLUSQUES.  5G3 

des  stries  très-fines ,  écailleusés  et  ondulées.  Le 
fond  de  la  couleur  est  d'un  assez  joli  brun ,  sur 
lequel  se  dessinent  les  sillons  transverses  qui  sont 
blanchâtres.  Lacolumelle  est  violacée.  L'opercule 
est  ovalaire  et  semblable  à  celui  des  Pourpres. 
Habite  le  havre  Dorey,  à  la  Nouvelle-Guinée. 


DIMENSIONS. 

pouces. 

lignes 

8 

9 

POURPRE  TREILLISÉE. 

Purpura  cancellatn  ,  noh. 

PLANCHE   37,  FIGURES    l5-l6. 

Purpura,  testa  ovato-elongata  ,  subventricosa , 
tuberculata  ,  luteo-virescente  ;  plicis  tuberculosis 
transversim  sulcatis  onusta  ;  apertura  ovato  -  an- 
gusta ,  luteo-fuscescente ,  margine  dextro  tuber- 
culato  ;  spira  conica  et  crassa. 

Assez  petite  espèce,  ventrue,  conique  à  ses  deux 
extrémités  ,  tuberculeuse ,  profondément  plissée 
en  long ,  et  traversée   par  des  bandes  larges  lais- 

36* 


504  ZOOLOGIE. 

sant  entre  elles  de  petits  enfoncements  quadri- 
latères, qui  rendent  cette  coquille  comme  treilli- 
sée.  Les  tubercules  de  la  base  des  derniers  tours 
sont  les  plus  élevés.  La  spire  est  grosse ,  conique 
et  obtuse.  L'ouverture  est  ovalaire,  rétrécie,  d'un 
jaune  maculé  de  violet,  avec  un  pli  décurrent  en 
arrière,  et  des  tubercules  au  bord  droit.  La  colu- 
melle  est  blanche  et  arrondie;  le  canal  assez  mar- 
qué ,  un  peu  tortueux.  Le  dessus  de  cette  coquille 
est  d'un  jaune  légèrement  verdâtre. 

Nous  n'en  connaissons  point  l'animal,  et  nous 
présumons  qu'elle  provient  de  Tonga-Tabou. 


DIMENSIONS. 

pouces.       lignes. 

Longueur i  i 


Epaisseur. 


POURPRE  NASSOIDE. 

Purpura  nassokles  ,  nob. 

PLANCHE    38,    FIGURES   7-9. 
Ibid.  ,    FIGURES    10-11,    VARIÉTÉ. 


Purpura,  testa  globosa,  crassa,  apice  conica, 
acuta ,    albido-lutescente,  tuberculosa,   loiigitudi- 


MOLLUSQUES.  565 

naliter  transversimque  plicata  ;  apertura  ovali, 
maxime  angusta  ,  alba  ;  margine  dextro  undu- 
lato ,  dentato  ;  columella  lœvi  aut  tuberculosa. 

Varie  tas ,  testa  magis  elongata  atque  plicata  ; 
apertura  aurantiaca. 

Petite  espèce  qui  a  des  rapports  avec  les  Nasses 
par  sa  forme  globuleuse  et  ses  plis  longitudi- 
naux tuberculeux  ,  coupés  par  des  sillons  trans- 
verses. Son  sommet  est  conique,  un  peu  obtus; 
son  ouverture  très-rétrécie ,  tranchante  sur  le  bord 
droit ,  qui  est  ondulé  et  tuberculeux.  La  colu- 
melle  est  plate  et  rugueuse ,  ou  lisse  et  un  peu 
tordue.  Le  canal  est  un  peu  long  et  recourbé.  Ces 
parties  sont  blanches,  et  le  reste  de  la  coquille  est 
d'un  blanc-jaunâtre. 

Nous  n'en  connaissons  point  l'animal  ;  mais  l'oper- 
cule est  grand,  lamelle  et  appartient  bien  au  genre. 

Cette  espèce  habite  l'île  de  Tonga-Tabou. 

La  variété  plus  allongée ,  qui  provient  de  la  Nou- 
velle-Irlande ,  a  la  spire  plus  pointue  et  cinq  grosses 
côtes  longitudinales  espacées.  Son  ouverture,  éga- 
lement fort  rétrécie,  est  tuberculeuse  sur  les  deux 
bords  et  d'un  rouge  vif. 

DIMENSIONS. 

ligues. 

Longueur 9 

Épaisseur 5 


566  ZOOLOGIE. 

POURPRE  RÉTICULÉE. 

Purpura  reticulata ,  nob. 

PLANCHE  38,  FIGURES    17-18. 

Purpura ,  testa  parvula  ,  ovato-acuta ,  alùida- 
fuscescente ,  transversim  sulcata,  tenuissime  reti- 
culata ;  anfractlbus  elevatis  ,   carinato  -  nodosis  ; 
apertura  ampla,  margine  undosa  et  sfriata. 

Cette  petite  espèce  a  le  port  de  la  Pourpre  rus- 
tique, c'est-à-dire  qu'elle  a  la  spire  allongée ,  poin- 
tue, à  tours  élevés,  portant  une  rangée  de  petits 
tubercules  bruns  sur  un  fond  d'un  jaune  sale.  Le 
dernier  tour  a  deux  rangées  de  nodosités.  Indé- 
pendamment de  cela ,  il  est  ceint  de  petites  cor- 
delettes ,  dont  les  intervalles  sont  très-finement 
réticulés.  Ces  réseaux  existent  seuls  au  sommet. 
L'ouverture  est  grande,  ovalaire  avec  un  canal 
bien  marqué ,  et  striée  sur  le  bord  droit. 

Habite  le  port  Western  ,  à  la  Nouvelle-Hollande. 

Nous  n'en  connaissons  point  l'animal,  et  notre 
individu,  sans  être  altéré,  n'était  point  vivant. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 7 

Épaisseur 4 


MOLLUSQUES.  567 

POURPRE  RAPE. 

Purpura  scobina  ,  nob. 

PLANCHE    38,   FIGURES    I2-l3. 


Purpura,  testa  ovato-oblonga,  transvei'sim  cos- 
tata,  rugosa  ;  squalide  lutea  ;  interstitiis  lamellosis 
imbricatis  ;  apertura  ovali  minore fuscescente,  la- 
bro  undulata ,  intus  tuberculata ,  sulcata  ;  spira 
conica,  crassa,  subacuta. 

Assez  petite  espèce,  oblongue,  à  spire  épaisse, 
un  peu  pointue,  dont  les  tours  sont  carénés,  no- 
duleux  ;  le  dernier  a  trois  grosses  côtes  trans- 
verses, rugueuses,  dans  les  intervalles  desquelles 
sont  plusieurs  rangées  de  petites  écailles  imbri- 
quées, rudes  comme  une  râpe.  L'ouverture  est 
ovalaire,  assez  étroite  ,  ondulée  sur  le  bord  droit, 
qui  est  denticulé  et  sillonné.  La  columelle  est 
lisse  et  forme  un  sinus  en  arrière  à  sa  réunion 
au  côté  opposé.  Cette  coquille  est  d'un  jaunâtre 
en  dessus  et  d'un  fauve-violacé  dans  l'ouverture. 
Nous  n'en  connaissons  point  l'animal. 

Elle  habite  la  Nouvelle-Zélande. 

Ce  n'est  pas  la  même  que  la  rugueuse,  avec 
laquelle  elle  a  des  rapports. 


568  ZOOLOGIE. 


DIMENSIONS. 

pouces.  lignes. 

Longueur i  » 

Epaisseur »  6 


POURPRE  BOURGEONNÉE. 

Purpura  mancinella. 

Lâmarck  ,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  239  ,  n°  1a. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE    38,    FIGURES    \/±-\§. 


Purpura,  testa  ovato-ventricosa ,  crassa,  tu- 
berculis  subacutis  basi  rubris  transversim  scriatis 
muricata  ,  albo-rubente  ;  spira  conico  -  acuta  ; 
apertura  flava  ;  labro  intus  striato  :  striis  rubro 
coloratis. 

L'animal  de  cette  jolie  Pourpre  nous  a  présenté 
un  caractère  qui  pourrait  bien  ne  pas  être  con- 
stant dans  tous  les  individus  :  le  pied  fortement 
bilobé  en  avant,  ovalaire,  un  peu  lancéolé  en 
arrière,  blanc-jaunâtre  en  dessous  ,  rougeâtre  sur 
les  côtés,  avec  des  taches  noires  ,  de  même  que 
sur  la  tête  et  les  tentacules.  Ces  derniers  ont  de 


MOLLUSQUES.  569 

plus  un  large  anneau  noir  au  dessus  des  yeux, 
lesquels  sont  placés  sur  un  renflement  de  leur 
base.  Le  bord  du  manteau  est  frangé ,  et  le  si- 
phon de  couleur  brune.  La  trompe  elle-même  est 
rougeâtre  :  cette  teinte  est  également  celle  de  l'o- 
percule, qui  est  quadrilatère. 

Cette  pourpre  provient  d'Amboine. 


DIMENSIONS. 


pouces.      lignes. 

i  a 

Épaisseur »  8 


Longueur i  a 


POURPRE  RUGUEUSE. 
Purpura  rugosa  ,  nob. 

PLANCHE    38,     FIGURES    IQ-2I. 

Purpura  ,  testa  ovato-acuta,  scabrosa  ,   trans- 

versim  carinata,  longitudiualiter plicato-foliacea , 

fuscescente  ;  apertura  ampla,  violacea  ,  margine 

undulata  et  sulcata  ;  columella  longitrorsum  pli- 

cata. 

Cette  espèce  est  ovale,  allongée,  à  spire  grosse, 
pointue,  très-rugueuse,  comme  rongée,  fortement 
carénée  sur  ses  tours  ;  le  dernier  compte  quatre 


570  ZOOLOGIE. 

à  cinq  de  ces  arêtes  transverses,  croisées  par  des 
plis  longitudinaux,  ondulés,  un  peu  foliacés,  ce 
qui  rend  cette  coquille  grossièrement  rude.  Son 
ouverture  est  grande  ,  ovalaire  ,  d'un  rouge-vio- 
lacé sombre,  avec  un  ruban  jaunâtre  sur  le  bord 
droit,  qui  est  ondulé  et  largement  sillonné.  La  co- 
lumelle  aplatie  est  de  la  même  couleur,  avec  un 
pli  arqué  en  long,  blanchâtre.  Le  reste  du  test  est 
brunâtre  ,  avec  des  reflets  jaunâtres. 

L'animal  a  le  pied  ovalaire ,  un  peu  élargi  en  avant; 
les  tentacules  gros,  coniques,  terminés  en  pointe 
aiguë  ,  portant  les  yeux  vers  leur  extrémité.  Ils 
sont  blanchâtres  ainsi  que  le  siphon,  qui  est  court. 
Le  pied  est  blanc-jaunâtre  en  dessous  ,  avec  une 
légère  teinte  brune  sur  le  bord  ;  ses  côtés  sont 
d'un  vert-clair,  tachés  de  blanc-jaunâtre.  L'oper- 
cule est  ovalaire  et  presque  noir. 

Cette  pourpre  se  trouve  à  la  Nouvelle-Zélande. 
La  couleur  de  sa  bouche  est  beaucoup  plus  intense 
sur  le  vivant. 

Bien  qu'elle  ait  quelques  rapports  avec  laThia- 
relle  de  Lamarck,  elle  se  rapproche  davantage  de 
la  Pourpre  râpe,  que  nous  avons  précédemment 
décrite,  et  dont  elle  se  distingue  par  sa  bouche 
plus  large,  moins  épaisse,  sans  tubercules  et 
différemment  colorée. 

DIMENSIONS. 

pouces.       lignes. 

Longueur i  a 

Épaisseur »  S 


MOLLUSQUES.  :»7 1 

POURPRE  THIARELLE. 

Purpura  thiarella. 

Lamarck  ,  An.  s.  v.,  t.  VII ,  page  2/j6,  n°  37. 

PLANCHE   3p  ,     FIGURES    ^-6. 

Purpura,  testa  ovato-acuta ,  ventricosiuscula , 
transvers  ini  s  tria  ta  ,  longitudinaliter  subplicata, 
griseo-fulva  ;  anfractibus  superne  angulatis ,  su- 
pra planulatis  ,  ad  angulum  tuberculato  -  coro- 
natis  ;  spira  subcontabulata  ;  labro  intus  sul- 
cato.  Lamk. 

L'individu  que  nous  représentons  est  une  va- 
riété plus  courte,  plus  élargie  transversalement, 
et  dont  l'ouverture ,  violacée  dans  son  contour  , 
est  au  fond  d'un  blanc-bleuâtre.  Le  bord  droit  a 
cinq  bandes  courtes ,  violettes. 

L'animal  a  les  tentacules  longs,  assez  gros,  ob- 
tus ,  portant  les  yeux  au  tiers  antérieur  de 
leur  longueur.  Ils  sont  blancs  à  leur  pointe,  noirs 
dans  le  reste  de  leur  étendue  ,  de  même  que  le 
siphon  et  les  côtés  du  pied.  Le  dessous  seul  de  ce 
dernier  est  jaune  et  de  forme  ovalaire  L'opercule 
est  subquadrilatère  etrougeâtre. 

Cette  Pourpre  habite  l'île' de  Vanikoro. 


372  ZOOLOGIE. 


DIMENSIONS. 

pouces.      ligues. 


Longueur i  » 

Épaisseur .      »  8 


POURPRE  GUIRLANDE. 

Purpura  serturn. 

Lainarck,  An.  s.  v. ,  t.  VII ,  page  243  ,  n°  i5. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE  39  ,    FIGURES    Il-l3. 

Purpura,  ovato-  oblonga,  transversim  striato- 
granulosa ,  striis  longitudinalibus  impressis  decus- 
sata,  maculis  latis  albis  et  rujïs  inœqualibus  va- 
riegata  ;  anfractibus  convexis ,  superne  depressis; 
columella  fulva.  Lamk . 

Cette  pourpre,  bien  connue ,  présente  quelques 
variétés  clans  sa  coloration ,  qui  est  cependant  plus 
ou  moins  rougeâtre.  L'animal  a  les  tentacules  pe- 
tits et  les  yeux  placés  vers  le  milieu  de  leur  lon- 
gueur. Ils  sont  blancs  à  la  pointe,  noirs  ,  piquetés 
de  blanc  sur  la  base ,  de  même  que  le  dessus  de 


MOLLUSQUES.  573 

la  tète  et  les  côtés  du  pied.  Le  cou  est  d'un  brun 
clair,  le  manteau  jaune,  bordé  de  noir  et  de  blanc. 
Le  pied  est  grand,  ovo- quadrilatère,  jaune  en 
dessous.  L'opercule  est  arqué  d'un  coté,  droit  de 
l'autre  ,  subonguiculé  ,  brun  au  milieu  ,  orangé 
sur  les  bords.  Le  siphon  n'est  point  apparent  au- 
delà  du  canal. 

Cette  espèce  se   trouve  au  port  Dorey  de   la 
Nouvelle-Guinée. 

DIMENSIONS. 

pouces,     lignes. 

Longueur 2  » 

Épaisseur »  8 


POURPRE  DE  SAINTE -HÉLÈNE. 

Purpura  helena ,  nob. 

PLANCHE   39,   FIGURES  ^-ÎO. 

Purpura,  testa  ouata ,  ventricosiuscula ,  trans- 
versim  striata ,  griseo-virescente ,  albo  et  uigro 
punctata  ;  ultimo  anfractu  tuberculis  bicoronato  ; 
spira  brevi ,  acuta;  apertura  elongata,  sulcata, 
violacea. 

C'est  après  un  examen  attentif  de  la  coquille  et 
de  l'animal  que  nous  nous  sommes  décidés  à  consi- 


574  ZOOLOGIE. 

dérer  cette  Pourpre  comme  une  espèce  nouvelle , 
différente  de  laBicostale  et  surtout  de  la  Thiarelle, 
avec  laquelle  elle  a  tant  de  rapports  ,  que ,  sans 
la  connaissance  de  l'animal,  il  eût  paru  assez 
naturel  de  ne  la  considérer  que  comme  une  va- 
riété à  deux  rangées  simples  de  tubercules  sur  le 
dernier  tour. 

Elle  est  courte,  ventrue,  à  spire  aiguë,  fine- 
ment striée  en  travers ,  d'un  gris  verdâtre ,  ponc- 
tuée de  brun  et  de  blanchâtre.  L'ouverture  diffère  de 
celle  de  la  Thiarelle  par  ses  nombreux  sillons  rap- 
prochés au  bord  droit.  Elle  est  d'un  brun-violacé 
sombre,  avec  quatre  bandes  d'un  blanc-bleu.  La 
columelle  est  blanche,  tachée  de  rougeâtre. 

L'animal  a  la  tète ,  le  siphon  et  les  tentacules 
bleuâtres,  piquetés  de  brun.  Ces  derniers  ont  les 
yeux  placés  au  liers  antérieur  de  leur  longueur,  et 
au  dessus  est  une  bande  brune.  Le  pied  est  allongé, 
ovalaire  ,  à  sillon  marginal  antérieur,  rouge-vio- 
lacé en  dessous ,  et  marqué  de  stries  longitudi- 
nales, maculé  de  rouge-brun  sur  les  côtés,  avec  un 
liséré  rosé  sur  le  limbe.  Le  siphon,  qui  dépasse  le 
canal,  est  rougeâtre  à  la  pointe.  L'opercule  est  rou- 
geâtre, et  subquadrilatère. 

Ce  Mollusque  est  assez  commun  sur  les  rochers 
de  l'île  Sainte-Hélène.  Peut-être  se  trouve -t-i] 
aussi  à  l'Ascension. 

DIMENSIONS. 


lignes. 


Longueur- 1 1 

Epaisseur 6 


MOLLUSQUES.  575 


POURPRE  HERISSON. 
Purpura  histrix. 

Lamarck ,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  a/»7>  n°  4i, 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE    39,    FIGURES    l^-l6. 


Purpura,  testa  obovata ,  ventricosa ,  transver- 
sim  striata  ,  spinosa ,  lutescente  ;  spinis  longius- 
culis  ,  canaliculatis  ,  transversim  quadriseriatis  ; 
spira  brevi ,  acuta  ;  fauce  rosea  ;  labro  margine 
interiore  dentifero.   Lamk. 

L'animal  de  cette  élégante  petite  Pourpre  a  les  ten- 
tacules déliés  et  pointus,  verdâtres,  avec  un  cercle 
noir  au  dessus  des  yeux,  qui  sont  placés  fort  près  de 
la  base  des  tentacules.  Toutes  les  autres  parties  du 
corps  sont  d'un  vert  passant  au  vert-jaunâtre,  avec 
des  points  blanchâtres.  Le  pied  en  dessous  est  vert- 
pomme  clair  ,  avec  des  points  jaunes  sur  le  pour- 
tour. L'opercule  est  grand  et  ovalaire  :  les  lames 
cornées  sont  plus  contournées  que  dans  la  plu- 
part des  autres  Pourpres. 

Habite  le  havre  Carteret,  à  la  Nouvelle-Irlande. 


576  ZOOLOGIE. 


DIMENSIONS. 


lignes. 


Longueur 8 

Épaisseur 6 


POURPRE  MURIQUEE. 

Purpura  horrida. 

Ricinule  muriquée  ,  Lamarck,  Anim.   s.  v.  t.  "VII,  p. 

a3 1  ,  n°  i. 
Ib  1.  pour  la  synonymie. 
KiViRivi,  par  les  indigènes  de  Tikopia. 

PLANCHE    39,    FIGURES    1-3. 

Purpura,  testa  obovata,  subglobosa  ,  tubercu- 
culis  crassis  brevibus  acutis  nigris  echinata;  inter- 
stitiis  albis  ;  spira  brevissima;  apertura  ringente , 
violacea.  Lamk. 

Le  genre  Ricinule  ne  peut  plus  être  admis,  soit 
qu'on  veuille  l'établir  d'après  la  forme  de  la  co- 
quille, ou  d'après  celle  de  l'animal.  Par  la  coquille, 
la  transition  des  espèces  épineuses  ,  à  ouverture 
rétrécie,  ringente,  aux  espèces  lisses,  est  telle- 
ment insensible,  qu'on  ne  pourrait  pas  fixer  la  limite 
des  unes  et  des  autres.  Quant  aux  Mollusques 
et  aux  opercules  ,  il  n'y  a  aucune  différence  , 
comme  on  peut  le  voir  en  jetant  un  coup  d'ceil 
sur  nos  dessins. 


MOLLUSQUES.  577 

L'animal  de  la  Pourpre  muriquée  est  d'un  vert 
glauque,  ponctué  de  blanc.  Le  pied  est  long,  sub- 
ovalaire,  presque  carré  et  à  sillon  marginal  en 
avant ,  arrondi  en  arrière ,  avec  une  bandelette 
noire  sur  les  côtés.  Les  tentacules  ont  un  cercle 
rougeàtre  et  les  yeux  vers  leur  milieu.  Le  siphon 
est  court,  mais  fort  gros.  Le  manteau,  qui  est 
découpé,  ondulé,  est  également  verdâtre  avec  des 
taches  blanches.  L'opercule  est  ovalaire,  rouge 
brun  vif,  à  fibres  droites  et  un  peu  contournées 
vers  l'extrémité  la  plus  large;  l'ouverture  de  la 
coquille  est  tellement  rélrécie,  que  l'opercule  est 
obligé  de  se  présenter  obliquement  et  de  côté 
pour  se  cacher  dans  sa  profondeur. 

Cette  espèce  habite  la  petite  île  de  Tikopia. 

DIMENSIONS. 

pouces,     ligues. 

Longueur i         1 3 

Largeur ,  .....  .  «  1 1 

Epaisseur «  8 


Zoologie,  t.  il.  37 


578  ZOOLOGIE. 


POURPRE  DIGITÉE. 

Purpura  digitata. 

Ricinule  digitée,  Lamarck,  An.  s.  v.,  t.  VII,  p.  232,11"  5. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE  3g  ,   FIGURES  20-22. 


Purpura  y  testa  obouata,  depressa,  lutescente  ; 
costis  transversis  tuberculato-nodosis  ;  spira  bre- 
vissima  ;  apertura  angustata ,  lutea  ,  labro  ante- 
rius  digitis  duo  bus  armato.  (  Lamk.  ) 

Nous  ferons  pour  cette  espèce,  que  M.  Lamarck 
avait  placée  dans  lesRicinules,  la  même  remarque 
que  pour  la  précédente.  C'est  une  vraie  Pourpre, 
dont  le  manteau  est  découpé  pour  former  les  di- 
gitations  de  l'ouverture  ;  ses  tentacules  sont  petits, 
pointus,  oculés  à  la  base,  cerclés  de  brun  au  des- 
sus des  yeux;  le  pied  est  assez  grand  et  ovalaire. 
Toutes  ces  parties  sont  d'un  beau  jaune  serin, 
piqueté  de  blanc.  L  opercule  est  large ,  ovalaire , 
à  lames  droites  et  appliquées  les  unes  aux  autres. 

Ici  il  y  a  similitude  de  couleur  entre  l'animal 
et  son  ouverture;  ce  qui  est  loin  d'être  constant. 


MOLLUSQUES.  579 

Cette  Pourpre  habite  le  havre  Carteret ,  à  la 
Nouvelle-Irlande.  Elle  est  couverte  d'un  enduit  ma- 
rin qui  indique  que  ses  mouvements  sont  lents; 
et,  dans  cet  état,  elle  s'applique  tellement  sur  les 
rochers,  qu'on  a  de  la  peine  à  la  distinguer. 


DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 1 1 

Largeur 1 1 

Épaisseur 5 


POURPRE  ARACHNOÏDE. 

Purpura  arachnoïdes. 
Ricinulf.  arachnoïde,  Lamarck,  An.  s.  v.,  t.  VII,  page  a3a,  n°/,. 

PLANCHE  39  ,   FIGURES    17-IÇ). 

Purpura ,  testa  obovata  ,  transversim  striata  ; 
spinis  subulatis  muricata  ,  albo  lutescente  ;  spi- 
nis  basi  nigris ,  inœqualibus  ,  prope  labrum  lon- 
gioribus  ;  apertura  ringente ,  alba  ,  luteo-macu- 
lata.  (Lamk.  ) 

Nous  ferons  également  rentrer  cette  espèce  dans 
les  Pourpres.  Son  animal  offre ,  pour  la  couleur, 

37* 


580  ZOOLOGIE. 

le  contraire  de  celui  que  nous  venons  de  décrire 
précédemment,  c'est-à-dire  qu'il  est  vert,  tandis 
que  l'ouverture  de  la  coquille  est  jaune.  Ses  ten- 
tacules sont  allongés,  oculés  près  de  la  base,  avec 
un  petit  cercle  noirâtre.  Le  siphon  dépasse  à  peine 
le  canal.  Le  pied  est  ovalaire  et  piqueté  de  brun 
sur  les  côtés.  L'opercule  est  corné,  mince,  un 
peu  courbé  et  subonguiculé. 

Cette  pourpre  a  été  observée  dans  le  havre 
Carteret  de  la  Nouvelle-Irlande.  Nous  l'avons  fré- 
quemment rencontrée  sur  l'île  Guam. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 10 

Epaisseur 7 


POURPRE   MURE. 

Purpura  mnrus. 

Ricinule  mure,  Lamarck,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  p.  2'ia  , 

Ibid.  pour  la  synonymie. 

Kouiroui,  par  les  indigènes  de  Tonga-Tabou. 

PLANCHE  39  ,   FIGURES  23-24» 

Idem  figures  ilt  à  28,  variété. 

Purpura  ,   testa  ovata  ,  nodulis  nigris  crebris 
transversim    seriatis  cincta  ;    interstitiis  albidis  ; 


MOLLUSQUES.  581 

spira  obtusiuscula  ;  âpertura  violacea  ,  dentibus 
validis  angustata.  (Lamk.  ) 

Nous  avons  rencontré  cette  espèce  à  la  Nou- 
velle-Hollande ,  dans  la  baie  Jervis  et  à  Tonga- 
Tabou.  Celle  du  premier  lieu  ne  diffère  des  Pour- 
pres de  Tonga  que  par  son  ouverture  plus  rétrécie. 
L'animal  des  individus  pris  aux  îles  des  Amis  a  les 
tentacules  grêles,  pointus,  oculés  à  la  base  ,  jaunes 
à  la  pointe,  et  de  couleur  verte  dans  le  reste  de 
leur  étendue.  Le  pied  est  ovale,  allongé,  assez 
étroit ,  vert  pré  sur  les  bords  et  seulement  vert 
jaunâtre  au  milieu.  L'opercule  est  grand,  jaunâ- 
tre, ovalaire  et  dépassant  les  côtés  du  pied  dans 
sa  position  transverse. 

La  Pourpre  de  la  baie  Jervis  a  les  tentacules 
glauques  et  blancs  à  leur  pointe  ;  le  pied  ova- 
laire ,  ondulé  sur  les  bords ,  verdâtre  ,  piqueté 
de  blanc-jaunâtre  sur  les  côtés  ,  avec  le  limbe 
antérieur  noir. 


DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur  de  la  coquille 10 

Épaisseur 7 


582  ZOOLOGIE. 

POURPRE  BOUCHE- VIOLETTE. 

Purpura  neritoidea. 

Pyrule  bouche-violette,  Lamarck. ,  An.  s.  v,  t.  VII, 

page  146,  n°  25. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE  38  ,   FIGURES   22-24- 

Purpura,  testa  subpyriformi,  ventricosa,  crassa, 
rudi,   transversim    striata ,    squalide   alba  ;    an- 
frac tibus  turgidis  ;  spira  exsertiuscula  ;  cauda  bre- 
vi;fauce  violacea.  (  Lamk.  ) 

M.  Lamarck  avait  placé  dans  les  Pyrules  cette 
élégante  petite  coquille,  bien  reconnue  mainte- 
nant pour  être  une  Pourpre.  Notre  dessin  et  l'as- 
pect de  l'opercule  viennent  encore  à  l'appui  de 
cette  opinion.  Malheureusement  nous  n'avons 
point  rencontré  d'animaux  de  vraies  Pyrules , 
pour  savoir  en  quoi  ils  diffèrent  des  Pourpres.  Leur 
connaissance  contribuera  sans  aucun  doute  à 
démembrer  ce  genre ,  dans  lequel  son  auteur  a 
été  forcé  de  faire  entrer  des  coquilles  disparates. 

Quoiqu'il  en  soit,  l'animal  de  l'espèce  qui  nous 
occupe  a  les  tentacules  courts  ,  larges ,  triangu- 
laires et  pointus ,  pourvus  d'yeux  sur  un  petit  ren- 


MOLLUSQUES.  583 

tiennent  de  leur  base.  Le  pied  est  large  ,  quadri- 
latère, muni  d'un  assez  grand  opercule  de  Pourpre 
d'un  violet  aussi  foncé  que  l'intérieur  de  l'ouver- 
ture. Tout  l'animal  est  jaunâtre  d'orpin  clair.  Le 
dessous  du  pied  a  des  lunules  de  la  même  couleur. 

Habite  le  port  Dorey,  à  la  Nouvelle-Guinée,  où 
elle  est  rare.  A  l'enduit  marin  et  au  fucus  dont 
est  recouverte  la  coquille ,  on  peut  présumer  que 
l'animal  se  déplace  peu. 


DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur g 

Épaisseur 7 


534  ZOOLOGIE. 


Genre  COLOMBELLE.—  Colombella  ,  Lamarck. 


COLOMBELLE  RUBANEE. 
Colombella  mendicaria. 

Lanjarck  ,  An.  s.  v. ,  t.  VII ,  page  296  ,  ri°  i/,. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE  4°  1    FIGURES   27-28. 

Colombella  ,  testa  ovata  ,  ventricosa  ,  nodu- 
losa,  transversim  striata,  tœniis  alterne  nigris  et 
albis  aut  luteolis  cincta  ;  apertura.  subciiniamo- 
mea  vel  rubente;  labro  crasso,  dentato. 

C'est  après  les  Pourpres  que  doivent  être  placées 
les  Colombelles  ,  genre  assez  naturel  quant  à  la 
forme  et  à  la  petitesse  des  coquilles  qui  jusqu'à  pré- 
sent le  composent ,  car  l'animal  nous  a  semblé  une 
vraie  Pourpre  à  opercule  subonguiculé  et  généra- 
lement petit.  Nous  aurions  encore  pour  notre  opi- 
nion le  grand  nombre  de  ces  animaux  que  nous 
avons  pu  comparer  entre  eux,  \c  faciès  et  la  dispo- 
sition des  couleurs,  si  ces  caractères  fugaces  pou- 
vaient se  rendre.  Toutefois,  lorsque  nous  rencon- 


MOLLUSQUES.  ;,85 

trions  un  de  ces  Mollusques  dont  les  tentacules 
avaient  un  ou  deux  anneaux,  nous  présumions 
qu'il  appartenait  au  genre  Pourpre,  avant  que 
d'avoir  reconnu  l'opercule  et  la  forme  de  l'ouver- 
ture de  la  coquille.  Les  Colombelles  sont  timides  et 
changent  assez  peu  de  place:  leurs  mœurs  paraissent 
être  les  mêmes  que  celles  des  animaux  précédents. 

L'espèce  qui  nous  occupe,  quoique  aussi  connue 
qu'elle  est  commune  dans  les  îles  australes,  se 
fait  cependant  toujours  remarquer  par  l'éclat  de 
sa  couleur  jaune  cerclée  de  bandes  noires.  L'ani- 
mal a  les  tentacules  courts,  blancs  à  leur  pointe, 
qui  est  annelée  de  noir.  Le  pied  très-rétréci ,  lé- 
gèrement bifurqué  en  avant,  arrondi  en  arrière, 
est  jaune  d'orpin  en  dessous  ,  bordé  de  brun ,  et 
sur  les  côtés  couvert  de  taches  brunes  sur  un  fond 
jaune.  La  tète  est  piquetée  de  noirâtre ,  et  le  si- 
phon,  qui  est  fort  long,  bigarré  de  la  même 
couleur. 

L'opercule  est  petit,  membraneux,  jaune,  re- 
courbé en  pointe. 

Nos  individus  proviennent  de  Tikopia,  de  Tonga- 
Tabou  et  de  la  Nouvelle-Irlande.  Us  sont  toujours 
en  assez  grand  nombre  partout  où  habite  cette  es- 
pèce. Us  varient  assez  par  la  forme  de  la  spire, 
qui  est  plus  ou  moins  pointue,  quelquefois  ron- 
gée, par  la  couleur  de  l'ouverture  qui  est  ou 
d'un  joli  roux,  ou  blanche,  lorsqu'elle  n'est  pas  en- 
core complète. 


586  ZOOLOGIE. 


DIMENSIONS  . 

ligna. 

Longueur 8 

Epaisseur 4 


COLOMBELLE   PANTHÉRINE. 

Colombella  pardalina. 

Lamarck,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  295,  n°  9. 

PLANCHE   4o,     FIGURES    29"3l. 

Colombella ,  testa  ovali,  apice  acuta,  lœvi,  basi 
striata,  alba,  maculis  rufo-fuscis  picta  ;  columella 
o  bscure  plicata . 

M.  Lamarck  a  sans  doute  fait  la  description  de 
cette  coquille  sur  des  individus  dépouillés  de  leur 
épiderme,  qui  est  épais,  fibreux,  d'un  assez  joli 
jaune  qu'il  transmet  au  test ,  sans  cependant  mas- 
quer le  bariolage  rougeâtre  ou  brun  qui  la  rend 
comme  tigrée.  Sa  spire  est  fort  pointue  et  son  ou- 
verture blanche.  Presque  toujours  la  columelle  a 
quelques  taches  brunes. 

L'animal  a  les  tentacules  assez  longs  ,  obtus  , 
portant  les  yeux  sur  un  petit  renflement  de  leur 


MOLLUSQUES.  :,S7 

base.  Le  siphon  et  le  pied  sont  également  assez 
grands;  tontes  ces  parties  sont  jaunes  tachetées  de 
terre  de  Sienne  calcinée.  Les  tentacules  ont  un  an- 
neau de  cette  couleur  et  Le  siphon  en  a  deux.  L'o- 
percule est  ovalaire,  allongé,  un  peu  recourbé  à  la 
pointe,  subonguiculé ,  ou  plutôt  tenant  le  milieu 
par  la  disposition  de  ses  éléments  entre  les  Pour- 
pres et  les  Buccins. 

Habite  l'île  de  Vanikoro  et  la  Nouvelle-Guinée. 


DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 7 

Epaisseur 3 


COLOMBELLE  JAUNE. 

Colombella  lutea ,  nob. 

PLANCHE  4o  ,    FIGURES  23-24» 

Colombella,  testa  ovato-conica,  apice per  acuta, 
lœvi  basi  striata,  flava  ;  columella  tantisper  ru- 
gosa. 

Cette  espèce  ressemble  beaucoup,  pour  la  forme, 
au  Buccin  semi-convexe;  mais  sa  couleur  est  bien 


588  ZOOLOGIE. 

différente  ,  puisqu'elle  est  d'un  jaune  clair  uni- 
forme. Elle  est  allongée  ,  conique  ,  à  spire  très- 
pointue  ,  lisse ,  excepté  le  dernier  tour,  qui  pré- 
sente quelques  stries  transverses  à  sa  base.  Le 
bord  droit  est  arrondi  sans  renflement ,  et  la  co- 
lumelle  a  quelques  plis  transverses  qu'on  ne  voit 
bien  qu'à  la  loupe.  Le  canal  s'allonge  et  se  re- 
courbe un  peu  plus  que  dans  les  autres  espèces. 

Cette  Colombelle  s'étant  trouvée  mêlée  avec 
d'autres  coquilles ,  nous  n'en  connaissons  point 
la  localité  précise.  Toutefois  elle  provient  des  îles 
de  la  mer  du  Sud ,  et  peut-être  de  Tonga-Tabou. 
Son  animal  nous  est  également  inconnu. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 7 

Epaisseur 3 


COLOMBELLE  ROUC.EATRE. 

Colombella  rubicundula ,  nob. 

PLANCHE   4°,    FIGURES    25-26. 

Colombella  ovato-conica,  apice  crassiuscula , 
transversim  striata,  fusco-rubente ,  epidermide 
piloso  tccta  ;  anjractibus  lurriculatis : 


MOLLUSQUES.  589 

Coquille  conique  ,  un  peu  ventrue,  dont  le  ca- 
nal assez  allongé  est  recourbé,  le  sommet  épais, 
pointu,  les  tours  de  spire  saillants,  turriculés  un 
peu  comme  dans  les  Mitres ,  avec  lesquelles  plu- 
sieurs espèces  de  Colombelles  ont  la  plus  grande 
ressemblance.  Il  en  est  même  dont  la  connais- 
sance seule  de  l'animal  peut  indiquer  le  genre. 
Notre  espèce  est  striée  assez  largement  en  travers. 
Les  sillons  sont  à  peine  visibles  au  commencement 
de  la  spire.  Ce  sont  eux  qui  forment  les  bourrelets 
de  la  columelle.  Sa  couleur  est  un  rouge  brun 
uniforme  assez  vif,  recouvert  par  un  épiderme 
scarieux,  poilu  sur  le  relief  des  stries.  L'ouver- 
ture est  resserrée  et  rouge  violacé. 

Nous  n'avons  pu  étudier  l'animal  de  cette  Co- 
lombelle  ,  qui  habite  Tonga-Tabou. 


DIMENSIONS. 

lignrs. 

Longueur 9 

Épaisseur !\ 


590  ZOOLOGIE. 

Genre  CASQUE. —  Cassis,  Lamarck. 

CASQUE  TRICOTÉ  (mâle). 
Cassis    cornuta. 

Lamarck  ,  An.  s.  v. ,  t.  VII. ,  page  219 ,  n°  2. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE    43  ,    FIGURES    1-6. 

Cassis,  testa  ovato-ventricosa,  scrobiculisreticu- 
lata,  cingulis  tribus  instructa,  albida;  in  junior i, 
cingulis  duabus  lœvibus  maculatis;  in  adulta,  om- 
nibus tuberculosis  :  tuberculis  anticis  maximis  , 
corniformibus ;  labro  intus  citrino.  (Lamk.) 

Les  Casques  appartiennent,  par  leur  organisa- 
tion, à  cette  grande  famille  des  Buccins  portant 
une  trompe  et  de  longs  tentacules  oculés  vers 
leur  base.  Ce  sont  des  animaux  qui  semblent  de- 
voir leur  apathie  à  la  pesanteur  et  au  grand  dé- 
veloppement de  leur  coquille.  C'est  dans  ce  genre 
en  effet  que  se  trouvent  les  plus  grosses  coquilles 
univalves.  Les  parties  de  ce  Mollusque  qui  servent 
à  la  locomotion  ne  se  trouvant  pas  en  proportion 
avec  la  masse  à  mouvoir,  l'animai  ne  peut  se  dé- 


MOLLUSQUES.  591 

placer  que  très-difficilement.  11  est  quelques  espè- 
ces, dans  les  petites  surtout,  qui  se  trouvent  plus 
favorisées  à  cet  égard.  Naturellement  aussi  l'animal 
du  Casque  paraît  timide;  car  ce  n'est  qu'à  la 
longue  qu'il  sortait  la  tète  et  les  tentacules,  qu'il 
allonge  assez  peu  en  avant. 

L'étroitesse  de  l'ouverture  du  test  indique  d'a- 
bord combien  la  racine  du  pied  doit  être  compri- 
mée, et  que,  pour  rentrer,  il  doit  se  plier  longitu- 
dinalement  sur  lui-même.  Une  fois  développé  il 
est  large,  un  peu  ovalaire  allongé  ,  et,  dans  l'es- 
pèce qui  nous  occupe,  muni  tout  autour  d'une 
rainure.  L'opercule  qu'il  porte  est  terminal ,  trans- 
verse, allongé,  obtus,  rétréci,  à  fibres  sub-con- 
centriques. 

Les  tentacules  sont  forts,  assez  longs,  écartés, 
obtus ,  décrivant  une  courbure  en  forme  de  lyre, 
caractère  qu'ils  ont  de  commun  avec  les  Tritons 
et  les  Tonnes.  Une  grosse  trompe  cylindrique  fait 
assez  ordinairement  saillie  hors  de  la  bouche.  Elle 
est  pourvue  d'un  petit  ruban  lingual  corné. 

Pour  ne  point  nous  répéter  dans  ces  détails 
anatomiques,  nous  renvoyons  à  l'article  suivant 
relatif  au  Casque  bézoar,  sur  lequel  nous  nous 
sommes  plus  spécialement  éteudus,  parce  qu'il  est 
le  premier  qui  nous  soit  tombé  sous  la  main. 

Nous  dirons  seulement,  pour  le  Casque  tricoté, 
que  sa  trompe  est  un  peu  aplatie;  que  son  man- 
teau est  ample,  cannelé  inférieurement  pours'ac- 


592  ZOOLOGIE. 

commoder  aux  tubercules  du  bord  columellaire. 
Le  siphon  dépasse  à  peine  le  canal. 

Le  conduit  déférent  a  une  rainure  extérieure 
qui  se  prolonge  sur  l'organe  excitateur  et  jusqu'à 
son  extrémité  ,  terminée  par  un  long  crochet 
charnu.  Le  fond  de  la  couleur  de  l'animal  est 
d'un  beau  jaune,  avec  une  bandelette  rouge  brun 
à  la  base  des  tentacules  au  dessous  des  yeux.  Le 
contour  du  pied  en  dessus  présente  deux  rubans 
de  couleur  de  terre  de  Sienne  calcinée;  celui  qui 
avoisine  le  limbe  est  plus  délié.  Le  dessous  du 
pied  est  simplement  jaune,  avec  ses  stries  plus 
foncées  qui  forment  comme  des  bosselures. 

Un  individu  qui  nous  a  bien  semblé  être  de  la 
même  espèce,  portait  un  organe  excitateur  ex- 
cessivement volumineux,  aplati ,  terminé  par  un 
long  crochet  charnu,  à  la  base  duquel  on  remar- 
quait des  cannelures  assez  profondes.il  est  repré- 
senté figure  5;  cependant  nous  dirons  qu'en 
général ,  une  différence  bien  tranchée  dans  les 
organes  de  la  génération  entraîne  une  diversité 
d'espèce. 

Le  Casque  tricoté  habite  le  port  Dorey,  à  la 
Nouvelle-Guinée,  et  probablement  d'autres  lieux, 
comme  les  îles  Carolines.  On  peut  le  reconnaître 
facilement,  même  d'après  un  simple  fragment  du 
bord  columellaire,  aux  séries  régulières  de  petites 
lunules  ovalaires  ,  dont  cette  partie  est  plus  ou 
moins  couverte. 


MOLLUSQUES.  503 


CASQUE  BÉZOAR,  femelle. 


Cassis  glauca. 


Lamarck ,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  221  ,  n°  6. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 
Martyn,  gi  ,  bonne  figure. 

PLANCHE  43  ,     FIGURES    9"l3. 


Cassis,  testa  ouato-turgida,  lœvi  glauca  ;  ultimo 
anfractu  anterius  subangulato  ;  spirri  striata,  pa- 
pillis  coronata ,  mucronata  ;  labro  basi  quadri- 
dentato,  intus  croceo-fuscescente.  Lamk. 

L'animal  a  le  pied  large,  ovalaire,  ondulé,  dé- 
bordant de  toutes  parts  la  coquille.  Il  porte  une 
rainure  marginale  très -circonscrite  dans  un  seul 
point  en  avant.  Il  est  rougeâtre  en  dessus  ,  jau- 
nâtre en  dessous  ,  portant  supérieurement  une 
large  bandelette  de  minium,  brune  dans  son  mi- 
lieu, laquelle  contourne  le  pied  en  arrière  et  se 
trouve  interrompue  en  avant  vis-à-vis  les  tentacu- 
les. L'opercule  est  rétréci,  arqué,  d'un  bel  orangé 
vif,  avec  des  stries  rayonnées  que  viennent  couper 
d'autres  longitudinales.  Le  pied,  près  de  son  bord 
antérieur  et  en  dessous,  porte  un  pore  aquifère 
dans  lequel  peut  entrer  la  tète  d'une  épingle. 

Zoologie,  t.  11.  38 


594  ZOOLOGIE. 

La  tète  est  épaisse,  renflée.  Les  tentacules,  mé- 
diocrement longs ,  sont  marqués  de  deux  lignes 
rougeâtres  dans  toute  leur  longueur.  Les  yeux 
sont  placés  à  quelque  distance  de  leur  base.  La 
trompe  est  grosse,  saillante  et  jaunâtre.  Le  man- 
teau, dont  le  bord  est  rougeâtre,  offre  un  appen- 
dice en  forme  de  chaperon  qui  recouvre  la  tète. 
Le  siphon  ,  qui  dépasse  le  canal ,  est  aussi  coloré 
en  rouge. 

La  cavité  respiratrice  contient  deux  branchies 
inégales,  dont  la  plus  grande  est  entièrement  ad- 
hérente au  plafond.  Le  cœur  est  très-volumineux, 
surtout  le  ventricule.  On  remarque  encore ,  dans 
cette  cavité,  l'utérus  et  le  rectum  marchant  paral- 
lèlement au  côté  droit  :  le  premier  s'ouvre  un  peu 
plus  en  arrière;  et  tout -à -fait  à  gauche,  dans 
le  fond,  l'ouverture  sessile  ,  ovalaire  et  comme 
béante  dans  l'état  de  mort,  de  l'organe  de  la 
Pourpre;  puis  aux  parois  supérieures  du  man- 
teau ,  les  larges  follicules  qui  sécrètent  une  abon- 
dante mucosité  qui  devient  concrète  et  blanchâtre 
par  la  macération  dans  la  liqueur. 

En  fendant  la  cloison  et  pénétrant  dans  l'ab- 
domen ,  on  rencontre  la  base  d'une  assez  longue 
trompe  qui  contient  un  ruban  lingual  corné,  mais 
faible  et  très-court.  Elle  donne  dans  un  œsophage 
pourvu  d'un  cœcum  ,  quelquefois  à  peine  appa- 
rent, contenant  une  matière  mucilagineuse  blan- 
che. Deux  glandes  salivaires  énormes  ,  semblables 


MOLLUSQUES.  595 

à  celles  des  Tonnes,  remplissent  en  partie  l'abdo- 
men. Elles  sont  formées  de  deux  parties,  une  pos- 
térieure plus  considérable,  membraneuse,  suscep- 
tible d'absorber  beaucoup  de  fluide,  unie  par  un 
pédicule  à  une  autre  antérieure  solide  et  de  con- 
sistance glanduleuse.  Leur  conduit,  que  nous 
supposons  aussi  long  que  celui  des  Tonnes , 
passe  dans  l'anneau  nerveux  et  va  s'ouvrir  dans  la 
trompe. 

L'estomac  est  pyriforme  et  assez  étendu  en  lon- 
gueur; l'intestin  qui  en  part  se  rétrécit  beaucoup 
en  passant  dans  le  foie. 

Le  système  nerveux  est  formé  par  un  ganglion 
sus-œsophagien ,  large,  envoyant  de  gros  rameaux 
à  la  trompe,  aux  tentacules,  et  d'autres  latéraux 
et  postérieurs.  Une  de  ces  branches  se  détache  à 
droite  et  se  porte  dans  un  petit  ganglion  ,  d'où 
partent  les  nerfs  qui  vont  à  l'estomac,  aux  mus- 
cles du  pied  et.  à  presque  tous  les  viscères.  Une 
branche  de  ce  ganglion  passe  sous  l'œsophage , 
se  réunit  au  cerveau  en  complétant  l'anse  ner- 
veuse qu'ont  tous  les  Mollusques  de  cet  ordre.  Un 
coup  d'œil  jeté  sur  nos  figures  en  dira  plus  que 
la  description  que  nous  cherchons  à  en  faire. 

Ces  parties  sont  accompagnées  d'une  branche 
considérable  que  l'aorte  donne  antérieurement. 

Le  foie  occupe  la  partie  postérieure  du  tor- 
tillon :  il  est  rougeâtre,  et  embrasse  un  corps  de 
couleur   de    laque  claire  qui  est   l'ovaire.    Dans 

38» 


596  ZOOLOGIE. 

le  mâle,  le  testicule  occupe  à  peu  près  la  même 
place. 

Nous  nous  sommes  procura  ce  Mollusque  vi- 
vant dans  la  rade  d'Amboine.  Il  doit  être  de  ceux 
de  cette  espèce  dont  les  mouvements  sont  assez 
vifs,  si  on  en  juge  par  le  poli  et  par  la  jolie  cou- 
leur glauque  de  sa  coquille. 


CASQUE   FRANGÉ. 

Cassis  fimbriala ,  nob. 

PLANCHE  43  ,    FIGURES   7-8. 


Cassis,  testa  ovato-ventricosa,  subfrigona,  Ion- 
gitudinaliter  plicata ,  antice  transversim  striata  , 
duabus  aut  tribus  série  bus  tuberculosis  ci/ictay  al- 
bida  violacescente,  lineisfuscis,  i/iterruptis,  trans- 
verse  picta;  spira  convexa,  mucronata;  labrolevi 
fus  ci  macula  to  ;  columella  alba  leviter  plicata. 

Ce  petit  Casque,  qui  n'a  point  été  décrit,  paraît 
exister  au  Muséum  depuis  l'expédition  Baudin,  qui 
l'a  rapporté,  sous  le  nom  de  Frangé  que  nous  lui 
conservons,  sans  savoir  (lequel  lieu  il  provient.  lien 


MOLLUSQUES.  597 

est  de  même  des  deux  exemplaires  que  nous  avons 
rapportés  nous-mêmes.  Nous  sommes portésà  croire 
que  cette  espèce  habite  les  îles  Mariannes  ou  Caro~ 
lines.  Nous  n'en  connaissons  point  non  plus  l'animal. 

Quoi  qu'il  en  soit,  sa  forme  est  un  peu  triangu- 
laire, ventrue,  pointue  et  striée  transversalement 
en  avant,  et  plissée  dans  le  sens  de  la  longueur; 
ces  sortes  de  plis  sont  quelquefois  interrompus. 
Le  dernier  tour  est  chargé  de  deux  rangées  trans- 
verses de  tubercules,  pressés,  obtus,  avec  l'indice 
d'une  troisième  rangée.  La  spire  est  convexe  et  ter- 
minée par  un  bouton  saillant,  bien  arrondi.  Les  su- 
tures sont  légèrement  tuberculeuses.  La  columelle 
a  quatre  à  cinq  petites  dents  et  porte  l'indice  des 
plis  du  dernier  tour  ;  le  bord  droit  est  large,  re- 
bordé, arqué,  formant  un  canal  par  sa  jonction 
avec  le  columellaire  en  arrière. 

Cette  coquille  est  polie.  Sa  couleur  est  d'un 
blanc  maculé  de  violacé  clair,  traversé  par  sept 
lignes  interrompues  de  couleur  fauve ,  formant 
autant  de  taches  sur  chacun  des  tubercules;  le 
canal ,  le  bord  droit  ainsi  que  la  saillie  du  gauche, 
portent  de  larges  taches  également  fauves. 

L'individu  qui  est  aux  galeries  du  Muséum  est 
plus  grand  que  le  nôtre.  Tous  deux  appartiennent 
peut-être  au  jeune  âge. 


DIMENSIONS. 

pouces     ligues. 


Longueur 2  2 

Largeur 2  » 

Épaisseur 1        1 1 


598  ZOOLOGIE. 

Genre  TONNE.  —  Dolium,  Lamarek. 

TONNE  PERDRIX. 

Dolium  perdix. 

Lamarek  ,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  261  ,  u°  7. 

Id.  pour  la  synonymie. 

Nandébo,  par  les  habitants  de  Vanikoro. 

PLANCHE    41  ■>    FIGURES    1-8. 


Dolium,  testa  ovato-oblonga  ,  inflata  ,   tenui , 
fulvo-rufescente,  maculis  albis  lunatisque  seriatim 
no  ta  ta  ;  costis  convexiusculis  convertis ,  spira  ex- 
sertiuscula,  conica.  (Lamk.) 

On  ne  connaissait  point  encore  l'animal  de  cette 
grande  et  belle  coquille  répandue  dans  les  collec- 
tions. Il  est  énorme  et  peut  à  peine  être  contenu 
dans  son  enveloppe,  à  l'ouverture  de  laquelle  il 
forme  un  bourrelet.  Ce  Mollusque  habite  les  eaux 
vives  et  jouit  de  mouvements  assez  brusques. 

Son  pied  excessivement  grand,  débordant  la  co- 
quille de  toutes  parts ,  est  arrondi ,  arqué  en  avant, 
avec  un  sillon  marginal,  prolongé  en  pointe  la- 
téralement ,  sub-arrondi  en  arrière,  sans  aucune 
trace  d'opercule.  Sa  tète  est  celle  des  Tritons,  c'est- 


MOLLUSQUES.  599 

à-dire  qu'elle  est  large,  renflée  en  cœur  en  avant, 
portant  deux  gros  et  assez  longs  tentacules  obtus, 
écartés  en  forme  de  lyre,  dilatés  vers  leur  base,  où 
sont  placés  les  yeux  \  Le  siphon  respiratoire  est 
fort  gros  ;  la  trompe  l'est  bien  davantage  :  elle  dé- 
crit une  ou  deux  courbures  à  la  volonté  de  l'ani- 
mal, qui  peut  la  promener  sur  la  coquille  comme 
pour  en  chasser  ce  qui  le  gêne.  Son  extrémité 
dilatée  peut  recevoir  le  bout  du  doigt.  Elle  est 
pourvue  d'un  ruban  lingual  garni  de  trois  ran- 
gées de  crochets,  que  nous  ferons  connaître  lors- 
que nous  en  serons  aux  détails  anatomiques  com- 
muns à  tout  le  genre.  Le  fond  de  la  couleur  de 
l'animal  est  un  blanc  bleuâtre,  couvert  de  taches 
irrégulières ,  rapprochées  de  brun  rougeàtre  ti- 
rant sur  le  violacé.  Le  pied  est  marqué  de  la  même 
manière  en  dessous,  mais  en  dessus  ce  sont  de 
larges  bandes  triangulaires  rayonnantes  propres 
à  quelques  Tonnes,  et  qui  pourraient  même  les 
faire  reconnaître  au  premier  aspect.  Les  tenta- 
cules sont  doublemeut  annelés  de  brun. 

Cette  espèce  habite  l'île  de  Vanikoro.  Elle  n'y 
est  pas  très-commune.  La  vraie  patrie  des  Tonnes 
est  la  petite  île  de  Dirck  -  Hatichs  et  la  baie  des 
Chiens-Marins,  sur  la  côte  occidentale  delà  Nou- 


*  On  voit  dans  )e  supplément  de  l'ouvrage  de  Poli,  planche  47,  la  re- 
présentation d'une  grosse  espèce  de  Tonne  de  la  Méditerranée  ,  dont  la 
saillie  de  la  trompe  ne  permit  pas  de  bien  voir  la  forme  de  la  tèle.  Cette 
disposition  et  celle  du  pied,  qui  n'est  point  étalé,  semblent  indiquer  que  le 
dessin  a  été  fait  sur  l'animal  mort  ou  en  partie  contracté. 


600  ZOOLOGIE. 

velle-Hollande.  Nous  avons  exploré  cette  contrée 
dans  le  voyage  de  l'Uranie,  avec  M.  de  Freycinet, 
et  jamais  nulle  part  nous  n'en  avons  tant  vu  de 
débris  que  là ,  sans  pouvoir  nous  en  procurer  un 
seul  individu  vivant. 


TONNE  PELURE- D'OIGNON. 

Dolium  oleariurn. 

Lainarck,  An.  s.  v.,  t.  VII ,  paye  259,  n°  2. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE   4*  1    FIGURE    y. 


Dolium,  testa  ovato-globosa,  ventricosa,  tenui, 
fulvo  -rufescente ;  costis  lads,  complanatis ,  sulco 
impresso  separatis  ;  anfractibus  prope  suturas  ca- 
naliculatis.  (Lamk.) 

Cette  Tonne  présente  dans  son  développement 
les  mêmes  particularités  que  l'espèce  précédente. 
Son  siphon  est  peut-être  un  peu  moins  allongé  , 
sa  trompe  n'est  point  représentée  sortie.  Les  ten- 
tacules sont  longs,  assez  déliés,  obtus,  et  mar- 
qués vers  la  pointe  d'un  large  anneau  rouge  brun. 
Tout  l'animal  est  uniformément  rouge  brun  clair 


MOLLUSQUES.  601 

sans  maculatures;  le  dessous  du  pied  est  d'un  vio- 
lacé sombre ,  avec  le  bord  liséré  de  brun  foncé. 

Cette  espèce  se  trouve  également  dans  l'île  de 
Vanikoro. 


TONNE  CASSIDIFORME. 

Dolium  potnum. 

Lamarck,  An.  s.  v. ,  tom.  VII,  page  261  ,  u°  5. 

Ibid.  pour  la  synonymie. 

Ere,  par  les  habitants  de  Tonga-Tabou. 

PLANCHE  4l  ,    FIGURES    IO-II. 

Dolium,  testa  ovato-turgida,  crassiuscula,  alùa, 
luteomaculata ,  costis  corwexiusculis ,  latis ,  con- 
Jèrtis;  spira  brevi ;  apertura  coarctata ,  utrinque 
dentata;  labro  crasso  ,  extus  marginato.  (Lamk.) 

M.  Lamarck  a  parfaitement  vu  que  cette  co- 
quille ne  devait  point  être  placée  parmi  les  Cassi- 
daires,  malgré  la  ressemblance  qu'elle  peut  avoir 
avec  elles.  Il  y  aura  probablement  été  conduit  par 
la  forme  de  la  spire  et  les  cannelures  transversales, 
qui  appartiennent  spécialement  aux  Tonnes.  L'ob- 
servation que  nous  avons  faite  de  l'animal ,  qui 


002  ZOOLOGIE. 

manque  d'opercule,  confirme  l'aperçu  de  ce  cé- 
lèbre et  ingénieux  naturaliste. 

Ce  Mollusque  présente  les  particularités  de  dé- 
veloppement précédemment  indiquées.  Toutefois 
son  pied  ovalaire ,  arrondi,  n'est  point  dilaté,  au- 
riculé  en  avant.  Il  est  d'un  beau  blanc,  marqué 
sur  le  contour  de  flammes  triangulaires  d'un 
brun  violacé,  comme  certaines  espèces  d'ceillets. 
Les  tentacules  sont  longs ,  déliés  et  pointus  ;  ils 
sont  tachés  de  brun  en  forme  de  triples  anneaux. 
La  trompe  est  blanche,  et  le  siphon,  fort  long, 
est  piqueté  de  brun  violacé  à  son  extrémité. 

Nous  donnerons  plus  bas  ce  qui  est  relatif  aux 
détails  anatomiques.  Cette  Tonne  se  trouve  dans 
plusieurs  lieux. 

Nos  individus  proviennent  des  îles  des  Amis. 


DIMENSION. 

pouces.      lignes. 

Grandeur .  i  ô 


MOLLUSQUES.  603 

ANATOMIE  DE  LA  TONNE  PELURE- D'OIGNON, femelle, 
ET  DE  LA  TONNE  CASSIDIFORME,  mdle. 

PLANCHE  4l  >    FIGURE   II. 


L'animal  de  la  Tonne  pelure-doignon  est  assez 
peu  spire,  comme  l'indique  sa  coquille.  Sa  cavité 
respiratrice  est  vaste,  largement  ouverte,  pourvue 
de  deux  branchies  placées  au  côté  gauche,  dont 
la  plus  grande  décrit  un  assez  long  demi-cercle  ou 
une  grande  S.  Les  lamelles  en  sont  simples,  adhé- 
rentes et  pressées.  La  petite  branchie  a  ses  lames 
disposées  à  droite  et  à  gauche  sur  la  veine  de 
ce  nom ,  comme  un  raphé. 

Au  côté  droit  de  la  cavité  se  présentent  le  rec- 
tum et  l'utérus.  Ce  dernier  se  dévie  un  peu  en 
dedans  lorsqu'il  est  très -gonflé.  Il  correspond  à 
un  sillon  qui  se  prolonge  jusqu'à  la  partie  anté- 
rieure du  pied ,  et  qui  doit  servir  à  conduire  les 
œufs  là  où  le  Mollusque  veut  les  déposer.  Il  est 
très-visible  dans  la  Tonne  perdrix  surtout.  Au 
côté  interne  de  l'utérus  rampe  le  canal  excréteur 
de  la  Pourpre  ,  à  peine  visible  dans  notre  indi- 
vidu ,  par  le  grand  développement  de  l'organe  gé- 
nérateur. Cette  glande  de  la  Pourpre,  dont  on  ne 
connaît  point  l'usage  dans  les  Mollusques ,  est  ici 


004  ZOOLOGIE. 

considérable ,  occupant  le  fond  de  la  cavité  res- 
piratrice,  accolée  à  l'intestin  à  droite,  recouvrant 
le  cœur  et  touchant  à  la  branchie  à  gauche.  Elle  est 
formée  de  lamelles  agréablement  ramifiées ,  dont 
les  canaux  aboutissent  au  seul  conduit  dont  nous 
venons  de  faire  mention. 

Indépendamment  de  cet  organe,  il  en  existe  un 
autre  occupant  le  plafond  du  manteau  près  de 
l'anus.  Il  est  formé  de  larges  follicules  sécrétant, 
une  viscosité  blanche,  très-tenace,  que  M.  Cuvier 
croit  propre  à  fixer  les  œufs  à  mesure  qu'ils  sortent 
de  l'utérus,  ou  à  leur  donner  plus  de  consistance. 
L'alcool  concrète  cette  substance,  que  l'eau  re- 
dissout de  nouveau.  Les  individus  mâles  pos- 
sèdent cet  appareil  aussi  bien  que  les  femelles. 

En  ouvrant  le  plancher  diaphragmatique  qui 
sépare  l'organe  de  la  respiration  de  l'abdomen  , 
on  trouve  d'abord  le  cœur  contenu  dans  son  pé- 
ricarde. 11  est  assez  volumineux  ;  sa  forme  dans 
la  liqueur  est  prismatique  triangulaire.  L'oreillette 
est  grande  et  excessivement  mince.  L'aorte ,  à  sa 
sortie  du  ventricule,  se  divise  en  deux  branches. 
La  postérieure  s'engage  dans  le  foie  et  fournit  des 
rameaux  aux  viscères  qui  occupent  la  spire.  L'an- 
térieure perce  la  cloison  diaphragmatique,  passe 
transversalement  sur  l'estomac ,  le  côtoie  à  droite 
et  se  divise  en  un  grand  nombre  de  rameaux,  qui 
vont  aux  divers  organes.  Nous  avons  suivi  les  prin- 
cipaux, que  nous  n'avons  point  donnés ,  dans  la 


MOLLUSQUES.  (>05 

crainte  de  rendre  notre  figure  trop  confuse,  i°  sur 
l'estomac  ;  i°  aux  deux  grosses  glandes  salivaires, 
qu'ils  semblent  joindre  ;  3°  au  ganglion  céphalique 
et  à  l'anse  sous  -  œsophagienne  ;  4°  aux  muscles 
du  pied  et  aux  rétracteurs  de  la  trompe.  L'artère 
continue  son  trajet  le  long  du  bord  gauche  de  la 
trompe  ,  dans  laquelle  elle  se  perd ,  ainsi  que 
dans  les  muscles  de  la  bouche. 

Nous  avons  parlé  de  la  grandeur  de  la  trompe , 
qui  rentre  et  sort  à  la  volonté  de  l'animal;  comme 
nous  l'avons  trouvée  assez  souvent  colorée  ,  il  est 
probable  qu'elle  est  le  plus  souvent  extérieure. 
Elle  est  composée  de  deux  plans  de  fibres  ;  les 
externes  sont  transversales,  en  anneau;  les  in- 
ternes longitudinales  et  continues  dans  toute  leur 
étendue.  En  fendant  cette  enveloppe,  on  voit  la 
masse  buccale,  qui  a  la  forme  d'un  bouton  aplati. 
Elle  est  composée,  indépendamment  de  ses  muscles 
propres ,  de  deux  plaques  cartilagineuses  ,  assez 
larges  ,  en  virgules  opposées.  La  langue  repose 
antérieurement  sur  un  mamelon  charnu  que  re- 
couvrent deux  autres  petites  plaques  cornées  très- 
minces,  qui  commencent  le  ruban  lingual  propre- 
ment dit. , Celui-ci  est  peu  considérable,  sa  lon- 
gueur n'est  que  de  six  lignes,  il  a  trois  rangées 
de  crochets  latéraux  et  une  seule  rangée  médiane 
de  plaques  tricuspides. 

L'œsophage  est  vaste ,  renflé ,  à  fibres  longitu- 
dinales ;  vers  le  milieu  de  sa  paroi  inférieure   est 


606  ZOOLOGIE. 

un  canal  qui,  semblant  continuer  la  forme  de  la 
langue,  aboutit  à  droite  à  un  large  et  long  cœ- 
cum  à  parois  très-molles  sécrétant  une  matière  gru- 
meleuse. Après  cet  organe  vient  un  premier  esto- 
mac assez  dilaté ,  allongé  ;  puis  en  succède  bientôt 
un  autre  moins  membraneux,  dans  lequel  s'ouvrent 
les  conduits  biliaires.  Le  canal  intestinal ,  après 
avoir  formé  une  double  anse,  se  termine  par  un 
rectum  assez  renflé.  L'anus  est  coupé  net,  sans 
bourrelet. 

Les  glandes  salivaires,  au  nombre  de  deux,  re- 
marquables par  leur  forme  et  leur  grosseur,  res- 
semblent à  celles  des  Casques.  Elles  remplissent 
presque  tout  l'abdomen.  Elles  sont  formées  d'une 
partie  membraneuse  unie  à  une  autre  glandu- 
leuse par  un  pédicule.  Leurs  canaux  excréteurs 
sont  aussi  longs  que  la  trompe,  à  l'extrémité  de 
laquelle  ils  vont  s'ouvrir  dans  la  boucbe ,  après 
avoir  passé  sous  le  ganglion  céphalique ,  ainsi 
qu'on  peut  le  voir  dans  nos  dessins. 

Le  foie  nous  a  paru  ne  former  qu'une  seule 
masse  d'un  gris-noirâtre.  Il  s'applique  immédia- 
tement sur  la  convexité  de  ce  qu'on  peut  appeler 
le  second  estomac ,  et  il  y  verse  la  bile-  par  deux 
canaux  rapprochés.  On  sait  que  ,  dans  les  Mol- 
lusques qu'on  ne  peut  pas  étudier  sur-le-champ, 
cet  organe  s'altère  toujours  plus  ou  moins  et  prend 
ensuite  une  consistance  qui  ne  permet  pas  d'en 
bien  reconnaître  toutes  les  parties.  Malgré  nos  pré- 


MOLLUSQUES.  007 

cautions,  le  foie  de  cette  Tonne  setait  conservé 
excessivement  mou.  Nous  ne  pûmes  par  consé- 
quent nous  assurer  s'il  contenait  plusieurs  lobes. 
Nous  ne  pûmes  également  bien  voir  la  position 
de  l'ovaire  et  de  l'oviducte ,  qu'il  cacbe  ordinai- 
rement en  partie.  L'utérus,  au  contraire,  se  trou- 
vait très-développé,  comme  nous  l'avons  dit.  Nous 
sommes  assez  portés  a  croire  que  ce  gonflement 
de  ses  parois  et  la  sécrétion  de  la  matière  grume- 
leuse qu'ils  contiennent  est  un  prélude  de  la  des- 
cente des  œufs  de  l'ovaire  qu'ils  doivent  enve- 
lopper; car  nous  avons  vu  de  jeunes  Ampullaires 
écloses  dans  l'utérus  être  enveloppées  d'une  pa- 
reille substance. 

Par  l'effet  de  l'allongement  de  la  trompe ,  le 
ganglion  céphalique  paraît  pour  ainsi  dire  placé 
au  milieu  du  tube  digestif.  Il  est  simple  et  corres- 
pond par  deux  anses  au  ganglion  sous-œsophagien, 
qui  n'est  point  médian ,  mais  placé  au  coté  droit. 

Voici  les  rameaux  que  fournit  le  ganglion  su- 
périeur. 

i°  Un  faisceau  antérieur  formé  de  trois  cor- 
dons accolés  ensemble  ,  qui  longent  la  trompe  à 
gauche  et  donnent  des  ramuscules  à  l'œsophage, 
aux  parois  extérieures  et  à  la  bouche. 

i°  Deux  nerfs  tentaculaires  à  gauche  et  un  seul 
à  droite. 

3°  Une  branche,  qui,  après  avoir  percé  la  cloi- 


608  ZOOLOGIE. 

son  f  se  renfle  en  bouton  et  va  se  perdre  dans  la 
paroi  pulmonaire. 

4°  Quelques  rameaux  musculaires  en  avant  et 
à  gauche  en  arrière. 

5°  Deux  longues  branches  se  portant  au  gan- 
glion abdominal  ,  placé  à  droite  ,  lequel  donne 
trois  rameaux  principaux  destinés  à  l'intestin ,  au 
foie,  à  l'utérus  et  au  rectum. 

Après  cela,  ce  ganglion  supérieur  donne  deux 
nerfs  à  droite  et  trois  à  gauche,  qui  forment  une 
assez  grande  anse  embrassant  l'œsophage  et  allant 
s'unir  au  ganglion  inférieur.  De  ce  dernier  émanent 
un  grand  nombre  de  rameaux  qui  semblent  plus 
particulièrement  destinés  aux  muscles  du  pied 
dans  lequel  ils  s'enfoncent  presque  perpendiculai- 
rement. 

Nous  avons  suivi  dans  ces  détails  anatomiques 
l'ordre  le  plus  méthodique  possible.  Il  nous  res- 
terait maintenant  à  parler  de  la  locomotion.  Nous 
n'avons  examiné  que  les  muscles  de  la  trompe. 
La  bouche  en  a  d'extérieurs  et  de  profonds.  Les 
premiers  forment  un  bourrelet  circulaire  qui  élar- 
git ou  rétrécit  cette  ouverture  à  la  volonté  de  l'ani- 
mal. Les  seconds,  qui  meuvent  les  plaques  cornées 
et  la  langue ,  forment  une  masse  à  fibres  un  peu 
obliques.  Indépendamment  de  ce  bourrelet  mus- 
culaire ,  la  bouche  a  d'autres  fibres  obliques  qui 
unissent  cette  partie  aux  téguments  lâches  de  la 
trompe. 


MOLLUSQUES.  GO!) 

Cette  trompe  a  quatre  muscles  rétracteurs  très- 
puissants  ,  qui  prennent  leur  insertion  et  leur  point 
fixe  à  la  partie  postérieure  du  plancher  abdomi- 
nal. Les  muscles  extérieurs  sont  simples;  les 
internes,  plus  forts,  ont  de  deux  à  cinq  divisions 
à  leur  base. 


TONNE  CASSIDIFORME ,  mâle. 


Cette  petite  Tonne  présente  quelques  diffé- 
rences dans  son  organisation.  D'abord  nous  avons 
vu  que  le  pied  n'était  point  bilobé  en  avant.  En 
ouvrant  la  cavité  respiratrice ,  on  s'aperçoit  que 
la  branchie  supérieure,  celle  à  lamelles  simples, 
qui,  dans  tous  les  Mollusques,  est  ordinairement 
la  plus  considérable,  se  trouve  être  ici  la  plus  pe- 
tite. C'est  celle  à  deux  rangées  de  feuillets  étalés 
de  chaque  côté  d'une  veine  ,  comme  sur  un  ra- 
phé,  qui  l'emporte.  Cette  branchie,  dans  certains 
genres,  est  tout-à-fait  rudimentaire;  et  il  en  est 
même  où  elle  finit  par  disparaître. 

On  peut  remarquer  que  l'organe  excitateur  est 
énorme  proportionnellement  à  la  grandeur  de 
l'animal.  Il  est  de  forme  arquée  et  porte  une  rai- 
nure sur  sa  convexité  qui  correspond  à  celle  du 

Zoologie,  t.  ii.  3g 


610  ZOOLOGIE. 

canal  déférent,  très-visible  sur  le  plafond  qui  sé- 
pare la  cavité  respiratrice  de  l'abdomen.  Ce  pénis 
a  un  crochet  charnu  à  son  extrémité. 

Le  testicule,  globuleux,  est  logé  dans  le  foie. 
Le  canal  déférent  qui  en  part ,  se  renfle  considé- 
rablement bientôt  après. 

On  voit  très-bien  dans  cette  espèce  l'ouverture 
du  canal  excréteur  de  la  pourpre,  placé  au  fond 
de  la  cavité  pulmonaire ,  à  droite  et  en  arrière  du 
rectum. 


MOLLUSQUES.  cil 

Genre  HARPE. — /Zia/pa,  Lamarck. 

HARPE  VENTRUE. 
Harpa  ventricosa. 


Lamarck  ,  An.  s.  v. ,  t.  VII  ,  page  255 ,  n°  2. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 
Insoubuhen,  par  les  Papous  de  Dorey. 


PLANCHE  42,    FIGURES    I"4- 

Harpa,  testa  ovato-ventricosa ;  costis  latis ,  com- 
pressis ,  pwpureo  tinctis ,  apice  mucronatis ,  infra 
mucronem  subunidentatis,  interstitiis  albidis,  ma- 
culis  arcuatis  spadiceo  fuscis-notatis  ;  columella 
purpureo  et  nigro  rnaculata.  (Lamk.) 

Nous  avons  rencontré  dans  le  port  Dorey,  à  la 
Nouvelle-Guinée,  un  lieu  très-favorable  à  l'étude 
des  Harpes.  Les  naturels  nous  en  apportèrent 
beaucoup  ;  et  il  nous  en  fallait,  en  effet,  un  as- 
sez bon  nombre  pour  arriver  à  la  connaissance 
de  certains  détails  anatomiques  que  nous  avons 
trouvés  fort  difficiles  ,  malgré  une  certaine  habi- 
tude dans  ces  sortes  de  recherches. 


(512  ZOOLOGIE. 

Dans  sa  forme  extérieure,  l'animal  de  la  Harpe 
a  infiniment  de  rapports  avec  celui  de  la  Tonne, 
et  quelque  affinité  avec  les  Tritons,  par  la  forme 
de  la  tête  et  des  tentacules.  Mais  nous  verrons  qu'il 
s'éloigne  beaucoup  des  Buccins,  par  son  organisa- 
tion intérieure,  et  surtout  par  ses  organes  digestifs. 

La  partie  charnue  de  ce  Mollusque  est  consi- 
dérable. Son  pied  est  énorme  ,  épais,  et  se  pro- 
longe beaucoup  hors  de  la  coquille,  sans  l'enve- 
lopper ni  la  recouvrir.  Il  ne  peut  être  entièrement 
contenu  dans  l'ouverture ,  au-devant  de  laquelle 
il  forme  un  bourrelet  ,  ainsi  que  l'avait  déjà  indi- 
qué de  Born.  Ce  pied  est  comme  divisé  en  deux 
parties.  L'antérieure  plus  large  ,  arquée ,  auricu- 
lée,  à  sillon  marginal,  est  jointe  à  la  postérieure 
par  une  sorte  de  col  rétréci.  Celle-ci ,  infiniment 
plus  étendue  ,  est  ovalaire ,  pointue  et  un  peu 
bombée  en  dessus,  sans  aucune  trace  d'opercule. 

La  tête  et  les  tentacules  ont  la  forme  d'une  lyre. 
Ces  derniers  sont  assez  longs ,  épais ,  surout 
vers  leur  base,  où  ils  portent  les  yeux  sur  un  petit 
renflement. 

Toutes  les  parties  que  nous  venons  de  men- 
tionner, et  même  celles  que  contient  la  spire,  sont 
vivement  colorées  de  taches  et  de  lunules  d'un 
rouge  brun,  avec  des  nuances  jaunâtres.  Les  ten- 
tacules et  le  siphon  sont  annelés  de  rouge-brun; 
le  pied  en  est  tout  tacheté  en  dessous ,  et  régu- 
lièrement marqué  sur  le  bord  en  dessus.  Sa  par- 


MOLLUSQUES.  613 

lie  moyenne  est  assez  souvent  parcourue  par  une 
bande  brune.  Ainsi  l'animal  est  bigarré  comme  sa 
coquille. 

Le  siphon  respiratoire  est  fort  gros  et  loug;  en 
pénétrant  clans  la  large  cavité  pulmonaire  où  il 
aboutit,  on  voit  à  gauche  deux  branchies  d'une 
médiocre  étendue.  Ce  que  la  plus  petite  offre  de 
remarquable  ,  c'est  qu'ici  elle  est  proportionnelle- 
ment plus  développée  que  dans  la  plupart  desPec- 
tinibranches  que  nous  avons  étudiés.  A  droite  se 
trouvent,  comme  à  l'ordinaire,  le  rectum  et  l'uté- 
rus ,  si  l'individu  est  femelle  ;  le  canal  déférent  et 
le  pénis ,  s'il  est  mâle.  Encore  à  droite  on  remarque 
au  plafond  de  la  cavité  les  follicules  de  la  viscosité 
représentant  sept  à  huit  larges  lamelles  transverses, 
qui  ont  des  rapports  avec  une  branchie.  Elles  sont 
brunes  ou  rougeâtres  et  se  dessinent  en  relief  sur 
le  manteau.  La  matière  albumineuse  ,  blanche, 
qu'elles  sécrètent,  est  très-tenace  et  se  dissout  en 
partie  dans  l'eau.  Elle  rend  les  recherches  anato- 
miques  pleines  de  difficultés.  L'alcool  la  concrète, 
mais  elle  se  dissout  de  nouveau.  Nous  conseillons 
de  l'enlever  lorsqu'on  veut  étudier  les  Harpes. 
Nous  ne  connaissons  point  de  Mollusque  qui  en 
fournisse  une  plus  grande  quantité;  il  en  sature 
immédiatement  l'eau  dans  laquelle  on  le  met. 

Tout-à-fait  en  arrière  et  accolé  au  foie,  se  trouve 
l'organe  qu'on  est  convenu  d'appeler  la  glande  de 
la  pourpre  ;  cependant   nous  n'avons   jamais  re- 


614  ZOOLOGIE. 

marqué  de  sécrétion  de  ce  genre  chez  beaucoup 
de  Mollusques  qui  la  possèdent.  Elle  est  formée 
de  faisceaux  agréablement  ramifiés.  Tous  nos  ef- 
forts n'ont  pu  nous  faire  découvrir  son  ouverture 
ou  son  canal  excréteur,  si  toutefois  il  y  en  a  un. 
Mais  cela  n'est  point  étonnant ,  car ,  pour  la 
bouche  ,  c'est  sa  position  obligée  qui  nous  a  fait 
découvrir  son  ouverture.  Et  l'on  sait  qu'il  n'en  est 
pas  de  même  pour  le  canal  de  la  pourpre,  qui  va- 
rie de  position. 

En  pénétrant  dans  l'abdomen  et  suivant  notre 
méthode  de  description  ,  en  examinant  les  objets 
qui  se  présentent ,  nous  verrons  la  trompe  pla- 
cée à  droite  de  la  cavité  et  fixée  à  ses  parois  par 
des  muscles  rétracteurs  nombreux,  réunis  quel- 
quefois en  trois  faisceaux.  Cet  organe,  contenu 
dans  une  gaine  recourbée ,  est  petit,  délié ,  pointu  , 
charnu  ,  sans  aucune  trace  de  ruban  corné.  Nous  ne 
l'avons  jamais  vu  faire  saillie  à  l'extérieur,  quoique 
cependant  l'animal  doive  le  faire  sortir  pour  sucer 
les  substances  délicates  dont  il  fait  sa  nourriture. 
L'œsophage  est  un  filet  tellement  délié,  qu'il  est 
la  moitié  moins  gros  que  l'aorte  abdominale,  et  qu'il 
est  confondu  avec  les  nerfs  du  cerveau,  sous  le- 
quel il  passe  ;  il  est  si  adhérent  à  la  gaîne  de  la 
trompe,  que  nous  ignorons  comment  il  s'en  sé- 
pare lorsqu'elle  se  porte  à  l'extérieur.  Il  est  pourvu 
de  deux  volumineuses  glandes  salivaires  renflées, 
dont  les  longs  conduits  excréteurs  lui  sont  unis 


MOLLUSQUES.  615 

jusqu'à  la  base  de  la  trompe,  où  ils  s'ouvrent. 
L'estomac  est  fort  étroit  et  ne  diffère  pas  du  reste 
de  l'intestin  pour  le  volume.  11  forme  constam- 
ment une  anse  étroite,  très-serrée  et  appliquée  sur 
elle-même.  Le  reste  du  tube  se  recourbe  sans  cir- 
convolution ,  passe  à  droite  et  se  termine  par  un 
rectum  assez  volumineux,  dont  l'anus,  fort  rétréci 
est  un  peu  pointu.  L'intestin ,  en  passant  dans 
le  foie  ,  reçoit  les  canaux  biliaires  par  plusieurs 
ouvertures.  Le  foie  est  volumineux  et  forme  en 
grande  partie  le  tortillon.il  est  compacte,  résistant, 
quoique  sa  substance  soit  filamenteuse. 

Nous  n'avons  jamais  rien  trouvé  dans  plus  de 
vingt  estomacs  que  nous  avons  ouverts  ;  ce  qui 
nous  fait  croire  que  les  Harpes  ne  se  nourrissent 
que  de  substances  très-ténues  ,  facilement  assi- 
milables, et  non  de  chair,  comme  on  l'a  avancé, 
d'après  un  aperçu  fort  incomplet  de  leur  orga- 
nisation. D'ailleurs  comment  ces  animaux  pour- 
raient-ils en  attaquer  d'autres  pour  en  faire  leur 
proie?  Leur  bouche  est  indiquée  par  un  pore  que 
l'on  aperçoit  à  peine. 

Le  cœur  est  assez  volumineux  dans  ses  deux 
parties  constituantes.  L'aorte ,  à  sa  sortie  du  ventri- 
cule, se  divise,  comme  dans  la  plupart  des  Pec- 
tinibranches ,  en  deux  branches  ,  dont  l'une  se 
porte  sur  le  foie  et  les  organes  que  contient  la 
spire,  suivant  les  sexes  :  elles  s'y  ramifient  à  l'in- 
fini et  souvent  d'une  manière  assez  agréable.  L'autre 


616  ZOOLOGIE. 

branche,  antérieure,  très -volumineuse,  perce  la 
cloison  abdominale,  côtoie  le  tube  digestif,  qu'elle 
égale  presque  ici ,  et  se  porte  vers  la  bouche,  après 
avoir  donné  des  rameaux  nourriciers  à  l'estomac, 
à  la  trompe,  etc. 

Le  ganglion  cérébral  est  large  et  aplati.  Il  en  part 
de  nombreux  nerfs  pour  toutes  les  parties  du  corps. 
Ceux  du  pied  principalement  sont  volumineux  et 
paraissent  même  plus  gros  qu'à  leur  origine.  Ce 
ganglion  passe  sur  l'œsophage  et  non  dessous , 
comme  on  l'a  encore  dit  ;  ce  qui  est  une  faute 
capitale  de  principes. 

Dans  le  mâle  ,  le  testicule  est  gros  ,  ovalaire  , 
en  partie  recouvert  par  le  foie.  Son  canal  déférent, 
long ,  peu  sinueux ,  passe  sous  le  rectum  et  se  rend 
à  la  verge.  Celle-ci  est  large ,  plate ,  le  plus  sou- 
vent en  forme  de  S  allongé,  quelquefois  fortement 
coudée  en  faux.  Son  bord  externe  est  pourvu 
d'une  rainure ,  que  nous  avons  parfois  vue  conver- 
tie en  canal ,  dont  l'orifice  s'ouvre  alors  non  loin 
de  la  pointe. 

Dans  la  femelle,  l'ovaire  est  placé  sur  le  bord 
droit  du  foie.  L'utérus  est  volumineux  ,  bosselé, 
à  large  cavité  formant  des  plis  transverses  ,  qui 
paraissent  glanduleux.  Il  présente  cela  de  parti- 
culier qu'il  aboutit  par  un  conduit  dans  une  sorte 
d'ampoule,  de  laquelle  sort  un  canal  qui  passe  sous 
le  rectum  et  s'ouvre  près  de  l'anus.  La  méthode 
de  M.   de  Blainville  pour  distinguer  de  prime- 


MOLLUSQUES.  617 

abord  les  femelles  des  mâles  par  le  plus  grand 
renflement  de  la  coquille,  reçoit  pleinement  son 
application  pour  ce  genre.  Le  test  des  mâles  est 
toujours  plus  effilé. 

ISous  terminerons  toutes  les  particularités  rela- 
tives à  ce  Mollusque  par  la  plus  étonnante  de 
toutes ,  celle  qui  est  relative  à  la  séparation  vo- 
lontaire de  la  partie  postérieure  de  son  pied.  Nous 
avons  bien  déjà  vu  ce  phénomène  s'opérer  par- 
tiellement chez  les  Doris  qui  sont  coriaces,  pour 
une  portion  seulement  de  leur  manteau;  mais  ja- 
mais nous  ne  l'avions  vu  aussi  complet.  Cette  ob- 
servation était  nouvelle  pour  nous,  avant  qu'on 
nous  indiquât  que  de  tiorn  en  faisait  mention.  Il 
ne  peut  pas  avoir  vu  lui-même  ce  fait;  il  faut  seule- 
ment croire  qu'il  avait  reçu  des  voyageurs  de 
bonnes  notes  sur  la  Harpe  *. 

Lorsque  nous  mettions  ces  Mollusques  dans  de 
grands  bocaux  pour  les  voir  se  développer,  car  ils 
sont  très  agiles,  ils  ne  tardaient  pas  à  rendre  l'eau 
visqueuse.  Pour  peu  alors  qu'on  les  inquiétât  ou 
qu'on  voulut  les  toucher,  ils  rejetaient,  à  l'aide  de 
quelques  contractions  ,  l'extrémité  de  leur  pied  , 
à  peu  près  dans  son  quart  postérieur.  Un  certain 
malaise  paraissait  même  suffire  pour  que  ce  méca- 

*  Voici  ce  qu'il  dit  :  «  Animalis  cap  ut  opercule  loco  carne  musculosa , 
crassa  ,  decldua  tegitur ,  quant  intra  testant  absconderc  aut  retraliere 
ncquit.  » 

Testacea  Musei  Ciesarei  Yïudobonensis,  Vienne,  1780,  1  vol.  in-fu,  page 
254. 


618  ZOOLOGIE. 

nisme  s'opérât.  La  masse  rejetée,  encore  suscep- 
tible de  contraction  pendant  quelques  instants, 
présente  un  angle  rentrant ,  tandis  que  la  partie 
du  pied  qui  tient  à  l'animal  forme  un  angle  sail- 
lant. Toutefois,  après  cette  opération,  les  indivi- 
dus ne  montraient  plus  autant  de  vivacité ,  et  ne 
se  développaient  plus  aussi  largement  qu'aupara- 
vant ;  ce  qui  indique  qu'elle  ne  se  fait  pas  impu- 
nément. 

Cette  séparation,  que  le  moindre  effort  déter- 
mine, semble  plutôt  un  décollement  qu'une  déchi- 
rure, et  cependant,  sur  le  vivant,  on  ne  remarque 
aucune  ligne  qui  puisse  indiquer  sa  possibilité. 

Cependant  la  cause  de  ce  singulier  phénomène 
était  à  expliquer.  Nous  l'avons  trouvée  dans  un 
large  conduit  aquifère,  dont  le  pied  est  traversé, 
et  qui,  le  rendant  plus  faible  dans  cette  partie,  le 
fait  se  briser  par  une  contraction  un  peu  forte.  En 
effet,  sur  environ  cinquante  individus,  nousavons 
vu  ce  phénomène  avoir  lieu  au  moins  quarante 
fois.  Autrement  comment  aurions-nous  pu  l'attes- 
ter et  ne  pas  le  considérer  comme  un  accident,  s'il 
ne  se  fût  présenté  qu'une,  deux,  même  trois 
fois? 

Les  fibres  du  pied  en  avant  du  canal  aquifère 
sont  longitudinales,  tandis  qu'en  arrière  la  subs- 
tance musculaire  est  homogène  et  comme  lar- 
dacée.  La  partie  perdue  se  régénère  malgré  son 
volume.  Peut-être  la  différence  dans  l'ensemble  des 


MOLLUSQUES.  619 

fibres  tient  à  cela  ,  comme  il  est  possible  qu'à  la 
longue  il  ne  puisse  plus  y  en  avoir.  Nous  avons 
déposé  au  Muséum  un  individu,  chez  lequel  cette 
portion  encore  incomplète  du  pied  est  mollasse, 
blafarde  et  très-distincte  du  reste.  Une  longue  ob- 
servation directe  et  sur  les  lieux  pourra  seule 
faire  connaître  combien  de  fois  un  tel  renouvelle- 
ment peut  s'opérer.  Nous  n'avons  point  étudié- 
les  Harpes  dans  leur  localité  propre  ;  elles  nous 
furent  constamment  apportées  par  les  habitants 
du  havre  de  Dorey.  Nous  supposons  qu'elles  ha- 
bitent ordinairement  des  eaux  vives  et  profondes. 

Telles  sont  nos  observations  sur  ce  Mollusque 
encore  inconnu  jusqu'à  nous.  Nous  eussions  bien 
voulu  les  rendre  plus  complètes  ;  mais  le  temps 
nous  manquait  pour  le  faire  sur  les  lieux.  Depuis 
lors,une  longue  macération  dans  la  liqueur  a  rendu 
plusieurs  parties  difficiles  à  bien  développer. 

M.  Reynaud  a  publié,  dans  les  Mémoires  de  la 
Société  d'histoire  naturelle  de  Paris,  en  1829,  sur 
cette  même  espèce,  quelques  remarques  que  l'on 
pourra  comparer  avec  les  nôtres.  Ce  qu'il  dit  de  la 
séparation  du  pied  ne  peut  lui  avoir  été  confirmé  que 
par  ce  qu'il  nous  en  a  entendu  dire  ou  ce  que  nous 
en  avons  écrit  à  l'Académie  des  Sciences,  en  1828; 
car  il  avoue  n'avoir  possédé  qu'un  seul  individu  , 
ce  qui ,  en  bonne  observation ,  ne  suffit  pas  pour 
attester  un  fait  aussi  extraordinaire. 


620  ZOOLOGIE. 

HARPE  ALLONGÉE. 
Harpa  minor. 

Lamarck.  Anim.,  i  vol.,  t.  VII,  page  257  ,  n°  7. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE  42  5    FIGURES   5  -  7. 

Harpa,  testa  ovato-oblonga,  grisea,  fusco-ma- 
culosa  ;  costis  angustis  distantibus  nigro-lineatis  : 
lineis  geminatis  ;  spira  exsertiuscula.  (  Lamk.  ) 

Cette  espèce  ressemble  en  tout  à  la  précédente 
pour  la  forme.  On  peut  remarquer  seulement  que 
ses  couleurs  rougeâtres  sont  un  peu  plus  intenses, 
et  que  le  contour  du  pied  n'est  pas  marqué  de 
taches  d'un  rouge-brun. 

On  la  trouve  également  au  port  Dorey  de  la 
Nouvelle-Guinée. 

Nous  regrettons  de  n'avoir  pu,  pendant  nos  divers 
séjours  à  l'Ile-de-France,  nous  procurer  l'animal 
de  la  Harpe  à  côtes  serrées,  que  M.  Lamarck 
ne  considère  que  comme  une  variété  de  la  Harpe 
noble.  Un  dessin  fait  sur  le  vivant  eût  décidé  cette 
question  ,  qui  ne  semble  pouvoir  être  résolue  que 
dans  cette  île,  puisque  c'est  le  seul  endroit  où  l'on 
ait  encore  trouvé  de  ces  coquilles,  très-esthnées, 
comme  on  sait,  des  amateurs. 


MOLLUSQUES.  621 


Genre  VOLUTE.  —  Voluta  ,  Lamarck. 


Voyez  pour  l'anatomie  la  planche  44  >  figures  9-11. 


L'animal  des  Volutes  tient  un  peu  ,  pour  la 
forme,  de  celui  des  Harpes.  Sa  tête  s'évase  en  un 
large  bouclier  ,  qui  prend  une  forme  différente 
selon  les  espèces.  Les  tentacules  sont  générale- 
ment courts ,  assez  gros  ,  obtus  ,  portant  assez 
souvent  les  yeux  loin  de  leur  base  sur  un  appen- 
dice arrondi.  Le  pied  est  grand  ,  ovalaire  ,  élargi , 
obtus,  sillonné  en  avant,  arrondi  et  quelquefois 
échancré  sur  les  côtés  en  forme  d'auricule,  comme 
dansles  Harpes.  Son  pédicule,  plus  ou  moins  com- 
primé, porte  l'empreinte  des  plis  de  la  columelle. 
Cet  organe  se  plisse  ordinairement  dans  le  sens  de 
la  longueur,  pour  rentrer  dans  la  coquille,  lorsque 
l'ouverture  de  celle-ci  est  étroite.  Il  n'y  a  point 
d'opercule. 

Le  siphon  respiratoire  est  fort  long  et  remar- 
quable par  deux  appendices  qui  partent  à  angle 
droit  de  sa  base ,  en  se  dirigeant  en  avant.  La  cavité 
pulmonaire  est  fort  grande  ,  contenant  deux  bran- 
chies inégales  à  gauche,  les  organes  générateurs  à 
droite,  mâles,  ou  femelles  selon  le  sexe,  accolés  au 


622  ZOOLOGIE. 

rectum;  enfin  les  follicules  muqueux  sur  la  cloison 
supérieure  du  manteau. 

Une  trompe,  très-déliée,  se  replie  en  rentrant  dans 
une  triple  gaîne  ;  elle  est  garnie  ou  non  de  cro- 
chets, selon  les  espèces.  Près  de  la  base  du  renfle- 
ment de  cette  trompe  sont  deux  glandes  salivaires, 
à  canaux  excréteurs  fort  courts.  Elles  sont  formées 
d'une  partie  grenue,  éminemment  glandulaire,  et 
par  une  seconde  partie  cylindrique,  vermiforme, 
plissée  sur  elle-même.  L'œsophage,  fort  long,  est 
embrassé,  comme  à  l'ordinaire,  par  le  ganglion  ner- 
veux. Peu  après  vient  à  sa  droite  un  ccecum  con- 
sidérable ,  gros ,  long  et  fortement  involvé  sur 
lui-même.  L'estomac  est  volumineux  ,  renflé  en 
ampoule,  très-charnu,  plissé  inférieurement.  Il  est 
embrassé  par  le  foie  ,  qui  y  verse  la  bile  par  un 
canal  assez  court.  Le  rectum  paraît  en  naître  im- 
médiatement après  sans  circonvolution.  L'ovaire 
est  accolé  au  foie  ;  son  oviducte ,  assez  long,  descend 
du  côté  droit  à  l'utérus.  Dans  le  mâle,  le  testicule 
et  son  canal  décrivent  à  peu  près  le  même  trajet, 
avec  des  différences  que  nous  indiquerons  selon 
l'espèce.  Le  reste  de  l'organisation  ne  présente  rien 
de  remarquable. 

Les  Volutes  sont  des  animaux  lents,  timides,  vi- 
vant à  de  petites  profondeurs  ;  ils  se  plaisent  sur 
les  fonds  sablonneux  et  restent  même  sur  le  rivage 
pendant  l'intervalle  d'une  marée ,  dans  les  pays 
tempérés  du  moins.  Les  localités  des  espèces  nous 


MOLLUSQUES.  023 

ont  paru  assez  nettement  tranchées.  Ainsi  nous 
avons  trouvé  la  Volute  ondulée  sur  les  côtes  de  la 
Nouvelle-Hollande ,  à  la  baie  des  Chiens-marins ,  au 
port  du  Roi-Georges  et  au  port  Western;  celles 
à  spire  allongée ,  comme  la  Robe  turque  ,  notre 
nouvelle  espèce  Fuseau,  à  la  Nouvelle-Zélande,  et  la 
Volute  Chauve-Souris ,  avec  ses  nombreuses  va- 
riétés, à  la  Nouvelle-Guinée  et  dans  les  Moluques. 
La  forme  de  la  tète,  des  tentacules,  les  couleurs 
surtout  servent  parfaitement  à  reconnaître  les 
espèces. 


VOLUTE  ONDULEE. 

Voluta  undulata. 

Lamarck,  An.  s.  v.,  t.  VII,  page  3/j5,  n°  38. 
Annal,  du  Mus. ,  vol.  V,  pi.  12,  et  vol.  XVII,  p.  71 , 
n°36. 

PLA.NCHE   44  i    FIGURES    1-2. 

Voluta,  testa  ov  ato-fusiformi ,  lœvigata,  albido- 
flavescente,  maculis  fulvis  autviolaceis  nebulata; 

lineis  spadiceis  longitudinalibus  crebris  undatim 
flexuosis  ;   columellœ  plicis  prœcipuis  quaternis 

interdum  duabus  minoribus  adjunctis.  (Lamk.) 


624  ZOOLOGIE. 

C'est  une  des  plus  jolies  espèces  de  la  famille.  Sa 
tète,  très-élargie,  ondulée,  porte  deux  tentacules  fort 
espacés ,  assez  courts  et  obtus.  Les  yeux  en  sont 
éloignés  d'une  à  deux  lignes  ;  ils  sont  sessiles  et 
sur  un  lobe  arrondi.  Le  pied  est  ovalaire ,  d'une 
médiocre  étendue  ,  débordant  la  coquille  sur  les 
côtés ,  mais  ne  la  dépassant  pas  en  arrière.  Lors- 
qu'il se  porte  en  avant,  on  voit  un  lobe  du  man- 
teau recouvrant  la  partie  postérieure  de  l'ouver- 
ture de  la  coquille.  Ce  lobe  est  marqué  de  taches 
jaunes  sur  un  fond  rouge  brun.  Toutes  les  parties 
supérieures  de  l'animal ,  sur  un  fond  jaune ,  pré- 
sentent des  lignes  en  réseau  fort  agréables  d'un 
rouge  brun  formant  des  réticules  sur  les  tenta- 
cules. En  dessous,  le  pied  est  blanc-jaunâtre,  avec 
l'indice  sur  le  pourtour  de  la  terminaison  des  lignes 
ci  -  dessus.  Cette  coloration  ,  qui  est  presque  en 
rapport  avec  celle  de  la  coquille ,  change  peu  par 
le  séjour  dans  l'esprit-de-vin. 

La  trompe  de  cette  Volute  est  armée  d'un  pe- 
tit ruban  garni  de  crochets.  Le  cœcum  œsopha- 
gien est  très-volumineux;  l'estomac  ample,  comme 
formé  de  deux  parties  courbées  en  sens  contraire  : 
celle  de  gauche  reçoit  le  canal  biliaire.  Ce  viscère 
est  épais  et  fortement  plissé  intérieurement.  Le 
cardia  s'ouvre  au  milieu  des  deux  courbures. 

Habite  le  port  Western  à  la  Nouvelle-Hollande. 

DIMENSIONS. 


pouces.       lignes. 

3       i 
Largeur i       6 


Longueur 3        i 


MOLLUSQUES.  025 

VOLUTE  ROBE-TURQUE,  var. 
Voluta  paci/îca,  Solander. 

Lamarck  ,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  344  >  n*  35. 
Ibid,  pour  la  synonymie. 

PLANCHE  44  »    FIGURE  6. 


Voluta ,  testa  ovato-jusiformi ,   anterius  tuber- 
culifera  ,  pallide  fulva  vel  carnea  ;  fasciis  tribus 
fusco-  maculatis  ;  venulis    spadiceis  ;    columella 
quinqueplicata.  (Lamk.) 

Varietas  ,  testa  desuper  tota  castaneo-rubigi- 
nosa. 

Cette  espèce  a  le  pied  large ,  arrondi  presque 
carré  en  avant ,  borné  en  arrière  vers  l'ouverture 
de  la  coquille,  de  sorte  qu'il  ne  dépasse  point  la 
spire.  Sa  tète  est  également  élargie ,  bien  arron- 
die ,  avec  deux  tentacules  excessivement  courts. 
Les  yeux  sont  sessiles  et  un  peu  écartés  de  leur 
base.  Le  siphon  est  peu  considérable.  Lorsqu'on 
le  voit  dans  un  dessin  par  le  dos  de  l'animal ,  il 
présente  un  effet  différent  de  celui  des  autres 
Mollusques ,  dû  aux  deux  appendices  que   nous 

Zoologie,  t.  il.  l\0 


626  ZOOLOGIE. 

avons  dit,  dans  les  généralités,  existera  sa  base.  La 
tête  repose  sur  la  partie  avancée  du  pied.  Toutes  ces 
parties  sont  de  couleur  lie  de  vin ,  sablée  de  points 
jaunes  très-rapprochés.  Cette  teinte  est  plus  claire 
sous  le  pied.  Le  chaperon  céphalique  est  légère- 
ment bordé  de  rougeâtre. 

Cette  description  est  prise  de  la  vraie  Robe- 
turque.  Nous  avons  ajouté  à  notre  dessin  la 
coquille ,  qui  en  dessus  est  d'une  couleur  marron 
rougeâtre ,  ce  qui  est  une  variété ,  du  moins  dans 
la  teinte.  Mais  comme  on  aperçoit,  sous  cette 
couleur ,  les  flammes  brunes  qui  caractérisent  la 
plupart  des  individus  de  cette  espèce,  il  est  pos- 
sible qu'elles  ne  se  montrent  à  nu  qu'avec  l'âge 
et  l'usure,  et  que  celui  que  nous  représentons  soit 
l'état  naturel.  C'est  ce  qu'on  saura  avec  le  temps. 

Habite  la  baie  des  Iles,  à  la  Nouvelle-Zélande. 

DIMENSIONS. 

pouces,     lignes. 

Longueur 3  3 

Largeur *  h 


MOLLUSQUES.  U'27 

VOLUTE  PYRAMIDALE  ,  jeune  âge. 
Voluta  fusils ,  n  ob. 

Kaou,  par  les  indigènes  de  la  baie  Tasnian. 

PLANCHE  44  >    FIGURES  7-8. 


Voluta,  testa  ovato-fusiformi ,  lœvigata,  albido- 
flavescente ,  lineis  fulvis  longitudinalibus  flexuo- 
sis,  irnbricatis ,  picta  ;  spira  elongata,  plicata; 
columella  quadriplicata. 

Cette  nouvelle  espèce  a  un  peu  le  port  de  la 
Volute  Robe-turque  ,  peut-être  n'en  est-ce  que  le 
jeune  âge;  cependant  elle  est  plus  allongée,  ré- 
trécie,  ce  qui  lui  a  fait  donner  le  nom  de  Fuseau. 
Sa  spire  est  allongée,  obtuse  à  son  extrémité, 
terminée  en  bouton.  On  compte  sept  tours  arron- 
dis, les  premiers  un  peu  plissés  en  long;  le  der- 
nier est  lisse;  cependant  il  présente  au  bord  droit 
un  indice  de  tubercules  qui  doivent  augmenter 
avecl'âge.Les  sutures  sont  bien  marquées  et  unies. 
L'ouverture  est  allongée,  un  peu  rétrécie.  La  co- 
lumelle  est  chargée  de  quatre  plis  obliques  ;  et  le 
bord  droit,  incomplet,  est  arqué  en  arrière. 


G28  ZOOLOGIE. 

Le  fond  de  la  couleur  est  d'un  blanc  jaunâtre , 
couvert  de  lignes  longitudinales  en  zig-zag ,  très- 
fines  ,  rougeâtres  ,  formant  comme  des  imbrica- 
tions transversales.  L'ouverture  est  lisse  et  jau- 
nâtre. 

L'animal  offre  les  caractères  du  précédent.  Son 
pied,  élargi,  sub-quadrilatère,  présente  en  avant 
une  dépression  ,  qui  est  probablement  suscep- 
tible de  varier  de  forme.  Les  tentacules  sont  courts , 
distants,  portés  sur  un  chaperon  arrondi;  les  yeux 
sont  placés  à  une  petite  distance  de  leur  base.  Le 
siphon  est  étroit  et  allongé. 

Toutes  ces  parties  sont  très-finement  piquetées 
de  rouge  brun  sur  un  fond  jaunâtre.  Le  dessous 
du  pied  a  ces  teintes  plus  claires. 

Nous  avons  trouvé  cette  Volute  à  l'anse  de 
V Astrolabe ,  dans  la  baie  Tasman  de  la  Nouvelle- 
Zélande. 


DIMENSIONS. 

pouces,     ligne 


Longueur 


Largeur. 


MOLLUSQUES.  G2Î) 

VOLUTE  CHAUVE-SOURIS,  femelle. 
Voluta  vespertilio. 

Lamarck,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  336,  n°  17. 
Id.   pour  la  synonymie. 

PLANCHE   44  5    FIGURE    3. 


Voluta,  testa  turb incita;  tuberculis  validis  dis- 
tantibus  acutis  armata,  albida  vel  griseo-fulva , 
lineis  angulato-flexuosis  maculisque  angulai'ibus 
rufo-fuscis  picta;  spira  mûrie ata  ;  labro  superne 
sinu  instructo;  columella  quadriplicata.  (Lamk.) 

L'animal  de  cette  Volute  a  le  siphon  remarqua- 
blement gros  et  long.  Le  chaperon  céphalique  est 
ondulé;  les  tentacules  sont  très-distants,  médio- 
crement longs,  un  peu  pointus,  ayant  les  yeux 
un  peu  plus  rapprochés  de  leur  base  que  dans  les 
espèces  que  nous  venons  de  décrire.  Le  pied  est 
large,  ovalaire,  à  sillon  marginal  en  avant.  11  égale 
à  peu  près  la  coquille  par  sa  longueur.  Ici  la  co- 
loration varie ,  et  toutes  ces  parties,  sur  un  fond 
d'un  blanc  jaunâtre,  présentent  de  nombreuses 
stries   rapprochées  ,   noires  ,   courtes  ,  longitudi- 


630  ZOOLOGIE, 

nales,  excepté  sur  le  siphon  et  les  tentacules, 
où  elles  sont  transverses  et  en  demi-cercle.  Le  pied 
est  jaune  en  dessous,  avec  une  bordure  de  la  même 
couleur  sur  les  côtés. 

Aux  caractères  anatomiques  généraux  que  nous 
avons  indiqués  au  commencement  ,  cette  Volute 
joint  les  suivants.  La  grande  branchie  est 
presque  droite,  sans  courbure.  Celle  de  gauche 
est  allongée ,  très-rétrécie.  L'appareil  buccal  ren- 
tré représente  un  gros  bouton  olivaire,  strié.  Il 
s'allonge  en  deux  tubes  ,  dont  le  dernier,  délié, 
pointu,  est  la  langue,  qui  est  sans  crochets.  Les  glan- 
des salivairessont  fort  longues,  plissées;  le  cœcum 
est  tortillé  sur  lui-même  à  droite  dans  la  cavité. 

L'utérus ,  assez  gros ,  bosselé  ,  est  placé  en  de- 
dans du  rectum,  qu'il  côtoie.  Son  ouverture  n'est 
point  terminale ,  mais  dirigée  un  peu  vers  la  gauche. 
Le  canal  déférent  du  mâle,  en  passant  sous  le  rec- 
tum ,  présente  une  énorme  dilatation,  dont  l'inté- 
rieur plissé  a  des  rapports  avec  celui  de  l'utérus.  11 
reprend  ensuite  son  volume  ordinaire  pour  se  ter- 
miner au  pénis.  Ce  dernier  est  très -développé, 
falciforme  ,  pointu  à  son  extrémité.  Il  est  rare 
qu'il  paraisse  dans  l'état  naturel ,  parce  qu'il  est 
toujours  caché  sous  le  manteau.  Le  reste  des  or- 
ganes générateurs,  le  cœur,  le  foie,  les  nerfs  sont 
comme  dans  la  plupart  des  autres  Mollusques  de 
cet  ordre. 

Cette  espèce  habite  le  port  Dorey ,  à  la  Mou- 


MOLLUSQUES.  631 

velle-Guinée.  On  la  trouve  aussi  aux  Moluques , 
à  Amboine  et  ailleurs. 


DIMENSIONS. 


Longueur  de  la  coquille. 


Largeur. 


pouces.     Ii(;ui-s. 


1 
1 


VOLUTE  CHAUVE-SOURIS ,  grande  variété. 


PLANCHE  44»    FIGURES  4_>>- 


Nous  pensons  qu'il  faudra  faire  une  espèce  de 
cette  Volute  ,  qui  diffère  toujours  de  la  Chauve- 
Souris  par  la  grandeur  de  sa  taille  et  la  longueur 
des  tubercules  qui  couronnent  son  dernier  tour. 
Nous  savons  bien  qu'on  arrive  successivement  des 
plus  petits  individus  jusqu'à  cette  taille  ;  mais  nous 
ferons  observer  que  l'animal,  que  nous  avons  fi- 
guré, offre  quelque  différence  dans  sa  coloration  ; 
que  le  fond  de  sa  couleur  est  plus  jaune;  que  ses 
stries  noires  sont  plus  rapprochées,  irrégulières  et, 
pour  ainsi  dire,  confluentes.  Le  dessous  du  pied  est 
jaune  ainsi  que  son  limbe;  la  trompe,  qui  saillait 
un  peu ,  est  rosée.  Les  tentacules  sont  fort  petits , 
grêles  ;  celui  de  gauche  présentait  la  singularité 
d'être  bifurqué. 


G32  ZOOLOGIE. 

Si  nous  eussions  vu  plusieurs  individus  de 
cette  Volute  ,  peut-être  aurions-nous  décidé  la 
question  que  nous  laissons  en  suspens,  et  constaté 
que  c'est  bien  une  espèce  particulière  distincte  de 
la  Chauve-Souris. 

Elle  se  trouve  à  Amboine. 


MOLLUSQUES.  633 

Genre  MITRE.  —  Mitra,  Lamarck. 

Les  Mitres  doivent  naturellement  être  placées 
à  côté  des  Volutes ,  ainsi  que  l'ont  fait ,  dans  ces 
derniers  temps ,  la  plupart  des  auteurs  de  conchy- 
liologie; moins  cependant,  par  la  ressemblance  des 
animaux ,  que  par  celle  des  coquilles.  En  effet , 
les  Mitres  sont  des  Volutes  à  spire  plus  allongée 
et  plus  pointue. 

Presque  toutes  les  Mitres  sont  remarquables 
par  leur  grande  épaisseur  et  leur  dureté.  Ces  par- 
ticularités ont  même  nui  à  ce  que  nous  puissions 
en  donner  une  anatomie  complète  ,  par  la  diffi- 
culté d'avoir  des  animaux  bien  entiers. 

Ce  Mollusque  se  développe  infiniment  peu  au 
dehors;  et,  comme  il  est  excessivement  timide  et 
qu'il  a  une  lourde  enveloppe  à  traîner,  il  faut 
plusieurs  heures,  quelquefois  tout  un  jour,  selon 
l'espèce ,  pour  qu'on  voie  remuer  son  pied  et  avan- 
cer son  siphon.  La  Mitre  épiscopale  se  contente 
même  souvent  d'envoyer  sa  longue  trompe  recon- 
naître ce  qui  se  passe  aux  environs  d'elle  sans  sor- 
tir. Aussi  ces  animaux  apathiques  sont-ils  presque 
tous  souillés  de  fange  et  de  limon  marin.  Ce  n'est 
qu'en  enlevant  un  épiderme  assez  épais  ,  qu'on  voit 
les  brillantes  couleurs  dont  quelques-uns  sont  re- 
vêtus. 


634  ZOOLOGIE. 

Sans  avoir  vu  cet  animal,  M.  de  Lamarck  a  ju- 
dicieusement soupçonné,  par  analogie  avec  celui 
des  Volutes,  qu'il  devait  être  dépourvu  d'opercule. 
Ce  caractère  négatif  fera  toujours  distinguer  les 
Mitres  des  Colombelles,  avec  lesquelles  il  est  très- 
facile  de  les  confondre.  Un  autre  caractère,  infail- 
lible pour  nous ,  mais  que  nous  n'indiquons  que 
pour  les  naturalistes  voyageurs,  c'est  la  pourpre 
brune,  tenace  et  de  mauvaise  odeur  que  ces  ani- 
maux laissent  échapper.  Claire  d'abord  ,  elle  ne  se 
colore  que  par  le  contact  de  l'air  e!  tache  l'épi- 
derme  presque  aussi  fortement  que  le  nitrate  d'ar- 
gent ,  connu  sous  le  nom  de  pierre  infernale. 

Les  Mitres  sont  presque  toutes  des  pays  chauds; 
cependant  nous  en  avons  trouvé  dans  la  partie 
sud  de  la  Nouvelle-Hollande,  qui  est  tempérée. 


MITRE  ÉPISCOPALE,  femelle. 

Mitra  episcopalis. 

Lamarck,  An.  s.  v.  ,  t.  VII,  page  299  ,  n°  1. 

Ibid.  pour  la  synonymie. 

Fao,  par  les  habitants  de  Tonga-Tabou. 

PLANCHE  45,    FIGURE    I -7. 

Mitra,  testa  turrita  ,  lœvi,  alba  ,  rubro-macu- 
lata  :  maculis  inferioribus  quadralis  transversun 


MOLLUSQUES.  (>.$5 

seriatis  ;  superioribus  irregularibus ,  anfractuum 
margiae  superiore  integro  ;  columella  quadripli- 
cata;  labro  posticc  denticulato.  (  Lamk.  ) 

L'animal  de  cette  belle  coquille  a  le  pied  étroit, 
comprimé  et  cannelé  à  sa  racine,  presque  carré  et 
un  peu  auriculé  en  avant  avec  un  sillon  margi- 
nal, et  pointu  en  arrière.  Sa  tète  est  excessivement 
petite,  arrondie,  portant  deux  tentacules  qui  ont 
à  peine  une  ligne  et  demie  de  longueur.  Les  yeux 
sont  sessiles  à  leur  base.  Ces  parties  sont  envahies 
par  une  trompe  énorme ,  laquelle  est  quelquefois 
double  en  longueur  de  la  coquille  ,  qui  a  cepen- 
dant de  cinq  à  six  pouces. 

Le  siphon  respiratoire  ne  fait  point  de  saillie 
hors  du  canal  ;  il  est  taché  de  noir  à  la  pointe,  tan- 
dis que  le  reste  de  l'animal  est  jaunâtre.  La  trompe 
est  blanche.  Nous  allons  entrer  dans  quelques  dé- 
tails relativement  au  reste  de  son  organisation. 

La  cavité  pulmonaire  ,  qui  se  présente  la  pre- 
mière, est  proportionnellement  assez  grande.  Elle 
contient  deux  branchies,  dont  la  plus  grande  est 
longue  et  finit  en  pointe  en  arrière.  Ses  lamelles 
s'arrondissent  vers  leur  extrémité  libre.  Le  cœur  est 
assez  volumineux.  Au  bord  supérieur  droit  du  man- 
teau sont  les  follicules,  qui  sécrètent  une  viscosité 
assez  peu  abondante  dans  cette  famille.  L'organe 
delà  pourpre,  assez  volumineux  et  formé  de  feuil- 
lets ramifiés,  est  placé  au  fond  de  la  cavité;  nous 


630  ZOOLOGIE. 

n'avons  pu  voir  le  point  où  il  s'ouvre.  La  sub- 
stance qu'il  sécrète  est  abondante,  nauséabonde 
et  de  couleur  brune. 

La  trompe  a  une  grosseur  proportionnelle  à  sa 
longueur.  L'animal,  en  mourant,  la  faisait  saillir 
au  dehors,  et  nous  n'avons  pu  voir  comment  elle  se 
trouvait  placée  dans  un  abdomen  assez  étroit ,  où 
elle  doit  faire  éprouver  une  pression  et  un  refou- 
lement considérable  aux  autres  viscères.  Elle  est 
pourvue  d'une  langue  grêle  et  très-longue  ,  qui 
rentre  en  se  repliant  sur  elle-même  par  l'action 
d'un  muscle  rétracteur.  Son  extrémité  est  garnie 
d'un  court  ruban  armé  de  trois  rangées  de  crochets 
peu  consistants.  Nous  n'avons  pu  trouver  cette 
armure  chez  tous  les  individus  que  nous  avons 
examinés,  ou  bien  elle  n'existait  pas.  Cette  trompe, 
formée  de  diverses  couches  musculaires,  a  ses  mou- 
vements excessivement  lents  comme  ceux  du  Mol- 
lusque. Elle  rentre  difficilement  après  qu'elle  est 
sortie;  ce  qui  paraît  tenir  à  sa  grande  longueur. 

L'œsophage  est  étroit.  Il  reçoit  les  deux  conduits 
tortillés  des  glandes  salivaires  amassées  en  une  seule 
boule  derrière  le  ganglion  cérébral.  Il  s'élargit  en- 
suite ,  et  au  second  tour  de  spire  commence  un 
très-long  estomac,  brusquement  renflé,  cylin- 
drique, qui,  à  deux  pouces  d'étendue,  reçoit  le 
foie  ,  diminue  ensuite  de  diamètre  et  se  termine 
par  un  rectum  assez  peu  volumineux. 

Cet  estomac  est  formé  de  trois  tuniques,  l'exté- 


MOLLUSQUES.  G37 

rieure  mince ,  lisse  ;  la  seconde  on  moyenne  cri- 
blée de  pores  ronds,  l'interne  fort  épaisse,  à  rides 
transversales ,  qui ,  examinées  à  la  loupe  ,  pré- 
sentent des  pores  qui  doivent  correspondre  avec 
ceux  de  la  membrane  précédente.  En  ouvrant  ce 
tube,  qui  est  l'estomac  proprement  dit,  on  voit 
son  intérieur  plissé  en  long  ,  contenant  trois  ou 
quatre  colonnes  cbarnues  libres  et  flottantes ,  si 
ce  n'est  par  leurs  extrémités ,  qui  sont  fixées  aux 
parois.  C'est  la  première  fois  que  nous  avons  remar- 
qué ce  mode  d'organisation  chez  les  Mollusques.  Ce 
cylindre  stomacal  avait  presque  la  forme  d'un  Si- 
poncle.  Il  était  rempli  de  sable  et  de  matière  cré- 
tacée qui  indiquerait  que  la  Mitre  perfore  avec  sa 
trompe  les  coquilles  des  autres  Mollusques  et  se 
nourrit  de  leur  chair. 

Il  nous  reste  à  parler  d'une  organisation  particu- 
lière sur  laquelle  nous  ne  ferons  qu'éveiller  l'atten- 
tion de  ceux  qui  seront  à  portée  d'observer  d'une 
manière  plus  complète  cet  animal,  dont  nous  ne 
possédions  qu'un  seul  individu  susceptible  d'être 
anatomisé;  c'est  qu'en  ouvrant  la  première  tunique 
intestinale  ,  l'estomac  s'en  détache  sous  la  forme 
d'un  cylindre  entièrement  fermé  par  sa  partie  an- 
térieure, ce  qui  fait  supposer  que  l'œsophage  ne 
s'y  ouvre  que  par  une  ligne  continue,  mais  sur  un 
autre  point  de  sa  longueur  que  nous  n'avons  pU 
trouver,  vu  l'état  dans  lequel  était  notre  individu. 
Nous  avons  représenté  ces  parties  telles  que  nous 


638  ZOOLOGIE. 

les  avons  trouvées.  Chez  la  femelle,  l'ovaire  est 
placé  sur  les  côtés  du  foie;  l'utérus  est  fort  grand, 
accolé  au  rectum,  qui  lui  est  supérieur  :  son  ou- 
verture ,  au  lieu  d'être  terminale,  est  placée  un  peu 
en  dedans.  Ces  deux  organes  sont,  comme  à  l'ordi- 
naire, placés  au  côté  droit  de  la  cavité  branchiale. 

Le  pénis  du  mâle  est  fort  petit,  courbé,  pointu 
et  contourné  à  sa  racine.  Nous  regrettons  de  don- 
ner une  anatomie  aussi  incomplète  de  ce  Mol- 
lusque. Elle  suffira  cependant  pour  donner  une 
idée  de  son  organisation  que  d'autres,  plus  heu- 
reux que  nous  ,  compléteront. 

La  Mitre  épiscopale  se  trouve  dans  l'Inde  et 
dans  toutes  les  îles  de  la  mer  du  Sud.  Notre  des- 
sin a  été  fait  à  Tonga-Tabou.  Nous  avons  vu  un 
individu  de  cette  espèce  qui  était  tout  blanc. 

Sa  longueur  varie  de  deux  pouces  jusqu'à  six 
et  huit. 


MITRE  ROTIE 

Mitra  a  dus  ta. 

Lnmarck ,  s.  v. ,  t.  VII,  page  3o3  ,  n"  12. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE   45  ,    FIGURE    8. 

Mitra  ,   testa  fusiformi  turrita  ,    albido-lutes- 
cente,maculis  rufo-fuscis  longitudinalibus  ornata  ; 


MOLLUSQUES.  039 

striïs  transversîs  impressis  jemotiusculis  puncticu- 
latis  ;  suturis  crenulatis  ;  columella  quinquepli- 
cata.  (  Lamk.  ) 

Cette  espèce  présente  quelques  différences  dans 
la  forme  extérieure  de  son  animal  avec  la  plupart 
des  espèces  que  nous  avons  à  foire  connaître.  Ainsi, 
par  exemple,  son  siphon  est  très-saillant  hors  du 
canal;  sa  tète  grosse,  renflée,  probablement  par 
la  rentrée  de  la  trompe  ;  ses  tentacules  sont  fort 
longs  et  portent  les  yeux  à  la  manière  des  Cônes, 
très-près  de  leur  extrémité.  Le  pied  est  assez  grand , 
allongé,  un  peu  élargi  et  presque  carré  en  avant. 

Tout  l'animal  est  à  peu  près  de  la  même  couleur 
que  la  coquille,  d'un  brun  rougeâtre  comme  grillé, 
plus  intense  sur  les  cotés  du  pied.  Les  tentacules, 
au  dessous  des  yeux,  ont  un  anneau  brun  rouge, 
de  même  que  l'extrémité  du  siphon  ,  qui  est  brun 
à  sa  base  ,  et  bleuâtre  dans  le  reste  de  son  étendue. 

Cette  coquille  provient  de  l'île  Yanikoro.Elle  a 
deux  pouces  sept  lignes  de  longueur,  sans  avoir  de 
bourrelet  au  bord  droit;  ce  qui  indique  qu'elle  peut 
devenir  plus  grande. 


640  ZOOLOGIE. 

MITRE  ROTIE ,  variété  R. 
Lamarck ,  loco  citato. 

PLANCHE   45  ,    FIGURE  9. 

Testa  breviore ,  ventricosiore  ;  maculis  nigran- 
tibus.  (Lamk.  ) 

Cette  variété  clans  la  coquille ,  plus  petite  et  plus 
ventrue ,  en  offre  aussi  une  dans  l'animal,  dont  le 
siphon  ne  paraît  pasavoirautantdedéveloppement, 
à  moins  cependant  que  cela  ne  tienne  à  un  état  de 
gêne  de  l'animal ,  ce  que  notre  manuscrit  ne  dit 
pas.  Les  tentacules  >  assez  petits,  ont  également 
les  yeux  placés  près  de  leur  extrémité.  Le  manteau 
est  jaunâtre-clair  sur  les  bords.  C'est  aussi  la  cou- 
leur du  dessous  du  pied  ,  qui  est  d'un  rouge  brun 
foncé  sur  les  côtés.  La  tète  ,  les  tentacules  sont 
uniformément  rougeâtres  sans  être  annelés.  La 
trompe ,  qui  est  fort  longue  et  sortie  ,  a  son  extré- 
mité en  massue  et  de  couleur  rougeâtre. 

L'individu,  qui  a  servi  à  cette  description,  n'of- 
frait point,  au  bord  droit,  le  bourrelet  qui  indique 
qu'il  est  complet. 

Habite  le  port  Dorey,  à  la  Nouvelle-Guinée. 

DIMENSIONS. 

|muces.     lignes. 

Longueur , 1  6 

Epaisseur »  7 


MOLLUSQUES.  nil 

MITRE   RIDKK. 
Mitra   corrugata. 

Laniarck,  An.  s.  v.  ;  t.  VII  ,  page  3o8  ,  n°  i\. 
Ihid.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE    45  ,    FIGURE     IO. 

Mitra,  testa  ovato-fusiformi ,  longitudinaliter 
plicata,  fransverse  rugosa  ,  albida  ;  fasciis  cingu- 
lisque  fuscis  ;  anfractibus  superhe  angulatis  :  ul- 
timi  anfractus  angulo  submuricato  ;  columella 
quadriplicata.  (  Lamk.  ) 

Il  est  assez  facile  de  confondre  la  coquille  de 
cette  Mitre  avec  la  Rubanée,  lorsqu'on  n'a  pas  les 
individus  sous  les  yeux.  Son  animal  est  remar- 
quable par  la  longueur  de  ses  tentacules,  qui 
portent  les  yeux  vers  leur  base  un  peu  glus  gros- 
sie. Le  siphon  est  également  fort  long,  et  le  pied  at- 
teint une  assez  grandedimension.  Toutes  ces  parties 
sur  un  fond  blanc  sont  piquetées  de  points  noiri 
si  rapprochés  qu'elles  paraissent  de  cette  dernière 
couleur. 

ISous  l'avons  trouvée  au  port  Dorey  de  la  Nou- 
velle-Guinée. 


Zoologie. t.  11.  4i 


642  ZOOLOGIE. 


MITRE  STIGMATAIRE. 


Mitra  stigmataria. 


Lamarck  ,  An.  s.  v.  ,  t.  VII,  page  3n,  n°  32. 
Ibid.  pour  la  synonymie. 


PLANCHE   45,    FIGURES    11-12. 


Mitra  ,   testa  cjlindraceo  -fus  for  mi ,  transver- 
sim  impresso-striata ,  longitudinaliter  costata ,  ci- 
nereo  -  cœrulescente  ,    lineis  punctatis  sanguineis 
cincta;costis granosis  ;  columella  triplicata.  (Lamk.) 

L'animal  de  cette  jolie  Mitre ,  ponctuée  de  rouge , 
présente  dans  sa  forme  extérieure  les  mêmes  ca- 
ractères que  le  précédent  ;  ses  tentacules  sont  longs, 
pointus ,  son  siphon  très-développé.  Le  pied  est 
grand  ,  auriculé  et  carré  en  avant,  arrondi  en  ar- 
rière. Les  tentacules  sont  blancs  ;  le  siphon  est 
ponctué  de  noir,  et  le  pied,  jaune  en  dessous,  est 
maculé  de  brun. 

Habite  le  port  Dorey. 


MOLLUSQUES.  fi-i-i 


MITRE  ZÉBRÉE. 
Mitra  paupercula. 

Lamarck,  An.  s.  v. ,  t.  VII ,  page  ^17  ,  n°  53. 
Il)i<l.  pour  la  synonymie. 

PLANCHE  45  ,     FIGURES    I  3-1  5. 


Mitra;  testa  ovato-oblonga ,  lœvigata ,  trans- 
versim  striata ,  alba ,  lineis  spadiceis  longitudi- 
nalibus  radiatim  picta  ;  columella  quadriplicata  ; 
labro  sinuoso.  (Lamk.) 

Cette  élégante  petite  Mitre,  bariolée  en  long 
de  brun  et  de  jaune  vif,  a  son  animal  entièrement 
blanc.  Ses  yeux,  fort  petits,  sont  placés  tout- 
à-fait  à  la  base  des  tentacules.  Le  siphon  et  le  pied 
sont  peu  développés. 

La  pourpre  de  cette  espèce  est  rougeâlre,  odo- 
rante et  très-tenace.  Ce  caractère,  joint  au  défaut 
d'opercule  ,  suffirait  pour  distinguer  cette  Mitre 
de  certaines  Colombelles  avec  lesquelles  elle  a 
quelques  rapports. 

Elle  provient  du  havre  Garteret ,  à  la  Nouvelle- 
Irlande.   On  la   trouve   également   dans  presque 

4i* 


fi44  ZOOLOGIE. 

toutes  les  îles  de   l'Archipel  indien  ,   où  elle  est 


assez  commune. 


DIMhNSION. 


Longueur  de  nos  plus  grands  individus. 


pouces,     lignes. 
I  » 


MITRE   NOIRE. 

Mitra  nigra ,  nob. 

PLANCHE   45,    FIGURES    l6-l8. 


Mitra,  testa  ovato-fusiformi ,  acuta,  lœvi ,  an- 
tice  transversim  striata,  nigra;  apertura  ampla, 
postice  canaliculata ;  columella  triplicata. 

Cette  Mitre,  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  la 
Mélanienne  de  Lamarck,  qui  est  beaucoup  plus 
grande,  a  des  rapports,  pour  la  forme  seulement, 
avec  la  Cornée  du  même  auteur.  Elle  est  petite, 
ventrue ,  pointue  ,  entièrement  noire  ,  striée  en 
travers  en  avant,  lisse  dans  le  reste  de  son  éten- 
due. Son  ouverture  est  ovalaire ,  un  peu  évasée, 
formant  un  canal  rétréci  en  arrière.  La  columelle 
a  trois  plis,  le  postérieur  plus  grand  et  blanchâtre. 


MOLLUSQUES.  645 

L'animal  a  le  siphon  et  les  tentacules  d'une  mé- 
diocre longueur.  Le  pied  est  assez  grand ,  ovalaire, 
jaunâtre  ponctué  de  rouge  en  dessous  ,  jaune  et 
ponctué  ou  plutôt  réticulé  de  noir  sur  les  côtés. 
Les  tentacules ,  le  dessus  de  la  tête  et  le  siphon 
présentent  aussi  la  même  teinte;  ce  qui  fait  pa- 
raître ce  Mollusque  plus  noir  que  jaune. 

Habite  le  havre  Carteret,  à  la  Nouvelle-Irlande. 


DIMENSIONS. 

ligne». 

Longueur q 

Epaisseur 4 

Elle  devait  probablement  être  recouverte  d'un 
épiderme. 


MITRE  RETUSE. 

Mitra  retusa. 

Lamarck ,  An.  s.  v. ,  t.  VII,  page  3 19,  n*  61. 

Ibid.  pour  la  synonymie. 

Poulk-fatou,  par  les  indigènes  de  Tikopia. 

PLANCHE  45,    FIGURES   ig-7.2. 

Mitra,  testa  obovata,  inferne  transversim  stria- 
ta,  alba,  lineis  longitudinalibus  spadiceis  radia- 


640  ZOOLOGIE. 

tim  pic  ta;  ultimo  anfractu  fascia  alba  lineas  dé- 
çus saute  ;  spira  brevi,  obtusa;  columella  quadri- 
plicata.  (Lamk.) 

Cette  petite  espèce,  par  sa  forme  courte,  glo- 
buleuse ,  obtuse,  par  son  bord  droit,  épaissi  et 
infléchi  en  dedans,  pourrait  d'autant  plus  facile- 
ment être  prise  pour  une  Colombelle ,  qu'elle  en 
en  a  la  coloration.  Ses  bandes  longitudinales  noi- 
râtres ou  rouge  brun  sur  un  fond  d'un  assez 
joli  jaune,  lui  donnent  quelques  rapports  avec  la 
Mitre  zébrée,  qui  est  bien  plus  allongée.  La  colu- 
melle  de  la  Rétuse  a  trois  ou  quatre  plis,  selon  que 
les  individus  ont  plus  ou  moins  de  longueur. 

L'animal  a  les  yeux  placés  vers  l'extrémité  des 
tentacules,  qui  sont  assez  longs,  le  siphon  sail- 
lant ,  le  pied  grand.  Toutes  ces  parties  sont 
couleur  de  terre  de  Sienne  calcinée ,  excepté  le 
dessous  du  pied ,  qui  est  blanchâtre.  L'animal 
faisait  sortir  une  longue  trompe  en  massue,  ciliée 
à  son  extrémité,  de  laquelle  on  voyait  saillir  une 
langue  en  crochet. 

Habite  la  petite  île  de  Tikopia. 


DIMENSION. 

lignes. 


Longueur 7  •'  !> 


MOLLUSQUES.  647 

MITRE  MARBRÉE. 
Mitra  marmorata ,  nob. 

Conœlix  marmoratus,  Swainson,  Zoological  Illustrât, 
pi.  24- 

PLANCHE  45    {bis)  ,    FIGURES    X-/\. 


Mitra,  testa  oblongo - turbinata ,  transversim 
striata,  cingulis  rufis  crebris  cincta,  maculis  albidis 
quadratis  picta  ;  spira  longa ,  avuminata  ;  colu- 
mella  quinque  plicata. 

Cette  Mitre  est  an  exemple  qui  prouve  de  quelle 
utilité  est  la  connaissance  des  animaux  pour  servir 
à  une  bonne  classification.  A  l'aspect  seul  de  la  co- 
quille ,  M.  Swainson  a  cru  devoir  en  faire  un 
genre  voisin  des  Cônes.  En  effet,  elle  se  rapproche 
beaucoup  de  certains  Cônes  avec  lesquels  on  pour- 
rait la  confondre ,  sans  les  plis  de  sa  columelle. 
Mais  de  plus  la  connaissance  que  nous  avons  eue 
de  l'animal ,  qui  est  inoperculé,  lève  tous  les  doutes 
à  cet  égard.  Si  cette  coquille  fût  tombée  entre  les 
mains  de  M.  Lamarck ,  il  ne  se  serait  probablement 
pas  trompé  sur  la  place  qu'elle  devait  occuper. 

Cette  Mitre  est  allongée  et  conoïde;  sa  spire  très» 


W  ZOOLOGIE. 

longue,  pointue,  diminue  brusquement.  Son  ou- 
verture est  fort  étroite.  La  columelle  porte  cinq 
plis,  et  quelquefois  l'indice  d'un  sixième;  elle  a  un 
bourrelet  à  sa  base.  Le  bord  droit  est  lisse  ,  ar- 
rondi. Le  dessus  est  marqué  de  petits  sillons  trans- 
verses très  -  espacés  ,  et  cerclé  de  dix  ou  douze 
lignes  d'un  brun  rouge  assez  vif.  Leur  intervalle 
est  rempli  par  des  taches  quadrilatères  d'un  blanc 
d'opale  sur  un  fond  gris-bleuatre.  Sur  quelques  in- 
dividus ces  maculatures  passent  au  fauve  sur  un 
fond  brun.  Le  dedans  de  l'ouverture  est  brun. 

L'animal  a  une  tète  assez  saillante  ,  portant  de 
longs  tentacules  oculés  à  leur  base.  Le  siphon  est 
gros,  assez  long,  blanc,  avec  deux  lignes  noires 
sur  sa  longueur  et  une  transverse  à  son  extrémité. 
Le  pied  est  élargi  en  avant,  un  peu  auriculé,  ar- 
rondi en  arrière  ,  blanc  ,  excepté  antérieurement 
et  au  dessus,  où  il  est  marqué  de  noir.  La  tête  a 
des  taches  brunâtres  ;  les  tentacules  sont  blancs. 
Ce  Mollusque  laisse  suinter  une  pourpre  brune  et 
odorante. 

Habite  l'île  de  Vanikoro. 


DIMENSIONS. 


puuces.     li.jnri. 
I  w 


Longueur 

Épaisseur »         5 


MOLLUSQUES.  G49 

MITRE  DE  VANIKORO. 
Mitra  vanikorensis ,  nob. 

PLANCHE    45  (  bis)  ,    FIGURES  5-6. 


Mitra ,  testa  turbinata ,  elongata ,  transversim 
confertimque  striata,  subflava,  albido  punctulata, 
postice  fulvo  maculata  ;  spira  acuminata  ;  colu- 
mella  quinqueplicata  ;  labro  tantisper  inflexo , 
crenulato. 

Si  cette  Mitre  n'avait  pas  le  caractère  de  sa  co- 
Jumelle  pour  la  distinguer,  on  pourrait  la  prendre 
pour  une  variété  du  Cône  sanglé.  Elle  est  cylin- 
drique et  de  même  forme  que  la  précédente.  Sa 
spire  est  cependant  plus  grosse  et  moins  pointue. 
Le  test  est  très-régulièrement  strié  en  travers  dans 
toute  sa  longueur  ,  de  couleur  blonde  plus  ou 
moins  rougeâtre,  avec  une  large  bandelette  brune 
circonscrite  en  arrière ,  et  de  plus  piqueté  de  points 
irréguliers.  Le  sommet  de  la  spire  est  légèrement 
bleuâtre  avec  des  taches  brunes  et  blanches. 

L'ouverture  est  fort  étroite,  le  bord  droit  on- 
dulé, un  peu  infléchi  en  dedans,  le  columellaire 
rebordé  et  chargé  de  cinq  plis  obliques. 


(350  ZOOLOGIE. 

Nous  ne  connaissons  point  l'animal  de  cette 
Mitre  ,  qui  habite  également  l'île  de  Vanikoro. 

DIMENSIONS. 

iignns. 

Longueur IO 

Épaisseur 5 


MITRE  JAUNE. 
Mitra  lutea,  nob. 

PLANCHE  45  (bis)  ,  FIGURES  7-9. 


Mitra,  testa  subturrita  ventricosa,  stiiis  obsole- 
tis  tenuibus  cincta,  lutea;  apertura  brevi,  angusta  ; 
labro  crasso,  dilatato  ;  spira  longa  ,  acuta  ;  epi- 
dermide  tenui;  columella  quinque  seu  sexplicata. 

Cette  espèce  a  certains  rapports  avec  la  Stria- 
tule,  mais  indépendamment  qu'elle  est  pins  courte 
et  plus  renflée  ,  ses  stries  transverses  sont  telle- 
ment fines,  qu'il  faut  y  regarder  de  près  pour 
les  distinguer.  Elle  est  ventrue ,  et  sa  spire  finit 
assez  brusquement  en  pointe  aiguë. 


MOLLUSQUES.  GM 

Cette  petite  coquille  pourrait  facilement  être 
prise  pour  une  Colombelle  par  la  petitesse  et  le 
rétrécissement  de  son  ouverture  ,  dont  le  bord 
droit  est  fort  épais  et  calleux  en  dedans.  Vivante, 
elle  est  recouverte  d'un  épidémie  excessivement 
mince  et  jaunâtre.  Lorsqu'il  est  enlevé  ,  elle  est 
d'un  jaune  vif  très-luisant  avec  une  bandelette  ou 
des  taches  blanches.  Son  ouverture  est  blanchâtre 
avec  cinq  plis  à  la  columelle.  Il  ne  faut  pas  la  con- 
fondre avec  la  Mitre  jaunâtre  de  M.  Lamarck,  qui 
est  une  espèce  différente. 

L'animal  est  fort  petit.  Ses  tentacules  sont  courts, 
assez  pointus,  oculés  vers  leur  base.  Le  siphon  est 
à  peine  apparent.  Le  pied  est  ovalaire.  Tous  ces 
organes  sont  d'un  blanc  tirant  sur  le  jaunâtre. 

Elle  se  trouve  au  port  Dorey  de  la  Nouvelle- 
Guinée. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 1 1 

Épaisseur \ 


652  ZOOLOGIE. 

MITRE  PETIT-TAON. 

Mitra  tabanula. 


Lamarck. ,  An.  s.  v  ,  t.  VII,  page  3a3  ,  n°  7g. 
Ibid.,  Ann.  du  Mus.,  vol.  XXVII,  page  222,  n°  79. 

PLANCHE  45  (bis),    FIGURES    IO-l3. 

Mitra ,  testa  ovato-acuta  ,  fulvo-rubente  ;  cin- 
gulis  eleuatis  tra/isuersis  ;  interstitiis  longitudina- 
liter  striatis  ;  columella  tri  seu  quadriplicata  ;  la- 
bro  crenulato.  (  Lamk. 


Cette  très-petite  espèce ,  plus  ou  moins  arron- 
die, est  d'un  rouge  rosé  assez  vif  sur  le  vivant, 
qui  se  perd  par  la  dessication. 

L'animal  a  le  pied  ovalaire ,  allongé,  le  siphon 
très-long,  les  tentacules  courts ,  oculés  à  quelque 
distance  de  leur  base.  Toutes  ces  parties  sont  d'un 
jaune  clair,  avec  des  points  de  la  même  couleur, 
mais  plus  foncés. 

Cette  espèce  se  trouve  dans  l'île  de  Vanikoro. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 6 

Épaisseur \ 


MOLLI  SQL  ES.  f,:>:î 


MITRE  RUCCINEE. 


Mitra  buccinata,  nul». 


PLANCHE  45    (l>is),   FtGURES  I  4~  1  -*» • 

Mitra,  testa  turrita,  longa,  lutescente ,  suturis 
albida ,  transversim  striata;  aperturaabbreviata, 
antice  subtruncata  ;  columella  quadriplicata  ;  spira 
apice  crassa. 

Cette  espèce  a  un  peu  la  forme  des  Buccins ,  très- 
allongée,  comme  le  Buccin  agathe,  par  exemple. 
Elle  est  grande,  épaisse,  turriculée  ,  à  spire  grosse 
et  obtuse,  dont  les  tours  sont  obliques  et  un  peu 
arrondis.  Un  de  nos  individus  était  finement  strié 
en  travers.  L'ouverture  est  courte,  ovalaire,  assez 
large ,  un  peu  tronquée  en  avant.  La  columelle  est 
chargée  de  quatre  forts  plis  obliques. 

La  couleur  de  cette  Mitre  est  d'un  jaunâtre  uni- 
forme tirant  sur  le  blond.  L'exemplaire  strié  avec 
un  ruban  indécis  d'un  jaunâtre  clair  sur  les  su- 
tures. Nous  n'en  connaissons  point,  l'animal. 

Habite  la  Nouvelle-Hollande ,  probablement  le 
port  du  Roi-Georges,  vis-à-vis  l'îlot  du  Jardin. 

DIMENSIONS. 

pouces,     liynfs; 

Longueur 2  '♦ 


654  ZOOLOGIE. 

MITRE  ZONALE. 

Mitra  zonalis ,  nob. 

PLANCHE   45   (bis),    FIGURES    16-17. 

Mitra,  testa  turrita,  ventricosa,  apicibus  acuta, 
antice  striata ,  postice  plicata,  cynnamomea  vitta 
alba  decurrente  cincta  ;  labro  intus  stiiato  ;  colu- 
mella  quadriplicata  ;  spira  obtusiuscula. 

Cette  Mitre  est  turriculée,  un  peu  renflée  au  mi- 
lieu et  finissant  en  pointe  par  ses  deux  extrémités. 
Son  ouverture,  assez  étroite,  mais  fort  étendue, 
occupe  plus  de  la  moitié  de  la  longueur  de  la  co- 
quille. Son  bord  droit  est  lisse ,  sillonné  en  dedans  ; 
le  columellaire  a  quatre  plis ,  dont  le  postérieur, 
plus  grand  ,  est  fort  peu  oblique.  Un  pli  décur- 
rent  se  voit  à  la  réunion  des  deux  bords. 

En  dessus,  cette  Mitre  est  lisse  au  milieu,  pliée 
transversalement  en  avant ,  plissée  à  l'extrémité 
de  la  spire,  qui  est  obtuse,  et  dont  les  tours  sont 
un  peu  renflés.  Le  fond  de  la  couleur  est  un  rouge 
cannelle,  traversé  par  une  bandelette  blanche 
occupant  le  milieu  des  tours.  Le  dernier  a  de  plus 
une  seconde  bandelette  plus  large ,  d'un  blanc  qui 
pourrait  bien  être  bleuâtre  sur  le  vivant.  L'ouver- 


MOLLUSQUES.  05;» 

ture  et  les  plis  seuls  de  la  columelle  sont  blan- 
châtres. Nous  n'en  connaissons  point  ranimai ,  et 
nous  la  supposons  de  la  Nouvelle-Hollande. 

Elle  a  des  rapports  avec  Yaustralis  (figurée  par 
M.Swainson,  dans  le  vol.  I,  pi.  t4,  <les  Zoological 
Illustrât.)  pour  le  bariolage  seulement;  mais  son 
ouverture  est  plus  longue  ,  elle  est  striée  en  avant, 
et  ses  bandelettes  blanches  sont  placées  au  milieu 
des  tours  et  non  sur  les  sutures ,  etc. 


DIMENSIONS. 


pouces,     lignes. 

Longueur ' ï  " 

Largeur  au  milieu "  " 


MITRE  CONOVULE ,  mâle. 

Mitra  conovula ,  nob. 

PLANCHE    45    (bis),    FIGURES    l8-22. 

Mitra,  testa  turbinata,  cjlindracea  ,  lœvi,  lu- 
teola;  columella  quinqueplicata  ;  basi  nigro-vio- 
laceo  maculata;  spira  brevissima,  acuta;  apertura 
angusta,  longa. 


656  ZOOLOGIE. 

jSTous  avons  donné  à  cette  Mitre  le  nom  de  Co- 
novule ,  parce  qu'elle  a  en  effet  des  rapports  avec 
ce  genre  que  M.  Lamarck  avait  voulu  établir  parmi 
les  Auricules.  Elle  ressemble  aussi  à  une  petite 
Olive.  Elle  est  cylindrique  ,  en  rouleau  ,  un  peu 
plus  large  postérieurement  ,   d'où  sort  une  sur- 
face arrondie,  une  spire  décroissant  subitement, 
courte  et  pointue.  L'ouverture  est  presque  aussi 
longue  que  la  coquille  ,  à  la  manière  des  Auri- 
cules et  des  Cônes;  elle  est  fort  rétrécie,  échan- 
crée  en  avant.  Le  bord   columellaire  a  cinq  plis 
très- obliques  ;  il  est  taché  de  noir-bleuàtre  à  sa 
base,  tandis  que  le  reste  de  la  coquille  est  d'un 
jaune  clair  lisse.  Quelques  individus  ont  la  spire 
plus   allongée  et  plus  pointue;  d'autres  ont  des 
taches  ferrugineuses,  qui  pourraient  bien  n'être 
qu'accidentelles.  L'extrémité  postérieure  est  quel- 
quefois rugueuse  et  sale  ;  ce  qui  indique  que  ce 
Mollusque  n'est  pas  doué  d'une  grande  vivacité. 
Il  ne  se  développa  point  pendant  le  temps  que 
nous  le  possédâmes;  et  comme  nous  n'examinâ- 
mes pas  sa  couleur  dans  le  moment,  nous  ne  pou- 
vons   l'indiquer.    Depuis    lors  ,    le    séjour    dans 
la  liqueur  et  le  mélange  de  la  pourpre  ont  rendu 
l'animal  tout  noir.  Ses  formes  ne  sont  pas  trop  al- 
térées ,  et  l'habitude  que  nous  avons  d'en  obser- 
ver, nous  a  permis  de  les  rendre  à  peu  près  telles 
qu'elles  devaient  être. 


MOLLUSQUES.  657 

Les  tentacules  sont  assez  longs  ,  et  portent 
les  yeux  à  une  certaine  distance  de  leur  base.  La 
trompe  se  prolonge  beaucoup  au  dehors  ,  et  le 
siphon  dépasse  son  canal.  Le  pied  est  ovalaire  , 
pointu  en  arrière  ,  élargi  et  échancré  en  avant  , 
avec  un  sillon  marginal.  L'organe  excitateur,  placé 
assez  loin  en  arrière  du  tentacule  droit,  est  très- 
long  et  falciforme. 

Cette  Mitre  provient  de  Vanikoro.  Elle  nous 
fut  apportée  ;  de  sorte  que  nous  ne  l'avons  point 
vue  dans  son  état  libre  et  naturel.  La  souillure  que 
la  plupart  de  nos  exemplaires  portaient  sur  le  dos, 
semble  indiquer  que  ce  Mollusque  reste  plus  ou 
moins  long-temps  exposé  en  partie  à  l'action  du 
soleil. 


DIMENSIONS. 


li»ne>. 


Longueur 

Plus  grande  largeur  .  .  . 


MITRE  NOIRE  ET  BLANCHE. 
Mitra  melaleuca,  nob. 

PLANCHE  4^    (bis)  ,     FIGURES     20-9.J. 

Mitra ,  testa  turrita ,   acuta  ,  lœvi ,  fuscà  aut 
nigra  albo  variegata ,  vitta  alba  decurrente  cinc- 
Zoologie.  t.  11.  -Vi 


658  ZOOLOGIE. 

ta;  apertura  minima;  labro  dilatato ,  crasso ;  co- 
lumella  quadriplicata. 

Cette  espèce  est  allongée  ,  épaisse ,  à  ouverture 
courte ,  rétrécie ,  blanche ,  avec  quatre  gros  plis  à 
la  columelle.  Le  bord  droit  est  élargi,  dilaté,  épais. 
La  spire  est  allongée ,  un  peu  pointue;  ses  tours 
sont  arrondis. 

Cette  coquille  ,  sans  être  striée,  est  un  peu  ru- 
gueuse, brune  ou  noirâtre,  variée  de  blanc  ;  c'est- 
à-dire  qu'une  bandelette  blanche  assez  irrégu- 
lière ,  décurrente  ,  parcourt  le  sommet  de  tous 
les  tours. 

Un  individu ,  plus  petit ,  est  plus  élancé  ,  plus 
pointu,  plus  brun,  et  a  sa  bandelette  plus  rétré- 
cie. Nous  n'en  connaissons  point  l'animal. 

Habite  la  Nouvelle -Hollande,  probablement  le 
port  du  Roi-Georges. 

DIMENSIONS. 

pouces,     lignes 

Longueur i  3 

Largeur  à  l'ouverture »  (* 


MOLLUSQUES.  U5<> 

MITRE  FLAMMÉE. 

Mitra  flammea  ,  nob. 

PI-ANCHE    45    (bis),    FIGURES    9.3-25. 

Mitra  ,   testa  fusiformi ,    acutissima ,   albida  , 
flammis  subrubris  ornata  ,   cingulis  transversim 
elevatis  ;  interstitiis  longitudinaliter  striatis  ;  co- 
lumella  quinqueplicata  ;  labro  crenato. 

Cette  élégante  petite  Mitre  tient  le  milieu  entre 
la  Granatine  et  laScabriuscule.  Elle  a  aussi  quelques 
rapports  avec  la  Sablée;  mais  elle  est  plus  pointue 
et  différemment  nuancée  que  cette  dernière.  Sa 
forme  est  élancée  en  fuseau ,  son  ouverture  allon- 
gée et  rétrécie ,  ondulée  sur  le  bord  droit,  portant 
cinq  plis  sur  le  gauche.  Elle  est  cerclée ,  dans  toute 
sa  longueur,  de  cordelettes  régulières,  lisses,  dont 
les  intervalles  sont  striés  longitudinalement. 

Le  fond  de  la  couleur  est  blanchâtre  avec  des 
flammes  rouge -brun  clair  dans  le  sens  de  la 
longueur. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur  . 9 

Epaisseur 3 

Nous  la  supposons  venir  des  Moluques.  Son 
animal  nous  est  inconnu. 

4** 


(iOO  ZOOLOGIE. 


MITRE  FRAISE. 

Mitra  fraga ,  nob. 

PLANCHE  45  {bis),   FIGURES   28-29. 

Mitra  ,  testa  ovato  -  acuta  ,  aurantiaco ,  albo 
punctata ,  longitudinaliter  costata;  cingulis  trans- 
versis ,  granosis  ;  apertura  angusta  ;  columella 
quinqueplicata  ;  labro  crenulato. 

Cette  petite  espèce  globuleuse,  à  spire  conique, 
courte  et  pointue ,  à  canal  un  peu  allongé ,  relevé , 
est  cerclée  de  cordelettes  granuleuses,  coupées  par 
des  plis  longitudinaux.  Son  ouverture  est  rétrécie , 
crénelée  au  bord  droit,  marquée  de  cinq  plis  sur 
le  columellaire  ,  qui  est  rebordé.  Sa  couleur  est 
d'un  orangé  vif,  parsemé  de  points  blancs. 

Cette  Mitre  est  voisine  de  l'Unifasciale;  mais  elle 
est  moins  longue,  plus  ventrue,  et  n'est  pas  treil- 
lisée.  Nous  ignorons  sa  patrie. 

DIMENSIONS. 

lignes. 

Longueur 7 

Épaisseur 3  \ 


MOLLUSQUES.  661 

sir  tic  le  omis. 

Après  YOnchidie  piquetée  ,  page  2i5,  nous 
avons  oublié  de  décrire  l'espèce  suivante  : 

ONCHIDIE  CENDRÉE. 

Onchidium  cinereum ,  nob. 

PLANCHE    l5,    FIGURE    29. 

Onchidium ,  corpore  minimo,  subelevato ,  elon- 
gato,  tuberculis  cinereis  irrorato ,  subtus  luteo. 

Petite  espèce,  longue  de  six  à  sept  lignes,  bom- 
bée ,  allongée  ,  couverte  sur  le  dos  de  petits  tu- 
bercules de  couleur  gris  de  lin  uniforme  ,  tirant 
sur  le  cendré.  Le  dessous  du  corps  est  jaune. 

Habite  l'île  de  Tonga-Tabou. 


FIN     DU     SECOND     VOLUME. 


TABLE  DES  MATIERES 


CONTENUES 


Hhms  If  seront)  Uolumc  be  la  3ooloa,te 


DU    VOYAGE    DE    l'  A  STROL  A  15  E. 


pmnihr  partir. 


Pages. 
Avertissement.  î 


ANIMAUX    MOLLUSQUES. 

Observations  générales.  7 

€cp\)aih. 

Sèche  mamelonnée.   Sepia  papillala.  61 

Sèche  vermiculée.   Sepia  vermiculata.  64 

Sèche  deux-lignes.  Sepia  bilineata.  66 

Sèche  à  larges  bras.  Sepia  latimanus.  68 

Sèche  australe.  Sepia  australis.  70 

Sépioteuthe  de  Dorey.  Sepioteuthis  guinensis.  72 

Sépioteuthe  lunule.   Sepioteuthis  lunulata.  74 

Sépioteuthe  de  Maurice.   Sepioteuthis  mauritiana.  76 

Sépioteuthe  austral.  Sepioteuthis  australis.  77 

Calmar  de  Vanikoro.  Loligo  vanikorensis.  79 

Calmar  à  courts  tentacules.  Loligo  brevitenlaculala.  81 

Sépiole  linéolée.   Scpiola  lineolatu.  8a 


664  TABLE    DES   MATIÈRES. 

Onychoteuthe  armé.    Onichoteuthis  armatus.  84 

Poulpe  lunule.  Octobus  lunulatus.  86 

Poulpe  cordiforme.  Octopus  cordiformis.  87 

Poulpe  de  Western.  Octopus  superciliosus.  88 

Poulpe  membraneux.    Octopus  membranaceus.  89 

He'lice  alfour.   Hélix  undulata.  91 

Hélice  mamillaire.  Hélix  mamilla.  g3 

Hélice  granulée.   Hélix  granulata.  g5 

Hélice  papoua.  Hélix  papuensis.  96 

Hélice  pointue.  Hélix  acuta.  98 

Hélice  trochoïde.  Hélix  trochus.  100 

Hélice  à  fines  raies.  Hélix  tenuiradiala.  10 1 

Hélice  transparente.  Hélix  translucida.  io3 

Hélice  zonaire.  Hélix  zonaria.  104 

Hélice  coniforme.   Hélix  coniformis.  io5 

Hélice  trois-lignes.  Hélix  trilincata.  107 

Hélice  melon.  Hélix  melo.  109 

Hélice  de  Sainte-Hélène.  Hélix  Helena.  m 

Hélice  bossue.  Hélix  gibba.  u3 

Hélice  de  Vanikoro.  Hélix  vanikorensis.  n5 

Hélice  de  Carteret.  Hélix  carteriensis.  117 

Hélice  de  Dufresne.  Hélix  Dufrenii.  118 

Hélice  sénestre.  Hélix  lœva.  120 

Hélice  pauvre.  Hélix  misella.  122 

Hélice  aplatie.  Hélix  explanata.  123 

Hélice  de  la  Nouvelle-Irlande.  Hélix  Novœ-Hiberniœ.  124 

Hélice  de  Jervis.  Hélix  jcrvisiensis.  126 

Hélice  excluse.  Hélix  exclusa.  127 

Hélice  géorgienne.  Hélix  georgiana.  129 

Hélice  de  Tonga.  Hélix  tongana.  i3o 

Hélice  cadran.  Hélix  solarium.  i3i 

Hélice  petit-clou.  Hélix  clavulus.  i33 

Vitrine  de  Western.  Vilrina  nigra.  1  35 

Vitrine  flammulée.  Vitrina  flammulata.  i36 

Vitrine  verte.  Vilrina  viridis.  i38 


TABLE   DES   MATIÈRES.  665 

Vitrine  citrine.  Fitrina  citrina.  i/Jo 

Vitrine  de  Ténériffe.  Vitrina  Teneriffœ.  142 

Limace  de  l'Ascension.  Limax  Asccnsionis.  i/|5 

Limace  diaphane.  Limax  perlucid us.  i/|6 

Limace  bitentacule'e.  Limax  bitcntaculatus.  148 

Ambrette  australe.  Succinea  australis.  i5o 

Agathine  mauritienne.  Achatina  mauritiana.  1^2 

Auricule  Midas.  Auricula  Midœ.  i56 

Auricule  aveline.  Auricula  scarabœus.  162 

Auricule  jaune.  Auricula  lutea.  i63 

Auricule  à  collier.  Auricula  monde .  166 

Auricnle  australe.  Auricula  australis.  169 

Auricule  alêne.   Auricula  subula.  171 

Auricule  oreillette.  Auricula  aurilacea.  172 

Auricule  à  côtes.  Auricula  costata.  173 

Pyramidelle  ventrue.  Pyramidclla  ventricosa.  175 

Cyclostome  jaune.  Cyclostoma  lutea. 
Cyclostome  de  Carteret.  Cyclostoma  Nnvœ-Hiberniœ. 
Cyclostome  multilabre.  Cyclostoma  multilabris. 
Cyclostome  papoua.  Cyclostoma  papua. 
Cyclostome  cannelé.   Cyclostoma  striata. 
Cyclostome  frangé.  Cyclostoma  Jimbriata. 
Cyclostome  à  tentacules  rouges.  Cyclostoma  rubens. 
Cyclostome  à  bandeau.  Cyclostoma  erosa. 

Hélicine  flammée.  Helicina  Jlammea. 
Hélicine  ruban ée.  Helicina  tœniata. 

Genre  Ampullacère.  Ampullacera. 
Ampullacère  aveline.  Ampullacera  avellana. 
Ampullacère  fragile.  Ampullacera  fragilis. 

Lymnée  verte.  Lymnœa  viridis.  2o/j 


180 

182 

i83 

i85 

186 

188 

189 

*9J 

i93 

i94 

196 

ibid. 

20 1 

666  TABLE    DES   MATIERES. 

Physe  de  Tonga.  Physa  tongana.  206 

Physe  géorgienne.  Physa  georgiana.  207 

Planorbe  de  Tondano.  Planorbis  tondanensis.  209 

Onthidie  de  Tonga.  Onchidium  tonganum.  210 

Onchidie  découpée.  Onchidium  incisum.  211 

Onchidie  patelloïde.  Onchidium  patelloïde.  212 

Onchidie  noirâtre.  Onchidium  nigricans.  214 

Onchidie  piquetée.  Onchidium  punctatum.  2i5 

Onchidie  cendrée.  Onchidium  cinereum.  661 

Sigaret  de  Tonga.  Sigaretus  tonganus.  217 

Cryptostome  zonal.  Cryptostoma  zonalis.  221 

Genre  Natice.  Natica.  22  5 

Natice  bouche-noire.  Natica  melanostoma.  228 

Natice  mélanostomoïde.  Natica  melanomostomoide.  2.29 

Natice  plombée.  Natica  plumbea.  23i 

Natice  petite-bouche.  Natica  microsloma.  232 

Natice  ombiliquée.  Natica  umbilicata.  234 

Natice  costulée.  Natica  costulata.  235 

Natice  plurisériale.  Natica  marochiensis.  236 

Natice  zélandaise.  Natica  zelandica.  237 

Vélutine  cancellée.  Felulina  cancellala.  iZq 

Observations  sur  les  Janthines.  242 

Doris  tuberculeuse.  Doris  tuberculosa.  248 

Doris  tachetée.  Doris  maculosa.  249 

Doris  à  bords  noirs.  Doris  atromarginata.  25 1 

Doris  liniacine.  Doris  limacina.  252 

Doris  carénée.  Doris  carinata.  254 

Doris  bordée.  Doris  marginala.  255 

Doris  flammulée.  Doris  Jlammulata.  257 

Doris  scabre.  Doris  scabra.  258 

Doris  saignante.  Doris  cruenta.  260 

Doris  ponctuée.  Doris  punctata.  262 


TABLE    DES    MATIERES.  G67 

Doris  éolide.  Doris  eolida.  a63 

Doris  violacée.  Doris  violacea.  264 

Doris  orangée.  Doris  aurea.  265 

Doris  sale.  Doris  sordida.  266 

Doris  enfumée.  Doris fumo sa.  267 

Doris  galonnée.  Doris  lemniscata.  268 

Doris  de  Maurice.  Doris  rnauritiana.  269 

Doris  magnifique.  Doris  magnifica.  270 

Doris  réticulée.  Doris  reticulata.  272 

Doi'is  élégante.  Doris  elegans.  273 

Doris  veinée.  Doris  venosa.  274 

Scyllée  de  Ghomfoda.  Scyllœa  ghomfodensis.  276 

Glaucus  de  Forster.  Glaucus  Forsteri.  279 

Genre  Briarée.  Briarœa.  284 

Briarée  scolopendre.  Briarœa  scolopcndra.  ibid. 

Eolide  annelée.  Eolida  annulata.  287 

Éolide  longue-queue.  Eolida  longicauda.  288 

Phyllidie  noire  et  blanche.  Phyllidia  albo-nigra.  291 

Phyllidie  trois-lignes.  Phyllidia  trilineata.  iqi 

Pleurobranche  mamelonné.  Pleurobranchus  mamillatus.       294 

Pleurobranche  de  Péron.  Pleurobranchus  Peronii.  296 

Pleurobranche  cornu.  Pleurobranchus  cornutus.  298 

Pleurobranche  ponctué.  Pleurobranchus  punctatus.  299 

Pleurobranchidie  maculée.  Pleurobranchidium  maculatum.  3oi 

Aplysie  de  Rumph,  variété.  Aplysia  Rumphii,  varietas.      3o3 

Aplysie  de  Tonga.  Aplysia  tongana.  3o5 
Aplysie  d'Hasselt ,  variété.  Aplysia  Hasseltii  ,  varietas.        3o6 

Aplysie  tigrine.  Aplysia  tigrina.  3o8 

Aplysie  julienne.  Aplysia  juliana.  309 

Aplysie  cirrhifère.  Aplysia  cirrhifcru.  3ii 


668  TABLE  DES   MATIÈRES. 

Aplysie  gélatineuse.  Aplysia  gelatinosa.  3 12 

Aplysie  rousse.  Aplysia  rufa.  3i4 

Aplysie  striée.  Aplysia  striata.  3i5 

Actéon  austral.   Jctœon  australis.  3 17 

Placobranehe  ocellé,  var.  P lacobranchus  ocellatus  ,  var.  3 19 


Skujrihnr  partie. 


Fucole  rouge.  Fucola  rubra.  32 1 

Genre  siphonaire.  Siphonaria.  323 

Siphonaire  de  Diémen.  Siphonaria  diemenensis.  327 

Siphonaire  australe.  Siphonaria  australis.  3ig 

Siphonaire  du  Cap.  Siphonaria  capensis.  33 1 

Siphonaire  verte.  Siphonaria  viridis.  332 

Siphonaire  pointue.  Siphonaria  acuta.  335 

Siphonaire  albicante.  Siphonaria  albicante.  ibid. 

Siphonaire  de  Vanikoro.  Siphonaria  atra.  337 

Siphonaire  d'Algésiras.  Siphonaria  Algesirœ.  338 

Siphonaire  denticulée.  Siphonaria  denticulata.  340 

Siphonaire  ponctuée.  Siphonaria  punctata.  3/ji 

Siphonaire  de  Guam.  Siphonaria  guamensîs.  343 

Siphonaire  zélandaise.  Siphonaria  zelandica.  344 

Siphonaria  aplatie.  Siphonaria  plana.  345 

Siphonaire  plissée.  Siphonaria  plicata.  34^ 

Bulle  ovoïde.  Bulla  ovoidea.  348 

Bulle  verte.  Bulla  viridis.  35o 

Bulle  glauque.  Bulla  glauca.  352 

Bulle  striée.  Bulla  striata.  354 

Bulle  deux-bandes.  Bulla  bicincta.  355 


TABLE  DES  MATIERES.  669 

Bulle  australe.  Bulla  australis.  3  5  7 

Bulle  courte.  Bulla  brevis.  358 

Bulle  en  rouleau.  Bulla  voluta.  35^ 

Bulle  arachide.  Bulla  avachis.  36 1 

Bulle  grelot.  Bulla  cymbalum.  Mil 

Bulle  rayée.  Bulla  physis.  363 

Bulle  banderole.  Bulla  apluslre.  366 

Bulle  hirondelle.  Bulla  hirundinina.  367 

Bulle  jaune.  Bulla  lutea.  36y 

Clio  pyramidale.  Cliu  pyramidalis.  371 

Cymbulie  ovule.  Cymbulia  ovata.  373 

Cymbulie  rayonnée.  Cymbulia  radiata.  375 

Cymhulie  de  Norfolk.   Cymbulia  norfolkensis.  376 

Cymbulie  ponctuée.  Cymbulia  punctata.  377 

Hyale  à  trois  pointes.  Hyalœa  trispinosa.  378 

Cléodore  alêne.  Cleodora  subulata.  382 

Cléodore  cuspidée.  Cleodora  cuspidata.  38/} 

Cléodore  pyramidale.  Cleodora  pyramidata.  386 

Pneumoderme  de  Péron.  Pneumodermon  Peronii.  388 

Pneumoderme  laqué.  Pneumodermon  ruber.  889 

Pneumoderme  transparent.  Pneumodermon  pellucidus,  390 

Genre  Pélagie.  Pelagia.  392 

Pélagie  blanche.  Pelagia  alba.  ibid. 

Carinaire  australe.  Carinaria  australis.  394 

Atlante  de  Kéraudren.  Atlanta  Keraudrenii.  399 

Phylliroé  d'Amboine.  Phylliroe  amboinensis.  /jo3 

Phylliroé  piqueté.  Phylliroe  punctulatum.  k"l 

Phylliroé  rouge.  Phylliroe  rubrum.  4°9 

Buccin  ondulé.  Buccinum  undosum.  4" 

Buccin  cerclé.  Buccinum  cinctum.  4*3 


670 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Buccin  écaillé.  Buccinum  testudineum. 
Buccin  à  côtes.  Buccinum  costatum. 
Buccin  linéolé.  Buccinum  lineolatum. 
Buccin  rriblaire.  Buccinum  criblarium. 
Buccin  bariolé.  Buccinum  discolor. 
Buccin  litiope.  Buccinum  liliopa. 
Buccin  flammulé.  Buccinum  Jlammulatum. 
Buccin  raifort.  Buccinum  raphanus. 


Buccin 
Buccin 
Buccin 
Buccin 
Buccin 
Buccin 
Buccin 
Buccin 
Buccin 
Buccin 
Buccin 
Buccin 
Buccin 
Buccin 
Buccin 


lisse.  Buccinum  lœvîssïmum. 
agathe.  Buccinum  achatinum. 


casquillon.  Buccinum  arcularia. 
pauvret.  Buccinum  pauperatum. 
couronné.  Buccinum  coronatum. 
olivâtre.  Buccinum  olivaceum. 
réticulé.  Buccinum  reticulatum. 
fascié.  Buccinum  fasciatum. 
thersite.  Buccinum  thersites. 
globuleux.  Buccinum  globosum. 
treillisé.  Buccinum  canccllatum. 
muriqué.  Buccinum  muricatum. 
du  Porl-Jackson.  Buccinum  j acksonianum . 
lime.  Buccinum  senticosum. 
violacé.  Buccinum  violaceum. 


Eburne  canal iculée.  Eburna  spirata. 

Vis  polie.  Terebra  dimidiata. 
Vis  tigrée.   Terebra  subulata. 
Vis  rubanée.  Terebra  tœniolata. 
Vis  chapelet.  Terebra  monile. 
Vis  striée.   Terebra  striata. 
Vis  plombée.  Terebra  plumbea. 
Vis  cancellée.  Terebra  cancellata. 

Genre  Littorine.  Littorina. 

Littorine  angulifère.  Littorina  angulifera. 


4i5 

417 

4i9 

421 
422 
4^3 
426 
428 


Struthiolaire  crénulée ,  mâle.  Struthiolaria  crenulata.  43o 


433 

4^7 
438 

439 
44o 
442 
444 

445 

447 
448 

449 
45o 

452 

453 

456 

458 

461 

465 
466 
467 
468 
470 
471 

472 
474 


TABLE  DES  MATIERES.  671 

• 

Littorine  de  Sydney.  Littorina  luteola.  477 

Littorine  de  Diémen.  Littorina  diemencnsis.  479 

Littorine  ceinte.  Littorina  cincta.  481 

Littorine  miliaire.  Littorina  miliaris.  484 

Planaxe  sillonnée.  Planaxa  sulcata.  A86 

Planaxe  courte.  Planaxis  brevis.  488 

Planaxe  décollée.  Planaxis  decollata.  489 

Planaxe  noire.  Planaxis  nigra.  49 l 

Rissoaire  striée.  Rissoa  striata.  49^ 

Fuseau  austral.  Fusus  australis.  49J 

Fuseau  dilaté.  Fusus  dilatatus.  49** 

Fuseau  de  la  Nouvelle-Zélande.  Fusus  zelandicus.  5oo 

Fuseau  rayé.  Fusus  lineatus.  Soi 

Fuseau  à  queue.  Fusus  caudatus.  J°3 

Fuseau  bandelette.  Fusus  vittatus.  $04 

Fuseau  quenouille.  Fusus  colus.  JOO 

Fuseau  filamenteux.  Fusus filamentosus.  5o8 

Fuseau  polygone.  Fusus  potygonus.  5io 

Fuseau  robe-de-Perse.  Fusus  trapezium.  5 1 1 

Turbinelle  pruniforme.  Turbinella  rustica.  5i3 

Turbinelle  nassatule.  Turbinella  nassatula.  5i5 

Turbinelle  siamoise.  Turbinella  lineata.  5 16 

Turbinelle  cornigère.  Turbinella  corrigera.  5i8 

Pleurotome  Tour- de-Babel.  Pleurotoma  babylonia.  5ao 

Pleurotome  hérissé.  Pleurotoma  echinata.  5a3 

Pleurotome  rosé.  Pleurotoma  rosea.  J24 

Genre  Rocher.  Murex.  5  . 

Rocher  fine  épine.  Murex  tenuispina.  J2° 

Rocher  zélandais.  Murex  zelandicus.  529 

Rocher  octogone.  Murex  octogonus.  p^ 
Rocher  palme-de-rosier  Murex  palma-rosœ. 


533 


j 


672  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Rocher  ricinuloïde.  Murex  ricinuloides.  534 

Rocher  austral.  Murer  australis.  536 

Triton  ride.  Triton  spengleri.  538 

Triton  bouche-sanguine,  mâle. Triton  pileare.  53g 

Triton  chlorostome,  femelle.  Triton  chlorostomum.  5/»i 

Triton  dos-noueux.  Triton  tuberosum.  542 

Triton  grimaçant.  Triton  anus.  544 

Triton  bouche-blanche.  Triton  leucostomum.  546 

Triton  granifère.  Triton  graniferum.  548 

Triton  gibbeux.  Triton  bufoniurn.  549 

Pourpre  nattée.  Purpura  textilosa.  552 

Pourpre  seau.  Purpura  haustum.  554 

Pourpre  armigère  ,  variété.  Purpura  armigera  ,  var.  556 
Pourpre  marron-d'Inde,  variété.  Purpura  liippocaitanum.   557 

Pourpre  de  l'Ascension.  Purpura  Ascensionis.  55g 

Pourpre  monodonte.  Purpura  monodonta.  56 1 

Pourpre  striée.  Purpura  striata.  5Ô2 

Pourpre  treillisée.  Purpura  cancellata.  563 

Pourpre  nassoïdë.  Purpura  nassoides.  564 

Pourpre  réticulée.  Purpuia  reticulata.  566 

Pourpre  râpe.  Purpura  scobina.  567 

Pourpre  bourgeonnée.  Purpura  mamineila.  568 

Pourpre  rugueuse.  Purpura  rugosa.  56g 

Pourpre  thiarelle.  Purpura  thiarella.  571 

Pourpre  guirlande.  Purpura  sertum.  572 

Pourpre  de  Sainte-Hélène.  Purpura  helcna.  573 

Pourpre  hérisson.  Purpura  histrix.  5^S 

Pourpre  muriquée.  Purpura  horrida.  576 

Pourpre  digitée.  Purpura  digitata.  578 

Pourpre  arachnoïde.  Purpura  arachnoïdes.  57g 

Pourpre  mûre.  Purpura  tnorus.  58o 

Pourpre  bouche-violette.  Purpura  ncritoidœa.  582 

Colombelle  rubanée.   Colombella  mendicaria.  584 

Colombelle  panthérine.  Colombella  pardalina.  658 


TABLE  DES  MATIÈRES.  073 

Colombelle  jaune.  Colombella  lutea.  $87 

Colombelle  rougeâtre.  Colombella  rubicundula.  588 

Casque  tricoté,  mâle.  Cassis  cornuta.  690 

Casque  bézoar,  femelle.  Cassis glauca.  5o,3 

Casque  frangé.  Cassis  fimbriata.  596 

Tonne  perdrix.  Doliurn  perdix.  5g8 

Tonne  pelure-d'oignon.  Doliurn  olearium.  600 

Tonne  cassidiforme.  Doliurn  pomum.  Goi 

Anatomie  de  la  Tonne  pelure-d'oignon,  femelle,  et  de  la 

Tonne  cassidiforme  ,  mâle.  60? 

Harpe  ventrue.  Harpa  ventricosa.  611 

Harpe  allongée.  Harpa  minor.  620 

Genre  Volute.  Voluta.  621 

Volute  ondulée.   Voluta  undulata.  6î3 

Volute  robe-turque.  Voluta  pacifica.  625 

Volute  pyramidale,  jeune  âge.  Voluta  Jusus.  627 

Volute  chauve-souris,  femelle.  Voluta  vespertilio.  629 

Volute  chauve-souris,  grande  variété.  63 1 

Genre  Mitre.  Mitra.  633 

Mitre  épiscopale,  femelle.  Mitra  episcopalis.  634 

Mitre  rôtie.  Mitra  adusta.  638 

Mitre  rôtie,  variété  B.  640 

Mitre  ridée.  Mitra  corrugata.  641 

Mitre  stigmataire.  Mitra  stigmataria.  642 

Mitre  zébrée.  Mitra  paupercula.  643 

Mitre  noire.  Mitra  nigra.  644 

Mitre  rétuse.  Mitra  retusa.  645 

Mitre  marbrée.  Mitra  marmorata.  647 

Mitre  de  Vanikoro.  Mitra  vanikorensis.  649 

Mitre  jaune.  Mitra  lutea.  65o 

Mitre  petit-taon.  Mitra  tabanula.  652 

Mitre  buccinée.  Mitra  buceinata.  653 

Zoologie.   T.  ir.  43 


07  4  TABLE  DES  MATIERES. 

Mitre  zonale.  Mitra  zonalis .  654 

Mitre  conovule ,  mâle.  Mitra  conovula.  655 

Mitre  noire  et  blanche.  Mitra  melaleuca.  657 

Mitre  flammée.  Mitra  flammea.  659 

Mitre  fraise.  Mitra  fraga.  660 


HS     I>E     TA     TABLE     DES    MATIERES. 


TABLE  DES  PLANCHES 


RELATIVES 


3u  second  tJolumc  &c  la  3oologic 


DIT    VOYAGE    DE    i/ ASTR  OL  A.B  E. 


première  JJarttc. 


ANIMAUX   MOLLUSQUES. 

€cp\)aïk. 

PI.  Fig. 

i .        1-5.      Sèche  vermiculée  (Cap  de  Bonne-Espérance). 
ti-14.     Sèche  mamelonnée  (Cap  de  Bonne-Espérance). 


i. 
2-1 1. 


Sèche  deux-lignes  (Nouvelle-Hollande). 
Sèche  à  larges  bras  (Nouvelle-Guinée). 


3.        1-7.  Sépioteuthe  de  Dorey  (Nouvelle-Guinée). 

8- 1  3.  Sépioteuthe  lunule  (  Vanikoro). 

/».  1.  Sépioteuthe  austral  (Nouvelle-Hollande). 

2-6.  Sépioteuthe  de  Maurice  (  Ile-de-France). 

5.        1-2.  Calmar  de  Vanikoro  (Vanikoro). 

3-7.  Sèche  australe  (  Banc  des  Aiguilles). 

8-1  3.  Sépiole  linéolée  (  Nouvelle-Hollande). 

i/J-22.  Onychoteulhc  armé  (Célèbes). 

/•3* 


676  TABLE  DES  PLANCHES. 

6.  1-2.  Poulpe  lunule  (  Nouvelle-Zélande). 

3.  Poulpe  cordiforme  (  Nouvelle-Zélande). 

4.  Poulpe  de  Western  (  Nouvelle-Hollande). 

5.  Poulpe  membraneux  (  Nouvelle-Guinée). 

7.  1-2.  Hélice  alfour  (Célèbes). 
3-5.  Hélice  mamillaire  (Célèbes). 

6-9.  Hélice  granulée  (  Nouvelle-Guinée). 

io-i3.  Hélice  papoua  (Nouvelle-Guinée). 

8.  i-4-  Hélice  pointue  (Nouvelle-Guinée). 
5-7.  Hélice  trochoïde  (Nouvelle-Zélande). 

8-10.  Hélice  à  fines  raies  (  Nouvelle-Guinée). 

ii-i3.  Hélice  transparente  (Nouvelle-Guinée). 

i/jw  Hélice  zonaire  (Bourou). 

iS-17.  Hélice  coniforme  (  Nouvelle-Irlande). 

9.  i-3.  Hélice  trois-lignes  (Nouvelle-Hollande). 
4-7.  Hélice  melon  (  Nouvelle-Hollande). 
8-9.  Hélice  de  Ste-Hélène  (  Ste-Hélène). 

10-11.  Hélice  de  Carteret  (Nouvelle-Irlande). 

12-17.  Hélice  de  Vanikoro  (Vanikoro). 

18-22.  Hélice  bossue  (Guam). 

io.        i-3.  Hélice  de  Dufresne  (Ile  de  Van-Diémen.) 

4.  Hélice  sénestre  (Célèbes). 

5-g.  Hélice  pauvre  (Guam  ). 

io-i3.  Hélice  aplatie  (Nouvelle-Guinée). 

14-17.  Hélice  de  la  Nouvelle-Irlande  (  Nouv. -Irlande). 

18-21.  Hélice  de  Jervis  (  Nouvelle-Hollande). 

22-25.  Hélice  excluse  (  Nouvelle-Guinée  et  Vanikoro). 

2Ô-3o.  Hélice  géorgienne  (  Nouvelle-Hollande). 

ïi.        1-4.  Vitrine  citrine  (Amboine). 

5-7.  Vitrine  flammulée  (Célèbes). 

8-9.  Vitrine  de  Western  (Nouvelle-Hollande). 

io-i5.  Agathine  mauritienne  (  Ile-de-France). 

16-18.  Vitrine  verte  (Célèbes). 

19-23.  Hélice  de  Tonga  (Tonga-Tabou). 


TABLE  DES   PLANCHES.  677 

24-29.  Hélice  cadran  (Nouvelle-Irlande). 

3o-33.  Hélice  petit-clou  (Ile-de-France). 

34-38.  Hélicine  rubanée,  variété(  Tonga-Tabou). 

12.  i-5.  Hélicine  flammée  (Tonga-Tabou). 
6-io.  Hélicine  rubanée  (  Vanikoro). 

11-12.  Cyclostome  jaune  (Bourou  et  Nouvelle-Irlande). 

i3-i4-  Sa  variété. 

i5-ig.  Cyclostome  de  Carteret  (Nouvelle-Irlande). 

20-22.  Cyclostome  multilabre  (  Nouvelle-Guinée). 

23-26.  Cyclostome  papoua  (  Nouvelle-Guinée). 

27~3o.  Cyclostome  cannelé  (Vanikoro). 

3 1-35.  Cyclostome  frangé  (Ile-de-France). 

36-39.  Cyclostome  à  tentacules  rouges  (Ile-de-France). 

4o-44-  Cyclostome  à  bandeau  (Guam). 

13.  i-3.  Limace  bitentaculée  (  Nouvelle-Zélande). 
4-9.  Vitrine  de  Ténériffe  (Ténériffe). 

io-i3.  Limace  diaphane  (Ile-de-France. ) 

14-18.  Limace  de  l'Ascension  (île  de  l'Ascension  ). 

19-23.  Ambrette  australe  (île  de  Van-Diémen). 

24-  Auricule  aveline  (archipel  Indien). 

25-27.  Auricule  jaune  (Vanikoro). 

28-33.  Auricule  à   collier  (Nouvelle-Irlande  et  Nouvelle- 
Guinée). 

34-38.  Auricule  australe  (Nouvelle-Hollande  et  île  de  Van- 
Diémen  ). 

39-40.  Auricule  alêne  (Nouvelle-Irlande). 

41-42.  Auricule  oreillette  (Guam). 

43-46.  Auricule  à  côtes  (Nouvelle-Irlande). 

14.  Auricule    Midas  ,    avec    ses    détails    anatomiques 
(Nouvelle-Guinée). 

15.  1-8.  Ampullacère  Aveline  (Nouvelle-Zélande). 

9.  Sa  variété,  pour  la  coquille  seulement. 

10-12.  Ampullacère    fragile  (Nouvelle-Hollande  et   île  de 

Van-Diémen  ). 

i3-  10.  Sa  variété. 


678  TABLE  DES  PLANCHES. 

17-18.  Onchidie   tic    Tonga  (Tonga-Tabou   et  Nouvelle- 
Guinée  ). 

19-20.  Onchidie  découpée,  grossie  (île  de  l'Ascension  \ 

21-23.  Onchidie  patelloïde  (Nouvelle-Zélande). 

2^-7.6.  Onchidie  noirâtre,  grossie  (  Nouvelle Zélande). 

27-28.  Onchidie  piquetée  (  Nouvelle-Guinée). 

2g.  Onchidie  cendrée  (  Tonga- Tabou  ). 

16.  1-2.  Doris  tuberculeuse  (Nouvelle-Guinée). 
3-5.  Doris  tachetée  (  Vanikoro). 

6-7.  Doris  à  bords   noirs  (Tonga-Tabou  et   Nouvelle- 

Guine'e  ). 

8-9.  Doris  limacine  (  Aniboine). 

10-14.  Doris  carénée  (Nouvelle-Zélande). 

17.  i-5.  Doris  bordée  (Amboine  et  Ile-de-France). 
6-10.  Doris  flammulëe  (Tonga-Tabou). 

18.  1-4-  Doris  scabre  (  Tonga-Tabou  ). 
5-7.  Doris  saignante  (Nouvelle-Guinée). 

8-10.  Doris  ponctuée  (Nouvelle-Irlande). 

ii-i5.  Doris  éolide  (Vaigiou). 

10.        1-3.  Doris  violacée  ^Nouvelle-Hollande). 

4-7.  Doris  orangée  (Nouvelle-Hollande). 


8-1 1.      Doris  galonnée  (Ile-de-France 


& 


i2-i3.  Doris  sale  (Ile-de-France). 

14-17.  Doris  enfumée  (Ile-de-France). 

20.       1-3.  Doris  magnifique  (Nouvelle-Guinée) 

4-8.  Doris  de  Maurice  (Ile-de-France). 

9-1 1.  Doiis  réticulée  (Tonga -Tabou). 

12-14.  Doris  élégante  (Tonga-Tabou). 

i5-i6.  Doris  veinée  (Ile-de-France). 

ai.       i-5.  Scyllée  de  Ghomfoda  (Timor). 

6-14.  Glaucus  de  Forsler  (Océan-Atlantique). 

i5-i8.  Éolide  annelée  (Nouvelle-Guinée). 

19-20.  Éolide  longue-queue  (détroit  de  Cook). 


TABLE  DES  PLANCHES.  679 

•21-24.  Briarée  scolopendre  (détroit  de  Gibraltar). 

25.  Phyllidie  trois-lignes  (  Nouvelle-Irlande  ). 

26-27.  Phyllidie  noire  et  blanche  (Tonga-Tabou). 

22.  1-6.  Pleurobranche  mamelonné  (Ile-de-France). 
7-10.  Pleurobranche  de  Pe'ron  (Ile-de-France). 

ii-i4-  Pleurobranchidie  maculée  (Nouvelle-Hollande). 

i5-ig.  Pleurobrancbe  ponctué  (Nouvelle-Hollande). 

20-24.  Pleurobranche  cornu  (Amboine). 

23.  i-3.  Aplysie  de  Hasselt,  variété  (  lle-de-ï'rance). 
4-5.  Aplysie  de  Rumph,  var.  (Tonga-Tabou). 

6-7.  Aplysie  de  Tonga  (  Tonga-Tabou  ). 

24.  1-2.  Aplysie  tigrine  (Ile-de-France). 
3-4-  Aplysie  gélatineuse  (  Ile-de-France). 
5-6.  Aplysie  julienne  (  Ile-de-France ). 

7.  Aplysie  rousse  (Guam  ). 

8.  Aplysie  cirrhifère  (Ile-de-France). 
9- 1 1 .  Aplysie  striée  (  Nouvelle-Hollande  ). 

12-17.  Placobranche  ocellé,  variété  (Tonga-Tabou). 

18-20.  Actéon  austral  (Nouvelle-Hollande). 

21-22.  Fucole  rouge  (Océan  Atlantique). 


tyeutume  partie. 


25.     1-12.      Siphonaire  de  Diémen(anat.  de  la)  (île  Van-Diémen^ 
i3-i4-      Siphonaire  ponctuée  (Ile-de-France). 
i5-i6.      Siphonaire  de  Guam  (Guam). 
17-18.      Siphonaire  zélandaise  (  Nouvelle-Zélande). 
19-20.      Siphonaire  denticulée  (Nouvelle-Hollande). 
Siphonaire  aplatie  (Ile-de-France). 


21-22. 


680  TABLE  DES  PLANCHES. 

23-25.  Siphonaire  d'Algésiras  (Algésiras). 

26-27.  Siphonaire  plissée  (Tonga-Tabou). 

28-3o.  Siphonaire  du  Cap  (  Cap  de  Bonne-Espérance). 

3i-32.  Siphonaire  verte  (Amboine  et  Nouvelle-Guinée). 

32-34.  Siphonaire  australe  (  détroit  de  Cook). 

35-37-  Siphonaire  pointue  (Célèhes  et  Vanikoro). 

38-4o.  Siphonaire  albicante  (Vanikoro  et  Nouvelle-Irlande). 

41-42.  Siphonaire  de  Vanikoro  (Vanikoro). 

26.  i-3.  Bulle  raye'e  (Ile-de-France). 
4-7.  Bulle  banderole  (  Ile-de-France  ). 

8-9.  Bulleslriée  (Nouvelle-Zélande  et  Nouvelle-Hollande). 

10-12.  Bulle  glauque  (Nouvelle-Irlande). 

i3-i6.  Bulle  verte  (  Guam). 

17-19.  Bulle  ovoïde  (Guam). 

20-25.  Bulle  hirondelle  (Ile-de-France). 

26-27.  Bulle  grelot  (Guam). 

28-3o.  Bulle  arachide  (Nouvelle-Hollande). 

3i-32.  Bulle  deux-bandes  (Nouvelle-Hollande). 

33-35.  Bulle  en  rouleau  (Guam  ). 

36-37.  Bulle  courte  (  Nouvelle-Hollande). 

38-39.  Bulle  australe  (Nouvelle-Hollande). 

4o-44-  Bulle  jaune  (Nouvelle-Guinée). 

27.  i-5.  Cléodore   cuspidée   (Océan    Atlantique    et    Grand 

Océan). 

6-i3.  Cléodore  pyramidale  (Océan  Atlantique). 

i4-ï6.  Cléodore  alêne  (Ténériffe). 

17-19.  Hyale  à  trois  pointes  (détroits  de  Bass  et  de  Gibraltar). 

20-24.  Hyale  longirostre  (Amboine  et  Ténériffe). 

25-3o.  Cymbulie  ovule  (Amboine). 

3 i-3a.  Cymbulie  de  Norfolk  (île  Norfolk). 

33-34-  Cymbulie  rayonnée  (Amboine). 

35-36.  Cymbulie  ponctuée  (Nouvelle-Irlande). 

37.  Clio  pyramidale  (  Amboine). 

28.  1-6.  Pneumoderme  de  Péron  (  Océan  Atlantique). 
7  -  9.  Pélagie  blanche  (  Amboine). 


TABLE  DES   PLANCHES.  681 

io-i3.  Phylliroé  d'Amboine  (  Amboine). 

i/t.  Phylliroé  rouge  (Amboine). 

i5-i8.  Phylliroé  piqueté  (mers  de  la  Nouvelle-Hollande). 

ig-20.  Pneumoderme  laque'  (Amboine). 

21-24.  Sa  variété. 

25.  Pneumoderme  transparent  (Amboine). 

29.  1-4.  Janthine  commune  (  étude  de  la  )  (  Océan  Atlantique 

et  Grand-Océan  Austral). 

5-8.  Janthine  noire  (étude  de  la)  (Océan  Atlantique,  etc.). 

g-i5.  Carinaire  australe  (Grand-Océan). 

16.  Carinaire  de  la  Méditerranée  (système  nerveux  delà) 

(Méditerranée). 

17.  Firole,  jeune  âge  (Méditerranée,  Océan  Atlantique). 
1 8-23.  Atlante  de  Kéraudren  (Amboine  et Nouvelle-Guinée). 

30.  1-4-  Buccin  ondulé  (Vanikoro  et  Tonga-Tabou). 
5-7.  Buccin  cerclé  (Tonga-Tabou). 

8-12.  Buccin  écaillé,  et  sa  variété  au  trait  (Nouvelle-Hol- 
lande). 

i3.  Sa  variété,  plus  petite. 

14-16.  Buccin  linéolé  (Nouvelle-Zélande  ). 

17-18.  Buccin  à  côtes  (Nouvelle-Hollande). 

ig-20.  Sa  variété  (Nouvelle-Zélande). 

21-22.  Buccin  criblaire  (île  de  l'Ascension). 

23-25.  Buccin  bariolé  (Tonga-Tabou). 

26-28.  Buccin  litiope,  grossi  (Nouvelle-Hollande). 

2g-3i.  Buccin  flammulé  (Tonga-Tabou). 

32-34-  Buccin  violacé  (Cap  de  Bonne-Espérance). 

31.  1-4-  Buccin  lime  (  Amboine). 

5-6.  Buccin  raifort  (  détroit  de  Cook  ). 

7-9.  Struthiolaire  crénulée,  mâle  (Nouvelle-Zélande). 

io-i3.  Eburne  canaliculée,  avec  son  anatomie  (Ceylan). 

14-16.  Buccin  lisse  (Cap  de  Bonne-Espérance). 

17.  Buccin  agathe  (Cap  de  Bonne-Espérance). 


()82  TABLE  DES  PLANCHES. 

32.  i  -4.  Buccin  casquillon  (Tonga-Tabou). 
5-7.  Buccin  pauvret  (Tonga-Tabou  ). 
8-10.  Buccin  couronné  (  Nouvelle-Guinée  ). 

n-12.  Sa  variété  (Tonga-Tabou). 

i3-i5.  Buccin  olivâtre  (  Bourou  ). 

16-17.  Buccin  re'ticulé  (Vanikoro). 

18-21.  Buccin  fascié  (Nouvelle-Hollande). 

22-24.  Buccin  thersile  (Vanikoro). 

25-27.  Buccin  globuleux  (Vanikoro). 

28-29.  Buccin  du  Port- Jackson  (Nouvelle-Hollande). 

3o-3i.  Buccin  treillisé  (Vanikoro). 

32-33.  Buccin  muriqué  (Nouvelle-Irlande). 

33.  1-3.  Littorine   angulifère   (Tonga-Tabou    et    Nouvelle- 

Guinée). 

4-7-  Littorine  de  Sydney  (Nouvelle-Hollande). 

8-1 1.  Littorine  de  Diémen  (île  Van-Diémen ,  Nouvelle- 
Hollande  et  Nouvelle-Zélande). 

12-1  5.  Littorine  pyramidale  (Nouvelle-Hollande). 

16-19.  Littorine  miliaire  (île  de  l'Ascension). 

20-21.  Littorine  ceinte,  grossie  (Nouvelle-Zélande). 

22-24.  Planaxe  noire,  grossie  (Nouvelle-Irlande). 

25-29.  Planaxe  sillonnée  et  variété  (Amboine,  Ile-de-France 

et  Vanikoro  ). 

3o-32.  Planaxe  courte  (Guam  et  Nouvelle-Guinée). 

33-34-  Planaxe  décollée  (Nouvelle-Guinée). 

35-37-  ^a  variété,  pour  l'animal. 

38-J9.  Rissoaire  striée  (Vanikoro  ). 

34.  1  -  2.  Fuseau  grenouille  (  Tonga-Tabou  ). 

3.  Le  même  ,  jeune  âge. 

4-5.  Fuseau  de  la  Nouvelle-Zélande  (Nouvelle-Zélande  ). 

6-8.  Fuseau  rayé  (Nouvelle-Zélande). 

9-14.  Fuseau  austral ,  avec  son    anatomie  (Nouvelle-Hol- 
lande). 

i5-i6.  Fuseau  dilaté  (  Nouvelle-Zélande). 


TABLE   DES  PLANCHES.  683 

17.  Son  analogue,  fossile,  au  trait. 

18-1  <).  Fuseau  bandelette  (Nouvelle-Zélande). 

20-21.  Fuseau  à  queue  (Nouvelle-Zélande). 

35.  1-3.  Fuseau  filamenteux  (Vanikoro  et  Tikopia). 

4-7.  PleurotomeTour-de-Babel  (Nouvelle-Guinée  etTonga- 

Tabou). 

8-  y.  Pleurotome  hérissé  (Nouvelle-Guinée). 

10-11.  Pleurotome  rosé  (Nouvelle-Zélande). 

12-i'j.  Fuseau  polygone  (Tonga-Tabou). 

i4-  Turbinelle   siamoise   (Nouvelle-Guinée    et  Tonga- 
Tabou  ). 

i5-i6.  Sa  variété. 

17-19.  Turbinelle  nassatule  (Nouvelle-Guinée). 

20-22.  Turbinelle  pruniforme  (Nouvelle-Guinée   et  Nou- 
velle-Irlande). 

23.  Sa  variété  (Tonga-Tabou). 

24-26.  Turbinelle  corniyère  (Vanikoro). 

36.  1-2.  Rocher  chicorée-renflée  (Anatomie  du). 
3-4.  Piocher  fine-épine  (Amboine"). 

5 -7.  Rocher  zélandais  (Nouvelle-Zélande). 

8 -g.  Rocher  octogone  (Nouvelle-Zélande). 

10-12.  Rocher  palme-de-rosier,  variété  (Tonga-Tabou  ). 

i3-i6.  Rocher  ricinuloïde  (Tonga-Tabou). 

17-18.  Vis  polie  (Tonya-Tabou  ). 

19-20.  Vis  tigrée  (Tonga-Tabou). 

21-22.  Vis  chapelet  (iles  Mariannes  ou  Carolines?). 

23-24.  Vis  striée  (  îles  Carolines  ?). 

25-26.  Vis  rubanée  (Tonga-Tabou  1. 

27-28.  Vis  cancellée  (Moluques). 

2g-3o.  Vis  plombée  (Moluques). 

3i.  Anatomie  de  Vis. 

'•7.     i-3.  Pourpre  nattée  (Nouvelle-Zélande). 

'i-8.  Pourpre  seau  (Nouvelle-Zélande). 

9-1 1.  Pourpre  monodonle  (  Tonga-Tabou  ). 


084  TABLE  DES  PLANCHES. 

12-14.  Pourpre  striée  (Nouvelle-Guinée). 

i5-i6.  Pourpre  treillisée  (Tonga-Tabou). 

17-19.  Pourpre  armigère  (Tonga-Tabou  ). 

20-23.  Pourpre  de  l'Ascension  (ile  de  l'Ascension). 

38.  i~4-  Pourpre  marron-d'Inde ,  variété  (Tikopia). 
5-6.  Sa  variété,  plus  grande. 

7-9.  Pourpre  nassoïde  (Tonga-Tabou). 

10-11.  Sa  variété  (Nouvelle-Irlande). 

I2-i3.  Pourpre  râpe  (Nouvelle-Zélande). 

14-16.  Pourpre  bourgeonnée  (Amboine). 

17-18.  Pourpre  réticulée  (Nouvelle-Hollande). 

19-21.  Pourpre  rugueuse  (Nouvelle-Zélande). 

22-24.  Pourpre  bouche-violette  (  Nouvelle-GuinéeJ. 

39.  i-3.  Pourpre  m uriquée  (Tikopia). 
4-6.  Pourpre  thiarelle  (Vanikoro). 

7-10.  Pourpre  de  Sainte-Hélène  (Sainte-Hélène). 

ii-i3.  Pourpre  guirlande  (Nouvelle-Irlande). 

14-16.  Pourpre  hérisson  (Nouvelle-Irlande). 

17-19.  Pourpre  arachnoïde  (Nouvelle-Irlande. — Guam). 

20-22.  Pourpre  digitée  (Nouvelle-Irlande). 

23-24-  Pourpre  mûre  (Nouvelle-Hollande Tonga-Tabou). 

25-28.  Sa  variété  (Nouvelle-Hollande). 

40.  1-2.  Triton  ridé  (Nouvelle-Hollande). 

3-4-  Triton  bouche-blanche  (Nouvelle-Hollande). 

5.  Variété  de  l'animal  (Nouvelle-Zélande). 

6-10.  Triton  grimaçant  (Nouvelle-Guinée). 

11-12.  Triton  gibbeux  (Nouvelle-Irlande). 

1 3-i  5.  Triton  bouche-sanguine(Tonga-Tabou  et  Vanikoro). 

16-17.  Triton  chlorostome  (Ile-de-France). 

18.  Triton  dos-noueux  (Tonga-Tabou). 

19-20.  Variété  de  l'animal  (Vanikoro). 

21-22.  Triton  grani  1ère  (Tonga-Tabou). 

23-24.  Colombelle  jaune  (Tonga-Tabou  ?). 

25-26.  Colombelle  rougeàtre  (Tonga-Tabou. 


TABLE  DES  PLANCHES.  685 

27-28.  Colombelle  rubanée  (Tonga-Tabou  et  Nouvelle- 
Irlande). 

2g-3i.  Colombelle  panthérine  (  Vanikoro  et  Nouvelle- 
Guinée  ). 

/,  1.  1.  Tonne  perdrix  (Vanikoro). 

2-8.  Son  anatomie. 

9.  Tonne  pelure  d'oignon  (Vanikoro). 

10.  Tonne  cassidifonne  (Tonga-Tabou). 

1 1.  Son  anatomie. 

42.  1  -  4-     Harpe  ventrue,  avec  détails  anatomiques  (Nouvelle- 

Guinée). 
5-7.      Harpe  allongée,  avec  détails  (Nouvelle-Guinée). 

43.  1-6.      Casque  tricoté,  avecson  anatomie  (Nouvelle-Guinée). 
7-8.      Casque  frangé  (îles  Mariannes  ou  Carolines?). 
9~i3.      Casque  bézoard  (Amboine). 

44.  1-2.     Volute  ondulée  (Nouvelle-Hollande). 

3.     Volute   chauve-souris  ,   femelle   (  Nouvelle-Guinée. 
— Iles  Moluques). 
4  -5.      Volute  chauve-souris,  variété. 

6.      Volute  robe-turque  (Nouvelle-Zélande). 
7-8.      Volute  pyramidale ,  jeune  âge  (Nouvelle-Zélande). 
9-1 1.     Détails  anatomiques. 

/,5.  1.  Mitre  épiscopale ,  femelle  (Tonga-Tabou). 

2-7.  Son  anatomie. 

8.  Mitre  rôtie  (Vanikoro). 

9.  La  même,  variété  (Nouvelle-Guinée). 
10.  Mitre  ridée  (Nouvelle-Guinée). 

11-12.  Mitre  stigmataire  (Nouvelle-Guinée). 

i3-i5.  Mitre  zébrée  (Nouvelle-Irlande). 

16-18.  Mitre  noire  (Nouvelle-Irlande). 

19-22.  Mitre  rétuse  [Tikopia). 


68G  TABLE  DES  PLANCHES. 

l\$(bis).  1-4.  Mitre  marbrée  (Vanikoro). 

5-6.  Mitre  de  Vanikoro  (Vanikoro). 

7-9.  Mitre  jaune  (Nouvelle-Guinée). 

io-i3.  Mitre  petit-taon  (Vanikoro). 

1 4-i 5.  Mitre  buccinée  (Nouvelle-Hollande). 

16-17.  M^e  zonale  (Nouvelle-Hollande). 

18-22.  Mitre  conovule  (Vanikoro). 

23-25.  Mitre  flammée  (Moluques). 

26-27.  Mitre  noire  et  blanche  (Nouvelle-Hollande). 

28-29.  Mitre  fraise  (Patrie  inconnue). 


FI\     I)K    I,A     TA1ÎI.K    DES     l'LANCHKS. 


§21 

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